2021 - Thiviers - Photos des cérémonies de la victoire 1945
Cérémonie du 8 mai à Saint-Front-sur-Nizonne (Dordogne)
Photo de la cérémonie du 8 mai à Saint-Front-sur-Nizonne
Hector Canva dit « Roland » - A.S. Dordogne-Nord (lien)
Robert Pike - Silent Village - Life and Death in Occupied France / Oradour-sur-Glane
Silent Village is a meticulously researched history of the people who lived in Oradour-sur-Glane. On 1O June 1944, in this picturesque village in the rural heart of Vichy France, 643 men, women and children were murdered in the nation’s worst wartime atrocity. Using interviews with the last remaining survivors and powerful archival material, the book is a unique insight into the traditions, loves and rivalries of a typical village in occupied France both before the tragedy and in its aftermath.
Robert Pike is an author and historian of modern France. His first work, Defying Vichy: Blood, Fear and French Resistance, was published by the History Press in 2O18.
Hardback / 384 pages / Published April 2O21 / £2O
Cérémonie du 6 juin 1944 - Saint-Front-sur-Nizonne (Dordogne)
Cérémonie pour le Groupe Roland - Saint-Front-sur-Nizonne (Dordogne)
Chevalier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Décédé le 26 octobre 1996 à Saint-Front-la-Rivière (Dordogne) où il a été inhumé.
Voici ce que raconte Hector Canva :
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Hector Canva |
Le 2O mai 1944, je reçois ma convocation pour le S.T.O. Faisant partie de la Résistance depuis un an et demi, je n'ai aucune peine à rencontrer Rac, chef de l'A.S. Dordogne-Nord, et à me mettre à sa disposition. Il me donne le commandement de quatre maquis. Ce sont les groupes de Saint-Front-la-Rivière, Javerlhac, Dournazac et Saint-Paul-la-Roche, au total cent trente hommes environ. Il est décidé que la réunion de ces quatre groupes se fera le 5 juin à Saint-Front-sur-Nizonne, ce qui se fait sans incident. Nous nous installons dans les bois entre Brantôme et Bourdeilles, sur la commune de Biras. Deux jours après le débarquement, deux sabotages dans la même journée : coupure de voie ferrée entre Agonac et Château-Lévêque et sabotage du tunnel de Roufelier (ligne Ribérac-Angoulême) qui rend le trafic impossible pendant plusieurs mois.
Le 1O juin, mouvement sur Saint-Saud et finalement Nontron où le capitaine Boucharel nous installe dans des baraquements route de Piégut. Le 13 juin, mouvement sur Champeau puis retour à Nontron. Le lendemain, je pars à Saint-Saud et je ramène le capitaine Dupuy chargé de former le 1er Bataillon à Nontron.
Nous sommes très reconnaissant à la famille de Pierre Raymond Clément Froissard pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos. Pierre Froissard a rejoint le groupe Roland Canva à Excideuil le 27 juin 1944. Il a été blessé par balle à la main durant l'embuscade de Mareuil du 19 juillet 1944. Il est resté dans la Brigade Rac jusqu'en 1945 et a participé à la Libération de Périgueux, Angoulême et Royan.
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Au dos de la photo d'Hector Canva |

De gauche à droite : Guy Berger, Robert, Lafage, Hector Canva, Dubois, Roland Clée, Pierrot Couturier et René Rispard


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Robert Juge - Groupe Roland Canva - G.M.2 de la Brigade Rac / 5Oème R.I. (lien)
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Aérodrome de Royan-Médis - Cérémonie commémorative de l'Appel du Général DE GAULLE du 18 juin 1940
Thiviers - Cérémonie commémorative de l'Appel du Général DE GAULLE du 18 juin 1940
Quelques photos de la cérémonie de Couture (Charente) le 26 juin
Javerlhac - le 24 juillet 2021 - Commémoration de la bataille de Javerlhac
Journée commémorative sans le repas traditionnel - malgré l’absence de restriction sur le nombre de participants s'impose à tous un respect des gestes barrières et avec masque vivement conseillé.
