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Hommage à Marcel Belly - 2ème Cie Brigade Rac

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A la mémoire de Marcel BELLY dit « Félicie »
Nous a quitté il y a 2 ans le 22 mai 2O18


Engagé dès janvier 1941 pour l’Afrique du nord, Marcel sera démobilisé le 8 juillet 1942 à Marseille suite au débarquement anglo-américain.

De retour à javerlhac, il refusera de partir au STO et rentrera au maquis au côté de Manu ACEBES dès avril 1944 (2ème Cie Brigade RAC). Promu Chef de groupe (FM et Mortiers), puis Sergent au 5Oeme RI.

Marcel sera de tous les combats, Chazelles, Javerlhac, Mornac, prise d’Angoulême, Cognac et Saintes et les opérations sur le front de l’atlantique. Démobilisé fin 1945, il reprendra l'entreprise de battage et scierie à javerlhac.

Il aura oeuvré toute sa vie pour perpétuer la mémoire de la Brigade RAC et de ses frères d’armes.

Marcel Belly à Marthon le 28 mai 2O16


Michèle Cézard avec René Dupont et Marcel Belly après l'inauguration de la stèle à la Brigade Rac à Périgueux 
le 21 octobre 2O17




M. Marcel Belly
ancien réfractaire et résistant au sein de la brigade Rac
médaille de l'ordre national du Mérite
chevalier des Arts et Lettres
Président d'honneur de l'A.A.R.-C.V.R.
(Amicale des Anciens Réfractaires et Combattants Volontaires de la Résistance Javerlhac-Marthon)

Commémoration de Javerlhac du 24 juillet 2O17 
En face de la mairie de Javerlhac Michèle Cézard, Marcel Belly, 
le Maire de Javerlhac Monsieur Jean-Pierre Porte, René Dupont, Jean-Luc Forestier



Commémoration de Javerlhac du 24 juillet 2O17 
Marcel Belly, Laurent Martinet et René Dupont

27 mai - Journée Nationale de la Résistance

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Tous nos remerciements à Michèle Cézard, la fille de Rodolphe Cézard dit "Rac" pour avoir eu la gentillesse de partager deux photos du Monument aux Morts à Royan aujourd'hui à l'occasion de la Journée Nationale de la Résistance.





A tous les Français ! Vive la France !

Hommage à Jacques Nancy le 10 juillet 2020 - photo de la cérémonie au Mémorial de Chasseneuil

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage

Un grand merci à Julien Brulaud pour avoir partager ces photos de la cérémonie du 1O juillet 2O2O au Mémorial de Chasseneuil en hommage à Jacques Nancy, décédé le 1O juillet 1987. Chaque année une cérémonie est organisée par l'Amicale de la Section Spéciale de Sabotage.




Capitaine Jacques Nancy "Sape"
Officier parachutiste Service BCRA
Commandant de la Section Spéciale de Sabotage


Abel Maurellet et Jacques Nancy

Cérémonie de Javerlhac le 24 juillet

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement,  Brigade RacSection Spéciale de Sabotage

Le 24 juillet, nous célébrerons la commémoration du combat de Javerlhac du 24 juillet 1944 mais cette année en raison du Covid 19 les conditions seront très stricte.

La cérémonie ne sera suivi ni du vin d'honneur, ni du repas traditionnels.


Partie de nuit d'Angoulême, une colonne d'Allemands et de miliciens forte de 4OO hommes, arrive ce 24 juillet au petit jour au barrage. Face à cette colonne qui se veut punitive, le Groupe Manu composé d'un effectif de 3O hommes, tiendra pendant deux heures et les renforts de la SSS sous le commandement de Jacques NANCY, permettront de sauver Javerlhac après 1O heures de combat.

Cinq morts seront à déplorer coté résistants, dont Manu ACEBES Lieutenant FFI 2ème Cie Brigade RAC et créateur du Groupe Manu.


Stèles commémorant la bataille de Javerlhac du 24 juillet 1944 (lien)

Javerlhac le 24 juillet 2020 - Commémoration de la bataille de Javerlhac

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementBrigade RacSection Spéciale de Sabotage

Tous nos remerciements à Michèle Cézard et Jean-Luc Forestier pour avoir eu la gentillesse de partager une photo et le discours de la cérémonie du 24 juillet 1944 avec nous.



Discours de Jean-Luc Forestier de l'Amicale des Anciens Réfractaires Combattants Volontaires de la Résistance Javerlhac - Marthon


Monsieur le Préfet, Mme la Sous-Préfète, Mr le Commandant du

groupement de Gendarmerie, Mr le Maire, Mmes Mrs.


Malgré les conditions particulières liées à la pandémie, nous sommes là pour commémorer la bataille de Javerlhac et se remémorer cette journée tragique et héroïque du 24 juillet 1944.


Six combattants de la 2e compagnie du 1er bataillon et de la Section Spéciale de Sabotage de la Brigade RAC ont perdu la vie ce jour-là.

Après une lutte âpre, qui dura toute la journée du 24 juillet, les forces de la résistance réussirent à maintenir et à repousser l’ennemi nazi et les miliciens hors de l’agglomération de Javerlhac. Ils les obligèrent à battre en retraite vers Angoulême, trajet sur lequel ils mitraillèrent les villages traversés. Leur tentative de remettre la zone du nontronnais sous la tutelle de Vichy fut un échec. Cette victoire n’était que les prémices d’une longue série qui allait aboutir à la libération des poches de Royan et La Rochelle.

A ce jour, deux vétérans de ce fait d’armes sont encore parmi nous.
Présents par la pensée, car leur état de santé ne les autorise pas à être physiquement à nos côtés, Il s’agit de René Dupon 97 ans et Henri Jardrin (dit Ricou) 96 ans (demain). Ils sont notre mémoire et nous leur témoignons tout notre respect et notre admiration.

Votre présence, Monsieur le Préfet, est un hommage rendu à ces combattants, à ces résistants, ces hommes, dont les noms figurent
sur ce monument, qui ont donné leur vie pour sauver celle des autres et nous offrir la liberté. Soyez en remercié.

