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Saint-Saud : Photos de la cérémonie du 9 octobre 2018 - l'accueil de la famille d'un aviateur anglais

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Saint-Saud : Photos de la cérémonie du 9 octobre 2O18 - l'accueil de la famille de l'aviateur anglais Sergent H Blackett.


La Traction Avant de Michel Aupetit. Cette belle voiture est présente chaque année aux cérémonies de Javerlhac du 24 juillet.


Stuart Blackett, le petit-fils du sergent Blackett
devant le Foyer Rural de Saint-Saud



Cortège du Foyer Rural à la stéle de la Brigade Rac, place de la Résistance



Dépôt de gerbe à la stèle du 6ème Cie de la Brigade Rac



Dave Blackett, le fils du sergent Blackett serrant les mains des porte-drapeaux





Dave et Stuart Blackett avec les élus de Saint-Saud, Monsieur le Maire de Champs Romain et Monsieur le Maire de Saint-Saud



Discours par Monsieur le Maire et présentation par Alan Latter et Pascal Metayer au Foyer Rural


Panneaux créés par Jean-Pierre Colin sur l'histoire de l'équipage du sgt Blackett, sauté en parachute dessus la Charente le 1O mai 1944




Article du Sud-Ouest le 15 octobre 2O18 : En souvenir d'un aviateur anglais (lien)


Trou des maquis - forêt de Boubon - Cussac, Haute Vienne

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Rédigé par Alan dans la rubrique

En octobre j'ai eu le plaisir de visiter le trou des maquis dans la forêt communale de Boubon près de Cussac accompagné par la famille du Sgt H Blackett, l'aviateur anglais hébergé par les maquis de Cussac, Châlus, Thiviers et de Saint-Saud dans l'été 1944. Nos guides ont été André et Bernadette Berland, André a fait des recherches depuis longtemps sur l'histoire de l'équipage du sgt Blackett sauté en parachute dessus la Charente le 1O mai 1944.


De gauche à droite - André Berland, Dave Blackett, Bernadette Berland, Alan Latter
















Le Groslaud (16) - Chemin de la mémoire d'un aviateur anglais hébergé en 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésLieu de mémoire

Ce mois le fils et le petit-fils d'un aviateur anglais, qui a été hébergé par le maquis et des familles en Haute-Vienne et en Dordogne, ont visité la région pour retrace le chemin parcouru par leur père / grand-père le sergent Harold Blackett du 138ème squadron de la RAF.

Mitrailleur à bord d'un Halifax MA-W, dans la nuit du 9 au 1O mai 1944 après avoir effectué un parachutage d'armes au maquis de Brives en Corrèze, l'avion touché par le DCA allemand connaît une panne de deux moteurs et l'avion perd de l'altitude. Le sergent Blackett et le reste de l'équipage ont évacué l'avion en parachute au dessus la grande forêt de Rochechouart en Charente. 

L'avion sans pilote poursuit sa route s'écrasant peu de temps après dans un champs de pommes de terre au lieu dit le Groslaud tout près de Chabanais, sans prendre feu.



Le fils et le petit-fils du sgt Blackett à la stèle érigée en 2O12 par l'ANACR au Groslaud au bord de la D17O près du pont sur la déviation de Chabanais


Un grand merci à André Berland pour avoir partager les deux documents ci-dessous, le rapport du gendarme Martignon du 11 mai 1944 et un croquis du crash.





Après une visite au site du crash au Groslaud nous sommes allés voir un monsieur qui, agé de 14 ans en 1944, a pris des risques en allant chercher l'avion allié posé au Groslaud où il a trouvé la casque du pilote de l'avion.


Monsieur Abel Devautour serrant le main de Dave Blackett, le fils de l'aviateur anglais, avec la casque du pilote.



Monsieur Devautour nous a raconté comme si c'était hier une histoire de sa jeunesse. Agé de 14 ans, passionné par les avions, il a entendu les nouvelles que un avion allié a écrasé au Groslaud à 5 km de chez lui. Son ami et lui ont décidé de prendre leur vélo pour aller voir l'avion. Au Groslaud ils ont trouvé en deux parties un avion dans un champs de pommes de terre. Ils sont montés à bord de l'avion et pour vingt minutes ont joué au pilote et au mitrailleur ! Les deux garçons "piqué" la casque, du chewing-gum et des cigarettes puis ils ont quitté l'appareil jusque avant un Allemand est arrivé en side-car.



Dave Blackett avec Abel Devautour et son épouse Madame Annie Devautour. Le père de Madame Devautour, Pierre Adam, né le 22 août 19O2 à Rebeuville (88), a fait partie de la Résistance dans les Vosges, arrêté le 18 mai 1944 et déporté à Neuenegamme puis à Stalag X-B Sandbostel, il est décédé le 27 avril 1945 la veille de la libération du camp.
Le frère de Monsieur Devautour, Marcel Devautour né le 17 juin 1922 à Chassenon (16), a rejoint la Résistance au maquis d'Oradour-sur-Vayres en 1943 à 1944.

Quel plaisir, de rencontrer des gens aussi sympathique.

Saint-Saud et la Bûcherie (24) - sur les traces d'un aviateur anglais

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les Alliés

Du 7 au 9 octobre j'ai eu le plaisir d'accompagné la famille de l'aviateur anglais Sergent H Blackett hébergé par les maquis et des familles en Haute-Vienne et en Dordogne.

Le dimanche 7 octobre nous sommes passés une belle journée avec les gens de Saint-Saud à la fête du cèpe et du veau dans la ville. Suivre par une visite accompagné par Jean-Pierre Colin et Pascal Metayer de l'association Georges Rocal à la Bûcherie où la famille Ribeireix a hébergé le Sergent H Blackett et le Sergent E Jones, deux aviateurs anglais qui sont parachuté dessus Charente le 1O mai 1944.



De gauche à droite : Stuart Blackett, le petit fils du Sergent Blackett, Alan Latter, Dave Blackett, le fils du Sergent Blackett


Le repas sous chapiteau à la 28è Fête du cèpe et du veau
Le fils et le petit fils de l'aviateur Sergent H Blackett (premier et deuxième à gauche) et l'équipe de l'Association Georges Rocal de Saint-Saud




L'ancienne maison de la famille Ribeireix à la Bûcherie 


Le petit fils et le fils de l'aviateur Sergent H Blackett


Cérémonie de Jauldes le 20 octobre - article du Charente Libre

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementLes Alliés,Maquis Bir Hacheim

Bel Article du Charente Libre sur la cérémonie de Jauldes le 2O octobre 2O18 en hommage au Lieutenant William Massey, pilote Américain du Channel Express III.


Jauldes - Chemin de la mémoire des aviateurs Américains du Channel Express III (lien)

Saint-Amant-de-Montmoreau (16) - Monument aux Morts

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Quelques photos du Monument aux Morts de Saint-Amant-de-Montmoreau en Charente.
Il se trouve devant l'église dans le centre du bourg.



St Amand
A ses enfants
Mort pour la France

Son nom officiel reste avec un t, mais le panneau communal a indiqué Saint-Amand au tout début des années 2O1O, car la municipalité estimait qu'elle tirait son nom de saint Amand, évêque de Bordeaux au 5e siècle.


Le bourg est construit dans une situation des plus pittoresques au sommet d'une haute colline. De ce point élevé, on jouit d'un admirable coup d'oeil sur Montmoreau et la vallée.



October 2018 - Saint-Saud welcomes the family of an English airman looked after by la Brigade Rac in 1944

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Posted by Alan

In October I had the pleasure of spending three days with the family of Sergeant H. Blackett, an RAF airman with the 138th Squadron based at Tempsford who had been looked after by various families and the Résistance at Châlus in the Haute-Vienne and Saint-Saud in the Dordogne for three months of 1944.

Sergeant Blackett and the crew of a Halifax MA-W had parachuted from their plane south of Rochechouart whilst returning from a successful mission to drop arms and supplies to the maquis at Brive in the Corrèze in May 1944 under the code name "Operation Percy 3.


Photo taken of the crew before their mission


The four Canadian Flight Officers F/O A. Coldridge, F/O D. Lennie, F/O H. Medland and F/O R. Evans are at the back and the three English Sergeants at the front are from left to right : Sgt H. Blackett, Sgt R. Clarke and Sgt E. Jones.

Their plane had been hit by enemy fire and with the loss of two of its engines it had started to lose altitude and the orders were given for all to bale out. The plane continued without a pilot and crashed in a field at La Groslaud near Chabanais in the Charente. 



Log book for the crew of the Halifax Bomber

Of the seven man crew, one was taken prisoner, Sgt R. Clark who had broken his hip on landing and was taken prisoner. A photo was found in his pocket of himself and Sgt Blackett but under interrogation he would not give any information on the photo. He was made a prisoner of war and sent to the camps in Germany. He was liberated in May 1945 and returned to England. The other six airmen all made it back to England with help from various résistance groups in the Charente, Haute-Vienne and the Dordogne. 



Copy of photo of Sgt Clark and Sgt Blackett found in the pocket of Sgt Clark

F/O D. Lennie came accross a Résistance group who took him in but on May 2Oth, while travelling with the leader of the group and two others, they came accross a German roadblock and were all taken prisoner. Lennie was interrogated and tortured and the Germans did not believe his story that he was a Canadian airmen. They were transported to Cahors via Frayssinet-le-Gelat where the convoy came under attack by the maquis. Severe reprisals were unleashed on the village with eleven innocent inhabitants executed. (link)

F/O Lennie stayed for eight days in the basement of the German HQ at Cahors and was then taken with his three maquis comrades to Toulouse where they were interrogated and thrown in to a cell with hardly enough room to stand or lie down. The Germans wanted to know the whereabouts of their maquis group and their mission the day were captured. All four were tortured but refused to talk and had to witness the execution of other Résistance members. F/O Lennie was then made to witness the execution of his three comrades.