Stèles commémorant la bataille de Javerlhac du 24 juillet 1944 (lien)
Royan - Cérémonie de la Fête Nationale 2021
Hommage à Jacques Nancy le 10 juillet 2021 - photos de la cérémonie au Mémorial de Chasseneuil
Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage
Un grand merci à Julien Brulaud pour avoir partager ces photos de la cérémonie du 1O juillet 2O21 au Mémorial de Chasseneuil en hommage à Jacques Nancy, décédé le 1O juillet 1987. Chaque année une cérémonie est organisée par l'Amicale de la Section Spéciale de Sabotage.
Photos prises par la photographe du Souvenir Français Angélique Précigout et ainsi deux portes drapeaux du Souvenir Français du comité de MONTBRON
2021 - Photos de la commémoration du combat de Javerlhac du 24 juillet 1944
Photos de la cérémonie de Mainzac (Charente) le 25 juillet
Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire, Document et livre, Brigade Rac
Un grand merci à Julien Brulaud pour avoir partager ces photos de la cérémonie de MAINZAC où des victimes civiles sont tombés au lendemain de la bataille de Javerlhac.
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Les motards ouvrent la marche. A l'entrée de l'agglomération ils sont accueillis par des rafales de F.M. En gens avertis des choses de la guerre, ils ont vite fait de localiser l'origine des tirs à 200 m à droite sur la route de Souffrignac, au lieu-dit "la butte des Besses". On voit encore la mare asséchée où étaient embusqués les francs-tireurs. Aussitôt, les camions se vident de leurs occupants. Le hameau de "Chevalerias" est d'abord pris pour cible par une mitrailleuse et un canon anti-char. Là, Chatain le mécanicien avait assemblé de vieilles voitures dans une grange qui commence à flamber. Également en flammes la maison de Juliette Bourrinet qui sera elle-même blessée ainsi que sa fille Maria. Elles seront chargées dans les camions et emmenées à Angoulême. La fille décédera deux mois après des suites de ses blessures.
A droite de la route, au pied du versant qui monte vers La Ferrière, Lucette Braud, (1O ans) est venue de Rochefort passer quelques jours de vacances chez ses grands-parents Mousseau. Ce matin-là elle garde les vaches. Sur le chemin du retour, ayant appris à Charras que les allemands sont dans les parages, ses parents saisis de crainte repoussent chemin. Aussitôt son père part à son avance et la retrouve dans le vallon alors qu'elle rassemble les bêtes pour rentrer. Mais les allemands sont là qui fouillent chaque mouvement de terrain, chaque buisson et tirent sur le bétail. Il n'est plus question de fuir. Alors le père et l'enfant trouvent refuge derrière un muret de pierres sèches. Blottis l'un contre l'autre ils se font tout petits. Pas assez sans doute puisqu'une l'artère fémorale de la fillette. Il fallut attendre le départ des bourreaux pour secourir les deux blessés. Malgré les soins du Dr. Andorre, la fillette, exsangue, décédait. Dans ce climat de terreur permanente, Mainzac écrasé par l'épreuve, ne put même pas assurer à la pauvre petite des obsèques rituelles... Seulement une discrète bénédiction au cimetière par le prêtre venu de Marthon. Mais qui douterait qu'au bout de l'enfer de ce 25 juillet Lucette n'ait amplement mérité son ciel ?. Leur vengeance assouvie, dans le rougeoiement des brasiers, "les seigneurs de la guerre" pouvaient triomphalement poursuivre vers Marthon et inscrire les quatre innocentes victimes de Mainzac sur la liste déjà trop longue de leurs atrocités.
Jeudi 19 août 2021 - Commémoration du 77e anniversaire de la Libération de Périgueux
Sainte Catherine (16) - Cérémonie du 25 août 2021
Cérémonie du 25 août 2O21
77ème anniversaire des combats de Sainte Catherine (Charente)
11hOO Rassemblement au monument DUCONGE à Bellevue.
Dépôt de gerbes.
Allocutions
11h3O Rassemblement rud du Docteur Jean BOUILLAUD.
11h45 Cérémonie au monument aux morts de la commune place des marronniers.
Montée des couleurs.
Dépôt de gerbes.
