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Réseau Sol / BOA-SAP Région B : l'équipe de réception des atterrissages Lysander

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Extrait de ICARE - revue de l'aviation française : Aviateurs et Résistants Tome 2 - 1993 no. 144 éditée par Le Syndicat National des Pilots de Ligne

Le comité de réception 

par Pierre Barrère, Charles Franc, Jean Lapeyre-Mensignac, Guy Margariti



Le fondateur et chef du réseau SOL est Eugène Bornier alias Sol. Imprimeur à Saint-Etienne, remarquable organisateur, il est un des tout premiers pionniers de « l'action ». Il dépend directement du BCRA (Bureau Central du Renseignements et de l'Action, créà Londres par le Général de Gaulle) avec lequel il reste en contact permanent grâce à son radio personnel Jacques Voyer, alias Emeraude. Les deux premiers compagnons de Bornier sont Léon Nautin et Stéphane Ferrand.

A cette époque,  les liasons aériennes clandestines connaissaient encore des débuts difficiles. Les atterissages, comme les parachutages, etaient rares.

Le 26 juillet 1942, Sol et ses deux premiers compagnons et Gaston Tavian (qui venant de Londres avait fait homologuer le réseau par le BCRA) organisent un parachutage près de Montrond-les-Bains. L'avion largue huit parachutes : cinq containers et trois hommes,  tous déportés par le vent. Tous les containers sont récupérés tandis que deux des agents parachutés réussissent à rallier Saint-Etienne. Le troisième, le radio Orabona, se recevant mal sur le sol accidenté, se brise les deux jambes et s'enforce le thorax. Le prêtre d'un village voisin accepte de le recueillir pendant que s'organise un moyen de transport avec l'aide d'un médecin. Le blessé déc e dera lors de son transfert à l'hôpital.

Au debut du mois de novembre 1942, Guy Chaumet fait appel à Lapeyre-Mensignac qui, de sa propre initiative, avait organisé une chaîne d'évasion pour passer en zone libre. Il parvient rapidement à gagner l'Angleterre par une opération Lysander montée par le reseau Sol. Lapeyre-Mensignac n'ayant plus de contact s'engage comme agent P2 dans le réseau Sol. Bornier lui fait rapidement confiance et l'initie à la marche du réseau : contacts, codage et décodage des câbles, parachutages, etc.

Début décembre 1942, Bornier charge Lapeyre-Mensignac accompagné de deux équipiers, de réceptionner un parachutage ARMA (containers de matériels divers : armes et explosifs) prévu sur le terrain « Chardonneret », à une dizaine de kilomètres de Chamazel dans la Loire : il s'agit d'un terrain situé à 1300 m sur un plateau du Massif Central. Utilisé comme pâturage au printemps, il est distant de toute habituation. La neige qui tombe en abondance les contraint à rejoindre, réfugiés dana une cabane de berger, se prolonge douze jours. Il leur faut passer toutes les nuits dehors à guetter l'avion dans de mauvaises conditions atmosphériques qui ne permettront pas au pilote de repérer le terrain.



Le 22 décembre 1942, Bornier organise un atterrissage Lysander sur le terrain « Vaurour » entre Issoudin et Vatan. Le responsable au sol est J. Voyer radio de Sol. L'opération est parfaitement réussie.  Deux passagers sont déposés tandis qu'embarquent Pierre Quevilles et Guy Chaumet.

Lapeyre-Mensignac propose à Sol de créer une extension du réseau dans la région Aquitaine où il dispose déjà de René Chabasse et de Pierre Barrère. Il pense que les terrains operationnels y seront plus faciles à trouver que dans la région Stéphanoise. A cette date les « regions » ne sont pas encore organisées et délimitées géographiquement, le réseau Sol peut donc travailler loin de son Quartier Général. Après accord du BCRA, Lapeyre-Mensignac devient l'adjoint de Sol. De décembre 1942 à mars 1943, il va successivement recruter à Bordeaux et en Charente : Guy Margariti, étudiant en Sciences, Charles Franc viticulteur et étudiant en lettres ainsi que l'artiste Philippe Boireau. Ils prospectent tous des terrains de parachutage ou d'atterrissage que le réseau Sol propose par câble au BCRA afin d'en obtenir l'homologation par la R.A.F. Leur prospection s'effectue surtout en Charente et dans les Landes. Parallèlement à cette activité ils s'adonnent à un long et minutieux travail de préparation : recherche de « planques », de refuges, de « boîtes à lettres », mise sur pied de liaisons et de moyens de transports et formation de petites équipes opérationnelles cloisonnées...

Une moyenne d'âge de 21 ans

En avril 1943 se prépare un double atterrissage Lysander. Le terrain « Serin », situé près de la Charente a été repéré par René Chabasse. Lapeyre-Mensignac le signale à Sol et lui remet un câble à transmettre à Londres, précisant les coordonnées du terrain.

L'equipe de réception d'une moyenne d'âge de 21 ans est composée de six personnes.  Il y a quatre passagers au départ : Vienot, député des Ardennes, Poimboeuf, Président des Syndicats Chrétiens, Jacques Voyer et un agent inconnu auquel il n'est pas demandé son nom. Bornier retenu à Saint-Etienne a chargé Lapeyre-Mensignac de diriger l'opération.  Les deux atterrissages parfaitement réussis à cinq minutes d'intervalle permettent à quatre
agents dont Yeo Thomas (1) et Pierre Brossolette (2) de rejoindre la France.

(1) Yeo Thomas : proche collaborateur britannique du Colonel Passy. Sera déporté mais reussira à s'evader du camp de la mort. Repris, sera interné en camp de prisonniers.
(2) Pierre Brossolette : capturé, se suicidera en se jetant du 5e étage de l'immeuble de la Gestapo, avenue Foch à Paris. Compagnon de la Libération.

Un nouvel atterrissage est prevu pour la lune d'octobre 1943 sur le terrain « Serin », qui après renseignements pris et bien étudiés ne semble pas encore repéré par les Allemands. La même équipe se met en place. Charles-Henri (3) leur envoie de Clermont-Ferrand six aviateurs anglais et canadiens dont les appareils ont été abattus au cours d'un bombardement sur Montluçon.

(3) Paul Rivière « Marquis » chef opérations aériennes zone sud. Compagnon de la Libération.