He was then taken to a prison camp at St. Michel just outside of Toulouse. He remained there from 9th June until 19th August and had been scheduled to be executed on 21st August. On 19th August word went around the prison to be ready to escape. The Résistance had begun to liberate Toulouse and opened the gates of the Prison. F/O Lennie made a run for his freedom as the fighting all around ensued. He made it to a café where the owner hid him in a back room. He was taken out of the town and kept with a family for two weeks before his return by plane back to England.




Article in the Canadian newspaper The Star Weekly re-telling F/O Lennie's terrible ordeal in France 
Published 3Oth December 1944

F/O A. Coldridge and F/O H. Medland were picked up by the Résistance at Pressignac and with the help of an Escape Line they were taken up to Paris, then down to the Pyrénées, through Spain to Gibraltar and successfully got back to England in the beginning of September 1944.

F/O R. Evans landed in the woods to the south of Rochechouart and headed south where he met the Résistance at Cussac in the Haute-Vienne. He stayed with them for a week and was joined by Sgt Blackett and Sgt Jones a few days after he'd arrived there.

Sergeant Blackett and Sergeant Jones landed together and decided to head south following a river. Blackett had injured his hip badly on landing so going was slow. They walked at night and rested hidden during the day. After three days and nights without food they decided to try to get some help and stopped behind a well in front of a farmhouse with two neighbours. As they rested there a young lady of around 17 or 18 came out to fetch some water. They quickly explained that they were English airmen and they needed help. She replied "Attendez" and went back into the house. A few moments later she returned with what looked like her father. He told the two airmen to come inside. 
Dave Blackett with his sister Janine

The two airmen had chanced upon a maquis HQ and inside were several men who were suspicious that they were a German trap. They interrogated them and searched their clothing where they found a crumpled Bishop Auckland Eden Bus Company bus ticket in Blackett's jacket. They sent a message by radio to London who confirmed the ticket was real and the two airmen were not working for the Germans.

The farmhouse was to the North East of Chalûs in the Haute-Vienne and the HQ of the local Résistance. The man who had taken them in was Augustin Legay "Max" and with him were his two sons Pierre and Jean, both part of the same maquis group. The young lady that had found them by the well was called Jeannine and was Jean's fiancé. Her name was the only name the two airmen had discovered during their stay there that night. Sgt Blackett felt that this young lady had saved their life and twenty years later named his daughter Janine in her memory.



The Résistance at Chalûs - photo taken 14th July 1944
Augustin Legay is on one knee in front of the Union Jack. His two sons, Pierre and Jean are standing behind him either side of the French flag.

The following day Augustin Legay took Blackett and Jones over to a maquis camp at Cussac where they met up with F/O R. Evans. They remained there a few days and then according to their evasion reports they headed East to Champagnac-la-Rivière where they joined another maquis group. They did not stay with them long as the group came under attack by the Germans.



Extract from Escape and Evasion report made out by Sgt Blackett, Sgt Jones and F/O Evans

The three airmen went South staying for a short while at Chalûs before they were picked up by the Brigade Rac at Saint-Saud in the north of the Dordogne. They remained with them for three months until the end of August 1944 also staying with various families in the area, the Ribeireix family at La Bûcherie and the Leroy family who had hidden the airmen in their cellar at Saint-Saud. With la Brigade Rac they took part in the sabotage of a railway line and a bridge and the collection of arms parachuted to the group.



Stuart and Dave Blackett in the cellar where Sgt Blackett, Sgt Jones and F/O Evans were hidden by the Leroy family at Saint-Saud


Radio message sent to London by Jedburgh team "Alexander" on 24th August 1944

"Could you  please let the wives and families of the following know that they are well : Forcevan, S.J. 27154, RCAF ; Sgt E. Jonel, 999682, RAF ; Sgt H. Blackett, RAF They have been with the Maquis since 9th May"


Radio message sent to London by Jedburgh team "Ian"

At the end of August the three airmen were contacted by SOE agent Jacques Poirier who began to organise their return home to England. They were taken to an aerodrome near Limoges and on 9th September boarded a Lysander and a few hours later they landed back in England, exactly four months after they had left on their fateful mission.


Photo taken in 1942 of the Ribeireix family in the garden of their house at La Bûcherie where they had looked after, with incredible courage, Sgt Blackett and Sgt Jones




The house at La Bûcherie where Sgt Blackett and Jones stayed with the Ribeireix family

Photo of the cherry tree in the back garden of the house at La Bûcherie
Sgt Blackett and Sgt Jones hid occasionally in the tree when they thought some Germans were nearby

Ten years ago Dave Blackett, the son of Sergeant Blackett, had visited the area to find out more on his Dad's story but had only been able to find the house at La Bûcherie where his Dad and Sergeant Jones had stayed. Having many photos of la Brigade Rac at one of their camps near Saint-Jean-de-Côle, I had come across Sergeant Blackett's story and managed to contact his son and send him some copies of the photos. He replied immediately with the news that his Dad and Sergeant Jones were in five of the photos. Possibly also a third member of the crew Canadian Flight Officer R. Evans.

Photo taken at the end of May 1944 by André Léonard, photographer with la Brigade Rac 



Back of photo


The camp was in the woods at Boudeau near Saint-Jean-de-Côle in the Dordogne. The group of around thirty men were from Thiviers and part of the A.S. Dordogne-Nord / la Brigade Rac. Two, possibly three of the airmen are in the photo, Sgt Blackett is sitting on the right of the table behind the guy wearing the vest and beret. Sgt Jones is sitting on the left of the table raising his glass. I believe F/O Evans is sitting on the left two places along next to the guy in the white shirt.

With the help of André Bernard, a historian who lives near the crash site of the crew's Halifax, the Ribeireix family, the Legay family and the local Saint-Saud historical group Association Georges Rocal, we were able to find out the full story. In October I joined the son and grandson of Sergeant Blackett at Saint-Saud where we received a superb welcome on par with the welcome given seventy four years earlier to the allied airmen.


Photo taken at la Groslaud where the plane came down, narrowly missing a farmhouse to the left. The small monument was laid in 2O12 by the ANACR at Chabanais



Les Chemins de la Mémoire
Chute d'un avion anglais touché par la DCA nazis
(Crash site of an English plane hit by enemy fire)

I have posted five articles on our visits to Saint-Saud and La Bûcherie, to the crash site at Le Groslaud, the maquis camp in the forêt de Boubon near Cussac and to Abel Devautour who as a fourteen year old lad had played in the crashed plane soon after it had come down and just before the Germans arrived.



From Left to right : Annie Devautour, Dave Blackett, Abel Devautour and Sgt Blackett's grandson Stuart Blackett

We spent an incredible morning with Annie and Abel Devautour. Abel, recounting as if it were yesterday, how as a fourteen year old lad he had heard that an allied plane had come down a few miles away from his home at Chassenon With the volume of planes overhead in the area at that time he had become fascinated by aircrafts and was keen to go take a look. 

He and his best friend jumped on their bikes and cycled over to the crash site. The plane had broken in two but had not caught fire. The young lads hid their bikes and went inside the plane sitting in the pilot's seat pretending to be the pilot. Abel found a helmet in the cockpit, some chewing gum and some cigarettes. After twenty minutes they got back on their bikes and just in time as a Side-car with a German soldier had arrived.

Le père de Madame Devautour, Pierre Adam, né le 22 août 19O2 à Rebeuville (88), a fait partie de la Résistance dans les Vosges, arrêté le 18 mai 1944 et déporté à Neuenegamme puis à Stalag X-B Sandbostel, il est décédé le 27 avril 1945 la veille de la libération du camp.

Abel kept the helmet as a souvenir and later became a light aircraft pilot, his son and grandson also became pilots. Abel's brother Marcel, eight years his senior, was part of the Résistance at nearby Champagnac-la-Rivière. Annie Devautour's father, Pierre Adam, had been part of the Résistance at Vosges and had been arrested by the Germans on 18th May 1944 and deported to Neuenegamme and then Stalag X-B Sandbostel. Sadly he died on 27th April 1945 two days before the camp had been liberated.



Dave Blackett with the Pilot's helmet taken as a souvenir by Abel in May 1944

On our third day at Saint-Saud a ceremony and a presentation had been organised in memory of the airmen and la Brigade Rac. What an absolute honour it was to have been involved, the Blackett family were clearly moved and I am sure will not forget the day.

I have posted photos of the day in a previous article but here are a few more photos kindly sent to me by Dave Blackett.


Dave Blackett proudly showing his copy of La Brigade Rac

The book was published in 1977 and includes the photo taken in May 1944 at the maquis camp in the woods at Boudeau with Sgt Blackett and Sgt Jones sitting at the table with some of la Brigade Rac.


Michel Aupetit kindly brought his Traction Avant over for the ceremony. Michel was one of the porte-drapeaux at the ceremony and he and the Traction take part in the ceremony at Javerlhac every 24th July.



Laurent Martinet, one of the porte-drapeaux at the ceremony and Stuart Blackett, grandson of Sgt H. Blackett


The march down from the Foyer Rural to the monument of la Brigade Rac



The Mayor of Saint-Saud, Pierre Duval with Dave and Stuart Blackett


Michèle Cézard - la fille du lt col Rac, Monsieur le maire - Pierre Duval and Dave Blackett
Facing the monument for la Brigade Rac in the Place de la Résistance



Dave and Stuart Blackett in front of the monument for la Brigade Rac.
To their left is Guy Lastere the Mayor of Champs-Romain and to their right the Mayor of Saint-Saud


Photo taken of La Chorale de Miallet just after their superb and moving rendition of the maquis hymn Chant des Partisans


Dave Blackett and myself talking with Liliane Chabeaudie, the lady in the red coat, who had lived at La Bûcherie during the war and had known the Ribeireix family well. She had come up from the Basque region to be at the ceremony.


