Le bombardement d'Angoulême du 15 juin 1944
Pour anéantir les installations ferroviaires à Angoulême, la 8e Air Force des États-Unis a envoyé 74 B-17 "forteresse volantes". Effectué à haute altitude le bombardement n'est pas très précis, les bombardiers volent haut pour éviter d'être abattus par la DCA allemande. Leur but est de couper la route aux troupes Nazies basées dans le sud afin de les empêcher de "monter" sur le front de Normandie.
Les quartiers voisins de la gare d'Angoulême sont terriblement touchés et des centaines d'immeubles détruits ou endommagés, 872 au total. Le bombardement a fait de nombreuses victimes dans la population civile. Deux jours plus tard, en la cathédrale Saint-Pierre, il est procédé aux obsèques des 85 premières victimes. Environ 3000 Angoumoisins assistent aux obsèques nationales des premières victimes.
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(Photo - Archives Départementales de la Charente) |
Après la messe de requiem célébrée par le chanoine Autexier, les 85 cercueils sont alignés sur le parvis de la cathédrale, au milieu des familles et de la foule des amis. Alors commence le discours du prefet. Exploitant le malheur qui s'est abattu sur la ville, il parle en termes de propagande, traitant les aviateurs anglo-saxons "d'hommes sans bravoure qui ensanglantent notre pays..., massacrant nos femmes et nos enfants". Discours pathétique peut-être, volontairement vengeur et injuste, complaisant à cause de la presence des autorités d'occupation. Ce réquisitoire ne peut tromper la masse des Français, car parmi les Alliés débarqués en Normandie depuis dix jours, des milliers d'entre eux ont déjà sacrifié leur vie pour libérer la France.
Après la découverte de 22 autre victimes, de nouvelles obsèques ont lieu le mardi 20 juin à la cathédrale Saint-Pierre en présence des mêmes autorités. Cependant, aucun discours n'est prononcé. La cérémonie se déroule avec un émouvante simplicité.
Angoulême le 14 août 1944
Un second bombardement de la Madeleine où se trouvait le noeud ferrovaire Angoulême/Paris - Angoulême/Limoges par 38 B-24 Liberators de la 8e Air force. Cette fois les opérations furent plus précises : il y eut 17 morts et 23 blessés. Les obsèques des victimes ont lieu le 16 août.
Source : "Les deux Charentes sous les bombes 1940 - 1945" par Christian Genet, Jacques Leroux, Bernard Ballanger. Le chapitre concernant ces bombardements rédigé en collaboration avec Nadia Marfin, professeur d'histoire à Angoulême.
Il y a un monument commémoratif des bombardements des 15 juin et 14 août 1944 inauguré le 16 septembre 1980, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, dans le quartier de la Grand-Font près de la gare.
Commémoration
Chaque année au 15 juin en fin de matinée y est organisée une cérémonie à la mémoire des victimes au square Henri-Dumas du quartier de la Madeleine, Angoulême (lien)