Lapeyre-Mensignac en a fait le récit : Un courrier de Lyon doit m'amener ces aviateurs qui ne parlent pas français.  Je dois, comme signe de reconnaissance, avoir dans la main gauche le journal « Signal » et un seul gant, et attendre devant la porte su buffet de la gare. La personne qui descendra du train s'approchera de moi et me demandera : « S'il vous plaît,  où se trouve la place de l'hôtel de Ville ? » Je dois répondre : « Je crois qu'il n'y en a pas ». Le train arrive. Aussitôt une femme s'approche de moi. J'attendais un homme. Elle me donne le mot de passe. Les aviateurs sont là.  Trop facilement reconnaissables malheureusement : en dile indienne avec les mêmes chaussures noires montantes, tous plus mal habillés les uns que les autres, avec des vêtements invraisemblables, trop grands ou trop courts. La femme me précise que sur leur fausses cartes d'identité ils ont tous la mention « sourd-muet » et qu'ils ont déjà failli se faire arrêter à la ligne de démarcation ! Décidément c'est rassurant ! Il est convenu qu'ils sortiront par la gare avec elle puisqu'ils ont des billets, pendant que je passerai par le buffet. Tranquille je m'éloigne. Soudain, au beau milieu de l'immense salle, entre les tables garnies de consommateurs, je me rerourne au bruit insolite de semelles battant le pavé : ce sont mes « sourds-muets " qui m'ont emboîté le pas ! Il est trop tard pour reculer. Résolument je les entraîne vers la sortie interdite. Enfin nous nous retrouvons tous sans encombre dans la cour intérieure.  Là,  devait se trouver à dix heures Franc avec une voiture. Il n'y est pas. Il est 10h30 ! - le transport automobile a toujours été un important problème pour les clandestins - Nous nous séparons : la femme et trois aviateurs d'un côté et moi avec les trois derniers de l'autre. Et nous commençons à faire les cent pas devant la gare. Que cette attente est désagréable ! " ...

La maison de Charles Franc
rasée par la Gestapo en 1944,
reconstruite en 1950
...« C'est seulement vers 11h30 que je rencontre un camarade commerçant qui se trouve là avec une fourgonnette. Il ignore tout de la Résistance mais va accepter de nous prendre en charge. Ouf ! Il n'a pas de laissez-passer mais en revanche j'ai deux revolvers. Il est décidé que si par hasard nous sommes arrêtés par des gendarmes français nous nous expliquerons. La gendarmerie de la Charente est, dans l'ensemble, très bien disposée à notre egard et nous avons des chances de nous en tirer sans ennui. Si nous rencontrons des Boches, nous foncerons sans nous arrêter. Nous nous défendrons si besoin est... Rien de tout cela ne se produit. Enfin, à deux heures de l'après-midi nous sommes reunis à Malaville autour d'une bonne table comme toujours chez Charles Franc ».

Nos « passagers aviateurs » resteront plus d'un mois dans ce refuge car la lune d'octobre sera défavorable : ...« il faut très mauvais temps. Après une première nuit passée en vain sur le terrain nous revenons le lendemain. Le mauvais temps continue. Vers dix heures nous entendons un avion qui passe et repasse : il cherche sa route. Nous lui faisons les signes lumineux. Les nuages sont trop bas, l'avion ne peut nous voir. Il repart, revient. Enfin, après plus de trente minutes passées entre l'espoir et la déception, l'avion s'eloigne pour ne plus revenir. Il rentrera en Angleterre sans se douter qu'il est passé si près de nous. Cette nuit a été epuisante, par cette immobilité à laquelle nous étions astreints, sur l'herbe mouillée et sous la pluie fine qui nous pénétrait profondément. C'est le retour vers Malaville où nous rentrons silencieux, désappointés. Les aviateurs séjourneront chez Charles Franc jusqu'à la lune nouvelle et tueront le temps en jouant aux cartes, en lavant, ou plus exactement en cassant la vasselle ! », en se réconfortant avec du cognac. Pour la lune de novembre 1943, il est prevu d'utiliser un nouveau terrain,  « Albatros », homologué par la RAF, situé près d'Ambérac en Charente.  Les aviateurs anglais et canadiens vont enfin pouvoir partir. Avec eux doit s'embarquer Léon Nautin, premier compagnon de Sol à Saint-Etienne, qui a échappé aux arrestations massives du mois de mai précédent.



Guy Chaumet qui était parti à Londres en décembre 1942 est de retour en France : il a été parachuté le 15 août 1943. Il vient d'être désigné par Londres pour assurer la direction générale du BOA-SAP (Bureau Operations Aériennes - Section Atterrissages et Parachutages) Région B (ex Réseau Sol) sous le nom de mission « Mariotte », en attendant son affectation prévue comme Délégué Militaire Régional dans le Nord.

L'équipe de réception prévue, bien rôdée, reste pratiquement la même : Lapeyre-Mensignac, Franc, Barrère, Chabasse, Margariti, Boireau, auxquels vient s'ajouter Labrande lui aussi rescapé de Saint-Etienne.

Depuis quelques semaines un des aviateurs anglais qui se prénomme Charley, souffre d'une pleurésie et son etat donne des inquiétudes. Il est difficile et risque de l'hospitaliser. Il tient absolument à partir (Il décèdera dans un hôpital de Londres quelques semaines plus tard).

Un câble de Londres annonce l'opération à partir du dix avec le message : « L'oiseau des mers prendra son vol ce soir ». Le message passe le dix, puis le douze mais l'opération n'a pas lieu. Nous attendons une nuit complète sous la pluie inutilement. Charley est de plus en plus fatigué. Le message repasse enfin le 14 et est confirmé le soir.


1984 : Inauguration du monument Claude Bonnier (Hypoténuse) sur le site du terrain « Albatros »

Ce même soir, Mariotte arrive avec son frère Dany et va assister au double atterrissage de Lysander : il vient d'être prévenu de l'arrivée d'un personnage important. Sur le terrain Barrère (étudiant en medecine) est specialement chargé d'aider Charley et de lui faire une piqûre de Solumcamphre quelques minutes avant son embarquement.

Dans la nuit du 27 au 28 janvier 1944 Margariti et Barrère attendent agents et containers sur le terrain « Goéland » : la mise en place du dispositif se déroule parfaitement dans un silence absolu. Le ciel paraît clair mais vers minuit, un brouillard dense monte du sol. Heureusement l'appareil « Eurêka-Rebecca » permet aux deux hommes d'amener l'avion à la verticle du terrain. On entend l'ouverture des parachutes suivie des chocs sourds des premiers containers touchant le sol.