Sud Ouest

Stèles commémorant la bataille de Javerlhac du 24 juillet 1944 (lien)

Centenaire Marcel Mathias (1920 - 2011)

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Rédigé par Jean-Christophe Mathias, petit-fils de Marcel Mathias

Le 1er août 192O, Marcel Mathias naissait sur la commune de Saint-Coutant (Charente Limousine): à l'occasion du centenaire de sa naissance, un web-documentaire est consacré à sa vie et à sa famille.

Originaire d'Ambernac, son père, Jean Mathias, a été blessé par un obus dans la Marne en septembre 1914; c'est pour cette raison que Marcel Mathias sera déclaré Pupille de la Nation par le Tribunal de Confolens en 1933.
Après ses études à l'Ecole Primaire Supérieure de Chasseneuil, Marcel Mathias devient instituteur; il enseignera à Saint-Laurent-de-Céris, Saulgond, Saint-Coutant et Esse.

Après une affectation aux Chantiers de la Jeunesse Française en Auvergne en 1941, Marcel Mathias devient réfractaire au S.T.O. C'est dans ces conditions qu'il se marie en 1943 à Berneuil (Haute-Vienne) avec Anne Marie Labajauderie, employée des P.T.T. au Central télégraphique de Limoges. Des deux témoins du mariage, l'un était huissier-greffier à Bessines-sur-Gartempe; il fut prisonnier en Allemagne pendant la guerre de 1914-1918 et se maria avec Eugénie Buffetaud, tante et marraine d'Anne Marie Labajauderie: il se nommait Armand Réjaud. Le second, né dans le Doubs et engagé dans l'armée, fit carrière en Afrique du Nord, puis devint receveur des P.T.T à Saint-Laurent-de-Céris; il fut médaillé de l'Ordre de la Libération pour son engagement au service de la Résistance: cet illustre inconnu, qui était marié à une charentaise et qui décéda à Angoulême, portait le nom de Gustave Bidaine. En 1944 - année de la naissance de son premier fils, Alain Mathias -, Marcel Mathias s'engagera à ses côtés dans les Forces Françaises de l'Intérieur, à l'Armée Secrète 18 - maquis Bir Hacheim. 

Marcel Mathias a côtoyé d'autres personnalités de Charente et du Limousin telles que Jean Valentin, Pierre André Chabanne, Georges Guingouin ou encore André Soury. Retraité à Confolens et Délégué Départemental de l'Education Nationale à l'école communale d'Esse, Marcel Mathias a été nommé Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques en 2OO1, avec sa collègue Edith Giraud. 
Il repose dans le caveau de la famille Mathias-Martinaud à Saint-Laurent-de-Céris.


La vie de Marcel Mathias constitue une traversée du XXe siècle entre Charente et Limousin, et bien au-delà, que vous pouvez suivre sur ce lien: 

La guerre à travers mes yeux d'enfant par Brigitte Gisquet

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Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre


Je viens de finir lire un superbe roman biographique par Brigitte Gisquet intitulé La guerre à travers mes yeux d'enfant, publié par Editions Jourdan en juin 2O2O. 


L'auteure retranscrit les souvenirs et les mots de son père, ainsi que ceux de sa grand-mère, durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a consigné durant des années leurs souvenirs, concernant cette époque et elle les a retranscrit ici avec ses mots à lui, pour ne les dénaturer en rien. Alors âgé de 14 ans, son père abandonne son quotidien pour suivre son propre père au gré de ses affectations militaires, avant de rejoindre la Résistance.


Résumé :

1939. Jean a 14 ans et, pour la première fois de sa vie, il se retrouve seul face à son père en uniforme. "L'heure est grave ", dit-il en riant. 

Avec sa mère, ils vont décider d'accompagner ce père et mari aimé au gré de ses affectations militaires et vont donc le suivre sur les routes d'une France en guerre puis occupée. 

Ce récit, c'est celui d'un enfant qui a dû abandonner du jour au lendemain candeur et innocence, face à un ennemi pas toujours clairement indentifiable. C'est une enfance bouleversée par un des évènements majeurs du XXe siècle, ballotée d'internat en internat, de maison en maison, sans jamais pouvoir réellement s'installer. 

Jean, au fil de la guerre, devra faire preuve de courage et d'abnégation et finira même, grâce à son apparente naïveté, à intégrer des réseaux de Résistance.

Brigitte Gisquet, la fille de Jean, a consigné pendant des années les souvenirs de son père et de sa grand-mère sur cette incroyable aventure. Réunis dans ce récit, ces souvenirs authentiques, retranscrits dans son propre style d’écriture en quatre couleurs, offrent un regard nouveau sur la France de 1939 à 1945.

Tous nos remerciements à Brigitte pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos et documents ci-dessous avec nous. :

Parachutage à Foix
Bigeard, Goffin, Probert et Jean Gisquet


Bigeard et Major Bill Probert

Dedicace Major Bill Probert
"Fiston"était le nom donné par Paul Emile Gisquet à son fils Jean. Bigeard appelait Paul Emile Gisquet "papa Gisquet" et Jean était appelé "Fiston" par Bigeard, Probert et Royo.


Attestation de Paul Emile Gisquet pour son fils Jean




Tous les documents ont été déposés, par don, dans des musées de la résistance.



Georges Lautrette - mort pour la France le 18 août 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique  Brigade Rac

Pour commémorer la vie de Georges Lautrette, mort pour la France il y a 76 ans le 18 août 1944, j'ai transcrit l'hommage rendu par l'hebdomadaire Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord (parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944).

Au mémorial de l'Armée Secrète

Georges Lautrette 

Un magnifique héros de la Résistance, qui fut l'un des fondateurs du Secteur-Nord de la Dordogne.

Le 3O octobre 1944 avaient lieu à Thiviers, les obsèques solennelles du Lieutenant Georges Lautrette, mort pour la France. Toute la ville assistait à l'enterrement de celui qui fut l'une des plus pures figures de la Résistance en Dordogne et, conduits par le Commandant Rac - son frère d'armes, son camarade et son chef - de nombreux officiers de la Brigade accompagnèrent ce héros à sa dernière demeure.