Presentation in English and French of the story of the seven airmen at the Foyer Rural at Saint-Saud. To my right Stuart and Dave Blackett and to my left the Mayor of Saint-Saud and Pascal Metayer who presented my talk in French. 


Jean-Pierre Colin who had organised the ceremony and the presentation had put together an excellent slide show covering the airmen's story. In the centre of the photo Dave Blackett, to the left myself and Jean-Luc Forestier who organises the ceremony at Javerlhac each year. To the right is Claude Rialet-Laussucq, the daughter of Jean Laussucq "Louis", one of the first to join the Résistance at Saint-Saud.



Dave and Stuart Blackett either side of the boards made up by Jean-Pierre Colin telling the airmen's story 





Photo taken on Sunday 7th October in the marquee set up for lunch at the yearly Fête du Cèpe et du Veau at Saint-Saud held on the first Sunday in October. We were honoured to take part. It may have been a rainy day, first in four months, but as you can see every one turned up.



Dave and Stuart Blackett seated on the left and Jean-Pierre Colin seated on the right


Photos from 1946 of Harry and Vera Blackett's wedding



To the left of Sgt H. Blackett - Sgt R. Clark, standing on right - Sgt E. Jones

Press articles in France and England covering the airmen's story and the Blackett family's visit to France to retrace their steps :

Ipswich Star (2OO4 and 2O1O) - New clues to dad's history (link)

Northern Echo (27th September 2O18) - Retracing steps of Bishop Auckland father's ww2 journey (link)

Sud-Ouest (15th October 2O18) - En souvenir d'un aviateur anglais (link)



Article published in the Ipswich Star in September 2OO4




Follow up article in the Northern Echo published on 25th October 2O18

More photos :


Saint-Saud et la Bûcherie (24) - sur les traces d'un aviateur anglais (link)

Le Groslaud (16) - Chemin de la mémoire d'un aviateur anglais hébergé en 1944 (link)

Trou des maquis - forêt de Boubon - Cussac, Haute Vienne (link)

Saint-Saud : Photos de la cérémonie du 9 octobre 2018 - l'accueil de la famille d'un aviateur anglais (link)


BORNIER Eugène Aimé (1911-1988) alias SOL, chef du réseau SOL, alias CURÉ

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Rédigé par Patrick Bornier dans la rubrique PortraitRecherche


BORNIER Eugène Aimé (1911-1988) 

alias SOL, chef du Réseau SOL, alias CURÉ

Il est dix-sept heures, le dimanche 12 novembre 1911, 4 rue Guy Colombet à Saint-Etienne (département de la Loire), lorsque Eugène Aimé BORNIER vient au monde. Il est le second fils de Paul Jean Baptiste BORNIER, représentant de commerce et de Anna Eugénie COURTIAL, sans profession.

Comme tous les jeunes hommes ayant atteint l'âge de 2O ans, le bureau de la conscription de Lyon le recrute dans la classe de 1931 afin de servir dans l ' armée de l'air.
Il épouse Marie Elisabeth Alice FAYOLLE DE MANS (1911-1999), le 2O décembre 1939 à Saint-Etienne. De cette union naîtront deux fils.



Eugène et Alice Bornier, officiers BCRA
Eugène fonde une imprimerie-cartonnage à Saint-Etienne avec sa femme et son beau-frère, Raymond FAYOLLE DE MANS (19O7-1955) sous le nom de BORNIER-DE-MANS. L'établissement sera situé 45 rue Gambetta, près de Badouillère.
Le métier de l'imprimerie fait partie déjà de la famille ; son oncle maternel, Eugène COURTIAL était lui aussi un imprimeur établi 9 rue de la Barre à Saint-Etienne. Son grand-père paternel, Auguste Paul BORNIER était lithographe et son épouse, Françoise GERARD était, quant à elle, relieuse. Leurs ateliers étaient situés au 46 rue Gambetta et leurs bureaux, 3 rue Voltaire à Saint-Etienne.
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne agresse la Pologne. Cette action entraîne, le 3 septembre 1939, l’entrée en guerre du Royaume-Uni suivie de la France contre l’Allemagne.
Par l’entremise de son activité d’imprimeur, Eugène fournit alors un support à la presse clandestine.


Le 1er avril 1942, Eugène est recruté par SCAMARONI afin qu'il organise le sous-réseau de renseignements et d'action SOL dans la région de Saint-Etienne. Il est placé sous les ordres de Monsieur COLLIN (connu sous le pseudonyme TAVIAN) de la mission TIR. Il a le titre de chargé de mission 2ème classe avec le grade de Lieutenant (réseau ALI TIR - P2 du 15-O4-1942 au 19-O9-1943).

Nous sommes en 1941 et des réseaux spécialisés dans le renseignements se sont implantés dans la région de la Loire. Afin d'étendre leurs activités, des membres du Deuxième bureau de Vichy, qui sont en contact avec Londres, identifient en juillet 1941, Eugène BORNIER comme ressource potentielle sur Saint-Etienne.

Le 26 juillet 1942, SOL et ses deux premiers compagnons, ainsi que Gaston TAVIAN (qui venant de Londres avait fait homologuer le réseau par le BCRA) organisent un parachutage près de Montrond-les-Bains. L'avion largue huit parachutes : cinq containers et trois hommes, tous déportés par le vent. Tous les containers sont récupérés tandis que deux des agents parachutés réussissent à rallier Saint-Etienne. Le troisième, le radio ORABONA, se recevant mal sur le sol accidenté, se brise les deux jambes et s’enfonce le thorax. Le prêtre d'un village voisin accepte de le recueillir pendant que s'organise un moyen de transport avec l'aide d'un médecin. Malheureusement, le blessé décédera lors de son transfert à l'hôpital.
Au début du mois de novembre 1942, Guy CHAUMET fait appel à Jean LAPEYRE-MENSIGNAC qui, de sa propre initiative, avait organisé une chaîne d'évasion pour passer en zone libre. Il parvient rapidement à gagner l'Angleterre par une opération Lysander montée par le réseau SOL. Jean LAPEYRE-MENSIGNAC n'ayant plus de contact s'engage comme agent P2 dans le réseau SOL. BORNIER lui fait rapidement confiance et l'initie à la marche du réseau : prise de contacts, le codage et le décodage des câbles, les parachutages, etc.
Début décembre 1942, BORNIER charge Jean LAPEYRE-MENSIGNAC, accompagné de deux équipiers, de réceptionner un parachutage ARMA (containers de matériels divers tels des armes et des explosifs) prévu sur le terrain « Chardonneret », à une dizaine de kilomètres de Chamazel dans la Loire : il s'agit d'un terrain situé à 13OO mètres sur un plateau du Massif Central. Utilisé comme pâturage au printemps, il est distant de toute habitation. La neige qui tombe en abondance les contraints à se réfugier dans une cabane de berger. Cette retraite provisoire va se prolonger douze jours. Il leur faut passer toutes les nuits dehors à guetter l'avion dans de mauvaises conditions atmosphériques qui ne permettront pas au pilote de repérer le terrain.
Le 22 décembre 1942, BORNIER organise un atterrissage Lysander sur le terrain « Vaurour » entre Issoudin et Vatan. Le responsable au sol est J. VOYER radio de SOL. L'opération est parfaitement réussie. Deux passagers sont déposés tandis qu'embarquent Pierre QUEVILLES et Guy CHAUMET.
Jean LAPEYRE-MENSIGNAC propose à SOL de créer une extension du réseau dans la région Aquitaine où il dispose déjà de René CHABASSE et de Pierre BARRÈRE. Il pense que les terrains opérationnels y seront plus faciles à trouver que dans la région stéphanoise. A cette date les « régions » ne sont pas encore organisées et délimitées géographiquement, le réseau SOL peut donc travailler loin de son Quartier Général. Avec l'assentiment du BCRA, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC devient l'adjoint de SOL.

De décembre 1942 à mars 1943, il va successivement recruter à Bordeaux et en Charente : Guy MARGARITI, étudiant en Sciences, Charles FRANC viticulteur et étudiant en lettres ainsi que l'artiste Philippe BOIREAU. Ils prospectent tous des terrains de parachutage ou d'atterrissage que le réseau SOL propose par câble au BCRA afin d'en obtenir l'homologation par la R.A.F. Leur prospection s'effectue surtout en Charente et dans les Landes. Parallèlement à cette activité, ils s'adonnent à un long et minutieux travail de préparation : recherche de « planques », de refuges, de « boîtes à lettres », mise sur pied de liaisons et de moyens de transports et formation de petites équipes opérationnelles cloisonnées...
En juin 1943, alors qu'il est recherché par les allemands, SOL reporte son activité dans la région de Bordeaux.
Traqué par la Gestapo, il s'envole pour Londres depuis la Charente (terrain SERIN) à bord d'un Lysander, le 19 Septembre 1943 (opération aérienne SOL-SUNFISH - « Elles m’ont trouvé beau . Le bon vin m’endort »). Il pose le pied sur le sol britannique le 2O septembre 1943.