Alceste

Brusquement, loin vers l'extrémité nord du terrain s'élève un gémissement strident, inhumain, intense et difficile à identifier. Mitraillette au poing, Margariti, Barrère et un equiper s'avancent silencieusement en direction du cri. S'agit-il d'une feinte des Allemands, d'un animal blessé ? Au passage, ils récupèrent les deux premiers agents atterris sains et saufs qui les accompagnent. Au delà des limites du terrain dans une zone incendiée quelques mois auparavant, hérissée de fûts de jeunes pins calcines, ils découvrent,  à moitié recouvert de son parachute, le troisième agent hurlant de douleur, la face contre terre. Un gargouillement sinistre sort de sa poitrine à chaque inspiration. Le malheureux est  tombé en dehors du terrain sur le fût d'un jeune pin incendié au contact duquel sa cage thoracique a éclaté,  les côtes fracturées ayant perforé la plèvre. Du sang spumeux sort de sa bouche. On le love dans son parachute en coiffant sa tête sans serrer pour assourdir des hurlements. On ne voit pas les chariots qui récupèrent difficilement les containers dans le brouillard devenu très dense. C'est à bras d'hommes qu'il est précautionneusement transporté dans une cabane de résinier. Le blessé hurle et délire répétant sans cesse ce cri poignant : « Alceste, maman... Alceste, maman... » Nous apprendrons plus tard qu'Alceste était son nom de mission. Les cris du blessé s'atténuent en même temps qu'il entre progressivement dans le coma.

Bien que recherché par la Gestapo et se cachant alors à quelques kilomètres de là,  le docteur Cabane accepte d'accompagner le blessé à Bordeaux avec Barrère ; un controle allemand à l'entrée de Bordeaux laissera passer le convoi au vu des papiers médicaux du docteur Cabane. Alceste mourra quelques instants après son arrivée à la clinique Saint-Médard à Cauderan. Des indiscrétions alert e rent la Gestapo avant que le corps ait pu être enlevé. Le directeur de la clinique dut prendre la fuite,  une infirmière est arrêtée. Quelques semaines plus tard le docteur Cabane est interné puis déporté. Il ne reviendra pas.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1944, Guy Margariti réceptionne un nouveau parachutage sur le terrain " Goéland ". Il accueille notamment Léon Nautin, parti par l'opération « Albatros » au mois de novembre précédent.  Ce dernier doit succéder à Mariotte.

Le 11 février 1944 commence une série d'arrestations massives dans toute l'organisation du DMR et du BOA-SAP. Hypoténuse (4) er Léon Nautin, tombés ce jour aux mains de l'ennemi se donnent la mort. C'est dans ce contexte que Margariti et Barrère doivent assurer un parachutage déjà prévu sur le terrain « Goéland » pour ce même 11 février 1944. Or, Julien, chef du comité de réception rattaché au terrain « Goéland » vient d'être arrêté dans la matinée et transféré au siege de la Gestapo de Bordeaux.  Il a entendu la veille le message annonçant l'imminence de l'opération : parlera-t-il ? Margariti et Barrère décident immédiatement de ne pas renoncer et d'assayer à l'aide de l'appareil " Eurêka !!!!! « de détourner l'avion du « Goéland » vers le terrain « Mouette », distant de quelques kilomètres vers le sud, sur lequel ils s'installent avec une autre équipe,  réunie en hâte, non connue de Julien. L'appareil perçoit les signaux de « l'eurêka » et détourne sa route comme prévu et survole « Mouette ». Margariti et Barrère croient avoir reussi. Malheureusement l'avion s'eloigne et disparait. Le lendemain, ils apprendeomt que le pilote, trompé par les lumières d'une noce de campagne à proximité, a largué sa cargaison dans un bois de pin tout près de lieu de mariage. Une colonne de SS qui remontait vers Bordeaux apercevra au matin des parachutes accrochés aux arbres et ratissera le secteur...

(4) Claude Bonnier, Colonel, D.M.R. Aquitaine se suicide par la pilule de Cyanure détenue par les chefs de réseaux. Bonnier était arrivé avec Jacques Nancy par Lysander en Charente sur le terrain « Albatros » dans la nuit du 14 au 15 novembre 1943.

Au cours de leurs divers parachutages dans les Landes, Margariti et Barrère ont stocké au total une très grande quantité de matériel qui sera progressivement réparti dans toute la région Aquitaine.

Dans le même temps, en Charente, plusieurs des parachutages réalisés étaient marqués d'incidents divers ; notamment sur les terrains « Pintade »« Pélican », et « Chouette ».

Le message « Sautez en souplesse » annonce un parachutage sur « Matignon » pour le 4 février 1944. Toute l'opération s'est déroulée normalement.  Un seul incident, comique : au moment où l'équipe se disperse Pierre Chabasse et son père (frère et père de René Chabasse) reviennent chacun de leur côté, tranquillement vers leur maison, chacun se reposant sur l'autre pour ramener le mulet et la charrette ayant servi à transporter les containers jusqu'à un camion qui attendait sur la route la plus proche. La pauvre bête est donc abandonnée à ses peines sur ce terrain dangereux. Dans la nuit tous les deux entendent le bruit bien connu de leur vehicle, mais chacun d'eux croyant au retour de l'autre ne se dérange aucunement. Le lendemain, le mulet qui avait erré toute la nuit, trainant derrière lui sa voiture, fut retrouvé au milieu d'un champ qu'il avait consciencieusement fourrage ! L'incident n'eut d'autre suite que de faire adopter en vue d'un prochain parachutage le message suivant : « le mulet se promène la nuit » !


Le mémorial Hypoténuse devant lequel posent les survivants de l'opération « Albatros ». De gauche à droite : Charles Franc, Guy Margariti, Pierre Barrère, Jacques Nancy et Jean Lapeyre-Mensignac

Dans la nuit du 6 et 7 février Chabasse doit diriger un parachutage ARMA près de Birac pendant que Franc doit en assurer un autre près de Touzac,  avec leurs chef d'equipes Berger, Duruisseaud et Rispard. Une fois de plus interviennent de graves problèmes pour le transport. Le seul camion en état de marche disponible devra servir successivement à l'évacuation des containers parachutés sur chaque terrain.

Bilan

Comme nous l'avons dit, si les hommes de la Gestapo étaient bien de vrais professionnels, nous, de notre côté, nous étions de vrais patriotes, tous volontaires.

C'est pourquoi finalement, le bilan d'activité du Réseau Sol devenu BOA-SAP Région B aura malgré tout été positif concernant spécialement « les liaisons aériennes clandestines ».

Les opérations d'atterrissages réussies ont permis le transit de 27 passagers parmi lesquels certaines personnalités de premier plan.
Neuf agents parachutés sont arrivés sur nos terrains.
Les réceptions par parachutages d'une très importante quantité de matériel (armes, munitions, explosifs) ont assuré l'équipement de nombreux maquis, groupes de combat, équipes de Sabotage.