12h15 Vin d'honneur offert par l'Amicale des Anciens Combattants (devant la nouvelle salle polyvalente rue du stade)
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Jacques Joly, 16 ans, tué à Sainte Catherine le 25 août 1944 |
Georges Lautrette - mort pour la France le 18 août 1944
Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac
Pour commémorer la vie de Georges Lautrette, mort pour la France il y a 77 ans le 18 août 1944, j'ai transcrit l'hommage rendu par l'hebdomadaire Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord (parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944).
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Georges Lautrette « Eric » |
par l'Armée et les remet en état.
Sa maison est une boîte à lettres, un relais, ou quatre mois avant le débarquement, il reçoit déjà dix personnes par jour. Le Commandant Rac et sa famille y trouvent asile, ainsi que des aviateurs américains de passage.
Impeccable, en ordre parfait, c'est la Musique de la Brigade Rac qui défile. |
Le volontaire Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s'échapper.
Sainte Catherine (16) - Photo de la cérémonie du 25 août 2021
Cérémonie de la Libération de Saintes - Le 4 septembre
Le 4 septembre 2O21
16 h 45 : Monument de la Libération cours Paul Doumer
Rassemblement des Personnalités Civiles et Militaires, des porte-drapeaux et des Associations d'Anciens combattants
17 heures :
Arrivée des Autorités
Dépôt de gerbes par les Autorités
Sonnerie aux Morts
Minute de silence
La Marseillaise
Le Chant des Partisans
Lecture des différents messages
Les Autorités vont saluer les porte-drapeaux
Fin de la cérémonie
Saintes - Discours et quelques photos de la cérémonie du 4 septembre 1944
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations,
Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames, Messieurs,
En tant que secrétaire et porte-drapeau de l’association Brigade RAC, fils d’un soldat de la Brigade et en présence de Michèle, fille du Colonel RAC et de sa fille Justine, je voudrais, à l’occasion de la commémoration les combats du 4 septembre 1944, vous lire un extrait des Mémoires de Guerre du Lieutenant Philippe Tenant de la Tour, alias Marie-Antoinette, officier de renseignements et de liaison du 3 ème Bataillon de la Brigade RAC, Bataillon Violette.
– LA BATAILLE DE SAINTES – 4 SEPTEMBRE 1944
Le 4 septembre au petit matin, j’embarque les deux sections de la 1Oème compagnie et son capitaine, Ferrand. Je les accompagne dans ma traction, et nous arrivons à 6 heures à Saintes. J’assigne à Ferrand sa mission: mettre un groupe sur chacun des axes routiers aboutissant à Saintes de Rochefort, Royan et Bordeaux. Il mettra deux groupes pour occuper le pont sur la Charente, l’un côté de la ville et l’autre côté Cognac. Ce dernier avec l’aide du Groupe Papillon qui a des explosifs, devra miner le pont.
Tout est en place; ma traction étant tombée en panne, je la mets dans un garage pour réparation. Elle me fera cruellement défaut au cours de la journée. Puis je renouvelle à la poste les consignes de la veille. Je vérifie les positions des unités en particulier le groupe Orliac qui est sur la route de Royan un peu après la maison de retraite. Il a disposé un fusil mitrailleur en avant à la hauteur de l’ancienne ferme Douillard. Si les Allemands se présentent, il doit le signaler par trois petites rafales, car d’où il est, il voit une assez grande portion de la route de Royan. En redescendant vers la ville, on me hèle d’une fenêtre de la Poste
- êtes-vous un responsable?
- Oui je suis le responsable !
- Eh bien les Allemands viennent de dépasser Pisany ; il y a une
douzaine de camions et même un canon!
Je lui demande de téléphoner à Cognac à l’hôtel François Ier et d’avertir le commandant Violette de faire venir le maximum de renfort, de la part du Lieutenant Marie Antoinette. À ce moment là, le lieutenant Chaumette chef du service des transmissions de Rac arrive à ma hauteur; il conduit un véhicule avec un haut-parleur. Je lui demande de parcourir la ville en demandant aux habitants d’enlever les drapeaux français qui ont surgi à maintes fenêtres et surtout de rester chez eux. Je demande à la Gendarmerie, de faire évacuer le champ de foire, plein d’animaux, car c’est la grande foire du 4 Septembre. J’envoie un soldat prévenir les groupes du pont de se préparer à toute éventualité et d’être prêts à le faire sauter, mais seulement sur mon ordre, ou, à défaut, dès qu’ils apercevront des soldats allemands en haut de la Grande Rue. Seules les deux armes automatiques du pont, côté Cognac seront habilitées à tirer pour permettre l’évacuation du groupe côté ville et empêcher, avant l’arrivée des renforts, tout franchissement du fleuve après que le pont aura sauté.