Le 18 octobre 1943, il rejoint le BCRA à Londres ou il est formé pour ses prochaines missions.
À compter de janvier 1944, Eugène BORNIER devient chef de mission 2ème classe, au grade de commandant (réseau Action R2 Archiduc du O4-O1-1944 au 3O-O9-1944)
Il prend le pseudonyme de CURÉ. Alors qu'il est parachuté en France occupée dans la nuit du 4 au 5 janvier 1944 dans les Landes (terrain GOELAND à proximité de Biscarosse - opération « Ce soir j’ai tant de peine »), il se fracture une cheville. Cet incident le retardera dans sa mission : remplacer ARCHIDUC comme chef SAP R2. Il prendra contact avec ARCHIDUC le 18 avril 1944.
Il sera promu, à titre temporaire, au grade d'aspirant de réserve Infanterie, le 1er juin 1944 sous le pseudo BARRERE Eugène (par décision n.26 en date du 24 juin 1944 du Général KOENIG).
À Paris, le 6 Mai 1945, il est nommé par décret, dans l'ordre national de la Légion d'Honneur au grade de Chevalier.Cette nomination entraîne le droit au port de la Croix de Guerre avec Palmes.


Après la guerre, Eugène reprend son activité d'imprimeur. Il décédera le 13 août 1988 à Saint-Etienne, ou il y sera inhumé au cimetière Crêt de Roc. Il était âgé de 76 ans.  


Abréviations :

BOA : Bureau des Opérations Aériennes
SAP : Section Atterrissages et Parachutages
BCRA : Bureau Central du Renseignement et de l'Action.


Sources :

Résistance Sud-Ouest - Réseau Sol / BOA-SAP Région B : l'équipe de réception des atterrissages Lysander (lien)
Musée de la résistance en ligne (lien)
Les Cahiers de Village de Forez
Communiquer pour Résister - Archives départementals de la Charente (lien)
Historique 2ème GM Infiltrations en France - Pierre TILLET - pierre.tillet@free.fr (lien)
Ville de Saint-Etienne


Je souhaiterais lancer un appel aux lecteurs et à leurs connaissances. En effet, afin de compléter cette biographie, je recherche des documents iconographies (photos) ainsi que des détails sur la vie d'Eugène BORNIER et ses proches ; notamment :
- Alice, son épouse, qui a aussi joué un rôle actif auprès de son mari,
- Raymond Fayolle de Mans, son beau-frère avec qu'il avait établi l'imprimerie BORNIER DE MANS,
- ses enfants et petits enfants...
Toutes autres informations, même anodines, sont les bienvenues et me permettrait aussi de reconstituer sa vie. Par exemple, où est-ce que Eugène a passé son enfance ?  dans quelle école a t'il été ? que a t'il fait après la guerre?
Je n'ai pas non plus d informations sur son activité d'imprimeur (la ville de Saint-Etienne m'a fourni des photos de murs de bâtiments sans m'indiquer de lieu ou de dates).

Par avance, merci à vous tous pour vos contributions.

                       Patrick BORNIER

Contact : resistance.sudouest@gmail.com


(Photo - Archives Municipales de Saint-Etienne)


(Photo - Archives Municipales de Saint-Etienne)



Chant des Partisans - Bal(l)ades (en) charentaises

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Rédigé par Alan dans la rubrique Média et cinéma

Bal(l)ades (en) charentaises est une création d'Alain VELUET (Auteur-compositeur-interprète) et Jean-Christophe MATHIAS (Auteur-photographe).

Bal(l)ades (en) charentaises fait plonger le spectateur dans les méandres de l’histoire, dans ces périodes où le pays charentais a montré au monde entier qu’il était une terre de résistance et de fraternité.


Vous trouverez en liens ci-dessous deux versions du « Chant des Partisans », enregistrées par l'équipe des Bal(l)ades (en) charentaises dans la forêt de la Braconne, à Brie:

- une version minérale et militaire, devant le Monument aux fusillés: (lien)

- une version végétale et maquisarde, dans la clairière: (lien)

Ce Chant des Partisans charentais illustre la troisième et dernière partie de la création Bal(l)ades (en) charentaises, qui retrace l'épopée de la Résistance charentaise et la replace au coeur de la grande histoire de France et de l'humanité...

Pour illustrer la seconde partie de cette création, nous vous proposons de réécouter "Alba Terra", un hommage à Aubeterre composé pour ces Bal(l)ades (en) charentaises qui parcourent les églises, les châteaux et autres trésors du patrimoine spirituel extrait de la roche: (lien)

Et toujours, pour illustrer la première partie des Bal(l)ades (en) charentaises qui fait parcourir la Charente bucolique et champêtre, cet hymne au fleuve qui traverse le département: (lien)

Bonne écoute!


Monument aux fusillés de la Braconne (lien)

Exhibition - Suffolk at War - Eye Town Hall 3rd November 2018

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Posted by Alan

In aid of the Poppy Appeal I was invited to display part of my collection of objects and photos of the Résistance in the South West of France at an exhibition of War Time Memorabilia held at Eye Town Hall in Suffolk.
Also taking part were dislays of make do and mend, 49Oth BG USAAF based at Eye in 1943 to 1944, arms and ammunition from the First World War, British Resistance Organisation - Churchill's "Secret Army", Land Girls and the role women played in the Second World War.









Photos taken by André Leonard in May 1944 of la Brigade Rac in the woods at Boudeau in the Dordogne and photos from my recent visit to Saint-Saud with the Blackett family retracing their father's steps, an RAF airman looked after by la Brigade Rac



Andrée Gros-Duruisseau - résistante et déportée : Témoignage

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de SabotageDocument et livre

Née en 1925 à Garat (Charente), Andrée Gros-Duruisseau fut élève à l'école communale de Bouëx, au coeur de la Charente, à quelques kilomètres d'Angoulême et à proximité de la ligne de démarcation. Jusqu'en juin 194O, Bouëx est un petit village paisible où tout le monde se connait. A la fin de la guerre, Les Forêts, le nom de la ferme de la famille Duruisseau, près de Bouëx, symbolise un lieu parmi d'autres de résistance en Charente.

Ci-dessous est le témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau tiré du site internet (lien) du Musée de la Résistance et de la Déportation à Angoulême (fermé en 2OO9). En octobre 2O14 le musée rouvre ces portes au public sous le nouveau nom d'Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation (lien).

A la déclaration de guerre :

Andrée Duruisseau
J’avais 14 ans, je vivais chez mes parents au village des « Forêts », dans la commune de Bouëx. Mes parents étaient agriculteurs, entrepreneurs de battages et de labours. Mon frère (de 15 ans mon aîné) habitait avec nous, ainsi que sa femme et sa fillette, il était employé à la fonderie de Ruelle. Quant-à ma soeur (mon aîné de 12 ans), habitait la gendarmerie de Brigueuil. Scolarisée, je prenais régulièrement des cours particuliers dirigés par Madame CHABASSE à Bouëx.  A la déclaration de guerre, je fus très frappée par les avis de mobilisation que le garde champêtre affichait sur les murs de notre petit village. Les habitants se rassemblaient et parlaient avec inquiétude de la possibilité d’une guerre. Ils évoquaient les souvenirs de la Grande Guerre qui me semblaient très lointains. Je pensais à la longue liste des morts sur le monument de la commune devant lequel, chaque 11 novembre nous déposions des bouquets de fleurs en chantant la Marseillaise. J’étais trop jeune pour avoir un jugement personnel sur la situation mais j’étais très triste et j’avais peur, car mon frère allait partir à la guerre. De plus, nous avions peu d’informations, les voisins venaient écouter la 
T.S.F. chez mes parents. L’avance de l’armée allemande en France me terrorisait, je n’acceptais pas l’éventualité d’une défaite française. C’était pourtant la débâcle. Des troupes françaises avec leur Etat Major stationnèrent à la ferme. Notre maison fut réquisitionnée pendant environ 48H. Ces militaires partaient en direction du Sud, ils étaient très fatigués et ne répondaient pas à nos questions. Pour moi, l’Armistice représentait la fin de la guerre mais, dans une situation très pénible puisque les Allemands arrivaient en Charente.

Puis, se fut l’arrivée de PETAIN. Dans un premier temps, dû au manque d’informations objectives (celles-ci étant censurées par les Allemands), nos voisins, en particulier les Anciens Combattants de la guerre 14-18, s’attachèrent aux paroles du Maréchal PETAIN comme à une bouée de sauvetage. Mon père n’y croyait pas et se disputait souvent avec un des voisins dont le souvenir de Verdun le disposait à une confiance inconditionnelle pour le Maréchal couvert de gloire. J’étais trop jeune pour porter un jugement  personnel à ce drame. L’aura du Maréchal avait une influence certaine sur une population accablée. Nous n’avons pas entendu l’appel De GAULLE car, à cette période, nous n’écoutions pas les émissions de radio Londres, mais nous avons su qu’un officier nommé De GAULLE réfugié en Angleterre, continuait le combat. Nous nous sommes attachés à cet espoir ; plus tard, nous avons réussi à capter radio Londres, c’était un réconfort inespéré. Dès la connaissance de l’appel du Gl. De GAULLE, sans en connaître exactement les termes, j’ai su que nous n’étions plus abandonnés et que des moyens existaient pour faire partir les Allemands.

La vie quotidienne changea radicalement. Les Allemands patrouillaient sur toutes les routes de la commune. Ils s’imposaient dans les maisons en demandant du ravitaillement, parfois se servaient. Il fallait camoufler les produits de la ferme. Les réquisitions d’animaux étaient fréquentes, surtout lorsque le Maire collaborait avec l’occupant. Nous n’avions pas d’essence pour la voiture, cachée dans une grange. Des bons d’essence nous étaient distribués très parcimonieusement par la mairie pour les besoins du tracteur. Il fallait avoir recours à la ruse pour dissimuler et soustraire le plus possible de produits pour en disposer personnellement et ne faire profiter que la famille et les amis. Certains producteurs pratiquaient le marché noir, ce qui provoqua la méfiance chez les agriculteurs redoutant les dénonciations. Nous devions nous conformer aux lois allemandes avec toutes les contraintes qu’elles nous imposaient. Dès que nous apprenions un arrivage ou une distribution de ravitaillement dans un magasin, je partais en vélo munie des tickets de la famille pour de longues heures dans une file d’attente, souvent sans rapporter la moindre nourriture.