Mais pour avoir été positif sur le plan résistance, ce bilan a dû être payé très cher sur le plan humain.



Sans avoir pu citer dans ces quelques pages schématiques tous les participants,  dont beaucoup, même à des places qui pourraient sembler modestes, n'en risquaient pas moins la déportation ou l'exécution comme cela est arrivé hélas trop souvent, voici le bilan final de situation à la fin de guerre des principaux « responsables » de l'organisation des « liaisons aériennes clandestines » réalisées par le Reseau Sol devenu BOA-SAP - Région B, dont nous avons rapporté certaines actions.

Par ordre alphabétique :
  • Barrère Pierre : indemne
  • Boireau Philippe : blessé, déporté sans avoir parlé
  • Bonnier Claude : arrêté, se donne la mort
  • Bornier Eugène : blessé lors de son parachutage
  • Chabasse René : arrêté, évadé, abattu sur place
  • Chaumet Dany : arrêté, déporté sans avoir parlé
  • Ferrand Stéphane : arrêté, déporté sans avoir parlé
  • Franc Charles : blessé grièvement
  • Lapeyre-Mensignac Jean : indemne
  • Margariti Guy : blessé grièvement
  • Nancy Jacques : indemne
  • Nautin Léon : arrêté, se donne la mort
  • Rivière Paul : indemne
  • Voyer Jacques : abattu sur place.
Soit sur cette liste de 14 noms :
  • 4 morts
  • 3 déportés
  • 3 blessés
  • 4 indemnes
En savoir plus :

Mémorial Claude Bonnier "Hypoténuse" - Angeac-sur-Charente (lien)
René Chabasse (1921 - 1944) résistant jusqu'au bout (lien)
Charles Franc : Héros de la Résistance (lien)
Une belle famille de la Résistance : Les Duruisseau (lien)
Jean Lapeyre-Mensignac : la ville de Nontron lui rend hommage (lien)
Jacques Nancy Section Spéciale de Sabotage Région B (lien)
Interview Marie Nancy, réalisatrice du film "Les saboteurs de l'ombre et de la lumière" (lien)

Pour commander des anciens numéros de la revue de l'aviation ICARE cliquer ici (lien)



Aroutounian Agvan : un Arménien dans la Résistance française

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésPortrait

This is the story of Aroutounian Agvan, born in 1914 in the Armenia republic. His story has been kindly shared with us by his grandson Georgy who lives in Moscow.

On 21st of July 1941 Aroutounian Agvan was drafted into the soviet army and served in 683 regiment in the artillery battery. On 27th September 1942 while surrounded in Pervomayskoe village (Krasnodar region of Russia) he was wounded and captured by the Germans. In December 1942 he was put into a concentration camp in Legionowo (Poland). Once recovered from his wounds he was taken to a camp near Langogne situated in the Languedoc-Roussillon in France.
Aroutounian Agvan
In July 1944 he managed to escape from the camp and fled into the mountains where he joined a group of resistants who were part of the FTP-MOI (Franc-Tireurs et Partisans - Main d-oeuvre Imigrée). He remained with the group for several months and took part in many combats against the Germans in the region.
In September 1944 at Nimes his group was integrated into the 1st Soviet French Partisan Regiment (Premier Régiment des Partisans Soviétiques en France).

In 1945, at a meeting of French, British and American forces at Ales in the Languedoc-Roussillon, Aroutounian Agvan was awarded the Croix de Guerre.
After the War, in 1946, he was repatriated to USSR. His comrades in the Resistance had wanted him to stay in France, but he said no. His Grandson Georgy tells us that his grandfather was a very hard and complex person and he wanted to support communism. On his arrival in the USSR the Soviet military police took all of his personal documents on the pretext of having them translated into Russian. They did not return them.
In 1948 Aroutounian Agvan, his wife and two children, one of whom was Georgy's father (born in 1939), were deported to Siberia in the Altay region, they remained there until 1958. Being exiled in Altay was harsh and not many people survived due to the extreme weather conditions, no medical care and starvation. Georgy's father was only 9 or 10 years old, but like all the children there were Involved in hard work for 14-16 hours a day. Bearing in mind that these people sent to Siberia were from the South Caucasus and had never experienced such cold weather and had just a little time to build a shelter or dugouts. There was another major problem – no trees to gather wood to make fire and heat the stove. Aroutounian and his family had to use dried horse or sheep dung mixed with hay to heat the stove.
In 1958 the whole family was 'rehabilitated' and returned to Armenia.
Why had the soviets persecuted soldiers and officers returning to USSR ? Because they had been captured by the Germans. According to the Soviet communists, If you are a true communist you should not surrender to the enemy, you must fight to the end, and die in battle. Georgy's grandfather Aroutounian had said that during his interrogation, he was asked "Why did you not save your last bullet and kill yourself if you were surrounded ?" His grandfather answered: "I did not kill myself, because I had run out of ammo. I had used my last bullet trying to shoot Germans."

En savoir plus :

Ancien combattants et Résistants Arméniens 1939 - 1945 (link/lien)



Bordeaux - 30 mars 2016 : Diffusion du film « Les Saboteurs de l'Ombre et de la Lumière»

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de SabotageMédia et cinéma

«Les Saboteurs de l'Ombre et de la Lumière» 

Ecrit et réalisé par Marie Nancy, la nièce de Jacques Nancy, ce film veut mettre en lumière ces héros ordinaires avant de leur restituer l'ombre qui leur a sauvé la vie...

Mercredi 30 mars 2016
Auditorium du Musée d'Aquitaine
18 h 00 - 19 h 45

Le Centre National Jean Moulin est heureux de vous inviter à la projection exceptionnelle de ce documentaire relatant l'incroyable parcours du capitaine Jacques Nancy et des hommes de son unité d'élite : la Section Spéciale de Sabotage.

La diffusion de ce documentaire d'une durée de 52 minutes sera suivie d'un moment d'échanges avec le public en présence de Madame Marie Nancy, réalisatrice.

En comptant sur votre présence pour cet évènement exceptionnel.