Georges Lautrette « Eric »
Georges Lautrette était né le 4 février 1913, à Thiviers. Il exerçait la profession de garagiste dans sa ville natale.  Dès le début de 1943, sollicité par M. Savignac, il est acquis à la Résistance et commence un travail effectif avec le Commandant Rac, en août 1944.
Son métier le désigne pour prendre la responsabilité de toutes les questions concernant les véhicules. Avec un merveilleux courage, un oubli total de soi-même, une infatigable ardeur, il camoufle les voitures, récupère les camions et les autos cachés 
par l'Armée et les remet en état.
Son garage ne travaille dès lors que pour le maquis : peu lui importe ses affaires personnelles, il s'est donné tout entier à la libération du pays.

Avec de faux papiers, sans autorisation officielle, malgré la présence des Allemands et des Miliciens dans la région, il circule jours et nuits pour aider a monter les maquis de la Dordogne-Nord - aussi bien ceux de l'A.S., dont il fait partie, que ceux des F.T.P. Il est de tous les coups durs de la période clandestine, sans exception. En février 1944, malgré des risques énormes, il traverse toute la Dordogne en voiture à essence pour faire un coup de main. C'est lui qui accomplit les liaisons dangereuses à Paris, où il échappe de justesse à la Gestapo, au moment où l'un des fondateurs du Sector-Nord est arrêté.
Résistant complet, il mène de front les opérations les plus diverses et les plus délicates : mise hors d'état des batteuses et des scieries, camouflage de blessés et d'armes à son domicile, participation aux parachutages, coupures et sabotages de voies ferrées, arrestations...
Sa maison est une boîte à lettres, un relais, ou quatre mois avant le débarquement, il reçoit déjà dix personnes par jour. Le Commandant Rac et sa famille y trouvent asile, ainsi que des aviateurs américains de passage.


Impeccable, en ordre parfait,
c'est la Musique de la Brigade Rac qui défile.
Il sacrifie tout à la Résistance : son foyer, son métier, son repos. Et, en avril 1944, inquiété une fois de plus par la Gestapo, il est obligé à son tour, de prendre la maquis et de « camoufler » sa famille. Cela ne l'empêche pas d'arrêter à lui seul en pleine ville, trois agents de la Gestapo, et de poursuivre son inlassable action. A Thiviers, il connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait et l'estimait : les gendarmes n'étaient-ils pas venus, un jour  lui emprunter une mitraillette. 


A partir du 6 juin, il prend le commandement du parc-autos du Secteur-Nord. Il rassemble ses voitures, les fait tirer en convoi de quinze par le même camion, les met en marche. C'est un travail énorme, c'est un travail accablant. Il en vient à bout, veillant au moindre détail, commandant et exécutant, réparant et ordonnant. Il suit le P.C. partout s'occupe à la fois des voitures, de l'essence, des pièces de rechange et de l’outillage. Et il continue d'être volontaire pour toutes les missions dangereuses.


Le 16 août, il participe à une première opération sur Angoulême qui réussit. Mais deux jours plus tard, retournant à Angoulême le 18 août, il est tué par l'ennemi.

Dans les faubourgs d'Angoulême, avec trois autre combattants de la Brigade Rac, il avait arrêté un camion allemand sous le prétexte de venir remorquer sa propre voiture en panne. L'Allemand fait quelques difficultés, mais finit par accepter. Les quatre F.F.I. - qui sont naturellement en civil, montent sur le camion.


Les obsèques solennelles
 de Georges Lautrette
à l'église de Thiviers
Tout à coup, l'Allemand se ravise. Georges Lautrette sort son revolver et fait traduire ses intentions par l'un de ses camarades qui connait l'allemand.
Le camion poursuit sa route. Mais, passant a proximité de la voie ferrée, devant un convoi d'Hindous, l'Allemand crie au secours. Il est aussitôt abattu par Georges Lautrette. Le camion s'en va à la dérive et stoppe dans une haie, sous une giclée d'armes automatiques.
Le volontaire Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s'échapper.


Georges Lautrette a donné sa vie à la France. Il avait déjà tout sacrifié à la Résistance : il était prêt au sacrifice suprême. Au mémorial de la Résistance, au mémorial de la patrie, son nom ne s'effacera jamais. A notre frère d'armes, à notre camarade, nous disons ici un dernier adieu. Et notre hommage ultime, c'est de relire, une fois encore, la magnifique citation a l'ordre de l'Armée, qui lui a été décernée.
« Résistant de la première heure, a contribué à la constitution des maquis du Secteur - Nord, participant aux opérations délicates qui ont précédé le débarquement. Depuis le 6 juin, a pris part à tous les combats. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A trouvé une mort héroïque alors qu'il menait, le 18 août 1944, à Angoulême une opération particulièrement dangereuses ».


Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord 
(parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944)


Tous nos remerciements à Marie-Andrée Nicolas, la petite-fille de Georges Lautrette, pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photos des obsèques solennelles du 3O octobre 1944 du Lieutenant Georges Lautrette. Egalement une belle photo de Georges et son épouse Andrée, née Cruveilhier.










Sur la route de Bordeaux vers le centre ville d'Angoulême, vous trouverez sur votre gauche (après La Maison Funéraire) une stèle à la mémoire de Georges Lautrette « Eric » responsable du parc automobile de la brigade Rac et de Jean Chabaneix adjudant du 9e Cie de la brigade Rac S.S.S. tuéà l'ennemi à Angoulême le 18 août 1944.




Square Georges Lautrette à côté du Mémorial
 de la brigade Rac à Thiviers

Le 28 août 1977 à l'inauguration du mémorial de la Brigade Rac à Thiviers
De gauche à droite : Lt Col Rac, Mme Nicolas (la fille de Georges Lautrette), 
Mme Charlotte Serre, Jean Nicard « Tom »

A lire également :

Jean Chabaneix - 9ème Cie de la Brigade Rac (lien)

2020 - Photos de la cérémonie de Douvesse le 29 août 1944

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Rédige par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Tous nos remerciements à Julien Brulaud pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photo des cérémonies de Douvesse, Saint Même les Carrières et Lartige avec nous. Photographe : Angélique Precigout.