A l’école, le chant du Maréchal était obligatoire. On demandait aux élèves d’écrire au Maréchal avec la promesse d’une réponse. Je fus très choquée par la disparition du drapeau français, remplacé par la Croix gammée et les couleurs allemandes. Toutes les valeurs qui m’avaient été inculquées étaient anéanties. Les Allemands défilaient fièrement dans nos rues, au pas cadencé en chantant à pleine voix.

La résistance :

Le terme « résistance » n’existait pas encore. Mon refus fut spontané, refus de me soumettre aux lois imposées par les occupants que nous appelions « les Boches », refus d’accepter les humiliations quotidiennes, refus d’accepter la croix gammée et les couleurs allemandes à la place du drapeau français. J’éprouvais un sentiment de grande colère contre les lâches qui dénonçaient. Pour moi, l’inacceptable était le fait qu’on ne se défendait pas, la seule possibilité de se défendre était de s’opposer aux occupants par tous les moyens qui se présentaient : Mon caractère un peu frondeur ne choquait pas ma famille qui s’était engagée sans réserve pour le pays sans en connaître l’issue, mais animée d’un grand espoir. (…) Dès l’arrivée des Allemands en Charente, la ligne de démarcation fut installée, et cela à 3kms de la ferme, à Bouëx. Nous nous trouvions donc en zone occupée zone frontalière. Le poste frontière était situé au village de la Petitie sur la route de Marthon. Par la kommandantur de Sers, j’obtenais un laissez-passer. Les communications entre les 2 zones étant interdites, je passais du 
Alcide et Augustine, 
les parents d'Andrée,
montrant l'ancienne 

cache d'armes
dans leur bois aux Forêts
courrier caché dans le guidon de mon vélo ou dans mes vêtements. A la demande des militaires français du poste du Chatelars, je transmettais des plans de la commune de Bouëx avec la situation d’hébergement des troupes d’occupations. Je conduisais clandestinement des familles en zone non occupée : à Vouzan et Marthon. Je fut arrêtée et fouillée deux fois. Durant cette période, jusqu’au mois de novembre 1942, ma vie quotidienne s’organisa dans l’exaltation dont le pôle principal d’attraction était : La Ligne de Démarcation.

Le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) occasionna une autre étape de lutte. Mon frère désigné pour le S.T.O. refusa de se soumettre. Il se cacha avec un collègue dans une vieille maison isolée près de Vouzan. Je leur apportais du ravitaillement en évitant les rencontres indésirables. Le travail de faux papiers commença à cette époque. Un laboratoire de photos fut mis sur pied à la maison. Je faisais les déplacements nécessaires à cette organisation conçue par mon frère. René CHABASSE nous mit en contact avec RISPARD. C’est en 1943 qu’il recruta ma famille et moi-même, pour appartenir à un réseau de résistance. Nous sommes initiés aux règles de la clandestinité. Je fus homologuée agent P2 du B.C.R.A. au service du B.O.A. Mon rôle consistait à assurer les liaisons entre René CHABASSE, notre responsable B.O.A. et différentes personnes sur Angoulême ou les environs. Je devais apprendre par cœur les adresses des personnes à contacter. Une gamine ne pouvant être soupçonnée, des missions m’étaient confiées surtout sur Angoulême : la caisse d’épargne, le magasin prisunic, une personne travaillant aux impôts, une autre à la préfecture, un magasin rue de Beaulieu etc. Toujours en vélo que je déposais à l’entrée d’Angoulême chez un marchand de grain. J’apportais du ravitaillement à un officier anglais et à 2 américains camouflés chez mon oncle à Jard dans la commune de Vouzan.

L’arrivée de Londres du Délégué Militaire Régional Claude BONNIER et de son adjoint Jacques NANCY provoqua un regain d’activités et une clarification dans les missions. Les annonces de parachutages ont suscité la mise en place de nouvelles structures et une organisation plus performante. Il fallait mettre sur pied un certain nombre d’éléments pour recevoir les armes, les cacher et les distribuer. Notre maison était le lieu de rassemblement. Dans ma famille, chacun à son niveau était engagé dans l’action. Après l’arrestation et le suicide de Claude à Bordeaux, J. NANCY regagna la Charente. Il s'installa à la maison pour former des saboteurs.L’assassinat de René CHABASSE par les Allemands, bouleversa notre groupe. La nuit du 21 février 1944, j’allais prévenir sa famille, récupérer tous les papiers compromettants et amener un rescapé du B.O.A. (Charles FRANC) à la maison.

Le lendemain, sur l’ordre de Jacques, je partais très tôt à Angoulême pour avoir des renseignements sur cet événement tragique. Avec prudence et malgré des contacts absents, j’eus la certitude que René était bien mort mais qu’il n’avait pas encore été identifié.

Les contacts avec Londres étant interrompus, les activités du B.O.A. furent mises en sommeil. J. NANCY créa la Section Spéciale de Sabotage (S.S.S.) à la maison qui resta le P.C. et le point de ralliement. Une trahison nous faisant redouter l’arrivée de la Gestapo, le groupe s’installa au Mas de Vouzan, ce lieu ne devait être connu de personne. Je servais d’intermédiaire et d’agent de liaison entre Jacques NANCY, les groupes et les isolés.

Je n’ai pas eu conscience de prendre un engagement mais de faire des choses naturelles et avec enthousiasme.


Andrée Gros-Duruisseau sera arrêtée par la gestapo le 15 mars 1944, emprisonnée à Angoulême puis au fort de Romainville, elle résiste à tous les interrogatoires et sera ensuite déportée en Allemagne au camp de Ravensbrück. Elle retrouvera sa famille le 1er juin 1945.

L'esprit et le coeur trop douloureusement affligés, le corps trop meurtri, elle ne peut exprimer les pensées qui la hantant. Alors elle écrit, très difficilement, incapable de se relire, range ses pages au grenier pour les oublier, les retrouve un jour jaunies par le temps passé, rongées par les souris.

Ensuite devenue épouse Gros et maman de quatre enfants, Andrée a consacré beaucoup de ses forces à aider les déportés et leurs familles.

Elle est très connue et appréciée par les élèves des établissements scolaires de Charente, dans lesquels elle poursuit toujours des séries de conférences sur la Résistance et la Déportation.

Le 11 novembre 2OO7, Andrée Gros-Duruisseau recevait les insignes de commandeur de la Légion d'honneur des mains de son fils, au pied de la statue Carnot à Angoulême. Le 11 novembre 2O12 c'est sous les ors de l'Élysée qu'elle a été élevée au grade de grand officier de la Légion d'honneur, une décoration que détiennent un cercle fermé de 25O Français.

En avril 2O16, Andrée Gros-Duruisseau a été élevée à la dignité de Grand'Croix de l'ordre national du Mérite. La décoration est le plus haut grade de l'ordre national du Mérite.

Aujourd’hui, elle préside l’Association des déportés, internés et familles de disparus de la Charente

Le Cahier - Témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau résistante et déportée, édité 2OO8 par la Centre Départemental de Documentation Pédagogique de la Charente (CDDP). Préface de Jean Lapeyre-Mensignac, responsable du B.C.R.A. - B.O.A. Région B et auteur de Nos combats dans l'ombre (1994) et René Chabasse : Héros de la Résistance (1996).


Le Cahier est le témoignage d'une jeune adolescente et écrit en 1945 à son retour de déportation sur un cahier d'écolier que son père lui a donné, c'était sa thérapie.

Je peux vous conseiller vivement de procurer cet excellent ouvrage très émouvant et à mon avis parmi les plus beaux sur la Résistance.

L'auteure raconte son histoire de sa vie clandestine, son arrestation le 15 mars 1944 et puis sa déportation quelques mois plus tard à peine âgée de 18 ans. Elle raconte ses expériences et ses compagnes dans les camps de concentration. "Sans cette solidarité qui nous insuffle, malgré tout, de la force, aucune n'aurait pu survivre et revenir" elle confirme.


Il y a 2O ans en rangeant le grenier familial, elle a retrouvé le journal, les pages étaient jaunis par le temps et rongés par les souris, qu'elle avait écrit à le retour des camps et en 2OO8 elle autorisé l’éditions du CDDP à publier son témoignage.


Avec l'aimable autorisation de l'éditeur CDDP et de l'auteure Andrée Gros-Duruisseau trouvez ci-dessous quelques extraits du livre.


Les réquisitions

Les Allemands passaient régulièrement demander du ravitaillement et invariablement, maman leur répondait : « Nous n'avons rien ». Les produits de la ferme étaient surveillés, mais on arrivait à camoufler le plus possible. Ainsi, plus de poules à picorer dans la cour : nous avions enfermé les volailles dans un verger, derrière la ferme. Malheureusement, il est difficile de faire taire poules et canards et d'empêcher les coqs de chanter ! Je me souviens de ce jour où nous écoutons les émissions de Londres avec maman... La fenêtre est ouverte car il fait beau. Du bruit au dehors attire notre attention... Ce sont des Allemands qui viennent réquisitionner. Nous sommes tétanisées car nous savons parfaitement qu'il est interdit d'écouter les émissions d'Angleterre à la TSF (d'ailleurs, qu'est-ce qui n'est pas interdit !) Que va-t-il nous arriver ? En fait, passant près de la ferme, ils ont été attirées par le « cancanement » d'un canard. Ils sont tellement occupés à le récupérer qu'ils ne semblent pas avoir entendu autre chose ! Quand nous les voyons repartir depuis le fond de notre cuisine, avec le malheureux volatile qui proteste vigoureusement, nous sommes bien soulagées ! 
Les parachutages

Les réceptions de parachutages nécessitaient une organisation rigoureuse : écoute des messages personnels, liaison avec les personnes recrutées, mise sur pied de l'équipe de guet et de surveillance, organisation de la réception et camouflage du matériel.
Le terrain le plus proche se trouvait sur les Chaumes du Luquet, pas loin de notre maison, mais d'autres étaient plus éloignés.