Réservation :
Auprès de Madame Véronique Bourden (cnjm@mairie-bordeaux) ou 05.56.10.19.90

En savoir plus :

Interview Marie Nancy (lien)


Guy Berger dit «le Pasteur» puis «Antoine» : BCRA - BOA - SSS de Jacques Nancy

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Rédigé par Alan dans la rubrique PortraitSection Spéciale de Sabotage
Guy Berger
BCRA - BOA - SSS
dit «le Pasteur» jusqu'en mars 1944, puis «Antoine» à la SSS


Il est né le 22 janvier 1921 à Chatellerault (Vienne) et décédé le 31 mars 1990 à Angoulême.
Guy Berger «Antoine»
Il entre à la Préfecture de la Charente en janvier 1939. Avec l'aide de Mademoiselle Desgranges, employée à la Préfecture,  il profite de son accès aux bureau, des imprimés et des cachets de la Préfecture pour faire de faux certificats de travail et de fausses pièces d'identité. Il entre en contact avec René Chabasse. La maison familiale (88 boulevard d'Orfond, maintenant boulevard René Chabasse) sert de «boite à lettres» et de lieu de réunions clandestines. Il participe à une filière pour le passage en Espagne d'aviateurs alliés.  En août 1943, il quitte la Préfecture pour se soustraire au STO.
René Chabasse devenu responsable BOA engage Guy Berger comme agent P2 au BCRA, le nomme responsable de parachutages avec Edmond Duruisseau et René Rispard. Il participe à des parachutages de matériel,  au camouflage et à la distribution des armes.
Le 21 février 1944, René Chabasse se rend chez la famille Berger, il est abattu par les Allemands.  Les parents Berger sont arrêtés et emprisonnés,  «le Pasteur» se réfugie chez la famille Duruisseau où il rejoint Jacques Nancy arrivé de Londres en novembre 1943 avec le DMR Claude Bonnier.
Guy Berger est confondateur de la Section Spéciale de Sabotage sous le commandement de Jacques Nancy. Son action au sein de la SSS devient très importante (repérages, renseignements, sabotages) jusqu'en juillet 1944 où la SSS devient la 2ème compagnie de la Brigade RAC. Il participe à la bataille de Javerlhac (Dordogne), à la libération d'Angoulême et aux combats sur le front de Royan.
Il part en occupation en Allemagne puis entre à l'Ecole d'officiers à Aix en Provence d'où il sort Sous-Lieutenant d'active. Il choisit le corps des Parachutists et fait campagne en Indochine de 1951 à 1954 puis participe aux opérations en Algérie jusqu'en 1962.
Il quitte l'armée en 1966.


Source : Notre participation pour une juste mémoire de «la Résistance» en Charente 1940 - 1944 par Jean Lapeyre-Mensignac et Andrée Gros-Duruisseau avec Edmond Duruisseau, Pierre Barrère, Guy Margariti, Charles Franc et Jacques Nancy.
En savoir plus :

Angoulême février 1944 : L'arrestation de la famille Berger (lien)
Javerlhac le 24 juillet 1944 (lien)

Les époux Noblet, famille de résistants (Charente)

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Rédigé par Alan dans la rubrique Portrait


Berthe Noblet (Châteauneuf 1891 - Ravensbruck 1944), son époux Jules Noblet (St Saturnin 1885 - Neuengamme 1944) étaient viticulteurs au hameau de la Chabanne, commune de Bonneuil près de Châteauneuf sur Charente. Ils appartenaient au BCRA service BOA sous les ordres de Charles Franc, responsable du BOA.
Jules et Berthe Noblet

Ils étaient agents P2 au Réseau Action B. Ils cachaient des armes dans leur propriété, hebergeaient des américains et des réfractaires au STO.
A la suite d'une dénonciation, ils sont arrêtés par la gestapo, le 5 mars 1944 en même temps que les époux Labrande du Réseau «Sol» de Saint-Etienne et d'un réfractaire Moïse Paturaud, mort en déportation.

Ils ont été emprisonnés à Angoulême. Berthe Noblet a été internée au Fort de Romainville, déportée le 6 juin 1944 au camp disciplinaire de Neuen-Bremme puis au camp de Ravensbruck où elle décédera d'épuisement le 21 décembre 1944.
Jules Noblet a été interné à Angoulême et à Compiègne, déporté à Neueungamme où il décédera le 26 novembre 1944. Une rue à Châteauneuf porte leurs noms. Leur fils André (1919) était prisonnier de guerre au Stalag 9 C près d'Erfurt, il est rentré en France le 30 avril 1945.

Source : Notre participation pour une juste mémoire de «la Résistance» en Charente 1940 - 1944 par Jean Lapeyre-Mensignac et Andrée Gros-Duruisseau avec Edmond Duruisseau, Pierre Barrère, Guy Margariti, Charles Franc et Jacques Nancy.
En savoir plus :
Jules et Berthe Noblet (lien)
Le Cahier - Témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau résistante et deportée (lien)
Réseau Sol / BOA-SAP Région B : l'équipe de réception des atterrissages Lysander (lien)

Une juste mémoire de la Résistance en Charente 1940 - 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre

Notre participation pour une juste mémoire 
de «la Résistance» en Charente 
1940 - 1944

Des témoins et acteurs parlent

Documentation - Récits - Références

Imprimé en avril 2003 par Michel Noël, 16160 Gond Pontouvre
A la mémoire de René Chabasse
Héros charentais de la Résistance, abattu à Angoulême à l'âge de 23 ans
1921 - 1944

Les auteurs :

Jean Lapeyre-Mensignac
Ancien Chargé de Mission de 1ère Classe du B.C.R.A.
(Bureau Central du Renseignements et de l'Action - Général de Gaulle)

et
Andrée Duruisseau (Épouse Gros)
Ancienne Chargée de Mission B.O.A. - Opérations Aériennes B.C.R.A.
Arrêtée par la Gestapo. Déportée en Allemagne Camp de Ravensbruck.

avec :
Edmond Duruisseau - Pierre Barrère - Guy Margariti - Charles Franc et Jacques Nancy
Tous Anciens du B.C.R.A.

Les signatoires de cet ouvrage ont tous été d'authentiques «Résistants de la première heure».

Au cours de leurs diverses missions au service du B.C.R.A., ils ont été notamment les organisateurs et acteurs des opérations aériennes clandestines d'atterrissages et parachutages sur le sol charentais alors occupé et contrôlé par l'armée allemande hitlérienne. 

Pourquoi leurs témoignages aujourd'hui ?

Parce que, arrivant bientôt naturellement au terme de leurs existences, ils sont choqués par divers discours ou publications qui, si on y trouve certes souvent du vrai, comportent aussi du moins vrai et même du tout à fait faux, voire du fantaisiste. 

Alors comment les historiens, pourront-ils s' y retrouver pour reconstituer et écrire l'histoire, la vraie ?

Les signataires du présent ouvrage savent que les faits qu'ils rapportent n'ont jamais été et ne seront jamais démentis. Ils constituent une part authentique de ce qu'a été la Résistance en Charente. La pluralité de la confrontation de leurs souvenirs et leurs références sont les meilleurs garants de la véracité de leurs propos.

N'ont-ils pas été des témoins et acteurs de premier plan ?

