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Chemins de mémoire de l’opération Frankton

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Rédigé par Alain Godignon dans la rubrique Les AlliésLieu de mémoire


Chemins de mémoire de l’opération Frankton.

Le cheminement des commandos britanniques de l’opération Frankton a été matérialisé par l’apposition de plaques et de stèles commémoratives sur leur trajet, principalement dûe à l’association « Frankton Souvenir ». Désireux de marcher sur leurs traces, il est quelque fois assez difficile de localiser ces signalétiques. Cet article veut aider le lecteur à avoir une vision aussi exhaustive que possible de leur nombre et leur localisation.

Périple maritime puis fluvial des commandos
1 - Montalivet-les-Bains - Vendays-
Montalivet (3393O)

2 - Phare de Grave - Le Verdon-sur-Mer
(33123)

3 - Esplanade de la Victoire - Le Verdon-
sur-Mer (33123)

4 - Port Bloc - Le Verdon-sur-Mer (33123)

5 - Plage de Saint-Vivien-de-Médoc - Saint-
Vivien-de-Médoc (3359O)

6 - Cimetière – Le Bois-Plage-en-Ré
(1758O)

7 - Fort du Chay - Royan (172OO)

8 - Phare de Vallières - Saint-Georges-de-
Didonne (172OO)

9 - Braud-et-Saint-Louis (3382O)

1O - Saint-Genès-de-Blaye (3339O)

11 - Blanquefort (3329O)

12 - Bordeaux (33OOO)

13 - Baigneaux (3376O)

14 - Cessac (3376O)

15 - Lignières-Sonneville (1613O)

16 - Bassac (1612O)

17 - Bonneville (1617O)

18 - Ebréon (1614O)

19 - Ruffec (167OO)

2O - Saint-Coutant (1635O)


Site n°1 : Montalivet-les-Bains – Vendays- Montalivet (3393O)

Mémorial de l'opération Frankton - HMS Tuna, située 29 Boulevard du Front de Mer, parking au droit de l'avenue de l'Océan à Montalivet-les-Bains (33). Coordonnées GPS : 45.378179, -1.159065. Le sous-marin britannique HMS TUNA était commandé par le Lieutenant-Commander Dick RAIKES, l'officier de navigation était le lieutenant ROWE. Le Major Blondie HASLER remplit parfaitement sa mission et sortit indemne de ce remarquable fait d'armes.

« Opération Frankton HMS TUNA - Décembre 1942. Voyageurs qui passez devant ce mémorial, arrêtez-vous quelques minutes, regardez l'Océan vers le large et transportez-vous par la pensée à une date lointaine... .... ce lundi 7 décembre 1942 à 19h17 par 45°22'; latitude N et 1°14'; longitude O à 3 miles nautiques (environ 4,8 km) au large du village de Montalivet, dans l'obscurité d'une nuit sans lune, par temps calme, le sous marin britannique HMS TUNA fait surface après 24 heures de progression en immersion périscopique depuis Hourtin. Le bâtiment long de 84 mètres est commandé par le Lieutenant-Commander Dick Raikes DSO RN, âgé de 28 ans. A l'équipage de 56 marins et officiers s'ajoutent treize commandos du Corps des Royal Marines, logés dans la chambre des torpilles avant, le treizième remplacerait une victime en cas d'accident à bord. Les commandos sont briefés par leur chef, le Major Blondie Hasler depuis leur départ de l'Estuaire de la Clyde en Écosse le 3O novembre. Aucun des hommes, tous volontaires, ne connaissait leur destination en montant à bord pour s'engager dans l'opération «  Frankton » qui restera l'un des raids les plus audacieux de la Deuxième Guerre Mondiale. La terre est en vue mais aucun amer n'a été identifié dans la journée du 6. C'est seulement le lendemain 7 décembre à 13h45 que le Lieutenant Rowe, officier de navigation, identifie au périscope le Phare de Cordouan qui lui permettra de faire le point pour caler les compas des six kayaks d'assaut rangés verticalement et aplatis dans l'entrepont. A 19h45, ils sont alignés sur le pont. Malgré l'obscurité et l'humidité du pont la coordination est parfaite entre les commandos et les cinq marins qui les aident. Chacun des kayaks est aligné sur le pont, cinq sacs et huit mines « limpets » sont placées à bord. Les équipages embarquent et les bateaux, posés sur des sangles longitudinales, reliées au canon du sous-marin qui fera office de mât de charge et, pivotant à 9O°, déposera à la mer chacun des kayaks et son équipage. L'opération a duré 45 minutes ... A 2Oh2O le HMS TUNA plonge et fait route au Sud-Ouest, tandis que les Royal Marines pagaient vers la Pointe de Grave et leur objectif : les Forceurs de blocus ennemis à quai à Bordeaux et Bassens ... ».

Site n°2 : Phare de Grave – Le Verdon-sur-Mer (33123)

Plaque commémorative Opération Frankton apposée à l’entrée du Phare de Grave sur le mur à droite de la porte, 2 Allée du Sémaphore. Coordonnées GPS : 45.568563 , -1.065562 - « Opération Frankton Décembre 1942 : Dans la nuit du 7 décembre 1942, dix commandos des Royal Marines britanniques à bord de cinq kayaks lourdement chargés, débarqués à 19h3O en face de Montalivet par le sous-marin HMS Tuna, font route pagayant cap au Nord dans les parages dangereux de la Pointe de Grave. Vers minuit ils longent la côte à 1,5 km du rivage. Leur objectif : le port de Bordeaux distant de plus de 1OO km où ils doivent saboter des navires allemands forceurs de blocus. Pris dans un violent ressac le kayak COALFISH chavire. Précipités dans l'eau glacée, le Sergent Samuel WALLACE et le Marine Robert EWART réussissent au prix d'efforts surhumains à nager jusqu'au rivage à environ 5OO mètres de l'endroit où vous êtes. Ayant réussi à pénétrer sous le couvert des arbres en évitant les défenses ennemies, les deux Royal Marines sont capturés vers 6 h par les servants d'une batterie de la Flak à une centaine de mètres d'ici. Remis à la Kriegmarine, puis au SD ils seront interrogés sans relâche durant quatre jours, pendant que leurs camarades poursuivent leur route vers Bordeaux. Ils ne parleront pas. Bien que pris en uniforme, ils seront fusillés à Blanquefort dans la nuit du 11 décembre, à l'heure même où les kayaks CATFISH (Major H.G.HASLER et Marine W.E. SPARKS) et CRAYFISH (Caporal A.S. LAVER et Marine W.N. MILLS) attaquaient leurs objectifs, portant un coup sévère à l'ennemi, protégés par la résistance des deux Royal Marines aux pires interrogatoires ».
Site n°3 : Esplanade de la Victoire – Le Verdon-sur-Mer (33123)

Mémorial de l'Opération Frankton, situé Pointe de Grave, esplanade de la Victoire. Coordonnées GPS : 45.57023 , -
1.062785 - Ensemble de pierres symbolisant les quatre phases du relèvement d’un être humain, de la position couché à debout avec de nombreuses plaques - « Opération Frankton Décembre 1942 - En souvenir de l'héroïsme des dix Royal Marines »

Site n°4 : Port Médoc - Le Verdon-sur-Mer (33123)

Plaque commémorative Opération Frankton à Port-Médoc, sur le mur sud de la Capitainerie (à gauche devant l'entrée de la Capitainerie) - Coordonnées GPS : 45.558525 , 1.063169 - « Opération Frankton Décembre 1942 - Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1942, un commando de dix Royal Marines britanniques sous le commandement du Major Hasler RM est mis à la mer à 19h35 au large de Montalivet par le sous-marin HMS TUNA (Lieutenant Commander Raikes DSO RN, 28 ans). Ils pagaient par équipages de deux à bord de cinq kayaks d’assaut chargés à ras bord pour une opération à très haut risque contre des cargos armés allemands à quai à Bordeaux et Bassens. A 23h5O, ils affrontent les remous du Banc des Olives. Peu après, dans les vagues des hauts fonds du Gros Terrier, le contact est perdu avec le kayak Coalfish (Sergeant Wallace RM, Marine Ewart). On saura après la guerre que ses occupants, jetés à la mer, ont été capturés à la Pointe de Grave, puis fusillés après interrogatoires dans la nuit du 11 décembre 1942 à Blanquefort. Un peu plus tard sur le Platin de Grave, les embarcations restantes affrontent à nouveau de violents et dangereux courants de marée. C’est au tour du « Conger » de chavirer (Caporal Sheard RM et Marine Moffatt). Le « Conger », irrécupérable, est sabordé. Les naufragés sont remorqués dans l’eau glacée par leurs camarades du « Catfish » (Major Hasler, Marine Sparks) et du « Crayfish » (Corporal Laver, Marine Mills) au prix d’efforts surhumains. En face du rivage de la plage de la Chambrette, à quelque centaines de mètres d’ici, vient le moment terrible pour le Major Hasler et pour les membres restants du commando, d’abandonner les deux hommes à leur sort pour poursuivre la mission vers Bordeaux. Le Major Hasler et ses équipiers, sans illusions sur les chances de survie des deux naufragés épuisés et glacés, disent un dernier adieu à ceux avec qui ils ont préparé cette mission dans l’enthousiasme de leurs vingt ans. Ils ne se reverront pas. Le Caporal Sheard RM, noyé, sera porté disparu et le corps de Marine Moffat, également noyé, sera retrouvé sur la plage de Bois en Ré, le 17 décembre, ainsi que l’épave du Conger, elle aussi amenée par les courants à l’île de Ré. Un peu plus tard, au passage du môle du Verdon, le contact sera perdu avec le « Cuttlefish » (Lieutenant MacKinnon RM – Marine Conway). Le Major Hasler avec Mne Sparks et le Cpl Laver avec Mills atteindront Bordeaux et réussiront à endommager sérieusement cinq navires ennemis, mais seuls les deux premiers reverront l’Angleterre ».
Site n°5 : Saint-Vivien-de-Médoc (3359O)

Stèle commémorative Frankton située sur le parking de la plage de Saint-Vivien-de-Médoc - Coordonnées GPS : 45.472584 , -1.001702 - « Opération Frankton Décembre 1942 - A cet endroit, le mercredi 8 décembre 1942 vers 7h3O, deux kayaks d'assaut britanniques biplaces lourdement chargés, le CATFISH (Major H. G. HASLER et Marine W. E. SPARKS) et le CRAYFISH (Caporal A. F. LAVER et Marine W. N. MILLS) ont été hâlés à terre et se sont abrités toute une journée. Leur mission était d'attaquer des navires forceurs de blocus allemands dans le port de Bordeaux. Ces hommes appartenaient à une unité de commandos de marine du Corps des ROYAL MARINES Britanniques. Mis à la mer le 7 décembre à 19h3O au large de Montalivet par le sous-marin HMS TUNA, les cinq kayaks engagés dans l'opération Frankton avaient affronté dans la nuit une zone de ressac très dangereuse aux abords de la Pointe de Grave. Deux d'entre eux avaient fait naufrage vers minuit et le contact avait été perdu avec le troisième aux abords du môle du Verdon. A 1OO km de l'objectif, épuisés par les efforts surhumains d'une nuit tragique, les quatre Royal Marines abordèrent à la Pointe des Oiseaux au lever du jour. Ils furent repérés par un groupe de pêcheurs de St Vivien des familles ARDOUIN et CHAUSSAT, venus à l'aube travailler aux parcs à huîtres bordant le rivage sous la conduite de M. Yves ARDOUIN. Ce dernier engagea la conversation avec le Major HASLER chef du commando, dont c'était le premier contact avec des Français, et guida les équipages vers un endroit mieux protégé des vues des ouvriers et sentinelles allemandes qui travaillaient à la construction d'un ouvrage militaire, à proximité de l'endroit où vous êtes, en direction du Verdon. Les pêcheurs offrirent aux Anglais quelques vivres et ne mentionnèrent jamais à qui que ce soit leur présence. Ces Français courageux, qui auraient été fusillés si l'ennemi avait eu connaissance de leur rencontre avec les Royal Marines, font partie de ceux qui, même par une action modeste, contribuèrent à sauver l'honneur de leur pays. Le Lt. Col. H. G. HASLER DSO OBE RM et le Cpl. W. E. SPARKS DSM, seuls survivants du raid, revinrent, après la guerre, à St Vivien où ils retrouvèrent les familles qui les avaient aidés et protégés par leur silence ».
Site n°6 : cimetière – Le Bois-Plage-en-Ré (172OO)

Un ensemble de deux plaques commémoratives sur un mur du cimetière, 1O avenue de la Plage. Coordonnées GPS : 46.183986 , -1.392798. Texte : « Ces deux Royal Marines britanniques formaient partie, à bord du kayak Conger, du commando qui attaqua, le 12 décembre 1942, des navires allemands forceurs de blocus dans le port de Bordeaux-Bassens... Mis à la mer ... dans la soirée du 7 décembre 1942, ils chavirèrent après le passage de la Pointe de Grave ... Le caporal Sheard RM fut porté disparu. Le corps de son coéquipier David Moffatt fut trouvé le 17 décembre 1942 près du point d'appui allemand « Fanny » situé face à l'océan, à l'écluse de Gros Joncs ».


Site n°7 : Fort du Chay – Royan (172OO)


Stèle en mémoire de l'opération Frankton située au Fort du Chay, esplanade du 5ème Bataillon de Marche Antillais et Guyannais, le long du sentier du littoral. Coordonnées GPS : 45.618555 , 1.042482 - « In Memoriam - Aux Héros de l'opération "Frankton". En décembre 1942, le Major Hasler des Royal Marines britanniques et onze volontaires de ce corps d'élite lancent une opération commando destinée à saboter les navires allemands "forceurs de blocus"; à Bordeaux. Le 7 décembre, ils sont dix à être mis à l'eau avec leurs cinq kayaks, depuis un sous-marin, au large de l'estuaire de la Gironde. Ils doivent, de nuit, remonter le fleuve de Royan à Bordeaux. La mission a été parfaitement remplie par Hasler et Sparks, qui, seuls, sont sortis indemnes de ce remarquable fait d'armes. Parmi les huit autres, deux sont morts noyés, six ont été capturés, torturés, puis fusillés, deux d'entre eux à Blanquefort le 11 décembre 1942, les autres à Paris en mars 1943 ». Le sixième kayak "Cachalot"; est endommagé lors de la sortie du sous-marin, la mission est annulée pour W. Ellery et E. Fisher qui n'y participeront pas. Seuls deux Marines ont survécu à l'opération : H.G Hasler et W.E. Sparks. Auteurs du
monument : Conception : Eric FAUREBRAC – Construction : AER Métal.