Un grand merci à Monsieur Franck Dugas pour avoir partager les témoignages ci-dessous. Franck Dugas est le cousin de Roger Dugas tué le 24 juillet 1944 pendant la bataille de Javerlhac.

LE MAQUIS D’ARMELLE

En 1967, adolescent j’habitais Bouteville et avait recueilli le témoignage de deux anciens du maquis d’Armelle. Je viens de retrouver ces notes.

Témoignage d’Achile Schultz

Le matin vers dix heures, Monsieur Giraudon a capturé deux soldats allemands en allant mener du pain clandestinement, il les a conduit au camp et les a laissés comme prisonniers.

Vers onze heures, un convoi venant d’Angoulême s’est arrêté à Saint Même. N’ayant pu trouver leurs deux soldats faits prisonniers, les SS sont revenus en arrière sur Douvesse.

Il était environ midi et la relève du barrage venait de s’effectuer. Le Sergent-Chef Charpentier tenait le fusil mitrailleur et une trentaine de maquisards était cachée le long de la route menant à Chadebois derrière une haie vive et à la lisière du bois. Mais il y en avait la moitié au moins qui n’avaient pas d’armes ou qui ne savaient pas s’en servir.

Il était quatorze heures quand la première voiture allemande se présentait à Douvesse.

Quand les Allemands arrivèrent dans le village, les maquisards qui se trouvaient chez monsieur Couillebeau, le maire de Bouteville, furent cachés sous du fumier. La voiture descendit plus en avant et se présenta face au barrage. Ceux qui étaient de
garde au barrage l’ont laissé approcher à environ 8O mètres d’eux et le F.M. lâcha une seule rafale qui fit culbuter la voiture dans un champ de maïs. Les officiers qui en étaient sortis vivants furent tués aussi tôt par une grenade que leur balança un de mes camarades.

Une deuxième voiture se présente à son tour mais, ayant vu l’autre culbuter, elle fit immédiatement demi-tour pour donner des ordres à la compagnie qui était restée dans le bourg de Douvesse à brutaliser les habitants.

Les SS installèrent un canon de 88mm et deux mitrailleuses lourdes de 5Omm et se mirent à tirer sur le barrage. Les fantassins descendaient vers nous en « balayant » avec leurs mitraillettes. Nous avons bien risposté un moment mais manquant de munitions, nous avons été obligés de nous replier sur le Maine des Champs, laissant sur le terrain Nivet et Pauillac qui avaient été blessés aux jambes et ne pouvaient suivre. Ils ont été pris par las Allemands qui les attachèrent par les pieds et les traînèrent derrière un camion jusqu'à Jarnac.

En passant à Saint Même, tous les civils qui se trouvaient dans la rue furent tués en signe de répression. Avant de partir, les Allemands ont ramassé leurs morts (une trentaine environ) dans un tombereau de Monsieur Couillebeau.

Pendant le combat, certains officiers Français ayant vu que « ça chauffait un peu trop » s’en allèrent en laissant 35OO Francs dans le camp.

Après le combat nous nous sommes retrouvés dans les bois de Bouteville, dans la maison de Monsieur Paillou à la Font qui bouille.

Dans la nuit, un maquisard, Alfonse Rolland est retourné au camp pour récupérer des vivres, un poste émetteur et l’argent laissé sur une table.

Les deux Allemand étaient toujours nos prisonniers. C’étaient deux jeunes officiers de 17 à 18 ans. Ils ont été gardé trois jours, nus avec une seule couverture pour se protéger du froid. 

Le 31 août à 1OhOO du matin, il fut décidé de les fusiller. Avant de le faire ont leur demanda s’ils voulaient la vie sauve, mais ils répondirent par deux fois en criant « Heil Hitler ». Sur ce nous leur avons fait creuser une tombe et les avons placés devant. Pendant que le claquement sec de la mitraillette se faisait entendre, leur « Heil Hitler » résonna pour la dernière fois.

Deux ou trois jours après nous avons repris Segonzac et Jarnac et nous avons vu nos deux camarades au château de Lartige dans un piteux état (yeux crevés, ongles arrachés, langue coupée) et nous les avons enterrés.

Après nous sommes partis sur Royan et La Rochelle jusqu’à la fin de la guerre.

NDLR : Après avoir recueilli son témoignage, monsieur Achile Schultz m’avait conduit dans les bois entre Bouteville et Saint Preuil à l’endroit où avaient été tués les deux Allemands. Et nous y avions alors planté une croix faite de deux branches cassées.



Monument élevé le 29 août 1946 au carrefour du chemin Boisne et de la route de Bouteville

Témoignage de William Cailleau

Je m’appelle William Cailleau. Je suis né le 1er juillet 1927 et j’habite à Saint Même Les Carrières. J’avais 12 ans et j’étais domestique dans une ferme quand la guerre 1939-1945 se déclara.

En 1941, les Allemands arrivèrent en Charente et furent l’objet de ma curiosité. Mais je compris vite quel genre d’hommes ils étaient. En 1944, j’avais alors 17 ans quand plusieurs de mes camarades furent envoyés en Allemagne. Je ne pouvais plus supporter le joug allemand et, le 4 juin 1944, je suis parti, un sac sur le dos, en direction de Bouteville bien décidé à entre dans le maquis.

Le secrétaire de la mairie de Bouteville, monsieur Tierce m’affecta sur Armelle. Le camp d’Armelle était situé sur une colline boisée à proximité du village de Douvesse. Là-bas j’ai retrouvé plusieurs copains de Saint Même. Le commandant du roupe, Monsieur Valentin m’a fait subir une instruction d’armes (fusil mitrailleur, mitraillette). Quelques semaines après j’étais devenu bon tireur et souvent la nuit je pris la garde.

Le 29 août 1944, mes camarades et moi nous sommes partis à midi pour surveiller un barrage établi au croisement près de Douvesse dans le but de bloque les convois Allemands.

Nous avons placé un mitrailleur et un grenadier à un point stratégique et nous avons attendu comme à l’habitude.