«Pour la Juste Mémoire» de leurs compagnons hélas disparus au combat ... ils devaient temoigner !

Ce livre, qui n'est pas mis en vente, a été offert par les auteurs :
- à Mesdames et Messieurs les Maires de toutes les Communes de Charente pour prendre place, avec leur accord, dans leurs bibliothèques municipales,
- à Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etablissements d'Etudes Secondaires publics et privés de Charente pour prendre place, avec leur accord, dans leurs CDI (Centres de Documentation et d'Information), avec trois exemplaires supplémentaires destinés :
à Mesdames et Messieurs les Professeurs d'Histoire actuellement en activité en Charente, en souhaitant qu'ils veuillent bien les transmettre, le moment venu, à leurs successeurs.
- au Centre Jean Moulin de Bordeaux,
- aux Archives Municipales de la ville d'Angoulême,
- au Musée de la Résistance et de la Déportation de Charente (maintenant l'Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation)
34, rue de Genève à Angoulême, 
en plusieurs exemplaires afin que les visiteurs en trouvent toujours de disponibles en consultation.

Cet ouvrage a été mis au point pour servir de référence historique quant à la véracité des sujets traités. 

Son mode de diffusion a été choisi pour permettre aux personnes intéressées d'y avoir facilement accès aujourd'hui,  comme dans l'avenir, même lointain.














De temps en temps, nous publierons quelques extraits de cet ouvrage inestimable et ajouter les liens ci-dessous.


Les époux Noblet, famille de résistants (Charente) (lien)
Guy Berger dit «le Pasteur» puis «Antoine» : BCRA - BOA - SSS de Jacques Nancy (lien)


Royan : cérémonies commémoratives du 71ème Anniversaire de la Libération de la ville

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementLieu de mémoireBrigade Rac

Les cérémonies commémoratives du 71ème Anniversaire de la Libération de Royan 
se dérouleront le DIMANCHE 17 AVRIL 2016selon le programme suivant :

10 H 30 : Rassemblement à la stèle de la 2ème D.B. (Square du 8 mai 1945)
- Garde-à-Vous
- Dépôt de gerbes
- Sonnerie "Aux Morts"
- Minute de silence
- La Marseillaise (1 couplet – 1 refrain)
- La Marche de la 2ème D.B

11 H 00 : Rassemblement à la stèle de la Brigade RAC
(square brigade RAC)
- Garde-à-Vous
- Dépôt de gerbes
- Sonnerie "Aux Morts"
- Minute de silence
- La Marseillaise (1 couplet – 1 refrain)
Allocution de Monsieur Geoffroy TENANT DE LA TOUR (fils de Marie- Antoinette)
- La Marche Lorraine
- Chant de la Brigade RAC 

11 H 30 : Rassemblement au Monument aux Morts (Place Foch)
- Garde-à-Vous
- Lever des Couleurs
- La Marseillaise (1 couplet – 1 refrain)
- Allocution de Monsieur le Député Maire de Royan
- Dépôt de gerbes
- Sonnerie aux Morts
- Minute de silence
- La Marseillaise (1 couplet – 1 refrain)
- Salut aux porte-drapeaux

12 H 00 : Vin d'honneur sous le préau de la « Villa Marine »



Discours - 71ème anniversaire de la libération de Royan


Parcoul (24) : conférence sur l'occupation allemande en Dordogne par Patrice Rolli

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

L'historien et auteur Patrice Rolli sera à Parcoul le dimanche 8 mai prochain où il présentera à 16 heures une conférence sur l'occupation allemande en Dordogne à partir de photographies nationales, départementales et locales (Parcoul, Saint Séverin, Saint Aulaye etc) pour la plupart retrouvées en Allemagne et issues de sa collection personnelle.



Il abordera également brièvement le parcours du lieutenant américain Donovan dont l'avion P 51 Mustang s'est "crashé" non loin de Parcoul, à Montboyer, le 8 juin 1944.

La conférence est gratuite, on vous attend nombreux !


Thiviers : monument et plaque de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacLieu de mémoire


En avril 2016 j'ai eu le grand plaisir de visiter Thiviers et j'ai prises des photos du mémorial de la brigade Rac - un monument imposant érigé en 1977 à la mémoire de ses 252 camarades mort pour la France et la liberté.


Monument de la brigade Rac



Chaque année la cérémonie du 8 mai s'est déroulée au monument de la brigade Rac, à l'entrée du parc, à 10 h 30.


Plaque commémorative de la brigade Rac sur le mur de la Mairie

En savoir plus :

Thiviers le 8 mai 2015 : commémoration du 70ème anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 (lien)
L'inauguration du Mémorial de la brigade Rac le 28 août 1977 (lien)


Hommage à la famille Nadeau : photos de la cérémonie du 19 décembre 2015 à Saint-Simon-de-Pellouaille (17)

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementLieu de mémoireLes Alliés

Le 19 décembre 2015 le petit village de Saint-Simon-de-Pellouaille (15 km au sud de Saintes) a honoré la mémoire de la famille Nadeau qui avait hébergé un aviateur américain, Lt Robert "Peck" Wilcox du 351st BG de la 8th Air Force qui avait évacué son B-17 touché par des tirs de la défense anti aérienne allemande de la base de Cognac le 31 décembre 1943.

L'équipage saute en parachute au-dessus des marais de la Seudre, entre Saujon et Royan. Leur avion avait disparu en mer. Robert "Peck" Wilcox fait partie de l’équipage et il sera hébergé et caché chez Edouard et Léone Nadeau ainsi que leur fils Frédéric dans le hameau de Bénigousse du 2 janvier au 9 septembre 1944 (jour de la libération du canton de Gémozac). A cette époque toute personne qui aidait un aviateur allié était condamné à mort.


La mission de l'USAAF du 31 décembre 1943 qui regroupait 447 avions ne fut pas comme on l'espérait « la tournée du laitier » car les conditions météo étaient très dégradées et 25 appareils furent perdus. Une centaine d'aviateurs ne rentrèrent pas ce jour-là, nombreux furent tués, d'autres prisonniers et quelques-uns réussirent à regagner l'Angleterre grâce à l'aide de la résistance.

Kari Wilcox Foster, la petite fille de Robert Wilcox est venue spécialement des Etats-Unis pour la cérémonie d'hommage à la famille Nadeau. Elle est venue remercier la France et les sauveurs de son grand-père.

"J’ai grandi à côté de lui, dans l’Illinois. Il m’a toujours dit qu’il devait sa vie à la famille Nadeau. Il a d’ailleurs donné à son fils - mon père - en second prénom Édouard. J’ai la sensation qu'il serait très fier de moi, car il voulait que je vienne en France. C’est très émouvant de rencontrer les gens ici qui l’ont connu. A mon joie sur l’instant se mêle une reconnaissance éternelle au peuple francais."