Site n°8 : Phare de Vallières – Saint-Georges-de-Didonne (172OO)

Monument commémoratif Frankton situé sur le chemin côtier entre le boulevard de la Corniche et le phare de Vallières - Coordonnées GPS : 45.598496 , -1.009096 
« Opération Frankton - Raid des Royal Marines sur Bordeaux. En 1942, l’Amirauté britannique monte une opération commando contre les "raiders"; allemands forceurs de blocus, qui depuis Bordeaux attaquent le trafic allié sur toutes les mers du monde.
L’opération Frankton était née et reste comme l’un des faits marquant de la Deuxième Guerre Mondiale.
Le 6 décembre 1942, par une nuit sans lune au large de Cordouan, cinq kayaks armés sont mis à l’eau du sous-marin Tuna.
A la pagaie, en quatre étapes, dix commandos tenteront de remonter les 1OO kilomètres de l’Estuaire pour déposer des charges explosives.
Cette mission sera un succès malgré de lourdes pertes.
Seuls, deux Royal Marines échapperont à la mort, ils rejoindront la Grande Bretagne grâce à l’aide de la Résistance ».
Site n°9 : Braud-et-Saint-Louis (3382O)

Plaque commémorative Frankton située à l'écluse du canal des Portes Neuves (entre le Port des Callonges et la centrale électrique du Blayais) - Coordonnées GPS : 45.26507 , -0.693417 - « Opération Frankton - Avant le lever du jour, le Mercredi 9 décembre 1942, après une traversée glaciale et dangereuse de la Gironde depuis la Pointe aux Oiseaux, quatre commandos du Corps de Royal Marines Britanniques : Major Blondie Hasler RM et Mne Bill Sparks à bord de « catfish », Cpl Laver RM et Mne Mills à bord de « crayfish » approchent de la rive Est du fleuve. Leur mission ultra secrète les conduit pagayant de nuit et se cachant le jour. Ils sont les deux seuls équipages restant opérationnels sur les cinq kayaks mis à la mer le 7 décembre par le sous-marin HMS TUNA en face de Montalivet. Ils atteindront seuls leur objectif en attaquant les cargos allemands forceurs de
blocus à quai à Bassens et à Bordeaux. - Après avoir pagayé toute la nuit, ils cherchent à se dissimuler dans les roseaux près du Port des Callonges. L'endroit est désert en apparence. Le soleil se lève. Les aboiements d'un chien de berger précédant son maître alertent Hasler qui se lève de sa cachette et se trouve en face d'un français, Albert Decombe métayer de la ferme « La Présidente » aujourd'hui rasée par le chantier de la centrale nucléaire. Le dialogue s'engage il invite chaleureusement Hasler à prendre un verre à la ferme. Le chef du commando est obligé de décliner l'invitation et promet de revenir, après la guerre, ce qu'il fera. - Les français se tairont : ils ne font pas partie de réseaux de la Résistance mais agiront à maintes reprises en patriotes au péril de leur vie et de celle de leurs familles ».
Site n°1O : Saint-Genès-de-Blaye (3339O)

Plaque commémorative Frankton apposée sur le mur d'enceinte Ouest du Château de Segonzac au lieu-dit Segonzac - Coordonnées GPS : 45.154225 , -0.658826 - « Opération Frankton - Décembre 1942. Le Château de Segonzac, devant vous, domine la portion de la rive de la Gironde où abordèrent avant l'aube dans la nuit du 12 décembre 1942 les héros britanniques d'un des raids commandos les plus audacieux de la IIème Guerre Mondiale. Ils faisaient partie du RMBPD, unité secrète de Commandos de marine (aujourd'hui SBS) formée au sein du Corps des Royal Marines. Mis à la mer en face de Montalivet sur la côte des Landes par le sous-marin HMS TUNA, les quatre hommes avaient parcouru 16O km sur le fleuve, pagayant la nuit et se cachant le jour, jusqu'à Bordeaux. Ils étaient les seuls des dix Royal Marines engagés dans l'opération Frankton à avoir atteint leurs objectifs. Ils venaient d'accomplir un extraordinaire exploit en posant des limpets, mines magnétiques à
déclenchement retardé, sur les coques de navires allemands forceurs de blocus à quai dans le Port de Bordeaux-Bassens. A bord du 'Catfish', se trouvaient le Major 'Blondie'; Hasler RM, chef du commando et le Marine Bill Sparks. Ils avaient attaqué quai Carnot, nom du quai des Chartrons coté fleuve, à Bordeaux, le Tannenfels et le Dresden, ainsi qu'un Sperrbrecher ennemi. Le Caporal Laver RM et le Marine Mills à bord du 'Crayfish'; avaient attaqué deux gros cargos le 'Portland'; et 'l'Alabama'; à quai à Bassens. - Portés par le reflux leur mission accomplie, pagayant de toutes leurs forces, les deux équipages se retrouvèrent miraculeusement dans l'obscurité au milieu de la Gironde. Ils naviguèrent ensemble en direction de Blaye. Après s'être congratulés du succès de leur mission ils durent se séparer une deuxième fois par mesure de sécurité à quelques encablures de la rive et abordèrent à environ 4OOm l'un de l'autre. Ils sabordèrent immédiatement leurs kayaks. Aucun recueil n'avait pu être organisé et ils s'engagèrent à pied dans la nuit par deux chemins séparés pour tenter de gagner Ruffec à 16O km où ils pourraient trouver de l'aide. Ils ne devaient jamais se revoir. Capturés à Montlieu-La-Garde Laver et Mills furent fusillés à Paris le 23 mars 1943. Seuls le Major Hasler et son coéquipier Bill Sparks rejoignirent leur pays le 3 avril 1943 au terme d'une odyssée de trois mois. Le Château de Segonzac marque symboliquement le point de départ de leur repli à pied devenu aujourd'hui un Chemin de mémoire ».
Site n°11 : Blanquefort (3329O)

Plaque commémorative Frankton située à l'intérieur de l'enceinte de Château Magnol (propriété privée), 87 rue du Dehez et apposée sur le bunker présent à l'arrière du château. Coordonnées GPS : 44.906701 , -0.609646 - « If I should die think only this of me that there is some corner of a foreign field that is forever England - Décembre 1942 - Sergent Samuel Wallace, Marine Robert Ewart Royal Marines ».

Site n°12 : Bordeaux (33OOO)

Mémorial Frankton des docks situé au niveau du 94, quai des Chartrons, près du Hangar 14 sur la Place Frankton – Coordonnées GPS : 44.854129 , -0.565288 – Texte de la plaque à inventorier.









Site n°13 : Baigneaux (3376O)

Plaque commémorative Frankton apposée sur le mur pignon d'un bâtiment, rue Yvonne de la Seiglière, à coté du parking de la mairie. Cordonnées GPS : 44.722776 , -0.196469 - « En ce lieu, le 16 décembre 1942 à la tombée du jour, Édouard Pariente, ouvrier à la carrière voisine, qui vient de quitter son travail, trouve face à face dans la rue avec un des rescapés en fuite de la mission commando de dix Royal Marines britanniques, à bord de cinq kayaks, contre des forceurs de blocus allemands à quai dans le port de Bordeaux Bassens. Il s'agit du Marine James Conway en tenue civile par dessus son uniforme. Son chef et coéquipier, le Lieutenant John MacKinnon RM, souffrant depuis des jours d'un anthrax au genou est caché à quelques mètres. Leur kayak, le Cuttlefish a sombré avant d'atteindre son objectif ayant perdu contact au môle du Verdon avec les deux autres équipages encore en vie après le passage de la Pointe-de-Grave dans la nuit du 7 au 8 décembre. M. Pariente qui ne peut les héberger faute de place se rend d'bord chez Me. Guilhon, notaire qui parle anglais. Ce dernier est absent et c'est M. et Mme Pouget qui logeront les deux hommes pour la nuit. Le 17 au matin, M. Cheyraud escorte à pied les Royal Marines le long de l'ancienne voie ferrée jusqu'à Cessac, à quatre kilomètres, chez les époux Jaubert qui les hébergeront trois jours. Capturés ensuite à La Réole, les deux soldats britanniques seront transférés à Bordeaux puis à Paris où ils seront exécutés le 23 mars 1943 sans avoir livré au cours de leurs interrogatoires ceux qui les avaient aidés. Ces Français risquaient la peine de mort ainsi que leur famille. Le secret de leur action courageuse fut respecté dans Baigneaux jusqu'à la fin de la guerre »
Site n°14 : Cessac (3376O)

Plaque commémorative Frankton apposée dans la salle du conseil de
la mairie, 35 rte de Cessac (D236) - Cordonnées GPS : 44.742777 , -0.177471 - « Opération Frankton - Décembre 1942. A une cinquantaine de mètres d'ici, dominant l'ancienne voie ferrée qui reliait Bordeaux à Eymet, se trouve la maison de M. et Mme Jaubert, 'moutonniers', recueillirent du 16 au 19 décembre 1942, le Lieutenant John MacKinnon RM et le Marine James Conway, amenés à pied par M. Cheyraud habitant Baigneaux. Ces deux soldats du Corps des Royal Marines britanniques se repliaient vers le sud pour tenter de rejoindre l'Espagne après avoir participé à un des raids commandos les plus audacieux de la IIème Guerre Mondiale contre des forceurs de blocus basés à Bordeaux. Ils avaient pagayé à bord d'un des cinq kayaks mis à la mer par le sous-marin HMS TUNA au large de Montalivet, et leur embarcation ayant éperonné un obstacle sous-marin avait sombré avant d'atteindre leur objectif. Rescapés par miracle, ils avaient parcouru plus de 6O km à pied jusqu'à Baigneaux. Au risque de leur vie, M. et Mme Jaubert les hébergèrent et les nourrirent. Ils soignèrent de leur mieux le Lieutenant MacKinnon qui souffrait d'un anthrax au genou, et firent tout leur possible pour les aider à prendre un train vers Toulouse depuis la gare de La Réole. Capturés le 19 décembre près de cette ville, les deux Royal Marines furent ensuite conduits à Bordeaux et regroupés avec deux autres survivants du raid, le Caporal Laver et le Marine Mills, qui avaient pu remplir leur mission et furent capturés à Montlieu-La-Garde. Transférés à Paris les quatre hommes, bien qu'arrêtés en uniforme, y furent exécutés le 23 mars 1943, sans avoir livré au cours des interrogatoires auxquels ils furent soumis les noms des Français courageux qui les avaient aidés sur leur chemin de repli ».

Site n°15 : Nâpre - Lignières-Sonneville (1613O)

Plaque commémorative Frankton située à Nâpre. Coordonnées GPS :
45.584582 , -0.162504 - « Opération Frankton - Décembre 1942 - Dans cette maison, Clodomir Pasqueraud et sa femme Irène acceptèrent dans la nuit du 15 au 16 décembre 1942, le Major Hasler et le Marine Sparks, seuls survivants du raid des Royal Marines du 12 décembre 1942, contre les navires allemands forceurs de blocus à quai dans le port de Bordeaux. Débarqués le 7 décembre du sous-marin HMS Tuna, Hasler et Sparks avaient pagayé 15O kilomètres de Montalivet à Bordeaux, saboté quatre navires ennemis dans la nuit du 11 au 12, et parcouru 8O kilomètres à pied, dans le froid et la pluie glaciale. A la tombée du jour, le 15 décembre, ils demandèrent de l'aide à Madame Cadillon, femme d'un ouvrier agricole. Le fils Cadillon les accompagna à travers bois jusqu'à la ferme habitée par la famille Pasqueraud où vous vous trouvez actuellement. Ayant déclaré à M. Pasqueraud qu'ils étaient des soldats anglais en fuite, ils furent bien accueillis. Après dîner, ils passèrent la nuit dans un bon lit et le lendemain matin deux des fils Pasqueraud, Yves et Marc, les guidèrent vers le pont de Vinade pour franchir la Charente. A cette époque le fait d'apporter une aide ou même de ne pas dénoncer des soldats évadés était puni de mort. Les deux fugitifs continuèrent leur route à pied jusqu'à Ruffec, d'où ils gagnèrent l'Espagne avec l'aide de la Résistance et des Services Secrets britanniques. En avril 1943, Clodomir Pasqueraud apprit par un message personnel de la BBC, convenu avec les deux Royal Marines avant leur départ, que son geste généreux avait aidé les deux Anglais à regagner leur pays. Le Major Hasler et le Marine Sparks n'oublièrent jamais l'aide qu'ils reçurent dans cette maison, à un moment où ils avaient atteint la limite de leurs forces. Clodomir Pasqueraud fut invité à Londres en 1961 par le Gouvernement
Britannique, et décoré avec d'autres Résistants Français qui avaient aidé les Royal Marines ».



Site n°16 : Pont de Vinade - Bassac (1612O)

Stèle commémorative Frankton située au pont de Vinade en bordure de la Charente (sous le pont, coté Bassac) - Coordonnées GPS : 45.667329 , -0.119816 - « OPERATION FRANKTON - Décembre 1942 - Au petit matin du 16 décembre 1942, deux hommes franchissent le pont de Vinade d'un pas assuré et rapide. Ils sont habillés comme des ouvriers agricoles grâce aux vêtements usagés que des paysans français leur ont donné pour camoufler leur tenue de combat de commandos des Royal Marines britanniques. Ils viennent du bord de la Gironde à 8O km d'ici. Ils ont passé la nuit précédente à Nâpres près de Saint-Preuil où un Résistant français Clodomir Pasqueraud leur a donné le gîte et le couvert. Ses deux fils, Yves et Marc, les ont accompagnés et orientés au départ de Nâpres. leur moral est au beau fixe malgré le mauvais temps, le Major Hasler RM, 28 ans et le Marine Sparks, 2O ans, se replient après avoir accompli une mission secrète extrêmement risquée qui compte parmi les opérations de commandos les plus extraordinaires de la IIème Guerre Mondiale. Mis à la mer par le sous-marin HMS TUNA au large de Montalivet à bord d'un kayak d'assaut chargé de mines magnétiques, ils devaient attaquer, avec quatre autres équipages, des navires forceurs de blocus allemands dans le port de Bordeaux. Avec le Caporal Laver RM et le Marine Mills, ils n'ont été que deux équipages à atteindre leurs objectifs. Ils ont parcouru 16O km à la pagaie en quatre nuits, se cachant la nuit et naviguant le jour et sérieusement endommagé cinq navires allemands. Redescendant la Gironde avec la marée à l'aube du 12 décembre, ils ont sabordé leur kayak au nord de Blayes. Ils doivent se débrouiller seuls, à pied en territoire occupé, pour gagner Ruffec distant de 16O km pour tenter de contacter un réseau de Résistance qui en liaison avec le service secret britannique MI9, les aidera à regagner l'Angleterre. Ils viennent de franchir en même temps que la Charente la limite invisible qui marque la moitié de leur itinéraire et c'est maintenant le compte à rebours vers Ruffec qu'ils atteindront le 18 décembre après six jours de marche. De là, la suite de leur évasion sera prise en main par la Résistance et les services secrets britanniques (MI9), jusqu'en Angleterre, où ils arriveront le 3 avril 1943 » - Deux Royal Marines ont survécu : Major H.G HASLER et Marine W.E. SPARKS. M. Clodomir PASQUERAUD survécu également mais ses deux fils Marc et Yves moururent en déportation.
Site n°17 : Bonneville (1617O)

Plaque commémorative Frankton sur le mur d'une propriété, rue de l’Église, à proximité du monument aux morts et de l'église Saint-
Clément. Coordonnées GPS : 45.837452 , -0.041011 - « A LA MEMOIRE DU COMMANDO FRANKTON - Ici, au matin du 17 décembre 1942, reliant Blaye à Ruffec, passèrent à pied Herbert Hasler et le marine William Sparks, seuls survivants d'un commando composé de dix hommes. Débarqués avec cinq kayaks le 7 déc. 1942 par un sous-marin britannique face à Montalivet, ces Royal Marines eurent pour mission de remonter furtivement, cinq nuits durant, l'estuaire de la Gironde pour atteindre le port de Bordeaux. Ils réussirent à y faire exploser six cargos allemands « briseurs de blocus » avant de rejoindre, pour exfiltration, la résistance française à Ruffec au prix de six jours de marche clandestine, arpentant par un froid pluvieux, un parcours de 152 km passant par ce lieu. Cette opération, réputée comme l'un des plus remarquables raids commando de la 2de Guerre mondiale, coûta la vie à ses huit autres membres (deux se noyèrent, six autres furent arrêtés et exécutés). Hommage à ces jeunes soldats britanniques qui se sont sacrifiés pour délivrer notre pays du totalitarisme nazi : Lieutenant MacKinnon, sergent Wallace, caporaux Laver et Sheard, Marines Conway, Ewart, Mills et Moffatt - For future generations to never forget - Puissent les générations futures ne jamais oublier - 2O17 - 75e anniversaire ».