A 14 heures madame Raynaud de Bouteville vint nous prévenir qu’un convoi allemand venant de Châteauneuf descendait vers Douvesse.
Tout le monde se retrancha et attendit. Les Allemands, environs 2OO hommes, cherchaient des terroristes. Ils s’adressèrent au maire monsieur Couillebeau qui refusa de parler. Ils mirent alors les habitants du village de Douvesse, environ 15 personnes, en joue le long d’un mur.

Pendant ce temps la voiture des officiers descendit un peu plus bas pour examiner les lieux. Le mitrailleur vit alors la Mat-Ford de ces officiers et lâcha alors une rafale (qui ??) fit perdre le contrôle de la voiture au conducteur. Il vit en sortir les occupants presque indemnes. Le jeune qui était à côté du mitrailleur s’avança et balança une grenade. L’explosion de cette dernière alerta les Allemands qui persécutaient les habitants de Douvesse.

Privés de leurs chefs, ils firent mouvement pour nous encercler de façon à ce que nous ne passions pas au travers du filet.

Un fusil mitrailleur tirant des balles explosives nous contraignit à nous camoufler. Les SS descendaient vers nous à tombeau ouvert ?

Un courage d’adolescent m’envahit et je me mis à leur tirer dessus. J’épuisais ainsi un chargeur sans résultat car je constatais qu’une trop grande distance me séparait d’eux. Je rechargeais mon arme et, tout à coup, sans savoir pourquoi je bondis hors de ma cachette et fonçais droit sur les Allemands. J’en tuais plusieurs et continuais à courir vers eux avant de m’apercevoir que mes chargeurs étaient vides. Réalisant alors le danger, la peur me prit. Je ressentis une brûlure au poignet gauche provoquée par le canon de ma mitraillette. Complètement désorienté je m’enfuis à toutes jambes à travers champs. J’avais peut-être parcouru trois cents mètre quand je ressentis une vive douleur à l’épaule droite. Je culbutais violemment sur le sol.

Reprenant mon sang-froid je me relevais en tenant mon bras et me mis à courir en zigzagant pour éviter les balles qui sifflaient autour de moi. Un de mes camarades qui m’avait vu m’enfuir me rejoignit et m’aida à marcher. C’était un bordelais que l’on surnommait « millehomme ».

Nous ne nous sommes arrêtés que deux kilomètres plus loin dans un hameau qui s’appelle les Métairies. Nous sommes allés chez un capitaine de réserve, monsieur Courtin qui refusa de me soigner. Nous avons alors continué vers la Bataille, un autre hameau où l’on me donna les premiers soins. De là nous sommes allés à Segonzac chez le docteur Bonneau qui me soigna.

Le 3O août, je fus emmené par ambulance à l’hôpital de Cognac où je suis resté une quinzaine de jours. Deux mois après j’étais complètement guéri et je pus regagner le groupe qui m’accueillit avec joie. Quatre mois après je reçus la Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze.

J’ai continué la guerre avec les maquisards et, sur un coup de tête en mars 1945, j’ai signé un engagement dans la Légion Etrangère.



Plan que Mr Dugas avait fait à l'époque quand il avait interviewé Mr Cailleau





Nous tenons à remercier le propriétaire de la ferme à Armelle pour sa gentillesse et de nous avoir permis de prendre en 2O14 une photo de la plaque sur le mur de sa ferme en l'honneur du groupe de maquisards Valentin.

2020 - Photos des cérémonies de l'anniversaire de la Libération d'Angoulême

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire



Libération d'Angoulême les 3O et 31 août 1944
76ème anniversaire

Un grand merci à Julien Brulaud pour avoir partager quelques photos des cérémonies aux stèles individuelles dans les différents quartiers de la ville.

Photos prises par Angelique Precigout




Place du Champ de Mars















Monument des déportés




Discours de Madame Gros-Duruisseau, résistante et déportée



Plaque commémorative S.N.C.F.
Gare d'Angoulême



Stèle en mémoire de Georges Lautrette et de Jean Chabaneix



Porte drapeaux - deux membres de l'association La Mémoire de nos Pères



Stèle à la mémoire de Guy Delpérier et de Jean Marie le Nuff



Stèle à la mémoire de Gontran Labrégère


Stèle de la France Libre



Plaque à la mémoire de Paulette Brillouet et de Gaetan Meynard, morts en déportation.







Plaque des Républicains espanols


Place de Joseph Garnier
Préfet de la Charente de 1944 à 1951



Cérémonie du 76ème anniversaire de la Libération de Saintes

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Photo de la cérémonie du 76ème anniversaire de la Libération de Saintes 
où cinq jeunes résistants de Dordogne-Nord et un Saintais y perdirent la vie.

Le 4 septembre 2O2O


Cérémonie cour Paul Doumer au monument de la libération

Durestal - Samedi 19 et Dimanche 20 septembre 2019 - Chemin de la Mémoire

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

37e Journées Européennes du Patrimoine 
19-2O septembre 2O2O
Chemin de la Mémoire du maquis de Durestal

(près de Cendrieux) en Dordogne
Malheureusement suite aux problèmes de covid 19 et ainsi que les mesures de sécurité, l'association La Mémoire de Nos Pères ne sera pas présente sur le site de Durestal en tenue d'époque pour les journées du patrimoine. Masque ou visière ne sont pas compatibles avec les présentations que nous faisons avec les matériels et les tenues d'époque. De ce fait avec Mr Bedoin Jean-Paul (ANACR) et Olivier Peny de l'association, ils effectueront des visites gratuites sur les deux jours du site de Durestal, tout en respectant les règles de sécurité en vigueur. Port du masque obligatoire.
Les visites gratuites se feront à partir de :
Visites samedi : à 1Oh, 14h3O et 16h3O.
Visites dimanche : à 1Oh et 14h3O.

Le chemin de la mémoire du camp de Résistance de Durestal a été réalisé par le Centre Départemental de la Mémoire de la Dordogne présidé par Jean-Paul Bedoin, en liason avec la Municipalité de Cendrieux et la Communauté de communes du pays vernois. Egalement, l'association ASPPI 24 a participé grandement à la réhabilitation du site.
Le camp se trouve près de la stèle élevée en 199O dédié au maquis de Durestal fondé par Mojzesz Goldman, dit « Mireille », premier chef départemental du maquis AS Dordogne en 1943. Près de 1OOO hommes pouvaient séjourner dans ce lieu situé près d'une source, une veritable "ville dans les bois".