Ceci fait, je cours à perdre haleine vers la route de Royan pour les avertir de l’arrivée imminente des Allemands. Trop tard, ils débouchent au moment même où j’arrive à la hauteur de tir des deux armes automatiques du poste de la Maison de Retraite.
Qu’y a-t-il d’autre pour tenir face à ces Allemands? Ils sont environ 25O venus en une douzaine de camions. Ils venaient pour ravitailler la base de Royan sur le champ de foire de Saintes. Face à eux nous avons le fusil mitrailleur de la ferme Douillard et celui du groupe qui va supporter tout le choc de la première attaque, sur la gauche de la route, avec le tireur : André MARCHAND (19 ans), de THIVIERS; son chargeur, LANXADE (16 ans), de COUSSAC BONNEVAL et son pourvoyeur; MAZIÈRES (18 ans) de PÉRIGUEUX; un peu en arrière il y a un bazooka (lance torpille) servi par HABONNEAU (19 ans), de NANTHEUIL près de THIVIERS, et chargé par CHENU (19 ans), également de THIVIERS. Je cite ces noms car c’est à eux que Saintes doit de n’avoir pas été réoccupée par les Allemands, et je tiens à ce que leurs noms passent à postérité.
De l’autre côté, côté droit, une mitrailleuse lourde Breda, italienne. Je rappelle qu’il y a deux groupes sur la route de Rochefort et un autre plus à gauche du dispositif de la route de Royan, sur celle de Bordeaux. Le chef Orliac qui est allé s’assurer de la disposition des autres groupes n’est pas sur place.
Dès que le premier camion se pointe, il est 9 heures 3O, le F.M. et la mitrailleuse commencent à tirer. Cette dernière s’étant enrayée dès le premier coup, les servants n’ayant pas d’armes appropriées pour se défendre, se retirent. Déjà la colonne allemande est entièrement déployée devant nous. Alors HABONNEAU tire une première torpille qui rebondit sur la chaussée et explose à hauteur du quatrième camion dont le chauffeur a été blessé au visage par le tir de Marchand; il a stoppé, provoquant l’arrêt de la colonne et l’éjection rapide des occupants de l’ensemble des camions. Les non combattants vont se mettre à l’abri dans les fossés et les tranchées du petit champ de manœuvre qui est près de la ferme Douillard,où ils seront pris à partie par les groupes de la route de Rochefort, pendant que le commando de défense s’installe avec une mitrailleuse dans le fossé gauche par rapport à nous. HABONNEAU tire alors la seconde torpille qu’il a mieux centrée. Elle ricoche sur la route, mais s’enfile sous ce quatrième camion. En explosant, elle soulève le camion, qui se met en travers bloquant la colonne qui ne peut plus avancer. Les Allemands tenteront bien de le dégager mais sans succès en raison du tir de notre F.M. Le chef Orliac arrive, pour prendre en main le dispositif.
Je profite de son arrivée pour retourner à la Poste et appeler Violette. Je lui dis la position dramatique de nos troupes. Il me donne l’assurance que les troupes vont partir. En ressortant je fais disparaître les derniers drapeaux français, et je remonte sur la route de Royan. J’apprends qu’Orliac a été blessé à la jambe et qu’il vient d’être évacué. Heureusement la situation semble s’être stabilisée et je reste là jusqu’à l’arrivée de Violette vers 1O heures et demie. Il a foncé à tombeau ouvert dans une Lincoln Zéphyr qui lui a été donnée par une vieille dame patriote de Cognac. Je le mets au courant de la situation. Le Corps Franc qui le suivait, arrive et SPACH prend en main le dispositif. Dégagé de ma responsabilité, j’ai une réaction terrible de peur rétrospective, la plus terrible peur de toute ma campagne militaire. Me rappelant TULLE et ORADOUR, je pense aux représailles qui auraient pu être exercées sur la population que nous ne pouvions pas faire évacuer si nous n’avions pas eu la bienheureuse torpille d’HABONNEAU!