Tous nos remerciements à Bernard Ballanger, historien spécialisé sur les crashes (39/45) pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos ci-dessous.


Dans l'égilse de Saint-Simon-de-Pellouaille. 
A droite sur la table une photo de 1977 des époux Nadeau et Robert Wilcox

Monument aux morts de Saint-Simon-de-Pellouaille
Kari Wilcox Foster, Thomas Wolf, consul des Etats-Unis de Bordeaux et la délégation de porte-drapeaux


Thomas Wolf et Kari Wilcox Foster devant la tombe des époux Nadeau 
La sépulture des époux Nadeau dans le cimetière de Saint-Simon-de-Pellouaille 
avec une plaque qui raconte l'acte héroique de la famille

Plaque sur la maison de Bénigousse
Devant l’ex-maison Nadeau : Thomas Wolf, Christian Barbe (du Souvenir Français), Kari Wilcox Foster, Claude Lucazeau (adjoint au maire de la commune), Christophe et Emmanuelle Dédouche (les nouveaux propriètaires de la maison)
Kari et le consul avec une voisine des Nadeau



En savoir plus :

Robert "Peck" Wilcox : un aviateur américain tombé du ciel le 31 décembre 1943 (lien/link en anglais)

Le drapeau et fanion de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

En avril j’ai eu le grand plaisir de visiter Thiviers et j’ai passé une bonne matinée avec Pierre-Yves Couturier, le Maire de Thiviers. Il est le petit-fils de Pierre Couturier"Pierrot", ancien de la brigade Rac.

Pierre-Yves est le gardien du drapeau et le fanion de la brigade Rac et pendant ma visite j’ai l’occasion de prendre quelques photos.

Drapeau de la brigade Rac
Le verso du drapeau
Le fanion de la brigade Rac
Gabarit en bois réalisé pour le plaque en bronze qui se trouve 
au pied du monument de la brigade Rac à Thiviers




Musée de Royan - Exposition : Royan 1939 - 1945, guerre et plage

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Rédigé par Alan dans la rubrique Musée

Musée de Royan
31 Avenue de Paris
17200 Royan
Téléphone : 05 46 38 85 96

Exposition en cours
du 14 décembre 2015 au 19 septembre 2016

Royan 1939 - 1945, guerre et plage

Guerreetplage39 45Lorsque le 23 juin 1940, les Allemands entrent dans Royan, personne n’imagine que l’occupation va durer cinq ans et se conclure de façon tragique par la destruction de la ville. Occupant une position stratégique sur l’embouchure de la Gironde, la cité balnéaire est investie par la Wehrmacht, les hôtels et les villas sont réquisitionnés, les patrouilles sillonnent les rues. Après quelques mois d’observation qui permettent aux Allemands de profiter des beaux jours, les réalités de l’occupation s’imposent et l’oppression grandit : manque de ravitaillement, répression des opposants, arrestation et déportation des Juifs. À partir de 1942, la forteresse de Royan s’érige et scellera le sort de la ville. Ce dernier bastion de résistance allemande sur le territoire, assiégé par les FFI, sera bombardé et libéré au terme de violents combats.
L’exposition porte un regard neuf sur ces évènements qui revêtent une importance particulière pour la population de Royan. Elle présente une étude approfondie des connaissances existantes sur le sujet, accompagnée d’un fonds photographique exceptionnel, ainsi que de plusieurs dispositifs multimédias interactifs. Enfin, la scénographie fait appel à l’imaginaire pour plonger le visiteur dans l’ambiance de ces années de guerre. 
Une exposition historique et grand public, à découvrir au Musée de Royan !


En savoir plus :
Heures d'ouverture et tarifs du musée de Royan (lien) (lien)

Jean Chabaneix : adjudant du 9e Cie de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortraitAoût 1944 : Direction Angoulême

Le 18 août 1944 dans les faubourgs d'Angoulême, Georges Lautrette, Jean Chabaneix, le Grand Marcel et le père Locher ont arrêté un camion allemand sous le prétexte de venir remorquer leur propre camion en panne. L'Allemand fait quelques difficultés, mais finit par accepter. Les quatre combattants de la brigade Rac - qui sont naturellement en civil, montent sur le camion.

Tout à coup, l'Allemand se ravise. Georges Lautrette sort son revolver et fait traduire ses intentions par l'un de ses camarades qui connait l'allemand. Le camion poursuit sa route. Mais, passant a proximité de la voie ferrée, devant un convoi d'Hindous, l'Allemand crie au secours. Il est aussitôt abattu par Georges Lautrette. Le camion s'en va à la dérive et stoppe dans une haie, sous une giclée d'armes automatiques. Jean Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s'échapper.

Les corps de Georges Lautrette et de Jean Chabaneix furent laissés sur place par les Allemands; ils voulaient épouvanter les passants, et puis, comme il pensaient que des camarades viendraient pour les enlever, ils établirent des postes de guet camouflés... qui restèrent bredouilles car tout le monde se méfiait.

La chaleur était étouffante, aussi les glorieuses dépouilles furent‑elles finalement enlevées par les services municipaux, qui les conduisirent au cimetière de Bardines, route de La Rochelle, où elles furent inhumées dans le carré réservé aux miliciens sous des noms supposés.

C’est là que Jean Nicard « Tom » les récupéra, quelques jours plus tard, de nuit, pour les placer dans le caveau d’un ami. Il les reprit, après la Libération de la région, pour les rendre à leurs familles.


Nous sommes très reconnaissant à Pierre Yves Couturier d’avoir partager cette photo de sa collection familiale. La légende a été écrite par son grand-père Pierre Couturier, ancien de la brigade Rac.

JEAN CHABANEIX  (Profil tracé par Rac.)

Jean était le benjamin d'une équipe de trois cheminots, qui comprenait le Grand Marcel Fraigneau, Jacques Lebouc et lui. Ces trois hommes aidaient les prisonniers dans les évasions, sabotaient le matériel, amenaient les S. T. O. au maquis. C'est Jean qui « réceptionna » Olivier Proust.

Avec le Grand Marcel, il fut de toutes les affaires, enlèvements de collaborateurs, piquages de marchandises, de matériel.