Un tribunal du Peuple en Charente Limousine de Jacky Brun

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Un tribunal du Peuple en Charente Limousine de Jacky Brun

Le dernier ouvrage de jacky Brun nous parle du fonctionnement d'un tribunal du Peuple et notamment celui du château de Pressac. 

Pour reprendre les mots de l'auteur, cet ouvrage est une suite logique de son ouvrage "Tragédies à Pressac".

Il aura fallu à l'auteur de longs mois d'enquêtes et de recherches pour nous livrer cet ouvrage.

Vous pouvez commander ce livre au prix de 18€ (+8€ de frais de port) en contactant l'auteur par mail à b.jacky16@orange.fr ou par téléphone au 05 45 25 08 83 après 11H00. 

Vous pouvez également vous le procurer dans les différents endroits cités ci-dessous.

MONTEMBŒUF : Bibliothèque (05 45 21 07 86) + Café de la Mairie

MASSIGNAC : Epicerie Stéphanie

CHASSENEUIL : Librairie Thierry + Point Presse

LA ROCHEFOUCAULD : Centre Leclerc

MONTBRON : Inter Marché

SAINT QUENTIN (16) : Supérette-Restaurant

EXIDEUIL Supérette « La Fauvette ». Michel Renaudon

CONFOLENS Maison de la Presse

CHABANAIS Tabac-Presse

ANGOULÊME Librairie « Cosmopolite »

PARIS 15 Librairie Amalivre

SAINT-JUNIEN Centre Leclerc

SAINT-JUNIEN "Presse" - 1 rue Lucien Dumas

ROUSSINES Restaurant "La Lanterne"

ROCHECHOUART (?)(87) Presse "Le Roc" (En attente !)

VAYRES-les-ROSES (87) Presse (En attente !)

CUSSAC (87) Bar-Presse "Le Turgot"

ORADOUR-sur-VAYRES(?) (87) Presse "Le Celtic" (En attente!)



Photos de la cérémonie de Maxence Simon à St Mary (Charente) le 6 février 2021

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Rédigé par Alan dans la rubrique Maquis Bir Hacheim

Tous nos remerciements à Julien Brulaud, porte drapeau du Souvenir Français du Comité de MONTBRON, pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photos de la cérémonie de Maxence Simon le premier tué de Bir'Hackeim sur la route de Chasseneuil à St Mary.

La cérémonie c'est déroulé le 6 Février 2O21 à 11hOO. Tout les ans en ce 6 Février nous avons une pensée pour lui ne pas oublier tel est la devise du devoir de mémoire.

Photos prises par Angelique Precigout photographe du Souvenir Français du Comité de MONTBRON.








Février 1944 : combat de Saint-Mary (lien)

Henri Jardrin « Ricou » 2ème Cie de la Brigade Rac nous a quitté

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 Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris les nouvelles que Henri Jardrin dit « Ricou » nous a quitté à l’âge de 96 ans, un des deux derniers survivants de la bataille de Javerlhac le 24 juillet 1944.

A droite Henri Jardrin « Ricou » avec ses deux camarades de la 2ème Cie Brigade Rac - Marcel Belly « Félicie » et René Dupont « Pépète »

René Chabasse 1921-1944 Héros de la Résistance

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage

René Chabasse 1921-1944
Héros de la Résistance
BCRA Réseau SOL - BOA Région B

Homme de coeur, homme d'honneur, homme de conviction, d'action, et de courage. Abattu à Angoulême le 21 février 1944 à l'âge de 23 ans.

Chaque 21 février à 17 heures à l'angle du boulevard René Chabasse et la rue de Périgueux, le lieux de cet événement tragique, il y a une cérémonie en sa mémoire. 

René Chabasse né en 1921 en Dordogne est élevé à Bouëx (Charente) où sa mère est institutrice ; son père retraité de la gendarmerie s'occupe d'une petite propriété agricole. René passe ses baccalauréats au lycée d'Angoulême. Il se destine au professorat d'éducation physique. En 194O il est moniteur.

Bouëx se trouve à proximité de la ligne de démarcation. D'emblée René Chabasse n'a accepté de se soumettre. Il franchit clandestinement cette ligne. Il connait très bien le terrain. Il repère les heures et les itinéraires des patrouilles. Il tente divers points de passage. Il devient vite un véritable spécialiste.

Fin juillet il fait passer son ami de lycée Jean Lapeyre-Mensignac. Leurs liens d'amitié lycéenne prennent une autre dimension. Ils se promettent de lutter ensemble jusqu'au jour de la victoire.

Novembre 194O Jean Lapeyre-Mensignac rencontre un ami de vacances d'avant guerre, un peu plus âgé qui lui, Guy Chaumet, qui est déjà en contact avec Londres (Réseau Copernic) et lui présente Théo Burlot (Réseau F2). Sans retard Jean Lapeyre-Mensignac et René Chabasse se mettent à leur disposition : ils seront « passeurs » et agents de renseignement surtout sur Bordeaux où Jean Lapeyre-Mensignac a commencé ses études de médicine.

Les passages, les renseignements marchent bien. Chabasse est vite « plein temps », son activité est intense, il étend ses recherches sur la Bretagne et la Normandie. Automne 1942, Jean Lapeyre-Mensignac a eu un contact avec le « Réseau Action Sol », basé à Saint-Etienne, chef Eugène Bornier alias « Sol » BCRA. Malgré sa réussite remarquable dans le renseignement, René Chabasse s'engage dans « l'Action » aux côtés de son ami qui va vite devenir l'adjoint de « Sol ».

Action de « Sol » :
Organisation d'atterrissages et parachutages, formation de petits groupes armés.

Jean Lapeyre-Mensignac soutenu par René Chabasse propose à « Sol » une extension de son réseau en Aquitaine. Accord de « Sol » et du BCRA. Ce sera la mise en place de ce qui va devenir le BOA Région B.