Site n°18 : Beaunac - Ebréon (1614O)

Stèle commémorative Frankton située à l’entrée de Beaunac (ou Baunac sur Géoportail) sur la D182 – Coordonnées GPS : 45.958358 , 0.023114 - « Le 17 décembre 1942, en milieu d’après-midi, un cultivateur a observé près du bois de Siarne deux inconnus cheminant vers le nord à travers champs. C’est à la tombée du jour vers 5 heures, une fois rentré chez lui, qu’il les reconnaîtra dans les deux hommes habillés en paysans, affamés et trempés par la pluie, qui se sont présentés comme des soldats anglais, et quémandent de la nourriture auprès des habitants du hameau. Ceux-ci ne savent pas s’il s’agit de militaires anglais ou d’agents provocateurs ennemis. Les deux hommes n’ont rien révélé des circonstances qui les ont amenés ici. Les habitants leur offrent de quoi se restaurer et leur permettre de prendre du repos à l’abri d’un hangar attenant à une ferme.
Ce geste courageux peut entraîner la peine de mort pour son auteur, et le risque est d’autant plus grand que les Allemands ont construit en bordure de route à l’orée du hameau un mirador d’observation gardé militairement en permanence.
Un jeune homme, Lucien Gody, inquiet pour leur sécurité et le risque
pour les habitants de Beaunac, prend l’initiative d’avertir les deux
anglais d’avoir à continuer leur route sans plus attendre. Ceux-ci se lèvent immédiatement et se dirigent vers les bois de Souvigné où ils finiront la nuit.
Quelques jours après, la Feldgendarmerie allemande vient à Beaunac et arrêtent huit personnes qui sont transférées à Angoulême. MM. Lucien Gody, Maurice et René Rousseau (sans lien de parenté) seront maintenus en détention puis déportés en Allemagne. Aucun des trois ne reviendra. Les deux fugitifs, on le saura après la guerre, sont des Royal Marines britanniques membres d’un commando qui a saboté des navires allemands dans le port de Bordeaux. Aidés par la Résistance, le Major Hasler et le Marine Sparks, seuls survivants du raid réussirent à regagner l’Angleterre en avril 1943 au terme d’une longue odyssée. Sur les dix Royal Marines engagés, deux sont morts en mer, six ont été capturés et fusillés ». Cette plaque commémorative honore le courage des habitants de Beaunac qui aidèrent les fugitifs et la mémoire de Lucien Gody, Maurice Rousseau et rené Rousseau morts en déportation. Ils sont indirectement les seules victimes civiles françaises décédées à la suite de l’opération Frankton ». Auteurs : conception, textes et documents : Frankton Souvenir – Réalisation : Graphipub

Site n°19 : Ruffec (167OO)

Plaque commémorative Frankton située sur le mur de la façade extérieure de l'ex-restaurant « La Toque Blanche » à coté de la porte d’entrée, 1 rue de l'Hôpital - Coordonnées GPS : 46.028839 , 0.19710- « OPERATION FRANKTON Décembre 1942 - Le 18 décembre 1942 vers 13hOO, dans cette maison, à l'époque « Hôtel Restaurant de la Toque Blanche », M. René Mandinaud et ses soeurs Alix et Yvonne accueillirent le Major Hasler et le Marine Sparks, du Corps des Royal Marines britanniques, au terme de leur repli à pied de 16O km, de St Genès de Blaye (Gironde) à Ruffec - Débarqués le 7 décembre au large de Montalivet par le sous-marin HMS Tuna, ils étaient les survivants du raid effectué à bord de cinq kayaks, contre des forceurs de blocus allemands à quai dans le port de Bordeaux. Hasler et Sparks, le Caporal Laver et le Marine Mills (pris puis fusillés) avaient saboté cinq navires ennemis. Moururent également au cours de la mission le Caporal Sheard et le Marine Moffatt (noyés), le Sergent Wallace et le Marine Ewart, le Lieutenant MacKinnon et le Marine Conway (capturés et fusillés) - M. Mandinaud, prit contact avec M. Jean Mariaud. Ce dernier organisa le passage des deux fugitifs dans l'ex-zone libre après consultation successive de M. Paillé, ancien professeur en Angleterre, pour confirmer leur nationalité et de Mme Marthe Rullier qui alerta le passeur. Conduits, le lendemain, par M. René Flaud, boulanger, aux abords de la ligne de démarcation gardée nuit et jour, ils furent escortés par M. Fernand Dumas, passeur, à la ferme Marvaud près de St Coutant, et hébergés, pendant 41 jours, par M. et Mme Armand Dubreuille - La filière d'évasion vers l'Espagne, passant par Ruffec, organisée par Mary Lindell, Comtesse de Milleville, alias « Marie-Claire », agent du Service Secret britannique MI9, les prit en charge. Blessée dans un accident, Marie Claire vint enfin à Marvaud avec son fils Maurice, âgé de 18 ans, qu'elle chargea d'accompagner les deux Royal Marines par le train de Roumazières à Lyon, d'où ils gagnèrent Marseille, la frontière espagnole, Barcelone, Madrid puis Gibraltar et l'Angleterre - Tous les participants aux faits rapportés ici risquaient la peine de mort - En 1961, MM. Mariaud, Flaud, Dubreuille, Mme Rullier, Mlle Yvonne Mandinaud, Mary Lindell et Maurice de Milleville invités par le gouvernement britannique, furent reçus officiellement et honorés à Londres ».
Site n°2O : Saint-Coutant (1635O)

Plaque commémorative Frankton située à Marvaud sur le mur extérieur de la maison d'habitation - Coordonnées GPS : 46.009217 , 0.467957 - « OPERATION FRANKTON Décembre 1942 - Le 19 décembre 1942, à la tombée de la nuit, trois hommes se présentent à la ferme Marvaud, propriété de M. Armand Dubreuille, située à 8OOm de la ligne de démarcation. Ce Résistant de la première heure accueille régulièrement en ce lieu totalement isolé des personnes qui veulent ou doivent se rendre en zone libre, principalement civils, Résistants, réfugiés, juifs, réfractaires.... Le premier des visiteurs, M. Dumas, est un passeur de la Résistance, les deux hommes derrière lui dans l'ombre sont deux soldats britanniques revêtus d'habits civils. M. Dubreuille qui n'attendait personne est méfiant. L'un des inconnus s'avance et dit : « Je viens de la part de Marie-Claire ». Ces quelques mots prononcés avec un fort accent anglo-saxon font immédiatement baisser la tension. Le passeur, sans un mot disparaît dans la nuit, et Armand Dubreuille ouvre sa maison aux deux hommes. Marie-Claire alias Mary Lindell, comtesse de Milleville, est l'organisatrice d'une filière rattachée au MI9, service secret spécialisé dans l'aide à l'évasion de personnel militaire britannique. Les deux inconnus, premiers militaires hôtes du Résistant français qui a connu Mary Lindell avant la guerre, sont le Major H. G. Hasler des Royal Marines et le Marine Bill Sparks survivants d'un raid commando d'une extraordinaire audace dans le port de Bordeaux. Le danger est extrême pour la famille Dubreuille qui, en cas de découverte des fuyards, encourt la peine de mort. Dès le lendemain Armand Dubreuille envoie un message chiffré à Marie Claire qui reste sans réponse, l'intéressée étant hospitalisée loin de Lyon d'où elle dirige le réseau. Plusieurs messages se suivent et c'est le 29 janvier au terme d'une attente insupportable de 41 jours que son fils Maurice viendra chercher ici les deux héros de l'Opération Frankton. Ils regagneront l'Angleterre sains et saufs au début d'avril 1943 grâce au courage d'Armand Dubreuille et d'autres Résistants Français. Armand Dubreuille ignorera jusqu'à la fin de la guerre l'existence de l'Opération Frankton. Il sera honoré par une visite officielle à Londres et restera toute sa vie l'ami du Lieutenant Colonel 'Blondie' Hasler DSO OBE RM ».
Crédits :
- Photo 7 : Gérard DOUCET (29/O4/2O17) sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O
- Photo 13 : Jonathan SAUNDERS
- Photo 19 : Gérard LERAY (O9/2O17) sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O
- Photos 1 à 6, 8 à 12, 14 à 18, 2O et 21 : Alain GODIGNON sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O
- Plans et détails de carte : © IGN Géoportail 2O18 sauf autre indication.

Bibliographie :
- « Opération coque de noix » de C.E. Lucas PHILLIPS – traduit par H. CLAIREAU – Ed. J’ai lu.
- « Opération Suicide » de Robert LYMAN – Ixelles éditions.
- « Opération Frankton - L'incroyable odyssée » de Christophe SOULARD. Ed. Bonne Anse


La Résistance Française dans le Sussex par Barbara Bertram

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Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre

Publié pour la première fois en 1995 (en anglais), ce récit intime raconte le rôle exceptionnel assumé par Barbara Bertram au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il détaille l’organisation mise en place pour accueillir les agents exfiltrés de France par avion vers le Sussex les nuits de pleine lune. À Bignor Manor le gîte et le couvert était assurés, la chaleureuse ambiance favorisait la détente avant les aléas du périlleux vol retour.

Cet superbe ouvrage est maintenant disponible en français, traduction par Caroline Babois-Gentry et Françoise Lelaure. Caroline est la fille de l’agent SIS, officier de liaison BCRA, John Gentry, qui y figure à plusieurs reprises dans le livre.

Pour procurer le livre : (lien)

Deux cents agents, hommes et femmes y sont passés entre 1941 et 1944 y compris Jacques Robert dit "Popeye", Pierre Brossolette dit "Pierre-le-gris" et Gilbert Renault "Rémy" qui a parlé de Barbara Bertram dans son livre Le Livre du Courage et de la Peur (I) :

Huit jours plus tard je me rends sur ce même aérodrome d’où j’étais parti à la fin du mois du mars dernier. Les prévisions météorologiques sont mauvaises, l’opération est remise au lendemain.

Nous allons passer la nuit dans une charmante maison des environs quisert d'hébergement aux clandestins en instance de départ ou qui arrivent de France. Elle est très gaie, c’est une délicieuse maîtresse de maison qui fait tout elle-même, qui se lève très tôt, se couche la dernière, prend soin de ses hôtes, de ses deux enfants, de son poulailler, de son clapier, de la chèvre, de son jardin et trouve le moyen d'être constamment libre pour jouer aux darts (jeu de fléchettes).

Je n’envie pas l’existence de Mrs Bertram. Elle ne voit que quelques heures ceux qui arrivent de France, dont ils sont la plupart du temps nerveux, impatients, irritables, angoissés pour être franc. Elle a un impact tellement positif auprès de ses hôtes, que j’ai souvent entendu dire :

- Le meilleur souvenir que nous avons emporté d’Angleterre a été celui du séjour forcé que nous avons fait chez Mrs Bertram.

Elle a conquis le coeur et la reconnaissance de tous les Français qui sont passés chez elle et, j’en suis sur, sans avoir jamais fait aucune allusion à leur mission. C’était là un sujet de conversation interdit sous son toit. Elle a raffermi bien souvent le courage de plus d’un.


Lettre de Millicent et Herb Brill - Nontron le 10 juin 1993

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésSection Spéciale de Sabotage

Herbert Brill, un navigateur du B-17 du 8ème U.S.A.A.F. tombé à Expiremont (17) le 31 décembre 1943, a été récupéré par la Résistance charentaise et la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy.

Herbert Brill a participé avec des sabotages et des combats, notamment le 24 juillet 1944 à Javerlhac avec la S.S.S. et la brigade Rac. Cinq semaines plus tard, le 31 août, Herbert Brill et ses camarades participent à la libération d'Angoulême.

Le 4 septembre, sur un terrain d'aviation improvisé aux environs de Limoges, Herbert Brill et une quarantaine d'autres alliés récupérés dans les prisons d'Angoulême et dans plusieurs maquis montent à bord de deux dakotas pour être ramenés en Angleterre.

A l'heure de la retraite, Herbert Brill n'a qu'une seul idée - revenir en France. Avec son épouse Millicent, il acheté une maison à Nontron profitant du séjour pour rencontrer ses amis de la Résistance, participer aux cérémonies commémoratives des combats de Javerlhac et d'Angoulême.

Millicent et Herb Brill ont contribué souvent aux bulletins de l'Air Force Escape and Evasion Society (A.F.E.E.S.) et ci-dessous est une belle lettre (en anglais) écrit pendant un sejour à Nontron publiée par l'A.F.E.E.S. pendant l'été 1993.

FROM HERB & MILLICENT BRILL 
Nontron (Dordogne) France - lO June 1993

Dear Friends: Herb and I arrived in France early in May in order to attend the reunion of Maquis Group (Section Speciale de Sabotage) that Herb was in during the nine months that he and Bill Weber were in France in 1944. Besides the reunion, the occasion was to commemorate a plaque in a small town (Pons) in honor of a member of the group, Elie (Emile) Dodart and his wife. (1)

During the eight course lunch that followed, one of his sons showed us a photo of a B-17, autographed by Reuben Fier (2), as well as the certificate from the AFEES that Elie Dodart had received, Also attending the reunion were M. & Mme. Jean Basse of Royan, who helped Burt Williams evade in 1944. So it can be said that the AFEES had a good representation at the reunion. 

We were sorry to have missed the AFEES reunion in St.Louis (which we have heard was a big success) because of Herb's reunion here. Unfortunately, if the next one is held in June, we will have to miss that one too because we have been invited to attend the 5Oth Anniversary Commemoration on June 6th 1994, at the U.S. Military cemetery at Normandy, where my brother is buried. In any case it is very probable that we will be able to attend the ceremony in Plouha and/or accompany the AFEES group to the cemetery next May. 


Herb Brill "Jacques Robert Litaud"
This is our fourth summer in our old house in this small town in Perigord in the area of Herb's wartime sojurn, among many old and dear friends who were the children he knew then. One of them provided the pictures which she took at the time, of Herb as "Jacques Robert Litaud" for his false identity card, (note the Air Force shirt and tie). Another photo is of Herb and Bill Weber and four other U.S. airmen (now deceased) as well as members of the families who fed them while Herb and Bill were hiding in a hole in the woods between Maquis raids in which they participated. The hole was called the "Yankee Hotel" by our friends over here and is still a favorite visiting place for our family and friends.

Herb recently found his diary that he kept during those nine months and it is great being here in the area and visiting the places he mentions. He also found everyone he knew during the war who is still living. Other cercnoules are still to come: The inauguration of the Museum of the Resistance and of Deportation in Angouleme next week, the anniversary of the Battle of Javarlhac on July 24th and the Liberation of Angouleme in August, both of which Herb participated in. 

So between all this WWII activity, plus new ones with new friends, including hunting for wild mushrooms that grow in the woods, helping with the wine harvest, picking raspberries and gooseberries, etc. Looking forward to a visit from Renee and Leslie Atkinsoll some time soon and visits from family members from home plus attending to the repairs which always seem io be needed on our house, we stay very busy. 

We send our best regards to all our friends in the AFEES. Harry Dolph has our address and phone number here where we can be reached until about the end of August, then sometime in September (we think) we'll be home in Corona del Mar, Calif. 

  All our best, 
     Millicent and Herb

(1) : De nombreaux fugitifs américains, traversant le secteur de Pons, vont bénéficier du secours d'Elie Dodart figure de la Résistance locale. Le 3 janvier 1944 il reprend la route en direction de la Dordogne. Il emmène deux aviateurs américains, cachés sous des bottes de paille, jusqu'au village de Cussac, près d'Oradour-sur-Vayres, en Haute-Vienne, où sont déjà rassemblés six autres aviateurs américains tombés dans les environs de Pons. Tous sont hébergés jusqu'au 17 janvier dans une vaste maison, le "Chalet de la Grande Monnerie" appartenant à Pierre Moreau, maire de Cussac. Plus tard, le 14 avril 1944 Elie Dodart, sous le nom de guerre de Emile Duplantier fera partie de la S.S.S. de Jacques Nancy. Son épouse Jacqueline a aidé la S.S.S. et son cousin Jacques Dodart "Toubib" a fait partie de la S.S.S. également.

(2) : Le Lieutenant Reuben Fier, bombardier à bord du quadrimoteur du 8ème USAAF qui s'est abattu à Figers, près d'Echebrune (17) le 31 décembre 1943, a sauté en parachute et a atterrit au nord de Pons. Deux frères de la famille Boizeau, exploitant une ferme à Tartifume, l'ont aperçu et lui portent secours, le ramenant à la maison. L'aviateur est hebergé, caché en attendant de lui trouver une filière d'évasion. Il serait l'un des huit aviateurs hébergés par la famille Moreau à Cussac.

Sources (1) et (2) : 
Christian Genet, Jacques Leroux et Bernard Ballanger "Les deux Charentes sous les bombes 194O-1945", il y a un chapitre dedié au dix bombardiers du 8ème U.S.A.A.F. abattus le 31 décembre 1943 dans le sud-ouest.
La famille d'Elie Dodart.


A lire également :
Herbert Brill : Remise de la Légion d'Honneur - Grassac le 16 juillet 2OO5 (lien)

Périgueux - Commémoration de la Libération - Dimanche 19 août 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire,  Évènement

COMMÉMORATION DU 74ème ANNIVERSAIRE
DE LA LIBERATION DE PÉRIGUEUX

Dimanche 19 août 2O18

Cérémonie au Mur des Fusillés

1Oh2O Mise en place terminée des personnalités et des délégations

1Oh3O Arrivée de Madame la préfète (ou son représentant) et du commandant d’Armes

Accueil par Monsieur le Maire de Perigueux
Montée des couleurs
La Marseillaise (refrain)
Le chant des Marais
Evocation historique (par le Maire de Perigueux)
Appel des noms des fusillés et participation du public qui répond « Mort pour la France »
Chant des partisans
Dépôt de gerbes
Minute de silence
La Marseillaise (refrain)

Les portes drapeaux se dirigent vers le lieu exact d’exécution des victimes suivis des familles des fusillés et des autorités (sur l’Adagio d’Albinoni)
Dépôt d’une gerbe par les familles des fusillés
Instant de recueillement
Chant des partisans (version instrumentale)
Les autorités saluent les porte-drapeaux, les familles et les personnalités

Fin de la cérémonie, suivie d’un cocktail offert par M. le Maire de Perigueux


Le Mur des Fusillés est dans le quartier Saint Georges, rue du 5ème régiment de chasseurs, Périgueux, en bordant la voie ferrée

Saint Astier - Monument aux fusillés du 20 août 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacLieu de mémoire
Photos par Marc Delage

Le 2O août 1944, alors que la Résistance se bat en Dordogne pour désorganiser les troupes allemandes, un bataille s'engage à Saint-Astier entre l'Armée secrète et les forces ennemies. Une fois entrées en ville, les troupes nazies raflent vingt-et-un otages, qui seront fusillés au lieu-dit « Les Quatres-Routes ».