Vers une heure de l’après-midi toutes les troupes de renfort sont arrivées. Quoique moins bien armés, nous sommes plus du triple des Allemands. Pour faire taire la mitrailleuse allemande qui, depuis le matin, tient en respect l’approche vers les camions, SPACH a envoyé trois gars avec les grenades du groupe canon Oerlikon: MATÉO L’Espagnol, JANSSEN le Belge et KRUPACK le Tchèque qui m’avait accompagné lors de mon équipée de BARBEZIEUX. C’est une parfaite réussite. À partir de ce moment les choses tournent complètement à notre avantage. Malgré le mouvement enveloppant des 9ème et 12ème compagnie, les Allemands se défendront jusqu’à la tombée de la nuit. Il faut signaler la tenue du capitaine allemand qui dirige le commando de protection. Prenant une mitrailleuse M.G 42 qu’il colle sur son flanc il tente de neutraliser notre fusil mitrailleur. Blessé une première fois puis une deuxième; il continue son tir début sur la route, et est finalement abattu.
A la nuit, les Allemands profitent de l’obscurité pour faire demi-tour avec les camions qui leur restent. Ils y sont serrés comme dans une boite de sardines. Ayant compris leur mouvement, j’envoie les deux jeunes aspirants Alsaciens: ERAHRT et SCHALK de la 12ème compagnie, avec chacun un F.M. et deux boites chargeurs, se rendre en toute hâte, par les champs, en haut de la côte qui était en face du stand de tir et là arroser à bout portant les camions à leur passage. C’est un carnage!
Malheureusement nous avons brûlé la plupart de nos munitions, et nous ne pourrons donc pas profiter, pour les poursuivre, du choc que cela a provoqué à ROYAN. À ce moment, il n’y avait pas de défense ou de fortifications côté terre, elles étaient vers la mer. Ce qui ne sera plus le cas en avril 1945.
Le coût en hommes, chez nous est de cinq morts et une dizaine de blessés. Parmi les morts il y a Bernard GASTON, dit «METRO» celui de SAINT JORY; et un sergent Algérien: VEYRAT, qui était arrivé deux jours plus tôt à COGNAC.
Du côté Allemand il y a sur place dix-sept morts dont le capitaine ainsi que le chef de la gestapo de ROYAN un dénommé GOERTZ, tué par la torpille. J’ai ramassé sa serviette qui comprenait une liste des noms de personnes à arrêter.
D’après la Résistance de Royan il y aurait eu, y compris les dix-sept restés sur place, 182 tués et blessés.
Le lendemain matin, je retourne sur les lieux des combats pour inspecter les camions. Je repère un canon de 2O mm allemand que je donne à SPACH. Les dix-sept cadavres sont alignés sur le trottoir. Je fais ramasser par PÉRIER les livrets militaires, les portefeuilles et papiers pour les envoyer aux familles quand la guerre sera finie. Puis je les fais déchausser pour récupérer leurs bottes et les donner à nos gars qui marchent avec des pantoufles (oui il y en a!) ou des souliers usés.
Comme je l’ai dit plus haut, nous n’avions plus de munitions en quantité suffisante pour pouvoir poursuivre les Allemands. Mais cette bataille de SAINTES avait provoqué une grande inquiétude aux troupes d’occupation de ROYAN. Ils n’avaient jamais eu l’occasion de tomber sur une défense aussi sévère, au point que, d’après la Résistance de ROYAN, ils ont cru un moment qu’il s’agissait de troupes américaines parachutées dans le coin. L’usage du bazooka, l’intensité des tirs d’armes automatiques, et le fait qu’ils avaient été presque complètement encerclés, ne put leur faire croire qu’il s’agissait de troupes du Maquis.
Aurions-nous vraiment pu libérer ROYAN, en profitant de ce désarroi?
Peut-être, en tenant compte de la reddition de Rochefort huit jours plus tard.
Mais il nous manquait pour cela, en dehors de la pénurie de munitions, l’appui des deux autres bataillons encore dispersés autour d’ANGOULÊME, car les forces ennemies de Royan comprenaient 8 à 9.OOO hommes avec de l’artillerie.
MERCI POUR VOTRE ATTENTION