André Chabanne (chef du maquis Bir'Hacheim, basé dans la forêt de Chasseneuil) était venu repérer les caches d'armes. Il y en avait trois : dans une sablière, dans une carrière sur la commune de Garat, dans une fossé au milieu d'un bois. Il n'était pas d'accord, jugeant l'endroit dangereux, trop près de la ferme... Hélas pour lui, la fosse était si bien camouflée qu'il ne l'a pas aperçue et qu'il s'est retrouvé au fond, heureusement sans dommage. Cet épisode a laissé à mon père un souvenir si comique qu'à chaque rencontre avec André, après la guerre, il ne manquait pas de lui rappeler cette chute inattendue. 


Arrêtée par la Gestapo le mercredi 15 mars 1944 à son domicile, aux Forêts près de Bouëx, Andrée est internée à la maison d'arrêt d'Angoulême jusqu'au 2O mai. Malgré tous les interrogatoires subis, elle ne livre aucun renseignement susceptible de compromettre la sécurité de sa famille ou ses compagnes.

Puis en mai, commence alors le terrible parcours de la déportation. Fort de Romainville jusqu'au 6 juin, camp disciplinaire de Neue-Brem situé entre Sarrebruck et Forbach, puis Ravensbruck sous la matricule de 43O69, suivi du kommando de Buchenwald, jusqu'au 14 avril 1945.

Travailler pour la guerre !

Nous sommes dans un Kommando et nous devons travailler pour l'Allemagne. Peut-on concevoir cela !
Certaines d'entre nous tentent d'être positives : « Ils ne veulent pas nous tuer, puisqu'ils vont nous faire travailler ! » (L'usine HASAG produit des munitions, notamment obus de DCA et Panzerfauste).
Le départ au travail s'effectue par rangées de cinq et par groupes d'affectation. Je suis désignée au déblaiement car les usines qui existaient à cet endroit ont été démolies par les bombardements. Munie d'une lourde pioche, je dois arracher des planches dans les ruines.
Nous nous relayons pour les transporter près d'un nouveau bâtiment en construction. Des lattes de bois servent de pont sur d'énormes trous d'obus. Comme il pleut beaucoup, ces trous se remplissent d'eau et je suis terrorisée : ces planches sont rendues très glissantes par l'eau et la boue ; mes sabots, bien trop grands, ne tiennent pas à mes pieds et je trébuche sans cesse. Je me dis : « Si je glisse, je vais tomber et me noyer au fond de ce trou ! »

C'est vraiment très pénible, d'autant plus que j'ai toujours eu peur de l'eau. Je sais parfaitement que si je tombe, personne ne viendra me chercher dans cette eau fangeuse, je serai perdue. Autour de moi, certaines de mes compagnes plaisantent : « Tant mieux, il pleut : cela va nous faire pousser les cheveux ! ».


A l'inauguration du Mémorial de la Résistance de Chasseneuil
en 1951 le Président de la Rubrique Vincent Auriol décore
(de gauche à droite)
Victor Bouyat, ancien du maquis Bir'Hacheim
Alcide Duruisseau "le père Duruisseau"
Albert Deslias, ancien résistant de Chasseneuil


Après la libération des camps en avril 1945 c'est le chemin long pour rejoindre la France. Dans la nuit du 31 mai au 1 juin Andrée prend un train pour Angoulême.
Extrait du chapitre Le retour
Nous approchons d'Angoulême. Toutes ces lumières sur le plateau. Je ne me sens pas le courage de rentrer à la maison, si toutefois elle est encore debout ! Le sinistre Alfred (Alfred Winnewisser « Monsieur Alfred ») m'avait bien avertie qu'il la ferait brûler puisque je ne voulais parler ! Sa voix résonne dans ma tête : « Votre maison ne sera plus qu'un amas de cendres et de ruines ! »...


Nous sommes très près de la gare. Un déporté me tape sur l'épaule et me dit : « Votre Angoulême, Andrée ! Mais, ma parole, vous êtes plus triste que si on vous emmenait à la
guillotine ! Auriez-vous honte de renter chez vous ? ».

Cette simple phrase a le don de me faire réagir. Ah non, je n'ai pas honte et je vais pouvoir leur dire que je n'ai parlé et leur montrer que j'ai tenu le coup !

Cette fois le train s'arrête et il m'est difficile de mettre un pied devant l'autre ! Enfin, je prends m'a couverture et mon petit baluchon, on me pousse. En bas, personne ne m'attend et je me sens bien seule, un peu comme un orpheline. Soudain, mon cousin se précipite vers moi et me dit : « Ta maman est là, ta soeur ». Je n'arrive pas à réaliser. C'est pourtant un moment inoubliable : j'aperçois ma mère, en larmes, qui court vers moi mais je remarque aussitôt qu'elle porte un grand voile noir sur son chapeau... Ma soeur... Je suis serrée, tirée, d'un côté, de l'autre. Elles pleurent, elles rient.


Vidéo de la rencontre avec Mme Andrée Gros-Duruisseau à la Librairie Cosmopolite d'Angoulême le 17 juin 2O16 (lien)



Mensignac (24) - Exposition : hommage aux combattants de la commune - du 10 au 13 novembre 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

Exposition en hommage aux combattants de la commune de Mensignac à la salle des fêtes. L'exposition sera ouverte du samedi 1O au mardi 13 novembre de 14h3O à 18h.
Pour cette occasion l'association La mémoire de nos pères a pu fournir quelques objets relatant la vie des poilus.


La mémoire de nos pères (lien)

11 novembre 2018 - Centenaire à St Pardoux la Rivière

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Rédigé par Marc Delage dans la rubrique Lieu de mémoire,  Évènement

Ce matin, 11 novembre à St Pardoux la rivière, était la commémoration du centenaire de l'armistice de la première guerre mondiale. A 11 heures ce matin, les cloches de l'église se sont mis a sonner pendant une dizaine de minutes, comme dans toutes les communes de France, nombreux sont les citoyens qui sont venus au rendez-vous, il fait beau, le soleil est là, les gens se figent pendant ces sonnailles, personne ne parle, puis, c'est le silence, le maire prend la parole, fait le discourt de circonstance, puis égraine, un par un, le nom des hommes, "morts pour la France", la liste est longue, les enfants des écoles déposent les fleurs, des roses, un homme, ancien militaire répond - "mort pour la France"à chaque nom prononcé. Puis viens la fin, le champ patriotique national, "la  Marseillaise" retenti, des hauts-parleurs. Le maire remercie la foule d'être venue, et invite au pot d'amitié. 








Léon Simon - la Brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortrait

Tous nos remerciements à Edith Moity la fille de Léon Simon pour avoir eu la gentillesse de partager les photos ci-dessous de son album de photos familiale.





Léon Simon




















Sur la ligne de démarcation - 6 récits du Sud-Ouest sous l’Occupation

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Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre, Section Spéciale de Sabotage

Sur la ligne de démarcation 
6 récits du Sud-Ouest sous l’Occupation 
Par Jean-Denis Renard



Ce livre rassemble 6 récits récoltés par le journaliste Jean-Denis Renard et initialement publiés durant l’été 2O1O dans les colonnes du quotidien régional Sud Ouest. 

• Charente - Les Duruisseaud ont montré le chemin 
• Dordogne - Le jour où les nazis ont bougé la ligne 
• Gironde - Dans les vignes, sous le feu des sentinelles 
• Landes - Sur les traces d’un célèbre sac de billes 
• Béarn - Des chiffres peints en noir sur les maisons 
• Pays Basque - Sur les traces du bunker de l’inutile

Vous pouvez télécharger le livre ici (format pdf)



Panneau de la ligne de démarcation à la gare de La Rochefoucauld



La Rochefoucauld


Vouzan (16)

Rancogne (16)

Inauguration du panneau de la ligne de démarcation à Sers (Charente) (lien)

Ligne de démarcation : La Petitie (Charente) (lien)

Une belle famille... les Duruisseau - Article de 1946 publié par Résistance des Charentes

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Rédigé par Alan dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage

Un grand merci à Gérard Duruisseaud pour avoir partager cet article de l'hebdomadaire Résistance des Charentes publié le 16 décembre 1945 et écrit par Marc Leproux dit le Tonton de la Section Spéciale de Sabotage (S.S.S.) de Jacques Nancy. 




Nos résistants 
Une belle famille... les Duruisseau

Une nuit de l'hiver 43 un groupe de maquisards roule sur la petite route qui mène à Bouëx. En passant devant l'unique demeure qui borde la route, le chef montre un filet de lumière filtrant à travers les volets et dit à ses hommes : Ici c'est la maison du bon Dieu. C'est à dire la maison où l'on est prêt à tout pour secourir les maquisards, ceux qui nous délivreront des Boches.

Déjà la maison Duruisseau, sise aux Forêts dans la commune de Bouëx était célèbre dans les milieux résistants et elle méritait bien cette célébrité car pas un dans cette demeure qui n'ait fait son devoir avec la simplicité, le courage qui caractérise souvent l'âme paysanne française.