C'est face au monument érigé sur les lieux au drame, que, chaque année, une cérémonie honore la mémoire de ceux qui ont fait don leur vie pour contribuer à la Libération de la Dordogne, au cours de cette tragique journée qui reste inscrite dans la mémoire de tous les Astériens. (lien)



Extrait du livre La Brigade Rac par le Capitaine Fred :

 Du 2O au 21 août :

Roland (Roland Clée), qui commande le secteur Centre de la Dordogne, est tombé le 12 août avec sa voiture sur un convoi allemand. Les deux hommes qui l’accompagnaient, mortellement atteints, sont achevés avec sauvagerie. Quant à lui, il a la « baraka ». Il vide ses chargeurs de mitraillette et abat trois ennemis, plonge dans une haie d’épines, passe au travers, Dieu sait comment, et parvient à se sauver, bien que blessé aux deux jambes.

Krikri, le 13 au matin, prend le commandement du bataillon. Donnons‑lui la parole :

Je passe la nuit du 14 au 15 août à Vergt auprès de Roland, qui malgré sa fièvre a toute sa lucidité. Je prends les consignes. Le 15 au matin, avec une voiture d’emprunt conduite par le jeune Laporte, de Périgueux, je me rends au P. C. avec le sous-lieutenant Cuville Jean, sorti de prison quelques jours avant. Arrivé au lieu dit « le Ruisseau‑Noir », route de Mauzac, nous tombons dans une embuscade. Ça fuse de partout. Par miracle, nous en sortons tous les trois, perdant tout, sauf nos armes. Le soir, j’arrive tout de même au P. C. conduit par Mlle Landu.

Les événements se précipitent. Le 16, dans la nuit, un agent de liaison me transmet une note qui me désigne pour prendre le commandement du secteur C, ce qui place sous mes ordres, en plus du bataillon Roland, le groupe Richardie de Ribérac, le groupe Eric de Celles, la compagnie Schartez du groupe « Verdun » et le groupe Paulus. Je prends contact avec tous ces éléments et le 18 dans la journée je suis informé que les Allemands vont quitter Périgueux dans la journée du 19 ou du 2O.

Mouvements de la Brigade Rac du 19 au 21 août 1944 :

Je prépare mes ordres de mouvement en vue d’attaquer Saint-Astier mais ils sont mal exécutés, ce qui s’explique par le manque de moyens dont nous disposons.Je rencontre le 19 au matin le Maire de Saint‑Astier, un ancien de 1914‑1918, et Guitton qui remplace Eric blessé et évacué la veille.

II rend compte qu’il possède deux canons de 75 pris à l’ennemi mais que ces deux engins sont démunis d’appareils de pointage. Il y a une quinzaine de blockhaus en tout, répartis en trois endroits principaux : la gare, le centre de la ville et les carrières où est installée l’usine de la S.N.C.A.S.O. Dès le début de l’attaque, les Allemands se regroupent dans les blockhaus situés près de la carrière, situation excellente pour eux puisqu’il n’existe qu’une route entre les falaises et la rivière. Les deux pièces d’artillerie tirant à vue à 1 200 mètres aident notre infanterie à réduire les blockhaus.

Une première sommation en vue de la reddition est faite. Il est 16 heures. Elle n’aboutit pas. Guitton, excellent artilleur, met à nouveau quelques coups au but. Nouvelle sommation. Cette fois, le commandant du détachement allemand demande qu’il lui soit permis de récupérer ses morts et ses blessés, et déclare qu’il se rendra après.

Le lendemain 2O août, à 11 heures, la reddition est complète :

Il y a soixante‑dix‑sept prisonniers dont deux officiers, trois mitrailleuses Hotchkiss, trois F.M. modèle 24, 1 OO kilos d’explosifs. A midi, voici que des éléments ennemis arrivent aux Quatre-Routes et commencent à se déployer. Le feu est ouvert mais le combat doit s’arrêter vers 18 heures, car je n’ai plus de munitions. J’ai envoyé à trois reprises des coureurs à Périgueux pour demander des renforts et surtout des munitions, mais rien n’arrive. Je suis obligé de donner l’ordre d’évacuation. Nous emmenons nos prisonniers.

Dès que le feu a baissé d’intensité, les Allemands avancent et pénètrent dans Saint‑Astier où ils brûlent mon P.C. Ils ramassent dans le bourg tous les otages qu’ils peuvent saisir. Il y en a dix, ils seront fusillés le lendemain matin ainsi que deux parlementaires, dont le curé Lafaye et un Israélite qui l’accompagnait comme interprète. Les pertes sont très sévères. Nous avons quatorze tués et de nombreux blessés. Les adversaires beaucoup plus.Avec le lieutenant Lelong nous restons les derniers à tirailler encore pour retarder l’ennemi.

Le lendemain, nous défilons dans Périgueux, bien que harassés par deux jours de combat, avec nos prisonniers. La foule est folle d’enthousiasme, elle acclame notre bataillon qui a été formidable. Le surlendemain, je regroupe tout mon monde en trois compagnies : compagnie Cyrano, compagnie Lelong, compagnie Labadie. Nous pouvons être quatre cents combattants aptes à poursuivre le combat et nous prenons la direction de Bordeaux.

Extrait du journal Forces françaises de la brigade Rac 
(numéro 3 du 27 août au 3 septembre 1944) :


2018 - La Moranchie (24) : Photos de la cérémonie en mémoire des aviateurs anglais

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésLieu de mémoire

Le 21 aout 1944, un Stirling 62O de la Royal Air Force, avec à bord six aviateurs en mission de parachutage d’armes à des Résistants des régions de France non encore libérées, s'écrase au cours d'un orage au lieu-dit « La Moranchie ».

L’accident a couté la vie au lieutenant Ernest Taylor, pilote, 3O ans; à Reginald Dutton, mitrailleur, 33 ans; au lieutenant Carl Mason, navigateur, 3O ans; au lieutenant George Elliott, officier de vol, 24 ans; au sergent Ronald Cooling, 23 ans, chargé du largage de la cargaison et au sergent-mécanicien Arthur Beale, 24 ans. 

L’altimètre a fait voler le pilote en dessous des 1O,OOO pieds recommandés et donc au niveau d’un orage qui sévissait sur la commune de Saint-Germain-des-Prés, prés de Thiviers en Dordogne.

Une stèle au lieu-dit « La Moranchie », là-même où a eu lieu l’accident, permet de rendre hommage aux six membres d’équipage dont les corps reposent au cimetière d’Excideuil. Chaque année, une cérémonie commémorative perpétue le souvenir de ces officiers anglais. 

Tous nos remerciements à Marc Delage pour avoir eu la gentillesse de partager les photos ci-dessous prises à la cérémonie du 19 août 2O18.









Le 23 août 1944, quatre jours après la libération de Périgueux, un cortège funèbre a été organisé à Excideuil par le Maire et le maquis local. Les cercueils étaient couverts de drapeaux du Royaume-Uni fabriqué de tissu de parachute et une garde d’honneur a été formé par les FFI. Une grande foule s’est rassemblée dans cette petite ville portant des fleurs et des drapeaux et a suivi le cortège au cimetière.


Photo du cortège

La Verdenie (24) - Hommage aux trois résistants

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Chaque année une cérémonie commune se déroule à Excideuil et Saint-Germain-des-Prés pour rendre hommage aux six aviateurs anglais et aux trois résistants, Henri « André » Dumas blessé le 1er mars 1944 puis exécuté par la milice de Limoges le 25 avril 1944 et René Geoffroy, gravement blessé en combat il est décèdé à l'hopital de Sarlat le 1er mars 1944 agé de 19 ans.
Ces deux résistants sont enterrés au cimetière de Saint-Germain-des-Prés ainsi que René Donadille qui mourut le 28 juin 1944 à La Verdenie, où l’on peut trouver une stèle en son honneur. 

René Donadille, né le 3O septembre 1913, était typographe et avait quitté Toulouse pour se soustraire au Service du Travail Obligatoire et se rendre à l’imprimerie de Clairvivre. Il avait rejoint la résistance du secteur d'Excideuil. Tués, à 3O ans, les armes à la main à La Verdenie, commune de Saint-Germain-des-Prés.

Photos par Marc Delage prises aux cérémonies du 19 août 2O18







La cérémonie s'est poursuivre par un hommage aux deux résistants qui reposent dans le même caveau au cimetière de Saint-Germain-des-Prés. Tous deux déclarés « morts pour la France ».






André Dumas (lien)
Cérémonie en mémoire des aviateurs anglais (lien)

Cérémonie du 74ème anniversaire de la Libération de Saintes - le 4 septembre 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacÉvènement

Cérémonie du 74ème anniversaire de la Libération de Saintes 
où cinq jeunes résistants de Dordogne-Nord et un Saintais y perdirent la vie.

Mardi 4 septembre 2O18

Programme

1Oh45 : Monument de la Libération de Saintes - intersection entre la route du Chemin de Guerry et la rue Cours Paul Doumer (carte)

Rassemblement des Personnalités Civiles et Militaires, des Drapeaux, des Associations d'Anciens Combattants, du Souvenir Français et la Croix Rouge.

11 heures :

Arrivée des Autorités
Sonnerie du " Garde à vous "
Dépôt de gerbes
Sonnerie aux " Morts "
Minute de silence
Refrain de la Marseillaise
Le Chant des Partisans
Lecture des différents messages
Les autorités vont saluer les drapeaux
Fin de la cérémonie


Saint-Saud - Un des berceaux de la Résistance en Nord-Dordogne

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Article de presse publié en 1977

Coup d'oeil sur... Saint-Saud-Lacoussière -
Un des berceaux de la Résistance en Nord-Dordogne

M. Laussucq et son épouse
en face de leur maison de Saint-Saud
qui arbrita le Q.G. local de la Résistance
Dans tout le nord de la Dordogne, la Résistance a accompli un travail considérable. Si Thiviers fut le détonateur, Saint-Saud ne tarda pas à se créer un sous-secteur actif et efficace. On le doit à une poignée d'hommes dont l'aspirant Laussucq, comme le rapporte Pierre Sainderichin, correspondant de guerre et journaliste bien connu, dans un article publié à l'époque. P.S. écrit notamment : « C'est un prisonnier (l'aspirant Laussucq), évadé de Stuttgart au bout de la troisième tentative, après 15Okm à pied. Il arrive ainsi à Saint-Saud, chez ses beaux-parents en août 1941. Et dès le début de 1942, il entre en relations avec un représentant des F.F.I. (C.F.L.) de Thiviers. Il est chaudement recommandé par M. le curé, l'abbé Julien, l'aumônier en chef de la brigade Rac. 

Et, avec un ami, il donne tous les renseignements pour l'organisation de la Résistance à Saint-Pardoux-la-Rivière. Au début de 1943, le voilà en relations avec le lieutenant J. Marie Brachet de Brantôme, qui commande la 1er Cie du 1er bataillon de la Brigade. A ce moment-là, il organise la Résistance à Saint-Saud avec René Mallemanche. Jean-Marie les présente tous les deux au commandant Rac au début de 1944.  Et l'ex-chauffeur d'autobus fait des liaisons à bicyclette, tandis que les Allemands occupent Thiviers. Le secteur de Saint-Saud se monte peu à peu. Près de 2OO volontaires sont réunis en février.

Quatre parachutages sont reçus dans la région dont deux le même jour. L'indicatif est « Le saumon est un poisson délicieux ». Les parachutages sont une aubaine encore plus délicieuse et font du secteur de Saint-Saud un centre de Résistance bien au point.
Une poignée de résistants
fort sympathiques

En mai, l'aspirant Laussucq sert d'intermédiaire entre le commandant Rac et le capitaine Vieugeot, futur commandant du 2e bataillon de la brigade Rac. Le surlendemain du débarquement, c'est l'accueil de 97 gendarmes - pas moins - de toutes les brigades environnantes passés à la Résistance avec armes et bagages. En même temps nait le 2e bataillon et le secteur de Saint-Saud devient ensuite la 6e compagnie du bataillon Vieugeot sous le commandement du lieutenant Jean ».

Les autres fait des armes où s'illustre l'aspirant saint-saudais sont très nombreux. Citons Javerlhac (24 juillet), Puy de Fourches (15 août). " Ma Campagne " (18 août), libération d'Angoulême (31 août, 1er septembre), etc...

Pour perpétuer ces heures patriotiques capitales, une amicale a été fondée. Elle regroupe tous les " témoins " de cette époque.
Son bureau est ainsi constitué :
Président : Georges Colombier
Secrétaire : Yves Breteau
Trésorier : Francis Bardoulat
Membres : H. Claude, C. Peytour, H. Meynard, Puybarot, Dessimoulies, Bosgety, Delbarry.

Une centaine d'amicalistes au total qui se retrouvent une fois par an à l'occasion des cérémonies et du traditionnel banquet. Des plaques commémorant la mémoire de six camarades martyrs ont été apposées, et comme autres activités, l'Amicale a obtenu en 1976 l'inauguration à Saint-Saud de la place de la Résistance Brigade Rac.


Stèle de la 6ème Cie Brigade Rac érigé par l'Amicale de la Brigade, en mémoire des morts de la 6e Compagnie, 2e Bataillon de la Brigade Rac de Saint-Saud ou des environs.
Le monument se trouve sur la Place de la Résistance.

1942 - 1945
Hommage aux Résistants du Nord de la Dordogne



6e Cie RAC
A nos morts pour la France

Jacques Desages, né le 9 août 1924 à Miallet, en Dordogne, mort le 15 août 1944, des suites d'un accident.

Joseph Dubreuil, tombé au siège de Royan.

André Jarry, né le 4 juin 1921 à Jumilhac-le-Grand, en Dordogne, tombé face à la contre-attaque allemande le 17 septembre 1944 à Breuillet, en Charente-Maritime.


Gilbert Jean, né le 2O mai 1917, à Goizet, commune de Saint-Denis-de-Pile, en Gironde.
En juin 1944, il prend le commandement de la 6e Compagnie, lors de la formation du 2e Bataillon.
Le 17 septembre 1944 au Breuil, du coté de Saujon, il sauve une section de la 6ème Compagnie encerclée. Dans diverses occasions il a toujours été un chef exemplaire. Se trouvant à la tête de ses hommes dans les moments les plus critiques, s'exposant personnellement sans se soucier du danger.
De juin à octobre 1944, il mènera la 6ème Compagnie jusqu'à la poche de Royan dans le secteur de Saujon, l'Éguille, le Gua.     
En 1945, il reste au 5Oe R.I., et en avril, il participe à l'attaque de la poche de Royan et de l'île d'Oléron. Il fait un stage de formation à Vannes en 1946, et en sort capitaine en 1947.

Il trouve une mort glorieuse comme commandant à la tête d'un bataillon de parachutistes le 27 mai 1953 en Indochine.

André Mazière, né le 2O août 1923 à Saint-Saud-Lacoussière, tué en combat au Breuil, en Charente-Maritime le 17 septembre 1944.

Adolphe Mayoux, né le 3O décembre 19OO à Bunzac, en Charente, mort le 29 septembre 1944 au Gua, en Charente-Maritime.

René Arthur Pelletier, né le 1er août 1924 à Champs Romain, en Dordogne, mort le 25 septembre 1944 à Saintes, des suites de blessures reçues sur le front de Royan.

Maurice Vieugeot, fils de Roger Vieugeot commander du 2ème Bataillon de la Brigade Rac. Mort lors de la guerre d'Indochine.



A lire également :

Jean Laussucq dit Louis - 6ème Cie de la Brigade Rac - Saint-Saud (lien)

Saint-Saud-Lacoussière  - Capitale du maquis ou l’équipe des copains (lien)

Avaiteurs anglais recueillis par la Brigade Rac à Saint-Saud-Lacoussière - l'été 1944 (lien)


Libération de Saintes - photos de la cérémonie de 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire, Brigade Rac

Dès le 4 septembre 1944, le 3ème bataillon de la brigade Rac, occupe Saintes, après quelques escarmouches. Le dispositif de sécurité est mis en place. Cependant vers 16h3O, sur la Nationale 728, surgissent des camions ennemis transportant 5OO Allemands fortement armés. Une violente bataille s'engage. Des renforts ennemis arrivent un peu plus tard. L'engagement dure jusqu'à 22 heures, pour reprendre dans la nuit, de une à deux heures. Les deux mitraillettes et les quinze F.M. du bataillon tirent sans discontinuer. Et c'est une sévère défaite pour les Allemands qui laissent sur le terrain dix morts, dont un officier.

Tous nos remerciements à Michel Souris pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos prises lors de la commémoration du 74ème anniversaire de la Libération de Saintes le 4 septembre 2O18.