L'excellente tenue, le sérieux, le courage de ce grand garçon à la mâle beauté furent remarqués. Le meilleur groupe de la 9e Compagnie était sans chef. Les deux derniers s'étant montrés insuffisants. II est vrai que les hommes du 1er groupe étaient en général des « durs » ayant plusieurs combats à leur actif et qu'ils n'étaient pas faciles à commander. Jean fut choisi par eux et il s'imposa rapidement. Dès lors, la question du commandement ne fut pas discutée. Le camp de la « Petite-Forêt », où cantonna le groupe Chabaneix, était un modèle du genre.

L'ordre, la propreté, la tenue des armes, l'organisation de la garde étaient remarquables. Jean s'occupait de tout, il ne vivait que dans l'espérance d'un combat ou d'un coup de main, et communiquait sa foi à ses hommes.

Le hasard voulut qu'il soit au P.C. le jour où Georges Lautrette partait pour sa dernière mission. Georges et le Grand Marcel qui l'appréciaient l'emmenèrent. Il ne devait plus revenir !... Il avait vingt-quatre ans !...


Stèle à la mémoire de Georges Lautrette et Jean Chabaneix
(Route de Bordeaux, près du Stade Vélodrome d'Angoulême)


En savoir plus :
Nécrologie de Georges Lautrette (lien)

Fanion du bataillon Violette, 10e Cie, de la brigade RAC

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Tous nos remerciements à Geoffroy Tenant de La Tour, le fils de Philippe Tenant de la Tour alias « Marie-Antoinette » pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos du fanion de l'A.S. Violette / 10e Cie, de la brigade RAC 50R.I. 
Egalement, le fanion du 41e Régiment d’Artillerie.





Le fanion du 41e Régiment d’Artillerie ci-dessus est celui du père de Marie Antoinette mort en combat en 1915 en tant que capitaine de cavalerie.
Marie Antoinette le portait en souvenir et hommage à son père lors des attaques de Royan et de L'Isle d'Oléron.


Philippe Tenant de la Tour alias « Marie-Antoinette » (lien)
Le drapeau et fanion de la brigade Rac (lien)

Paris le 2 avril 1945 : la défilé de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac
Le 2 avril 1945, Lundi de Pâques, le général de Gaulle remet le Croix de la Libération à la ville de Paris. Il remet également 150 drapeaux et étendards à tous les Régiments de l'Armée Française. La cérémonie se déroule sur la place de la Concorde devant une affluence considérable.

Nous sommes très reconnaissant à Pierre Yves Couturier, petit-fils de Pierre Couturier d’avoir partager les photos ci-dessous de la brigade Rac / 50e R.I. à Paris le 2 avril 1945. 
Pierre Couturier et André Léonard regardent le drapeau du 50e R.I.
Légende de Pierre Couturier
Après la remise des drapeaux par le général de Gaulle - Préparation pour la défilé dans Paris
Une compagnie de la brigade Rac défilé sur les grands boulevards

Pierre Couturier avec le drapeau du 50e R.I.


Grasse - monument des martyrs de la Résistance

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Le photographe Michael Staubes a eu la gentillesse de nous faire parvenir deux photos d'un monument situé sur la place Cresp à Grasse dans le département des Alpes-Maritimes.





La plaque de marbre blanc porte les 34 noms de grassois morts dans la Résistance. 
L'inscription en occitan "Lei jamai oblidar", "ne les oubliez jamais".



La repression de la Résistance par Vichy et par les occupants dans les Alpes-Maritimes (lien)

Livre : Massacre au Pont Lasveyras 16 février 1944 - Les archives parlent...

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Redige par Nikolina Grimalt dans la rubrique A.F.A.V., Pont LasveyrasDocument et livre

Le livre relate, par le biais de témoignages et de documents officiels provenant de diverses archives, départementales, nationales et étrangères, les évènements de cette dramatique journée du 16 février 1944 où un détachement allemand est venu de Limoges attaquer, près du Pont Lasveyras, un refuge de réfractaires au S.T.O. faisant 34 morts et envoyant 12 prisonniers en déportation. 

L’objet de ce livre n’est pas d’entretenir la haine ou d’assouvir un désir de vengeance et encore moins de juger ou condamner qui que ce soit. C’est une quête de vérité qui, au fil des pages, essaye de rétablir les faits et de dévoiler aux lecteurs toutes les contradictions, les erreurs et les contrevérités qui ont jalonné l’histoire du Limousin et du Périgord ces 75 dernières années.









En savoir plus :

Sud Ouest : Recherches sur les victimes du nazisme publiées (lien)

La brigade Rac : Nancras le 5 avril 1945

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Le 5 avril 1945, neuf jours exactement avant l’attaque du camp retranché de Royan, par un magnifique après‑midi de printemps étincelant de lumière, près du petit bourg de Nancras, où se trouve le P. C. de Rac, dix‑huit sections du 50ième se trouvent rassemblées formant les trois faces du carré. 

Chacune représente l’une des dix‑huit compagnies du régiment, les autres tiennent les lignes à quelques kilomètres. Les tenues, trouées, délavées par l’hiver sont soigneusement brossées, les casques, dévêtus pour une fois de la couche de boue qui leur servait de camouflage, luisent au soleil tandis que les fanions sont doucement agités par la brise, une brise qui sent l’Océan tout proche.

L’avant‑veille, le lieutenant‑colonel Rac a reçu à Paris, des mains du général de Gaulle, le nouveau drapeau du régiment (lien). Rentré à Nancras la veille au soir, il a décidé de le présenter aux  troupes le jour même. Effectivement le jour J, le jour de l’attaque de Royan tant attendu, est très proche.


Nos remerciements à Pierre Yves Couturier qui a eu la gentillesse de nous faire partager les photos ci-dessous.

Les légendes sous les photos sont de son grand-père Pierre Couturier "Pierrot", porte-drapeau de la brigade Rac / 50ième R.I.




En savoir plus :
Histoire du 50ième R.I. (lien)

Sud-Ouest - 17 avril 1945: Après la prise de Royan

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Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre

Sud-Ouest de mardi 17 avril 1945 : 2e année N° 199

L'envoyé spécial de Sud-Ouest, Henri Amouroux était aux premières lignes lors de la bataille de Royan et témoigne de la débacle allemande :


Après la prise de Royan

Le nettoyage méthodique de la presqu'île se poursuit
«Les F.F.I. se battent comme les anciens» déclare le général de Larminat

Front de l'Atlantique, 16 avril. - Le général de Larminat, commandant du détachement d'armée de l'Atlantique, a adressé au général de Gaulle le message suivant :
«Royan est pris et nous entreprenons le nettoyage de la presqu'île. Nous progressons dans le Pointe-de-Grave. Le Boche se défend partout. Excellente coopération de l'aviation et de la force navale. Les F.F.I. se battent comme les anciens. Respectueusement.»




Libération de Royan : avril 1945 (lien)


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