Cette maison modeste campée au bord de la route mérite d'entrer dans l'histoire de la résistance en Charente. Ce n'est pas un article qu'il faudrait lui consacrer : un gros volume ne suffirait pas à relater tout ce que ses murs ont pu voir ou entendre.

Dès le début de l'occupation, le pionnier de la résistance charentaise, René Chabasse, dont un prochain article retracera la vie et la mort héroïques, trouve chez les Duruisseau des amis sûrs à qui il peut se fier et qui n'hésiteront pas à endosser avec lui les plus lourdes responsabilités et à encourir les plus grands risques.

Fausse carte d'identité d'Edmond
Duruisseau,au nom d'Edouard Dufour

Du reste le fils, Edmond, ouvrier à la fonderie de Ruelle, remarquable par son habileté manuelle et son courage sera un auxiliaire précieux. Dès février 1943, Edmond Duruisseau est désigné pour partir en Allemagne ; non seulement  il n'obéit pas à cet ordre mais il considère comme son devoir de faire de la propagande pour retenir ses camarades. Cela ne va pas sans risque dans un milieu où l'on ne comprend pas toujours ce qu'il y avait de grand dans l'esprit « Résistance »; ou l'on voit des ouvriers se présenter comme volontaires pour démonter les machines de leurs ateliers afin que les Allemands puissent les emmener chez eux. Les malheureux détruisent ainsi de leurs propres mains leur gagne pain et ils n'ont même pas l'excuse de la contrainte. (Il est vrai qu'ils seront plus tard réembauchés des premiers à la fonderie). Edmond Duruisseau, lui, est écoeuré par tant de veulerie. Et le soir qui est fixé pour son épart il pousse l'audace jusqu'à se rendre sur le quai de la gare pour essayer de retenir ses camarades.

Un seul se décide à le suivre ; avec lui il gagne les bois ; il a pourtant femme et enfant à nourrir et son budget est maigre. Qu'importe ! le devoir avant tout ; et pour subvenir aux besoins des siens il exécute de menus travaux pour les paysans des alentours et cisèle des bagues qu'il écoule difficilement. Sous un aspect timide, effacé, Edmond Duruisseau cache une énergie de fer et celui qui plonge son regard dans le fond du sien l'a bien vite compris.

René Chabasse, l'a compris ; aussi dès qu'il organise la réception de parachutages il se ménage le concours d'Edmond qui sera un des premiers membre du B.T.A. (Bureau des Opérations Aériennes) et qui désormais portera le nom de « Batteur »Bientôt, du reste, toute une famille participera à la réussite de ces opérations.

René Chabasse
Tout de suite René Chabasse (le Parrain) et le Batteur se mettent en quête de cachettes pour dissimuler leurs parachutages ; ils comprennent vite qu'il leur est nécessaire de s'adjoindre le père du Batteur, c'est-à-dire Alcide Duruisseau. Ce dernier sous une modestie exagérée cache toute la finesse des vieux paysans de chez nous. C'est un travailleur infatigable et qui sait manier la terre. Bientôt il deviendra un artiste en camouflage. Chez lui c'est une allée venue continuelle de camions dont il faudra dissimuler la trace. Containers ; parachutes encombrent tous les coins de la demeure. Mais le père Duruisseau sent que cela ne peut continuer ainsi ou qu'il en résultera une catastrophe. Il se met donc en devoir de préparer pour les nouveaux parachutages une autre cachette dans un bois qui lui appartient.

Il arrache buissons et ronces dont il fait « un gros brancher », ensuite il creuse en dessous une petite cave. Le jour, Blaireau (Rispard)  Pasteur (Berger) et son fils y travaillent ; la nuit c'est le père Duruisseau, son domestique et un réfractaire (tous ces gens traqués par la gestapo se sont réfugiés chez lui). Quand le trou mesure deux mètres de profondeur il est prolongé en dessous des racines ; la terre sortie à l'aide d'un seau est étendue sur le sol et bien aplanie ; un peu avant le jour elle est recouverte de terre un peu plus noire et de feuilles ; le brancher est replacé dessus et comme les buissons ont été arrachés la terre paraît remuée partout de la même façon. Et c'est ainsi qu'une quantité d'armes est entassée suffisante pour armer plusieurs maquis. Le chef de l'un d'eux étant venu s'approvisionner est bien obligé de reconnaître la perfection du camouflage car il se révèle inapte à déceler le trou jusqu'à ce qu'il soit lui-même tombé au fond à la grande joie des assistants et du père Duruisseau qui rit encore en en parlant.

La ferme de la famille Duruisseau, aux Forêts commune de Bouëx
Il ne nous est possible d'étudier ici en détail toute l'activité de la famille Duruisseau. Bornons nous à signaler que cette maison après avoir servi de refuge à ceux qui voulaient franchir la ligne de démarcation, à ceux qui étaient traqués par la gestapo abrita dans ses murs : réfractaires, maquisards et aviateurs alliés en nombre considérable. Presque chaque jour quelqu'un y est reçu et toujours avec le même coeur, ce coeur qui sait accueillir d'une manière si touchante dans la famille Duruisseau. Tous trouvent là le vivre et le couvert et soulignons-le, sans la moindre rétribution. Bien des gens sont passés dans cette maison ; la seule fortune qu'ils y aient laissée c'est le trésor de leur reconnaissance et de leur amitié.

C'est période d'activité intense est coupée par une épreuve tragique. Le 15 mars, la plus jeune soeur de Séraphin, est arrêtée par la gestapo. Sur la dénonciation de l'ignoble Brissaud, la maison est perquisitionnée de fond en comble les habitants sont soumis aux questions les plus tortueuses. Personne ne parle. Le père Duruisseau trouve moyen de fausser compagnie à la gestapo pour courir à l'équipe de Jacques car c'est elle qui est recherchée. L'équipe déménage et le père Duruisseau à son tour doit prendre les bois.


Les Duruisseau : de gauche à droite : Denise, Edith, Alcide, Augustine, Andrée, Edmond. 
Les enfants d'Edith et Fernand : Roland et Monique
(Photo prise après la guerre)

Pendant ce temps la gestapo emmène la jeune Andrée qui n'a pas 18 ans. D'apparence frêle cette toute jeune fille fera preuve d'un cran admirable et d'un à propos que bien des hommes pourraient lui envier. Emmenée à la prison d'Angoulême elle résiste à toutes les menaces et à tous les tourments ; Elle ne laisse percer aucun des nombreux secrets qu'elle détient. Elle force même l'admiration du grand Alfred qui déclare « c'est une excellente petite française et si la France en avait eu beaucoup de cette trempe elle n'aurait pas connu le désastre de 194O ».

Ce satifecit élogieux ne lui épargne pas la déportation dans les camps de la mort lente ; Elle parti le même jour que Gérard Ferrand un des anciens du groupe qu'elle n'a pas brûlé et qui lui doit la vie. Sa volonté inébranlable lui donna la force de surmonter les pires épreuves et le 2 juin 1945 les siens entourés de leurs si nombreux amis ont la joie de fêter son retour.

Il est impossible dans ces quelques lignes de faire ressortir le rôle magnifique de cette famille qui mérite d'être rangée parmi les plus belles familles françaises de la Résistance. Eux-mêmes s'ils me lisent seront étonnés de se voir qualifier ainsi. La modestie, la simplicité de leurs sentiments les porte à considérer qu'ils n'ont fait que leur devoir.

En ce qui nous concerne nous nous permettons de leur faire remarquer, que nous connaissons bien peu de Français ayant autant de titres qu'eux à la reconnaissance du pays. Il est vrai que les Duruisseau ne se souviennent plus de ce passé, récent pourtant, comme d'un beau conte de fées qui réjouit leur pensée le soir au coin du feu. Loin d'eux l'idée d'en tirer la moindre vanité. C'est tout juste s'ils marquent une légère amertume quand un de ceux qui furent des collaborateurs prend le droit de dénigrer devant eux et la Résistance « et les bandits qui y participèrent ».


Au camp de Barbezières (Charente) juin 1944       (photo - Séraphin)
Partant de la gauche debout :
Séraphin / Batteur (Edmond Duruisseau), Emile (Elie Dodart), Jacques Nancy (capitaine Jacques), Jacky (Jacques Dussart), Marc, René (Denis Olivain),
En bas, accroupi en partant de la gauche : 
Blaireau (René Rispard), Clovis (Franc Charles), Antoine (Guy Berger)

Amis Duruisseau n'en soyez pas trop chagrins ; si parfois le découragement vous effleure revivez en pensée les beaux souvenirs que beaucoup vous envient ; songez à ces vrais résistants qui sacrifiaient tout pour leur pays, que vous avez admirablement secondés et qui vous ont aimés. Quand une famille comme la vôtre a su gagner leurs coeurs, quand elle a conquis la confiance et l'amitié d'un chef comme le capitaine Jacques au point d'être considérée par lui comme une seconde famille, n'est-ce pas là la plus belle des récompenses ? Et quelle joie de songer que tous ceux que vous avez aidés dans la lutte clandestine reviendront de temps en temps frapper à votre porte, s'installer à votre coin de feu, et comme autrefois s'asseoir à votre table pour partager avec vous le morceau de pain de l'amitié, en évoquant la merveilleuse épopée.

Il faudra bien qu'un jour, le pays et l'histoire reconnaissant votre dévouement et vos sacrifices.

                          LE TONTON DES S.S.S.


Cet article fait partie d'une belle collection au petit musée dédié à la S.S.S. de Jacques Nancy, groupe crée à la ferme Duruisseau aux Forets prés de Bouëen Février 1944. 