Michèle Cézard, la fille du colonel Rac, rend hommage à la brigade Rac

Discours du Maire de Saintes





Blog de Michel Souris (lien)

Maquis de Durestal (24) le 15 et 16 septembre 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

Le 15 et 16 septembre 2O18

Chemin de la mémoire du camp de Résistance de Durestal (près de Cendrieux) en Dordogne.



Le camp se trouve près de la stèle élevée en 199O dédié au maquis de Durestal fondé par Mojzesz Goldman, dit "Mireille », premier chef départemental du maquis AS Dordogne en 1943. Près de 1OOO hommes pouvaient séjourner dans ce lieu situé près d'une source, une veritable "ville dans les bois".


Libération du prisonnier Ovide LECOCQ du Stalag V-A en 1945

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Libération du prisonnier
Ovide LECOCQ
du Stalag V-A en 1945



174e Régiment d'Infanterie

par Alain GODIGNON
Septembre 2O18


Préface

C’est grâce à sa famille que nous avons eu la chance d’avoir entre nos mains ce journal d’un prisonnier de guerre écrit entre le 1er avril 1945 et le 2 mai 1945. Ce témoignage authentique, original et sincère du prisonnier de guerre Ovide LECOCQ dans la Seconde Guerre Mondiale montre les émotions et le ressenti de son auteur dans les événements militaires qui vont précipiter sa libération. Aucune animosité ne se manifeste envers ceux qui l’ont gardé captif pendant 5 longues années.

Ovide LECOCQ se mariera avec Germaine, ils n’auront pas d’enfant.
C’est son neveu Christian qui a conservé le livret d’atelier d’Ovide, alors en apprentissage à la prestigieuse Maison Christofle, son journal de prisonnier de guerre, son livret militaire et autres documents de sa libération.

Qu’il soit remercié de nous offrir ce magnifique témoignage d’un temps où la France et les Français ont vécu des années difficiles, éprouvantes et meurtrières.

                              Alain GODIGNON

“On oubliera.
Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont.
L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qu'il aimait tant.
Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.”

Roland DORGELES (Les Croix de Bois)


La libération du prisonnier Ovide LECOCQ
du Stalag V-A en 1945

Ovide LECOCQ est né le 24 août 1915 à Ezanville (Seine et Oise maintenant Val d’Oise) de Théodore LECOCQ et de Céline MATHIEU.

           Livret de travail d'apprenti
A 13 ans, le 5 octobre 1928, il entre comme apprenti pour 3 ans à l’Atelier de la Grosse Orfèvrerie de la Maison Christofle, entreprise d'orfèvrerie et des arts de la table. Chaque quinzaine, son livret de travail indique d’excellentes notes, une conduite irréprochable et sa rémunération. Il exerce la profession de monteur-orfèvre. Célibataire, il demeurait 71 rue Chanconnet à Argenteuil (Seine et Oise maintenant le Val d’Oise) lorsqu’il fut mobilisé.

Il effectuera son service militaire du 1er septembre 1936 au 1er septembre 1938 sous le matricule 3584-Seine 2e Bureau.
Réserviste, il a 24 ans le 21 mars 1939 lorsqu’il est convoqué pour rejoindre le 174e Régiment d‘Infanterie en tant que soldat de 2e Classe.

Rappelons que le 15 mars 1939, l’Allemagne envahit la Bohême-Moravie sans opposition de l’armée tchécoslovaque et c’est seulement le 1er septembre 1939 que la Pologne le fut à son tour. Par le jeu des alliances, la France et le Royaume-Uni déclarèrent alors la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939.

Formé le 25 août 1939 sous le nom de 174e régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse (RMIF), c'est un régiment de réserve de type RIF (Régiment d’Infanterie de Forteresse) dans le secteur défensif de la Sarre.

Ligne Maginot et le secteur
fortifié 
de la Sarre n°13
(source 
Wikipédia)
Le secteur défensif de la Sarre, appelé durant la guerre secteur fortifié de la Sarre, est une partie de la ligne Maginot, située entre le secteur fortifié de Faulquemont (Moselle) à l'ouest et le secteur fortifié de Rohrbach (Moselle) à l'est. Divisé en quatre sous-secteurs fortifiés, le sous-secteur de Saint-Jean-Rohrbach (Moselle) est confié au 174e régiment de mitrailleurs d'infanterie de forteresse. Dès le 21 août 1939, tout le personnel habituel de l'armée active est mis en alerte et les munitions approvisionnées. Le 24 août, tous les réservistes affectés au secteur sont appelés à prendre leur poste sous trois jours. Le 1er septembre, la population est évacuée et le 3 à dix sept heures la guerre est déclarée. Ce secteur est en effet particulier. « En 1919, au terme du traité de Versailles, le Territoire du Bassin de la Sarre, zone riche en charbon, est internationalisé. La souveraineté en est transférée à la Société
des Nations. L'exploitation minière est déléguée à des sociétés françaises. L'annexion de la Sarre, française jusqu'en 1815, reste dans un premier temps envisageable. Dans ces conditions, la fortification de la frontière à cet endroit est politiquement inopportune.

La ligne Maginot, dont la construction commence en 1927, est donc laissée interrompue le long des quarante kilomètres de la partie centrale de la frontière sarroise qui fait face à Sarrebruck. C'est la trouée de la Sarre.
Toutefois des ouvrages d'eau sont entrepris entre le village de Hoste, sur le ruisseau de Valette, et la rivière Sarre à hauteur de Wittring. Barrages, canalisations et vannes permettent d'inonder les champs en cas d'offensive ennemie.
Conformément aux clauses du Traité de Versailles, un referendum doit être organisé pour décider du sort de la Sarre. Le 13 janvier 1935, les Sarrois choisissent massivement le rattachement à l'Allemagne nazie et celui ci devient effectif à partir du 1er mars 1935. Le corridor laissé libre inquiète l'état-major français et sa fortification est décidée. Les retenues sont creusées pour permettre d'augmenter le débit des inondations et rendre le terrain impraticable en trente six heures » (source : Wikipédia - Secteur fortifié de la Sarre). Ovide LECOCQ est donc dans un secteur faiblement fortifié.

La « drôle de guerre » est la période où chacun s’épie, retranché derrière ses fortifications et qui va durer du 3 septembre 1939, date de la déclaration de la guerre par la France, au 1O mai 194O, date de l’offensive allemande. Dès les premiers jours de la déclaration de la guerre, l'armée française ne fera que lancer l'offensive de la Sarre avant de se replier derrière la ligne Maginot. Les Alliés attendent l'assaut des forces allemandes, elles-mêmes retranchées derrière la ligne Siegfried. C'est un conflit sans combats majeurs, seulement quelques escarmouches entre patrouilles de reconnaissance (source : Wikipédia - Drôle de guerre).

Le 1O mai 194O, les armées allemandes lancent une vaste offensive sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg violant la neutralité de ces États puis à travers les Ardennes (la percée de Sedan) afin de prendre à revers la ligne Maginot. Le recul précipité de l'ensemble des armées françaises de l'Est s’ensuivit.

Le 174e RMIF vient se battre et repousse le 14 juin 194O les assauts allemands sur les communes de Holving et de Rémering en Moselle. Le régiment parvient, au prix de lourdes pertes, à contenir largement les troupes allemandes avant de se replier le lendemain.

L’armistice est signé le 22 juin 194O mais Ovide LECOCQ est fait prisonnier le 25 juin 194O à La Salle (Vosges) près de Saint-Dié-des-Vosges soit trois jours après l’armistice. L’Allemagne veut ainsi neutraliser l’armée française en cloîtrant quelques 1 845 OOO soldats français dans des camps de prisonniers.

Localisation du Stalag V-A
(source : 
Wikipédia)
Sa carte de rapatrié indique que sa date d’arrivée en Allemagne est le 25 juillet 194O. A-t-il mis un mois à regagner son stalag ? Le camp de prisonniers où il séjourna est le Stalag V-A. où il porta le numéro d’immatriculation : 54472 (Source : fiche de démobilisation d’Ovide LECOCQ). Le Stalag V-Aétait un camp allemand de prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale situé dans la banlieue sud de Ludwigsburg, en Allemagne. Le chiffre romain V signifie que ce stalag dépendait du district militaire no V, au sud-ouest de l'Allemagne dont le siège était Stuttgart. La lettre A est utilisée pour différencier les stalag lorsqu'il y en a plusieurs dans la même région.

Ludwigsbourg (en allemand : Ludwigsburg) est une ville située en République fédérale d'Allemagne dans le Land du Bade-Wurtemberg et située en banlieue nord de Stuttgart, au bord du Neckar.

La plupart des simples soldats furent envoyés dans des camps de travail (kommandos) dans la région afin de travailler dans des usines, à réparer des routes et des voies de chemin de fer ou bien travailler dans des fermes. Toutefois l’administration de ces « arbeitskommandos » était dirigé de Ludwigsburg, qui était aussi responsable de la répartition des colis de la Croix Rouge et du courrier.

Localisation du Stalag V-A 
Source : http://prisonniers-de-guerre.fr
Le journal tenu par Ovide LECOCQ est un petit carnet écrit au crayon papier dont rien n’indique extérieurement le sujet. Il débute subitement le dimanche 1er avril 1945 (jour de Pâques) et se termine aussi brutalement le 2 mai 1945 alors qu’il est libéré.
L’intention de l’auteur est certainement d’avoir voulu marquer et enregistrer ces évènements qu’ils pressentaient exceptionnels pour la suite de sa vie et pour le destin de la France. Nous avons respecté les écrits de l’auteur ; son écriture est quelquefois chahutée montrant l’inconfort de sa situation pour écrire. Il narre les changements dans l’opinion tant de la population allemande à l’approche de la capitulation que celle des français lorrains à son retour de captivité. Quand nous jugeons utile une correction pour la compréhension du texte, nous proposons une alternative entre crochets [...]. Au début de son journal, il fait l’impasse sur le mode de locomotion mais très vite, au vu de la carte des étapes, nous en déduisons que le groupe chemine à pied. Point (ou très peu) de mots sur les sentinelles allemandes qui les accompagnent ! Tout cela pour Ovide est une évidence et il ne le mentionne pas.

Le journal d’Ovide LECOCQ

D [Dimanche, jour de Pâques]     1. 4. 45

Journal d'Ovide LECOCQ
Depuis quelques jours le canon gronde sans arrêt. L’aviation harcèle sans répit le secteur ce qui laisse présager un mouvement du front qui pour nous se trouve au-delà de Bretten. La région se trouve économiquement et industriellement désorganisé du fait du travail incessant des avions. Les fabriques depuis quelques mois tournent sur leurs réserves qui sont bien minces. Depuis avant la Toussaint le matériel n’arrive plus et les usines tournent au ralenti et d’autres ne tournent plus. D’ailleurs les Allemands eux mêmes disent : « A quoi bon travailler puisque nous avons perdu la guerre ». Quelle différence entre le moral allemand de 194O et celui de 1945. Il y a 5 ans ils disaient gonflés de suffisance et d’orgueil : « Dans trois semaines la guerre est finie et chaque famille allemande aura un esclave français à sa disposition ». A présent ils disent « Je n’ai jamais été national
socialiste et vivement que les anglos américains soit là ». Je ne crois pas voir dans ma vie un revirement aussi complet que celui-ci. En 194O tout le monde levait la main ; à présent chacun prépare secrètement ou sa fuite ou son ravitaillement. Les paysans cachent sous terre leurs provisions : pommes de terre, viandes. Ils se servent de torpilles non finies qui devaient être jetées en sol ennemi. Notre employeur c’est fait construire un abri d’une quinzaine de mètres de profondeur. Celui ci correspond avec sa maison. Il a fait construire 2 chambres à l’intérieur et en même temps a emmagasiné victuailles et boissons ce qui fait qu’il attend avec impatience l’arrivée des ennemis. Tous les Allemands sont dans le même état d’esprit. Ils sont heureux car ils sentent que leurs misères touchent à son theme [terme]. Pour la population la vie est intenable : les hommes valides sont partis, il ne reste que des infirmes ou des estropiés. Les femmes et enfants assurent le travail des champs, le travail de l’usine, tenir la maison familiale et entretenir les bestiaux par la dessus faire des abris souterrains. Ajoutez à tout ceci la crainte de l’aviation qui sans trêve ni répit sillonne le ciel et vous aurez un tableau de leur vie. Sans compter l’effet moral des bombardements aux environs et la mise à feu et à sang des villes comme Sforzheim [Pforzheim] et Heilbronn pour notre secteur.

Depuis quelques jours nous sentions que la situation ne pouvait plus durer. Le matériel allemand refluait. La nuit c’était un défilé incessant de camions gazo gêne traînant en remorque jusqu’à 3 conduites intérieures [automobile entièrement fermée où la place du chauffeur se situe à l'intérieur de l'habitacle, en opposition au coupé chauffeur, où celui-ci se trouvait à l'extérieur] ou bien un autre camion. Un attelage hippo en remorquait autant. Les chevaux maigres a faire peur. Les hommes fatigués à l’excès. Malgré tout peu de matériel lourd : artillerie ou chars. Tout ce monde refluait de nuit dans un grand désordre. De jour par crainte des avions il ne passait que des soldats à pied. Ils traînaient la jambe se couchaient et dormaient n’importe où : sur les tas de pierres, dans les bois, les champs, les fossés. La plupart était sans armes. Ils mendiaient, la menace à la bouche, auprès des paysans qui les voyaient venir avec terreur car les soldats prenaient sans tenir compte de leurs besoins. Si par hasard ils n’avaient pas selon leurs désirs de leur propre autorité ils perquisitionnaient. Cependant le front se rapprochait. Par moment nous entendions très bien les rafales de mitrailleuse. En escaladant la colline devant notre Kommando [Ovide LECOCQ est donc placé dans un Kommando de travail ou arbeitskommandos ; c’est une unité de travail forcé souvent distante du camp principal] nous apercevions distinctement les gerbes des arrivées d’obus. Dans la nuit du 1er au 2 avril une batterie allemande tirant derrière nous nous empêcha de dormir. Nous étions très nerveux car des nouvelles contradictoires concernant notre départ nous parvenaient. Nous souhaitions une avancée rapide des Anglos Américains.
Elle ne c’est pas produite et en conséquence le 3 avril à 9.45 [9h45] du matin nous partions. Notre groupe était composé de 27 Français et d’environ 6O soldats russes. Cette étape devait être la plus longue. Nous avons été jusqu’à Sternenfels et là une trentaine de soldats Français grossit notre groupe.
Voici l’itinéraire de notre première étape :
Départ de Derdingen à 9H45 [la localité n’a pas été identifiée avec cette orthographe, il est probable qu’il s’agisse de Oberderdingen située à 4 km environ de Sternefels au vu la durée du temps de trajet à pied de 1h3O]
Arrivée à Sternefels 11h15
Départ de   "    "   12h3O
Passé à Diefenbach   13H15
  "  à Zaisersweiher 14H15
  "  à Schützingen   15H15
Arrivé à Illingen    19HOO
Parti de  "   "      2OH

M                       4. 4. 45

Arrivé à Hochdorf à 1H. [soit 3O km parcourus environ lors de cette première étape]
Arrivé à notre cantonnement à 2H.
Bien que l’adjudant qui commandait était parti à 2O heures pour nous désigné une grange nous avons perdu une heure à attendre. Cette étape parut très dure à tout le monde car le manque d’entraînement handicapait
Le matin réveil à 7 heures. Départ à 8H3O
Passé à  Hemmingen à 9H3O
 "  "    Schönckingen [Schöckingen]à 11H
Arrivé à Hirschlanden à 11H3O

Cette étape fut courte. Nous avons bénéficié d’une demie journée de repos. Elle fut bien accueillie. Les habitants se désintéressant des évènements de la guerre n’ont pas compris pourquoi nous étions là. En est-il pareil maintenant ? Malgré tout les habitants furent aimables. Nous avons trouvés une marmite pour faire cuire quelques pommes de terre et un débit de boissons nous a vendu du cidre.
Nous sommes repartis le 5. 4. 45 à 5H3O en abandonnant 2 camarades hospitalisés.
Départ de Hirschlanden à 5H3O
Passé à Ditzingen à 6h3O
 ""  à Gerlingen à 8H
 ""  à Vaihinge [Vaihingen]à 14H
 ""  à Mörhingen à 15H3O
 ""  à Degerloch à 17H
       Sillenbuch à 19H
Arrivée à Ruit    à 2OH
   "    au cantonnement à 2OH3O

Pas de paille pour coucher. La pièce était sale et ouverte à tous les vents. Des jeunes garnements d’une quinzaine d’années revêtus d’un uniforme ont hurlé une partie de la nuit. Guère possible de se reposer dans ces conditions. Nous avions hâte de repartir. Voici l’itinéraire et l’horaire de l’étape du 6. 4. 45
Départ de Ruit    à 9H3O
Passé à Willingen à 1OH3O
 ""  à Denkendorf à 11H3O
 ""  à Deizisau à   15H15
 ""  à Plochingen   16H3O
Arrivé à Reichenbach 18H3O.