Chabasse avec Charles Franc (un autre ami du lycée) sera responsable BOA pour la Charente et la Charente-Maritime. Sous leur impulsion, l'implantation du BOA en Charente va être rapide et d'une grande efficacité.

Chabasse parcourt des centaines de kilomètres à bicyclette pour repérer des terrains que la RAF (Royal Air Force) pourra trouver aptes à recevoir des atterrissages. Ainsi le terrain « Serin » près d'Ambérac, « Albatros » près d'Angeac. Les terrains pour parachutages demandent moins d'exigences techniques  - citons « Chouette »« Pintade »« Pélican »...

L'équipe de réception pour atterrissages a son centre opérationnel chez Franc à Malaville. Formée autour de Lapeyre-Mensignac avec Chabasse, Franc, Barrère, Margariti, Boireau. Chabasse a repéré les moindres buissons, les plus petits sentiers autour des terrains.

Le 23 avril 1943 : 1er atterrissage double Lysander sur « Serin ». 18 Septembre 1943 : 2ème double Lysander sur « Serin » (arrivée de Pierre Brossolette). 14 novembre 1943 : double Lysander sur « Albatros » : arrivée du Colonel Bonnier « Hypoténuse » DMR Région B et du Capitaine Nancy « Sape » chef saboteur Région B.

Pendant ce même temps il a fallu aussi recruter et former des équipes pour les parachutages. Chabasse décide de fixer le centre opérationnel dans la ferme des Duruisseau« aux Forêts » près de Bouëx. Ils ont déjà été ses agents de renseignement. La jeune Andrée fait des liaisons. Le fils Edmond sera chef d'équipe de parachutages. Il forme des équipiers, les fait agréer par Chabasse, qui recrute deux autres chefs d'équipe : Guy Berger et René Rispard. Il met en place des « boîtes à lettres" et divers points de contact pour transport. Il lui manque une chose : un lieu de repos personnel. Trop occupé, il mange et dort chez les agents qui pour la plupart ne connaissent pas son identité. Il est SDF !

Fin 1943, début 1944, avec l'arrivée du DMR les parachutages du BOA Charente deviennent nombreux. La nuit du 6/7 février ses équipes assurent simultanément deux opérations sur deux terrains différents (près de Birac, près de Touzac). Outre ses fonctions BOA, Chabasse assure quelques missions discrètes de renseignement, en Charente, pour le DMR. 



Le 21 février 1944 il vient prendre des dispositions avec Jacques Nancy à la maison Duruisseau. Andrée lui sert un rapide repas. Malgré les risques qui se précisent, il part pour Angoulême apporter un message au domicile de la famille Berger, boulevard d'Orfond. La « boite à lettres » est grillée. La gestapo l'attend. Arrêté par plusieurs gestapistes il a une réaction aussi rapide que violente et se défait d'eux à coups de poing. Il s'échappe. Il est repris. Il tente une deuxième évasion, fait quelques dizaines de mètres lorsqu'il est touché par les balles ennemies. Il s'effondré allongé sur le trottoir. Il ne peut plus fuir. Un officier ennemi arrive, se penche sur lui. René se redresse un peu et le saisit à la gorge. Devant le ridicule de se voir tenir tête par un mourant. l'Allemand l'achève d'une balle en pleine tête.

René Chabasse avait toujours dit à ses compagnons proches : « Ne vous inquiétez pas, si je suis arrêté, je m'arrangerai toujours pour qu'ils ne me prennent pas vivent ! ».

Tel fut le parcours de charentais René Chabasse dans la Résistance, mort pour la France à l'âge de 23 ans.


Planche de l'ouvrage Les Années Noires - Angoulême 194O - 1945
Tiré du chapitre Un Homme Libre 
scénario : Eric Wantiez     dessin : Julien Maffre


Les derniers mots écrits par René Chabasse

Tracées sur des feuilles « papier écolier », la maman de René Chabasse a pieusement conservé les dernières lignes écrites par son fils en septembre 1942.

Cette lettre est écrite à la plume, de la petite écriture caractéristique de René. Elle comporte plusieurs ratures, quelques mots  rayés, l'ensemble prouvant que ce texte a été tracé d'un seul jet venant droit du coeur.

En voici les principaux extraits :

... « Il pleure dans mon coeur » a dit Verlaine...
Tandis que le mien rit.
Il me plaît de t'écrire pour te faire part de cette heureuse métamorphose qui a lieu en moi, près de moi, autour de moi.

Dans ces longues heures où je suis seul, plus seul parce que j'attends, mon imagination, cette folle du logis s'en donne à coeur joie, non seulement elle, mais toutes mes pensées, magnifiquement belles quand c'est vers l'horizon qu'elles voient tout bleu de l'avenir qu'elles s'envolent, tristes et sombres quand elles voient dans le passé les voiles noirs du deuil et dans le présent tant de pleurs et de sang mêlés.

Je me sens balloté dans cet immense tempête, assourdi par un tonnerre de plaintes et de feu, aveuglé par tant de mal, et tant de mauvaises poussières, par cette houle que j'ai voulu connaître. Rude épreuve pour moi, petit mousse cramponné au timon, redressant sans cesse un gouvernail qui voudrait emmener mon bateau à la dérive, tout trempé de la bave des lâches et d'une écume sale...

Pourtant je suis là et ceci m'étonne...

Toujours le même ? non ! j'ai changé un peu : plus sérieux, plus réfléchi - c'est l'âge - quelques gaffes me rappellent que j'ai été gosse et que je le suis encore un peu. Un enthousiasme fou que je ne cherche pas à calmer, bien au contraire, tant il est pour moi une source de beaux rêves de pensées idéales, de Paix total, un élan que je ne freine pas non plus et qui me rend si leste par-dessus tous les obstacles qui se dressent sur mon chemin...

Un coeur qui rit, un bon coeur qui rit de joie et d'espérance et par-dessus tout cela et qui en est peut-être la cause un amour irrésistible de tout ce qui est beau, vrai et harmonie...

« Heureux celui qui possède un idéal » a dit Pasteur.