Après 1 Kilomètre d’une dure montée nous sommes arrivés à une bergerie pour son tonner [?]. Pas mal de paille mais avons eu lourd en dormant.
Le lendemain 7. 4. 45 nous redémarrions à 8H.
Départ de Reichenbach à 8H
Passé à Ebersbach à 9H
 ""  à Uhingen   à 9H45
 ""  Fourndau    à 11H [Faurndau]
        Göppingen à 12H15
Arrivée à Eislingen à 14H


Plan A - trajet à pied d'Ovide LECOCQ (cartographie Google Maps)
La salle des fêtes nous accueillit. Manque de confort. Pas un brin de paille et salle froide la nuit après que les fourneaux furent supprimés.
La vie de bohémiens commence la pour nous. Chaque groupe se prépare un petit feu à l’air libre dans l’espoir de cuire quelque chose. Mais le ravitaillement commence à manquer.
Depuis le débarquement Anglo américain en France au mois de juin 1944 les colis n’arrivent pratiquement plus. Nous touchions de temps en temps un colis américain, mais ceux ci insuffisant pour faire une réserve en cas de départ. D’ailleurs le dernier touché fut pour 2 hommes et celui que nous devions avoir pour 4 hommes. Tout ceci pour montrer le peu de vivres en notre possession. Nous avions déjà consommé en route et nous sommes arrivés à Eislingen bien pauvres. De l’armée allemande nous avons touchés une boite de viande de 85Ogr pour trois jours et pour 3 hommes avec le quart d’une boule de pain par homme et par jour : et d’autre part 2 petits fromages crème de gruyère par jour et par homme et un quart de boule de pain par jour et par homme tout cela devant nous mener jusqu’au 13.4.45 à midi. C’est peu et l’estomac crie famine. A notre arrivée à Eislingen nous avons retrouvés environ 12OO de nos camarades dans le même cas que nous. C’est la première fois depuis 5 ans que je vois tant de Français à la fois. Chacun pense que maintenant la guerre ne peut durer bien longtemps.
Nous avons reculés d’une centaine de Kilomètres et le canon s’entend toujours. L’aviation principalement des bombardiers survole la région. Aux dernières nouvelles nous ne partirons pas
demain.

D                     Le 8. 4. 45 et le 9                       L

Nous ne bougeons pas aujourd’hui et peut être non plus demain 9. Étrange cet arrêt après notre hate de ces derniers jours. Il circule des nouvelles plus ou moins sensationnelle. Certains évacués de notre région qui se dirigeait sur Ulm ont été refoulé. Des éléments isolés de l’armée allemande continue à passer ou isolément ou par petits groupes en bicyclettes. L’évacuation civile continue mais au ralenti ici.
Le beau temps continue. Nous partons demain à 4 heures pour une petite étape.

M                     Le 1O. 4. 45.

Réveil à 2H. La préparation et le départ ont été parfaits. Nous étions environ 15O à 2OO dans la salle des fêtes. Nous avons chargé en partie notre carriole à bras à l’intérieur de la salle et complété le chargement à l’extérieur. Après avoir remis de l’ordre dans la salle nous partons.
Départ de Eislingen 4H
Passé à Goppingen
"" Reichberghausen [Rechberghausen]
Arrivé à Oberghausen à 8H [localité non identifiée, il parait probable qu’il s’agisse de Oberhäuser car il existe une Oberhäuser Strasse à Rechberghausen qui, avant d’être rue de nos jours, fut peut être un village !].

Ce ne fut pas à proprement parler une étape : nous avons changés de bien de résidence. A noter que nous avons reculés de 4 Kms en revenant sur Stuttgart. J’ai vu quelques dégats matériels causés par l’aviation en passant à Göppingen mais insignifiants par rapport à l’importance de la ville. Nous sommes quatre cents dans un hameau de quelques habitants. Nos autres camarades sont dispersés aux alentours. Nous avons en partage une grange ouverte à tous les vents. Très peu de paille. Le secteur est pauvre en culture, le paturage domine. Très peu d’eau potable. Un robinet pour notre centaine de bonhommes et encore que le matin et le soir ? Comme tout le monde a faim c’est la virée vers les près pour chercher des pissenlits. Bien lavés nous les avons mangés à la croque au sel sans sel naturellement.

M                         11. 4. 45

Nous parlons déjà de repartir. Pour améliorer notre menu notre petite équipe a de l’idée de faire cuire une grande marmitée de pissenlits qui heureusement se trouve en abondance par ici. Ce n’est pas la meuse mais calme la faim. Pour demain nous recommencerons. Intrigués par les cris que poussaient à longueur de journée les bêtes de la ferme j’ai été les visité. Mais quelle surprise ! Celles ci sont dans un état pitoyable. Crottes de partout, sales à faire honte, elles couchent sur le pavé sans paille. M’étant renseigné auprès du P.G.F. [Prisonnier de Guerre Français] qui travaillait pour la ferme j’appris que l’armée avait réquisitionnée le foin et que devant la pénurie de celui ci le fermier donnait au bétail en même temps que le peu de foin qui lui restait pas mal de mal [?] se qui expliquait tout. Alors vraiment ces pauvres bêtes sont maigres. L’aviation n’a pas cessée de sillonner le ciel aujourd’hui. Presque tous des Bi moteurs. J’ai été prendre un bain ce matin au ruisseau en bas du pays. Je viens d’apprendre que les banques d’Allemagne fermaient leurs portes et arrêtaient l’émission de billets. Si c’est vrai c’est un grave signe de défaillance mais j’en doute. Le temps continue a être beau. Nos gardiens nous ont interdits de circuler aux environs du camp [Ils ont donc des gardiens]. La raison donné est simple « Les habitants se plaignent que les poules et les lapins disparaissaient et que d’autre part les champs de pommes de terres ensemencés étaient pillés ». Quoi d’étrange à cela puisque nous ne touchons pas de ravitaillement. Le plus triste c’est que nous allons vivre dans la crasse puisque l’accès au ruisseau nous est interdit et qu’il n’y a pas d’eau dans le village.

J                       12. 4. 45

Au réveil j’ai eu une surprise. Le temps avait changé et il pleuvait. l’aviation n’a pas cessée de nous survoler cette nuit et le canon de gronder. Rien de nouveau. Le temps commence a me peser. J’ai fais quelques travaux de coutures urgents. Alors que nous étions couchés l’ordre de partir est venu nous surprendre au lit. Les paysans ne veulent plus nous voir ici car nous faisons autant de dégâts qu’une nuée de sauterelles. En sorte que demain nous repartons au lieu de notre ancienne étape.

V                       13. 4. 45

Plan B - cartographie Google Maps
Levée : 2 heures. Départ normal par de mauvais chemins. Rien à dire sur notre changement de résidence. Rien sinon qu’arrivés à l’entrée d’Eislingen nous nous arrêtons devant une salle des fêtes sale, sombre, sentant les latrines, et l’odeur repoussante spéciale aux Russes. Après bien des discussions avec les autorités compétantes nos hommes de confiance sont arrivés à un compromis : nous irons couchés pour une nuit à la salle des fêtes
que nous avions quittés quelques jours auparavant. La place pour chacun était minime car nous étions 26O à loger. Nous devons repartir demain à 2 H pour d’où nous venons. Nous sommes indésirables partout. Personne ne veut nous prêter assistance. Et pourtant cette population ingrate oublie que nous avons travaillés cinq ans pour leur patrie donc pour eux. La mémoire leur fait défaut. Aujourd’hui nous avons touchés 2 boules pour 2 jours et pour 3 hommes ; un peu de beurre et de margarine et un peu de viande cuite et pour couronner le tout de la soupe chaude. Jamais nous n’avons eu autant depuis bientôt quinze jours.

S                       14. 4. 45

Nous devions partir cette nuit mais il y a eu contre ordre. Un de nos gardiens nous apprend, tout joyeux la mort de Roosevelt. Je ne vois pas l’effet possible de la répercussion de cette mort sur les évènements de guerre. Nous avons eu du ravitaillement : une soupe chaude et un morceau de viande.

D                       15. 4. 45

Ce coup ci c’est décidé, nous partons cette nuit. Beaucoup de pièces de D.C.A. reviennent de la direction de Stuttgart et se dirigent vers Ulm. Certains étaient sous le signe de la Croix Rouge Internationnalle. Activité de l’aviation Anglo Américaine qui a bombardé Goppingen.

L                       16. 4. 45

Nous sommes partis à 4 Heures.
Plan C - cartographie Google Maps
Rien a signaler. Arrivés à quatre Kilomètres à l’est de Oberghausen lieu de notre dernière étape [faut-il comprendre que cette localité est Lerchenberg citée le 2O. 4. 45 quand il revient à « son petit village » ?]. Nous tournons en rond sans trop savoir pourquoi nous nous présentons du nouveau dans les évènements militaires. Une demie heure après notre arrivée c’est à dire à 7 Heures 3O nous cherchions des pissenlits pour notre repas du midi. C’est une cure forcée. Le cantonnement est bon car il y a de la paille a volonté. Les habitants ici sont aimables.

M                       17. 4. 45

Rien à signaler aujourd’hui. J’ai pris un bain au ruisseau et j’en ai profité pour faire ma lessive. Nous continuons à compléter le peu de ravitaillement que nous touchons par l’apport de pissenlits crus ou cuits.

M                       18. 4. 45

Nous avions décidés d’aller mendier des pommes de terre aux paysans des alentours. En conséquence je suis parti avec trois de mes camarades, ayant comme objectif un village perché comme un nuit d’aigles et se trouvant à plus de dix Kilomètres. Très bien reçu car ces gens étaient isolés du reste de la campagne étant situés trop haut dans la montagne. J’ai mangé du pain frais, du beurre frais, de la compote de pommes et des crêpes faites en notre honneur. J’ai bu du cidre à volonté. Nous avons rapporté environ quarante kilos de pommes de terre. Le retour nous parut long.

J                       19. 4. 45

Retournés aux pommes de terre. Mauvaise cueillette pour beaucoup de chemin et une grande fatigue car la journée était superbe et le soleil tapait dur. De retour chez nous à 5 heures du soir. Toilette et puis repas. Vers 6 heures des avions alliés ont attaqué un convoi ou un dépôt de l’armée allemande a environ 2 Kilomètres de chez nous. Après leur départ beaucoup de fumée et des petites explosions a n’en plus finir. Pendant que nous écoutions ce concert nouveau genre des explosions d’obus de plus en plus rapprochés nous parvenaient. Le village voisin situé sur une éminence flambait. Tout le monde était perplexe car le bruit des explosions du convoi ou dépôt allemand, le bruit du mitraillage des avions alliés qui sans cesse survolaient ce petit secteur et le bruit des obus se mélangeait et contrastait avec le
silence du reste de la journée. Soudain un cri s’élève. Tout le monde dans les granges les Américains arrivent et tirent, il y a danger. Stupéfaction générale car la surprise était grande. Nous écoutions ces bruits avec angoisse car la crainte du recul de cette pointe avancée nous talonnait. A 7 heures et demie nos gardiens reçoivent l’ordre de préparer leurs sacs et à 8 heures sans une parole, un geste ou un regard pour nous, après avoir entassé leurs bagages dans une voiture à bras ils sont partis la tête bien basse ressemblant à des chiens battus. Ils essayaient d’échapper aux anglos américains mais à 1O heures étaient accrochés et capturés. Ils ont été dirigés directement sur l’arrière avec seulement comme bagages un mouchoir de poche. Juste retour des choses d’ici bas. L’énervement était à son comble. Le bruit des moteurs s’intensifiait de plus en plus. Après s’étendre à notre droite il filait à gauche. Un homme ayant été blessé dans les alentours personne n’avait bouger. Enfin notre homme de confiance établit la liaison avec des officiers américains. Aucun français de l’armée régulière Française.
La canonnade des chars, après 3O minutes, diminua d’intensité pour s’éloigner complètement peu de temps après sur la gauche et la droite. Après avoir attendu Minuit la plupart d’entre nous alla s’allonger sur la paille de notre grenier.

V                      2O. 4. 45

Au petit jour nous étions debout. Toujours ce bruit ininterrompu de moteur. Nous avons vu pour la première fois des avions d’observation. Ils ressemblent à de grands planeurs motorisés. Un camarade plus hardi que les autres est parti en reconnaissance malgré l’interdiction formelle de sortir et le danger de mort que cette sortie représentait. Il est revenu chargé de cigarettes et de conserves et à la bouche un récit merveilleux. Notre état venait de changer. De prisonniers nous passions soldats de l’armée Française en lutte contre l’Allemagne. De plus comme nous n’avions rien pour nous nourrir, comme toute troupe d’occupation, nous avions le droit de réquisition. Tout ceci sous la protection de l’armée Américaine. Quelle joie parmi nous. Il était temps d’ailleurs. Pour mon compte le 31 mars je pesais 66 Kilos. Le poids des vêtements et de la paire de chaussures en plus retiré, il ne restait plus beaucoup pour mon corps. Si je retire encore le poids que j’ai perdu pendant cette randonnée de quinze jours de jeune je ressemblais assez à un squelette ambulant. Aussitôt le retour de notre camarade et malgré l’interdiction 3 camarades et moi nous avons sorti pour aller voir. Mais nous étions embarrassés car le matériel défilait sur 3 routes. Après nous êtes décidés pour l’une d’elles nous voici arrivés. Le matériel défilait sans cesse : camions de tous genres et de toutes grosseurs, chars d’assaut de toutes grosseurs, voitures de liaison innombrables, quantité d’engins à destination inconnue et à emploi ignoré, aucune motocyclette, beaucoup d’ambulances.

Les hommes paraissaient exténués tout couvert de poussière, les traits tirés. Parmi eux des hommes de couleurs. Le matériel paraissait fonctionner à merveille. En passant quelques soldats lancèrent des cigarettes. La population allemande trouva se changement de pouvoir tout naturel. Il n’y eut dans le village ou nous avons vu passer la troupe aucun mort et par la suite aucun mouvement d’animosité contre les envahisseurs. Après avoir regardé un bon moment nous sommes revenus à notre petit village de Lerchenberg.

S                            21. 4. 45

Rien de nouveau. Nous mangeons très bien : viandes et pommes de terre de réquisition. Après cinq ans d’abstinence cela paraissait bon. L’aviation sillonne le ciel sans arrêt.

D                            22. 4. 45

Avec 3 camarades nous avons été à Hohenstaufen, petit village voisin du nôtre. Là il existe un petit mont surmonté d’une tour en bois qui se trouve à 586 mètres d’altitude. Notre vue se portait très bien au moins à vingt Kilomètres. Le matériel comme un grand serpent défilait sous nos yeux. Nous l’apercevions à l’horizon derrière nous pour disparaître également à l’horizon mais devant nous. Aux endroits où la route disparaissait dans la forêt, un épais nuage de poussière marquait le passage des voitures. Tout autour de notre point d’observation des localités brûlaient : Goppingen, Esslingen, Stuttgart et bon nombre de villages entre autres un de ceux ci simplement rasé. Nous n’arrivions pas à nous rassasié la vue. Enfin nous avons redescendu.

L                            23. 4. 45

Le temps commence à nous peser. Évidemment ici au point de vue ravitaillement nous sommes très bien, mais pas mal de soldats allemands SS rodent dans les bois environnants et nous n’avons aucune arme défensive. La véritable raison la voici : nous voudrions rentrer en France. Notre homme de confiance nous a dit de nous tenir prêts à partir et de ne pas s’éloigner du camp.

M                            24. 4. 45

L’impatience est à son comble aujourd’hui. Beaucoup de renseignements contradictoires nous parviennent, la plupart de ceux ci sont sans fondements mais ils contribuent à l’énervement général. La plupart de mes camarades sont décidés à partir malgré le danger que présente une marche à travers les éléments combattants. Il faut admette que notre situation a quelque chose d’anormal ! Nous sommes plus de quinze cents prisonniers de guerre Français dans un espace très restreint. Nous espérons entrer en rapport avec les autorités militaires Américaines ou Françaises pour recevoir ou des ordres ou des directives à suivre. Au lieu de cela nous avons rencontré l’indifférence générale. Ce soir la plupart de mes camarades sont décidés à partir après demain au plus tard car demain notre homme de confiance doit aller à nouveau voir les autorités.

M                            25. 4. 45

Ce matin en nous levant surprise : le temps c‘est remit au beau. Il fait froid mais le soleil est radieux. De très bonne heure des avions de transport bi-moteurs ont fait leur apparition. Ils ne devaient pas cesser leur passage de toute la journée. A 2H l’homme de confiance nous réunit pour nous dire ceci : « Devant la carence des autorités et l’incertitude de notre sécurité il se voyat dans l’obligation de nous inviter à partir par nos propres moyens en direction de Gmünd » ; cette décision a calmé un peu les nerfs malades. Mais à 4H enfin est parvenu un ordre ferme. La 3ème et 4ème Compagnie ou groupe devaient se rendre à Gmünd le lendemain et vraisemblablement nous allons recevoir ce même ordre. Ce fut un soulagement général. Mais comme nous devions nous rendre dans des casernes et ensuite transportés en camion vers la France il fallait que les bagages soient réduit à leur plus simple expression. Aussitôt tout le monde se mit à la besogne, l’un brulait l’autre déchirait ou découpait. Pour mon compte tout était en ordre et réduit à sa plus simple expression.
Nous attendons avec un peu plus de patience les jours à venir. L’avenir immédiat nous paraît un peu moins sombre.
Malheureusement le soir venu il ne fut même pas question et l’on nous recommanda la patience une nouvelle fois.
Nous étions tous décidés à partir demain matin.

J                          26. 4. 45

De bon matin départ en direction de Gmünd. Arrivé en cette ville sans aucun incident vers 11H. La nous apprenons que des camions américains allait faire le transport des prisonniers vers Mannheim. En conséquence vers 11H du soir nous embarquions. Notre voyage dura 1OH car nous sommes arrivés qu’à 9H à Gmünd. Notre randonnée fut très fatigante. J’ai vu les dégats causés par les bombardements aériens sur Heilbronn et ensuite sur Mannheim. C’est inimaginable et incroyable en même temps.
Nous sommes par groupes de 39 la quarantième place étant réservée pour les bagages à notre arrivée à la gare de départ. Mais quel désordre ici. L’on y voit de toutes les nationalités. Toute la racaille française femelle ou male se trouve réunie ici. J’ai honte d’être français en ce moment.

S                          28. 4. 45

Bien que couché sur le plancher j’ai fait une excellente nuit. Ce matin un convoi auto c’est formé pour transporter uniquement des ex-prisonniers Français à la gare de Ludwigschaffen. Le groupe 142 fut le dernier embarqué. Nous portons le numéro 157 et nous faisons partie du prochain convoi.

D                          29. 4. 45
Espoir déçu. Le convoi ne part pas. Je crois que le prisonnier de guerre rapatrié est un indésirable. Ici c’est le désordre organisé. Si cela continue nous allons connaître un 2ème Strasbourg.

L                          3O. 4. 45

Peut être allons nous partir ce matin. Je crois que c’est décidé. Le groupe 157 auquel j’appartiens est appelé sur l’aire de départ. Les camions ne tardent pas à être la et à partir pour la gare de Ludwigschafen. A 8H nous y sommes. Nous attendons jusqu’à 2 heurs 1/2 que les 45 wagons soit remplit et que nous ayons touché 1 boite de conserve pour 4 hommes et une boule de pain pour 1O. Le voyage fut sans histoire sinon qu’il fut très fatigant le plancher des wagons de marchandises étant démunie de ressorts. Que de peines. La gare de départ et la ville sont rasés. Tout le long de la voie jusqu’à la frontière française, les villes sont dévastées, rasées en un mot anéanties. C’est un spectacle indescriptible. Qui ne l’a pas vu ne pourra jamais s’en faire une idée. A minuit exactement nous arrivons à Sarrebourg en Lorraine.

M                         1. 5. 45

Après que notre groupe de 18OO se fut restauré et que les 4OO civils et enfants eurent trouvés leur asile nous partons nous coucher. Aucun carreau aux fenêtres aussi je n’ai pas put fermer l’oeil de la nuit ni mes camarades non plus car le froid était très vif. Au petit jour je vais m’oter la crasse de poussière au
lavabo. A 7 heures casse croûte une tasse de café et un morceau de pain blanc. Mais que celui ci me parut bon après 5 années d’oubli. A 8 heures les formalités de démobilisation commence. Ici le service est admirablement organisé par des jeunes filles volontaires. Seulement à ce moment la j’ai senti que nous n’étions pas de trop en France. A 9 heures pour moi qui était dans les premiers toutes les formalités pour ce camp ci étaient terminées. Ceci pour montrer la bonne organisation régnant dans les services et surtout pour montrer l’accueil vraiment cordial reçu pendant celles ci. Avec un camarade j’ai fait un tour en ville. Quel changement ! En 1936 chacun se faisait un point d’honneur de parler au militaires en Allemand. Aujourd’hui le contraire se produit. Versalité de l’âme des Lorrains. Nous avons eu un repas léger mais suffisant pour le midi. Le départ est annoncé pour 9H mais à 9H2O après avoir perçu un petit colis individuel et un paquet de tabac le train s’ébranle. Nous avons roulé toute la nuit.


Plan D - trajet de libération - cartographie Google Maps

M                         2. 5. 45

Vers 2 heures 3O dans le froid et les ténèbres de notre wagon une musique militaire nous surprend : nous arrivons à Nancy qui nous fit un accueil charmant ; après une petite allocution l’on nous invita à boire un bouillon manger 2 biscuits et boire un petit verre de vin. Tout ceci accepté de grand cœur car nous étions gelés dans notre wagon. Ici le caractère de chacun a subit une très nette détente. Le service fut admirablement organisé et pourtant nous étions 18OO à satisfaire. A 5 heures le train repartait. Le reste du voyage s’accomplit sans encombre sinon que le froid nous fit souffrir et à 9 h 3O nous arrivions à Revigny sur Meuse [Revigny-sur-Ornain]. Il y avait exactement un mois que nous errions sans but partout dans l’Allemagne. Ici service bien organisé aussi et accueil chaleureux. Les formalités furent moins conséquentes qu’à Sarrebourg. Elles furent vites finies. Nous avons touché un colis individuel pour le voyage. Le midi le déjeuner fut bon : un petit morceau de boudin, une purée de pommes, un morceau de boeuf, du pain blanc et un petit morceau de pain d’épices et puis j’allais oublier un petit bol de vin. Quelle joie ! Après avoir erré dans le camp une partie de la journée le haut-parleur appelle la lettre B Bleue au rassemblement pour le départ. Le train partait à 5 heures le soir. Nous venons de passer Chalon ou un verre de café nous fut offert gracieusement. La température s’adoucit insensiblement. Nous sentons le retour au climat tempéré ».

Le récit d’Ovide LECOCQ se termine ainsi, brutalement. A posteriori, il n’a jamais complété le récit de la fin de son odyssée ; peut-être pour ne pas raviver 5 années de souvenirs
d’une longue captivité !

Carte de rapatrié d'Ovide LECOCQ
Sa date de libération est le 1er mai 1945 lors des formalités
effectuées à Sarrebourg (Moselle).
Sa carte de rapatrié indique que le Service de Liquidation du Centre de Libération de Versailles a tamponné sa carte le 4 juin 1945. Il était ainsi démobilisé.
Le 5 juin, la Direction de Seine-et-Oise du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés lui attribue : une chemise, un caleçon, des chaussettes et le 14 novembre 1945, un costume et une paire de brodequins a une date inconnue ! Il obtiendra sa carte du combattant le 1O juin 1957 sous le n° 17822O.

Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage,  Brigade Rac

Tous nos remerciements à Pierre Cournac pour avoir eu la gentillesse de partager les photos ci-dessous de sa collection.


Très rare exemplaire de « Nous, les Terroristes » 
par Marc Leproux (Le Tonton dans le Maquis). 
L'un de tous premiers ouvrages sur la Résistance.
Livre premier : De la débâcle au Débarquement (Edité en 1947)
Livre deuxième : Du Débarquement au Victoire (Édité le 21 février 1948 jour anniversaire de la mort de René Chabasse.)




Une série de dédicaces dont celle de Jacques Nancy 
 et Herb et Millicent Brill (les dédicaces en anglais)
sur une exemplaire du livre « Nous, les Terroristes »


Photo de René Rispard « Blaireau », un des premiers membres de la S.S.S.


Autre modèle du livre


Affiche de recrutement


Insigne de la S.S.S. en or


Insigne 2ème compagnie de la brigade Rac / 5Oe R.I.

Des aviateurs anglo-canadiens à Saint-Saud-Lacoussière - au sein de la Brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacLes Alliés


En juin l'Association Georges Rocal de Saint-Saud m'a demandé si je pouvais écrire un petit compte rendu de ma dernière visite à Saint-Saud en mai, l'origine de ma passion pour la Résistance, en particulier la Brigade Rac et un petit résumé de mes recherches sur les aviateurs qui furent hébergés à la Bûcherie et participèrent aux combats de la Brigade Rac.

L'article a été publié en juin 2O18 dans le Bulletin de l'Association Georges Rocal de Saint-Saud. Association crée en 1981 pour la promotion de l'histoire et du patrimoine de la commune de Saint-Saud.

Mai 1944 - des aviateurs Anglais à la Bûcherie 
par Alan Latter

Il y 18 ans j'ai l'occasion de passer deux semaines en famille dans une belle maison en Charente à deux pas de la Dordogne. Mon père, qui est mort quand j'étais jeune, a aimé la France et après ces deux semaines dans la région je suis tombé, moi aussi, amoureux de la France !
Depuis je suis passé toutes mes vacances en Charente ou en Dordogne et à chaque visite j'ai acheté des livres sur la Résistance dans la région. Ces livres parlent de tous les villages que j'ai visités et des histoires des gens qui ont libéré ce beau coin de  France. L'un des premier livres que j'ai trouvé a été « La Brigade Rac » par le capitaine Fred.

J'ai décidé il y a 8 ans de créer ce site de parler et partager ces histoires. J'ai commencé de parler en particulier de la Brigade Rac et j'ai reçu plusieurs mails des familles des anciens combattants de la Brigade. Après ça, à chaque visite de la région, j'ai organisé des rendez-vous avec ces familles.

Pendant une visite à la famille du capitaine Fred j'ai vu pour la première fois les photos prises par André Léonard en 1944 de l'A.S. Dordogne-Nord / Brigade Rac. Une collection inestimable. Il y a 4 ans la famille de René de la Tousche de l'équipe Jedburgh 'Alexander' m'a partagé près de 15O photos de cette collection y compris plus de 3O photos prises en mai 1944 dans les bois de Boudeau près de Saint-Jean-de-Côle du maquis de Thiviers.

Le maquis de Thiviers / AS Dordogne-Nord dans les bois de Boudeau
près de Saint-Jean-de-Côle. 
Photo prise par André Léonard à la fin de mai 1944


Sgt. H. Blackett
Sgt. E. Jones

F/O. R. Evans (à confirmer)


La photo ci-dessus du maquis dans les bois a la légende au verso "Un Anglais R.A.F. avec nous". Par une mélange de chance, coincidence et de recherche j'ai trouvé un article de 2OO4 dans un journal local d'Ipswich dans le Suffolk en Angleterre. L'article a parlé d'une famille qui a hébergé des aviateurs anglais chez eux dans le hameau de la Bûcherie dans la commune de Saint-Saud-Lacoussière en Dordogne. Françoise Ribeireix, la fille de cette famille agée de 6 ans en 1944 habite à l'époque de l'article à Ipswich.


La famille Ribeireix à La Bûcherie au début des années 194O
(Collection de la famille Ribeireix)

J'ai trouvé la famille de l'un des aviateurs, le sgt H Blackett, et je les ai envoyé par mail une copie de la photo qui parle d'un aviateur anglais. J'ai reçu une réponse immédiate avec la bonne nouvelle que son père figure sur la photo et en fait un autre aviateur anglais du même équipage était là. J'ai posté sur mon site plusieurs des photos des "gars de Thiviers" dans les bois de Boudeau et j'ai envoyé les liens à ces articles à la famille Blackett pour voir s'ils pourraient voir leur père sur des autres photos. Résultat ! leur père et son camarade sgt E Jones figurent sur cinq des photos prises dans les bois en mai 1944. Peut-être également son camarade canadien f/o Evans.


L'équipage avant le départ de Tempsford
 Au premier rang de gauche à droite, les sergents anglais Jones, Clark et Blackett
A l'arrière les quatre officiers canadiens

Ces deux aviateurs ont fait partie d'un équipage anglais et canadiens du R.A.F. qui ont fait un parachutage des containers d'armes au maquis de Brive en Corrèze le 1O mai 1944. Avant le parachutage l'un des moteurs de l'avion, un Halifax quadrimoteur, est tombé en panne. Mais les vrais problèmes ont commencé quand un deuxième moteur est tombé en panne après le parachutage et le retour vers l’Angleterre. L'avion a perdu l'altitude, mais vole encore. Cependant, en approchant de Rochechouart, il lui arrive de raser les collines. Il faut sauter ! Les sept aviateurs ont atterris près de la forêt de Rochechouart à Saint-Laurent-sur-Gorre et l'avion a continué sans pilote pendant 5 km puis s’est écrasé au Groslaud près de Chabanais.



Stèle au Groslaud, 2 km sud de Chabanais (Charente)
Au bord de la D17O, entre le hameau Groslaud et le pont sur
la déviation de Chabanais


Les Chemins de la Mémoire
Chute d'un avion anglais touché par la DCA nazis

Les sept aviateurs forment des petits groupes et Blackett (qui a été blessé) et Jones sont partis en direction du sud. Après trois jours et trois nuits sans nourriture ils ont décidé de frapper à la porte d’ une ferme située entre deux autres maisons.
Après Cussac ces trois aviateurs sont resté une semaine avec le maquis de Chalûs et puis avec le maquis de Saint-Saud, futur 6ème Cie de la Brigade Rac. Ils sont resté avec la brigade pendant trois mois et ont aidé le maquis avec une opération de parachutage et des sabotages. Pendant les trois mois deux des aviateurs ont été hébergé de temps en temps par la famille Ribeireix à la Bûcherie et en septembre 1944 les aviateurs ont reçu une information leur précisant qu’un avion allait les ramener en Angleterre depuis l'aérodrome de Feytiat près de Limoges.


Au premier plan à gauche, assis en vêtements noirs l'officier
 canadien Richard Evans (à confirmer), Sgt Blackett est debout à droite.
Photo prise par André Léonard à la fin de mai 1944

Donc pour un anglais passionné par l'histoire de la Brigade Rac j'ai essayé de trouver tous les détails du parcours de ces aviateurs et c'est pourquoi j'ai visité avec un grand plaisir en mai 2O18 à Saint Saud et à la Bûcherie où j'ai passé des heures inoubliables avec des saint-saudais qui m'ont aidé dans mes recherches sur cette histoire.


Françoise Ribeireix est la fillette avec les noeuds dans les cheveux. Juste derrière elle sa mère (à confirmer), et le petit blond bouclé sur droite son frère. Ils sont parmi ses voisins de la Bûcherie. Photo prise en 1945 / 1946 (Collection famille Lassimouillas)

Grâce à eux nous connaissons que le nom de famille qui a hébergé les aviateurs à la Bûcherie est Ribeireix. Egalement grâce aux gars à Saint-Saud j'ai rencontré monsieur Lassimouillas qui habite toujours à la Bûcherie qui a le souvenir de deux aviateurs en uniforme dans le hameau pendant l'été 1944 et j'ai pu visiter la vielle maison de la famille Ribeireix dans le hameau et prendre des photos et les montrer à la famille Blackett.


L'ancienne maison de la famille Ribeireix - vue du jardin

En octobre je reviens à Saint-Saud avec le fils et le petit-fils du sgt H Blackett qui voudraient rencontrer et remercier les personnes qui m’ont aidé pour les recherches sur le parcours du sgt H Blackett. 

Il y aura un accueil des familles d'aviateurs Anglais hébergés en 1944 à Saint-Saud-Lacoussière à 1Oh le mardi 9 octobre 2O18 au Foyer Rural de Saint-Saud à côté de la mairie en présence du Maire, les conseillers, la famille Blackett, la famille Lassimouillas, des membres de la communauté Britannique, des membres de l'association Georges Rocal et des membres des associations et des habitants de Saint-Saud.


La guerre terminée, le sergent Blackett se maria, invitant à la cérémonie deux des membres de l'équipage
Au centre - H Blackett, à gauche - R Clark, à droite - E Jones



A lire également :

1O mai 1944 - Un avion britannique s’écrase au Groslaud, 
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Maquis de Thiviers dans les bois de Boudeau - mai 1944 (lien)

Exhibition on the French Résistance in the Charente - Hull 9th to 11th October 2018

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An exhibition on the French Résistance in the Charente will take place at the University of Hull between the 9th and the 11th of October. It is a pleasure that we have been able to loan several photos, books and other objects to the exhibition.