Celui de Patrie fait de moi un homme bien plus droit et plus heureux. Un jour viendra je le sais, où celui qui triomphera. Je n'ai que faire du triomphe, c'est cette harmonie que je veux vivre, mais pour la vivre parfaitement, il faut la Paix.

Puisse le Tout-Puissant exaucer une des innombrables prières qui lui sont adressées par tant de gens qui souffrent. On verra alors prochaine la fin de tant de maux.

... Il y a un coup de collier à donner ces mois prochains. Je suis prêt à le donner. Bonne forme physique et meilleure forme morale.

Tu n'auras plus guère de nouvelles de moi.

« Prenons patience » dit la chanson. Quant à moi je ne sais où elle se prend mais peu importe : un jour viendra...

Source : Notre participation pour une juste mémoire de la Résistance en Charente 194O - 1944. Documentation, récits et références de Jean Lapeyre-Mensignac, Andrée Duruisseau (Epouse Gros), Edmond Duruisseau, Pierre Barrère, Guy Margareti, Charles Franc et Jacques Nancy.


Citation à l'ordre de la Nation

Le Gouvernement cite à l'ordre de la Nation :
M Chabasse (René), à Bouëx (Charente), pour les motifs suivants : ardent patriote, animé du plus pur esprit de la Résistance qui mené la lutte contre l'ennemi dès les premières semaines de l'occupation avec un cran admirable. Traqué par la Gestapo, a été assassiné au cours de son arrestation. Est mort en héros.

      Fait à Paris, le 12 avril 1946.

      Par le Président du Gouvernement provisoire de la République.



Le Mémorial de la Résistance à Chasseneuil-sur-Bonnieure. De face, l'entrée qui permet à accèder à l'intérieur du monument d'ou un escalier descend à la crypte dans laquelle reposent, côte à côte, les cercueils contentant les restes de René Chabasse et son frère cadet Pierre Chabasse. Il participera aux combats de la libération jusque devant la « poche de résistance allemande de Royan ». Le samedi 14 avril 1945, les armes à la main, en plein combat, face à l'ennemi, Pierre Chabasse est tué par une balle reçue en plein front.

Dans cette même crypte se trouvent aussi les restes du colonel Claude Bonnier « Hypoténuse » qui fut le délégué militaire régional de la région B, ceux de Jacques Nancy « Sape », son adjoint et chef de la Section Spéciale de Sabotage, ceux du colonel André Chabanne, chef du maquis Bir'Hacheim. Tous ont bien connu les frères Chabasse qui ont effectué diverses missions à leurs côtés.

Ci-dessous, un petit extrait du livre de 1947 par Marc Leproux Nous,les Terroristes - Journal de la Section Spéciale de Sabotage :

1 septembre 1944 - jour après la prise d'Angoulême

Pendant ce temps tout le groupe a été réuni boulevard d'Orfont (boulevard René Chabasse depuis 26 avril 1945) à l'endroit où René Chabasse a été tué, pour observer une minute de silence et déposer une gerbe de fleurs. Pierrot (le frère de René) a laissé déborder son chagrin et c'est très triste de voir sa douleur. Nous sommes très émus et notre émotion gagne l'attroupement des gens du quartier qui suivent la cérémonie.

Dès le lendemain les S.S.S. reprenaient le chemin de Puycharnaud laissant Angoulême libéré, à la garde des anciens et nouveaux F.F.I. des autres groupes.



René Chabasse - Héros de la Résistance
abattu à Angoulême, le 23 février 1944 à l'âge de 23 ans

Par Jean Lapeyre-Mensignac
avec Pierre Barrère, Charles Franc,
Guy Margariti et Andrée Gros-Duruisseau

Anciens chargés de mission du Bureau Central du Renseignement et de l'Action (BCRA) du général du Gaulle

Publié en 1996 par Pilote 24 édition
Version ebook (lien)

A lire également :

Monument aux morts de Bouëx (lien)
Monument de la Section Spéciale de Sabotage au Chêne Vert commune de Grassac (lien)
Andrée Gros-Duruisseau - résistante et déportée : Témoignage (lien)

Les Années Noires : Angoulême 194O-1944 - un album de bande dessinées par Le Troisième Homme (lien) 

Hommage à Henri Jardrin « Ricou » - 2ème Cie de la Brigade Rac

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Aujourd'hui, nous avons rendu un hommage à Henri Jardrin, dit Ricou, au cimetière de Nontron en présence de sa famille et de six drapeaux représentant : l'AARCVR 2ème Cie 1er Bataillon Brigade RAC, les anciens de la Brigade RAC de Nontron, la Médaille Militaire section Nontron, le Souvenir Français, les Anciens Combattants de Nontron 14/18 et 39/45 et la France Libre.
Hommage à Ricou (Messe de quinzaine) 7 Mars 2021 au cimetière de Nontron. Ricou, une page se tourne, mais le livre reste ouvert. A travers ces tranches de vie que tu nous as fait partager par tes récits, tu nous as fait prendre conscience de notre rôle de transmission. Nous sommes tous des passeurs de mémoire et notre meilleur façon de vous honorer toi Ricou et tes compagnons sera de raconter à notre tour aux plus jeunes, de commémorer, de faire vivre le souvenir. Merci Ricou pour tout ce que tu as fait, pour ces moments d’échange et de confiance. Dans bien des circonstances, tes conseils et ton avis que l’on avait l’habitude de solliciter, vont nous manquer. Tu vas nous manquer mais tu resteras présent. Jean-Luc Forestier Président de l’AAR-CVR

Photo de la cérémonie du 15 avril 2021 à Brie, Médis (17)

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Le 15 Avril 2O21

Cérémonie commémorative à Brie, Médis (17)


Nous sommes très reconnaissant à Michèle Cézard d’avoir partager cette photo à l'occasion du 76ème anniversaire de la Libération du village.  

Royan - anniversaire de la Libération il y a 76 ans

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Square de la Brigade Rac, Royan

Tous nos remerciements à Michèle Cézard, la fille de Rodolphe Cézard dit "Rac" pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photos de la cérémonie à l'occasion de la 76e anniversaire de la Libération de la ville.




 

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