The exhibition and programme of events has been organised by the School of Histories, Languages and Cultures, Universit of Hull.

Programme : (link)

Supported by the Ferens Educational Trust and the Association for the Study of Modern and Contemporary France.



Day Three :


University of Hull
Cottingham Road
HU6 7RX
Kingston Upon Hull
East Yorkshire

Tickets : face-events@hull.ac.uk

Le maquis de Douvesse (16)

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Rédigé par Alan dans la rubrique CombatLieu de mémoire
Photos par Tony et Alan

Tous nos remerciements à Monsieur Franck Dugas pour avoir eu la gentillesse de partager les témoignages ci-dessous. Franck Dugas est le cousin de Roger Dugas tué le 24 juillet 1944 pendant la bataille de Javerlhac.

LE MAQUIS D’ARMELLE

En 1967, adolescent j’habitais Bouteville et avait recueilli le témoignage de deux anciens du maquis d’Armelle. Je viens de retrouver ces notes.

Témoignage d’Achile Schultz

Le matin vers dix heures, Monsieur Giraudon a capturé deux soldats allemands en allant mener du pain clandestinement, il les a conduit au camp et les a laissés comme prisonniers.

Vers onze heures, un convoi venant d’Angoulême s’est arrêté à Saint Même. N’ayant pu trouver leurs deux soldats faits prisonniers, les SS sont revenus en arrière sur Douvesse.

Il était environ midi et la relève du barrage venait de s’effectuer. Le Sergent-Chef Charpentier tenait le fusil mitrailleur et une trentaine de maquisards était cachée le long de la route menant à Chadebois derrière une haie vive et à la lisière du bois. Mais il y en avait la moitié au moins qui n’avaient pas d’armes ou qui ne savaient pas s’en servir.

Il était quatorze heures quand la première voiture allemande se présentait à Douvesse.

Quand les Allemands arrivèrent dans le village, les maquisards qui se trouvaient chez monsieur Couillebeau, le maire de Bouteville, furent cachés sous du fumier. La voiture descendit plus en avant et se présenta face au barrage. Ceux qui étaient de
garde au barrage l’ont laissé approcher à environ 8O mètres d’eux et le F.M. lâcha une seule rafale qui fit culbuter la voiture dans un champ de maïs. Les officiers qui en étaient sortis vivants furent tués aussi tôt par une grenade que leur balança un de mes camarades.

Une deuxième voiture se présente à son tour mais, ayant vu l’autre culbuter, elle fit immédiatement demi-tour pour donner des ordres à la compagnie qui était restée dans le bourg de Douvesse à brutaliser les habitants.

Les SS installèrent un canon de 88mm et deux mitrailleuses lourdes de 5Omm et se mirent à tirer sur le barrage. Les fantassins descendaient vers nous en « balayant » avec leurs mitraillettes. Nous avons bien risposté un moment mais manquant de munitions, nous avons été obligés de nous replier sur le Maine des Champs, laissant sur le terrain Nivet et Pauillac qui avaient été blessés aux jambes et ne pouvaient suivre. Ils ont été pris par las Allemands qui les attachèrent par les pieds et les traînèrent derrière un camion jusqu'à Jarnac.

En passant à Saint Même, tous les civils qui se trouvaient dans la rue furent tués en signe de répression. Avant de partir, les Allemands ont ramassé leurs morts (une trentaine environ) dans un tombereau de Monsieur Couillebeau.

Pendant le combat, certains officiers Français ayant vu que « ça chauffait un peu trop » s’en allèrent en laissant 35OO Francs dans le camp.

Après le combat nous nous sommes retrouvés dans les bois de Bouteville, dans la maison de Monsieur Paillou à la Font qui bouille.

Dans la nuit, un maquisard, Alfonse Rolland est retourné au camp pour récupérer des vivres, un poste émetteur et l’argent laissé sur une table.

Les deux Allemand étaient toujours nos prisonniers. C’étaient deux jeunes officiers de 17 à 18 ans. Ils ont été gardé trois jours, nus avec une seule couverture pour se protéger du froid. 

Le 31 août à 1OhOO du matin, il fut décidé de les fusiller. Avant de le faire ont leur demanda s’ils voulaient la vie sauve, mais ils répondirent par deux fois en criant « Heil Hitler ». Sur ce nous leur avons fait creuser une tombe et les avons placés devant. Pendant que le claquement sec de la mitraillette se faisait entendre, leur « Heil Hitler » résonna pour la dernière fois.

Deux ou trois jours après nous avons repris Segonzac et Jarnac et nous avons vu nos deux camarades au château de Lartige dans un piteux état (yeux crevés, ongles arrachés, langue coupée) et nous les avons enterrés.

Après nous sommes partis sur Royan et La Rochelle jusqu’à la fin de la guerre.

NDLR : Après avoir recueilli son témoignage, monsieur Achile Schultz m’avait conduit dans les bois entre Bouteville et Saint Preuil à l’endroit où avaient été tués les deux Allemands. Et nous y avions alors planté une croix faite de deux branches cassées.


Monument élevé le 29 août 1946 au carrefour du chemin Boisne et de la route de Bouteville

Témoignage de William Cailleau

Je m’appelle William Cailleau. Je suis né le 1er juillet 1927 et j’habite à Saint Même Les Carrières. J’avais 12 ans et j’étais domestique dans une ferme quand la guerre 1939-1945 se déclara.

En 1941, les Allemands arrivèrent en Charente et furent l’objet de ma curiosité. Mais je compris vite quel genre d’hommes ils étaient. En 1944, j’avais alors 17 ans quand plusieurs de mes camarades furent envoyés en Allemagne. Je ne pouvais plus supporter le joug allemand et, le 4 juin 1944, je suis parti, un sac sur le dos, en direction de Bouteville bien décidé à entre dans le maquis.

Le secrétaire de la mairie de Bouteville, monsieur Tierce m’affecta sur Armelle. Le camp d’Armelle était situé sur une colline boisée à proximité du village de Douvesse. Là-bas j’ai retrouvé plusieurs copains de Saint Même. Le commandant du roupe, Monsieur Valentin m’a fait subir une instruction d’armes (fusil mitrailleur, mitraillette). Quelques semaines après j’étais devenu bon tireur et souvent la nuit je pris la garde.

Le 29 août 1944, mes camarades et moi nous sommes partis à midi pour surveiller un barrage établi au croisement près de Douvesse dans le but de bloque les convois Allemands.

Nous avons placé un mitrailleur et un grenadier à un point stratégique et nous avons attendu comme à l’habitude.

A 14 heures madame Raynaud de Bouteville vint nous prévenir qu’un convoi allemand venant de Châteauneuf descendait vers Douvesse.
Tout le monde se retrancha et attendit. Les Allemands, environs 2OO hommes, cherchaient des terroristes. Ils s’adressèrent au maire monsieur Couillebeau qui refusa de parler. Ils mirent alors les habitants du village de Douvesse, environ 15 personnes, en joue le long d’un mur.

Pendant ce temps la voiture des officiers descendit un peu plus bas pour examiner les lieux. Le mitrailleur vit alors la Mat-Ford de ces officiers et lâcha alors une rafale (qui ??) fit perdre le contrôle de la voiture au conducteur. Il vit en sortir les occupants presque indemnes. Le jeune qui était à côté du mitrailleur s’avança et balança une grenade. L’explosion de cette dernière alerta les Allemands qui persécutaient les habitants de Douvesse.

Privés de leurs chefs, ils firent mouvement pour nous encercler de façon à ce que nous ne passions pas au travers du filet.

Un fusil mitrailleur tirant des balles explosives nous contraignit à nous camoufler. Les SS descendaient vers nous à tombeau ouvert ?

Un courage d’adolescent m’envahit et je me mis à leur tirer dessus. J’épuisais ainsi un chargeur sans résultat car je constatais qu’une trop grande distance me séparait d’eux. Je rechargeais mon arme et, tout à coup, sans savoir pourquoi je bondis hors de ma cachette et fonçais droit sur les Allemands. J’en tuais plusieurs et continuais à courir vers eux avant de m’apercevoir que mes chargeurs étaient vides. Réalisant alors le danger, la peur me prit. Je ressentis une brûlure au poignet gauche provoquée par le canon de ma mitraillette. Complètement désorienté je m’enfuis à toutes jambes à travers champs. J’avais peut-être parcouru trois cents mètre quand je ressentis une vive douleur à l’épaule droite. Je culbutais violemment sur le sol.

Reprenant mon sang-froid je me relevais en tenant mon bras et me mis à courir en zigzagant pour éviter les balles qui sifflaient autour de moi. Un de mes camarades qui m’avait vu m’enfuir me rejoignit et m’aida à marcher. C’était un bordelais que l’on surnommait « millehomme ».

Nous ne nous sommes arrêtés que deux kilomètres plus loin dans un hameau qui s’appelle les Métairies. Nous sommes allés chez un capitaine de réserve, monsieur Courtin qui refusa de me soigner. Nous avons alors continué vers la Bataille, un autre hameau où l’on me donna les premiers soins. De là nous sommes allés à Segonzac chez le docteur Bonneau qui me soigna.

Le 3O août, je fus emmené par ambulance à l’hôpital de Cognac où je suis resté une quinzaine de jours. Deux mois après j’étais complètement guéri et je pus regagner le groupe qui m’accueillit avec joie. Quatre mois après je reçus la Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze.

J’ai continué la guerre avec les maquisards et, sur un coup de tête en mars 1945, j’ai signé un engagement dans la Légion Etrangère.



Plan que Mr Dugas avait fait à l'époque quand il avait interviewé Mr Cailleau





Nous tenons à remercier le propriétaire de la ferme à Armelle pour sa gentillesse et de nous avoir permis de prendre une photo de la plaque sur le mur de sa ferme en l'honneur du groupe de maquisards Valentin.

Saint-Saud le 9 octobre 2018 - Accueil de la famille d'un aviateur anglais hébergé par la Brigade Rac en 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les Alliés,  Brigade RacÉvènement

Accueil famille aviateurs anglais à Saint-Saud-Lacouissière

le 9 octobre 2O18
à 1Oh

Foyer Rural
à côté de la Mairie
Rue des Ecoles (D79)

9h45 - Dépôt de gerbes devant la stèle commémorative de la Brigade Rac (place de la Résistance) par Michèle Cézard, fille du lt col Rac

1Oh - Accueil du Maire et des conseillers municipaux

- Présentation d'Alan Latter et de sa passion pour la résistance de la région

- Présentation de la famille Blackett par Alan

- Court récit de l'histoire des aviateurs par Alan Latter avec les recherches des lieux et des familles

- Remerciements à la famille Ribeireix de la Bûcherie, et la famille Legay de Châlus qui ont eu le courage de les héberger

- Remerciements aux personnes qui ont fait avancer les recherches sur l'histoire de ces aviateurs

- vin d'honneur












L'équipage avant le départ de Tempsford
 Au premier rang de gauche à droite, les sergents anglais Jones, Clark et Blackett
A l'arrière les quatre officiers canadiens

Les Chemins de la Mémoire
Chute d'un avion anglais touché par la DCA nazis

Stèle au Groslaud, 2 km sud de Chabanais (Charente)
Au bord de la D17O, entre le hameau Groslaud et le pont sur
la déviation de Chabanais



Sgt H Blackett (debout à droite) avec le maquis de Thiviers / AS Dordogne-Nord dans les bois de Boudeau près de Saint-Jean-de-Côle. 
Photo prise par André Léonard à la fin de mai 1944



A gauche le sgt E Jones, à droite sgt H Blackett
Photo prise par André Léonard à la fin de mai 1944

Ci-dessous :
La guerre terminée, le sergent Blackett se maria, invitant à la cérémonie deux des membres de l'équipage
Au centre - H Blackett, à gauche - R Clark, à droite - E Jones



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Saint-Saud (24) : Discours prononcé le 25 juillet 1954 par l'abbé Georges Julien (lien)

L'abbé Julien dit Georges Rocal - curé de Saint-Saud-Lacoussière (lien)


Maquis de Thiviers dans les bois de Boudeau - mai 1944 (lien)

Châlus le 14 juillet 1944 (lien)

Jauldes le 20 octobre 2018 - Cérémonie en hommage au Lt William Massey, pilote Américain

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementLes Alliés,Maquis Bir Hacheim

Nous avons reçu des infos de monsieur Eric Savin, Maire de Jauldes, et monsieur Gérard Liot, Maire d'Aussac Vadelle pour une cérémonie de Jauldes le 2O octobre 2O18 en hommage au Lieutenant William Massey, pilote Américain du Channel Express III.

Le 19 juin 1944, un bombardier Américain B17G, le « Channel Express lll » en mission pour la libération de la France, est abattu au dessus des communes de Jauldes et d'Aussac-vadalle. Tôuché pàr un chasseur Allemand, il prend feu et explose en vol. Il décroche de la formation et quelques instants après, plusieurs témoins au sol assistent à ta perdition de l'avion. Trois parachutistes disparurent rapidement dans les taillis et furent sauvés par la population locale malgré les recherches de l'occupant Allemand. Les sept autres membres de l'équipage périrent en s'écrasant au sol.

Chaque 19 juin, nous commémorons cette journée singulière soulignant l'action des alliés mais aussi celle de la population locale qui a permis d'exfiltrer ces trois aviateurs Américains.

Tout récemment, alors que nous pensions le Lieutenant William E. Massey décédé, des animateurs d'un site internet dédié à la résistance française le retrouvent en vie, dans une maison de retraite pour anciens combattants Américains. Agé de 97 ans, il est en parfaite santé.

Sur les conseils du Général Jean Pierre Faure, les communes de Jauldes et d'Aussac-Vadalle ont attribué chacune le titre de « citoyen d'honneur » au lieutenant Massey.




Ces titres seront remis à Monsieur le Consul des Etats-Unis lors d'une cérémonie qui se déroulera le samedi 2O octobre 2O18 sur le site de la "Stèle des Américains"à Jauldes, à 1Oh3O. Un dépôt de gerbe aura lieu à 11hOO au même endroit, suivi d'un dépôt de gerbe à 11h3O à la stèle du crash à Aussac-Vadalle.

A lire également :

Jauldes - Chemin de la mémoire des aviateurs Américains du Channel Express III (lien)

Lubersac (19) - Exposition « Scènes de la Résistance » - du 6 au 21 octobre 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

Exposition « Scènes de la Résistance »
Centre Culturel du pays de Lubersac-Pompadour
Avenue de Château
Lubersac, 1921O
Téléphone : O5 55 73 2O OO

Pour le 75ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance à l'initiative de Jean Moulin, français libre, envoyé spécial du général de Gaulle, venez découvrir cette exposition au centre culturel.

Du 6 au 21 octobre.
Entrée libre
Tous les jours de 14 h OO à 18 h OO


Vous découvrirez des mises en scènes :
- Réception du parachutage du 14 juillet 1944,
- émission de radio clandestine,
- ravitaillement du maquis,
- les pourparlers de la reddition des troupes allemandes de Limoges le 21 août 1944,
- Agent de liaison,
- Impression de tracts et de faux papiers
- Arrivée des alliers fin août 44,
- des affiches d'époque,
- des tenues des forces du maintien de l'ordre.



Jean Laussucq - 6ème Cie de la Brigade Rac - Saint-Saud

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac


C'était un plaisir de rencontre la famille de Jean Laussucq cette semaine pendant l'accueil à Saint-Saud de la famille de l'aviateur anglais sgt H Blackett qui est passé trois mois au sein de la Brigade Rac à Saint-Saud de la fin mai à la fin d'août 1944.

Né le 3 octobre 191O à Soustons (Landes) Jean Laussucq fait partie de cette magnifique équipe de Saint-Saud qui permit de constituer le 2ème Bataillon. Evadé d'Allemagne et démobilisé en août 1941 à Annecy (Haute-Savoie), après un bref internement en Suisse, Jean Laussucq (mais on l'appelle toujours Louis), qui n'aime pas l'occupant, vient s'installer avec sa famille à Saint-Saud. Pendant l'été 1942, il fait la connaissance de Jacques Brachet (Jean-Marie) et entre au réseau Buckmaster, avec ses amis René Mallemanche, Colombier, Lavaud, Dubreuil.

En 1943 le secteur Dordogne-Nord prend tournure et Saint-Saud est l'un de ses principaux bastions. L'équipe devient « Rac » et se met à recruter ce qui sera l'ossature des compagnies. Ils sont une bonne soixantaine au début de 1944, et plus de deux cents le jour du débarquement allié.



Diplôme et médaille décernés à Monsieur Laussucq par l'Association Amicale Franco-Britanique en 1948



Madame Claude Rialet, la fille de Jean Laussucq 
Photo prise par Jean-Pierre Colin à Saint-Saud à l'accueil de la famille de l'aviateur 
le 9 octobre 2O18

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