Plaque apposée sur la ferme des Forêts, inaugurée le 21 mai 1967, jour où Jacques Nancy a remis la Légion d'Honneur à Andrée Gros-Duruisseau
          La ferme aux Forêts en 2014        
Gérard Duruisseaud, le fils d'Edmond Duruisseau fait visiter la collection familiale d'objets et de documents d'époque aux écoliers et aux groupes. Contact : gerard.duruisseaud@orange.fr  (lien)

Alcide et Augustine Duruisseau
montrant l'ancienne cache d'armes aux Forêts
Photo de la fosse prise pendant l'un de nos visites
à la ferme des Duruisseau en 2O16

Le Cahier, dans lequel est recueilli le témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau est dédicace « En mémoire de celles qui ne sont jamais revenues, pour que vive leur souvenir ». L'auteure a souvent fait des interventions dans les collèges et lycées de la région pour répondre aux questions des enfants et des adolescents (lien).


A lire également :

Naissance de la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy (lien)
L'arrestation d'Andrée Duruisseau le 15 mars 1944 (lien)
Retour des camps de concentration d'Andrée Duruisseau le 1er juin 1945 (lien)
Monument de la Section Spéciale de Sabotage au Chêne Vert commune de Grassac (16) (lien)
Nous, les Terroristes - Journal de la Section Spéciale de Sabotage par Marc Leproux (lien)
Le Cahier - Témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau - résistante et deportée (lien)
Film sur Jacques Nancy : Les Saboteurs de l'Ombre et de la Lumière (lien)
Monument aux morts de Bouëx (lien)

Saint-Saud-Lacoussière - Commémoration du centenaire de l'armistice de 1918

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire,  Évènement

Nous sommes très reconnaissant à Jean-Pierre Colin et à Guy Mandon de l'association Georges Rocalqui ont eu la gentillesse de partager quelques photos de la commémoration du 11 novembre 2O18 et le texte ci-dessous.




L'association Georges Rocal en collaboration avec Monsieur le Maire de Saint-Saud-Lacoussière a organisé les cérémonies de commémoration du centenaire de l'armistice de 1918.

Le samedi 1O novembre à 18 heures 3O, la population était conviée à une veillée devant le Monument aux Morts.
Quatre adolescents ont lu les noms des 84 enfants du village Morts pour la France pendant la grande guerre de 1914/1918, noms qui sont gravés sur le Monument aux Morts. Après chaque appel, le public reprenait d'une seule voix "Mort pour la France".
Trois des quatre adolescents étaient déjà présents le 2 août 2O14 lors de la commémoration du centenaire de la mobilisation générale de 1914.

Le dimanche 11 novembre, à partir de 1O heures 15, le cortège composé des porte-drapeaux, des élus et des membres de la population se rendait en l'église du village dans laquelle une bénédiction des drapeaux fut faite.
Le cortège se dirigea ensuite vers le Monument aux Morts. Une minute de silence fut observée à 1O heures 59 suivie de la sonnerie du "cessez le feu".
Les cloches de l'église sonnèrent pendant onze minutes et accompagnèrent le déroulement de la cérémonie qui commença par un dépôt de gerbe de fleurs suivi des discours du Président des Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre, Monsieur André Mauray et de celui du Président de la République lu par Monsieur le Maire, Monsieur Pierre Duval.
Une cérémonie de dépôt de fleurs et de recueillement fut faite devant la stèle commémorative de la Brigade RAC.

Un vin d'honneur fut servi au "Foyer Rural" où le public put prendre connaissance des biographies des 84 "Poilus" Saint-Saudais Morts pour la France.

Le public fut invité à partir de 15 heures 3O au "Foyer rural", où une animation sur le thème de la Victoire, son prix et ses conséquences, suivie d’un divertissement : « Les années folles » 192O/193O lui fut proposé par le Président Guy Mandon et les membres du groupe patrimoine de l'association Georges Rocal.

Guy Mandon fit un récit des enseignements à tirer de ce conflit d'un genre nouveau par son ampleur mondiale, le rôle des généraux et le sort des soldats, tantôt héros, tantôt victimes courageuses confrontées à des expériences auxquelles nul n'était préparé, se battant pour gagner pendant des mois et des années quelques mètres de terrain et les perdre dans des conditions irréelles. Le prix de la Victoire.

Ainsi s'achève le cycle des commémorations proposé par l'Association Georges Rocal à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre.



L'abbé Julien dit Georges Rocal - curé de Saint-Saud-Lacoussière (lien)

Il y a 75 ans - Bombardiers abattus le 31 décembre 1943 dans les Charentes

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les Alliés


8ème U.S. Air Force : Mission n° 171

Elle avait pour but la destruction d’aérodromes à Châteaubernard près de Cognac (Charente) et à Bordeaux-Mérignac (Gironde)

Cette mission du 31 décembre 1943 qui regroupait 447 avions ne fut pas comme on l'espérait « la tournée du laitier » car les conditions météo étaient très dégradées et 24 appareils furent perdus, tombant en territoire français ou en mer. Huit entre eux sont tombés en Charentes, deux autres à la limite territoriale des départements voisins, Gironde et Deux-Sèvres. Une centaine d'aviateurs ne rentrèrent pas ce jour-là, nombreux furent tués, d'autres prisonniers et quelques-uns réussirent à regagner l'Angleterre grâce à l'aide de la résistance. 


Un Liberator B-24 du 8ème USAAF basé à Wendling dans le Norfolk au cours de cette mission est attaqué par des chasseurs allemands et tombé près de Montlieu-la-Garde en Charente Maritime. L'explosion de l'avion a lieu en plein vol et huit des dix membres de l'équipage ont péri, l'autre deux ont été pu sauter à temps en parachute. L'un des parachutistes a été mitraillé et tué par un chasseur allemand durant sa descente et l'autre S/Sgt Anthony F. Malavasic atterrissent au sud du hameau de « Chez Guérin », commune de Montlieu-la-Garde. Mitraillé durant sa descente il est rapidement fait prisonnier par les allemands.

La commune de Montlieu-la-Garde (17) commémore tous les 31 décembre le souvenir de ce triste jour au monument érigé en l'honneur des aviateurs américains décédés au cours de cette mission. Le monument se trouve au sud du bourg, au bord de la D258 direction de Clerac, à la Croix d'Arnoult au carrefour qui mène au lieu-dit Chez Bonnet. Egalement une gerbe est deposée sur la tombe d'une victime civile Yvonne Bourdejeau au petit cimetière de Saint-Vivien. Mme Bourdejeau, 48 ans, a été une habitante d'une ferme, au lieu-dit « Chez Chadeau » et brulée mortellement par des projections d'essence enflammée de l'avion.

Photos de la cérémonie du 31 décembre 2O17 (lien)


31 décembre 2OO3 - 6Oème anniversaire au monument de Montlieu-la-Garde
De gauche à droite : 
Herbert Brill (Navigateur du B-17 tombé à Expiremont le 31 décembre 1943), Norbert Lorentz (Navigateur du B-17 tombé à Corme Royal le 31 décembre 1943), Coleman Goldstein (Pilote du B-17 tombé à Expiremont)           (Photo Bernard Ballanger)

L'histoire du lt Herbert Brill et du sgt William Weber

L'un des appareils a fait un atterrissage forcé près de Jauriac dans la commune d'Expiremont en Charente-Maritime. Les dix membres d'équipage sont tous restés à bord durant la manoeuvre d'atterrissage,  sains et saufs. Les aviateurs se sont ensuite dispersés dans la campagne, deux par deux, trouvant des patriotes français pour les secourir. Six membres d'équipage ont réussi leur évasion mais les quatre autres étant faits prisonniers.
Herbert Brill et William Weber ont fait leur évasion à travers la campagne charentaise vers le sud d'Angoulême ou ils ont trouvé le maquis cantonné aux bois abords de Grassac, petite ville charentaise.
Voici un extrait du chapitre Arrivée de deux Américains : 2 janvier 1944 du journal de la Section Spéciale de Sabotage de Marc Leproux imprimé en 1947.
Mmes Fléchier et Kagan, institutrices à Grassac, nous font savoir que deux Américains de passage à Grassac sont actuellement hébergés chez Mr Mappas. Rendez-vous est pris pour l'après-midi, par Jean-Louis (René Chabasse) de passage au refuge. Nous trouvons, à l'heure fixée,  nos deux Yankees l'air plutôt effrayé en nous voyant. Ils sont très jeunes (environ 2O ans) mais très sympathiques. Ils portent des vêtements civiles prêtes par M. Mappas. A travers le bois, nous rejoignons le « Ranch » où Mitchell (Michael McPartland, un anglais également hébergé par le maquis) nous attend. Rassemblant tous nos souvenirs d'écoliers,  nous les interrogeons.  Il s' agit du Lieutenant navigateur Herbert Brill, originaire de New-York et du Sergent Bill Weber, mécanicien à Louisville ; tous les deux faisaient partie de l'équipage d'une forteresse volante ayant fait un atterrissage forcé dans le sud de la Charente-Maritime au retour d'un bombardement sur Bordeaux. Le « Ranch » s'anime et on ne s'y ennuie plus ; il est internationalisé.
Herbert Brill et William Weber sont restés quelques semaines avec le maquis charentais et ils ont fait partie avec plusieurs parachutages et des transports d'armes. Plus tard Les américains ont été hébergé par les familles Duruisseau, Villard, Reytier, Lasret. Alors que William Weber décide de rester à la ferme de la famille Lasret, en juin Herbert Brill part avec les hommes de la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy a établi son nouveau camp près de Chadeau, un village au nord de Nontron en Dordogne.
Herbert Brill a participé avec des sabotages et des combats, notamment le 24 juillet 1944 à Javerlhac avec la brigade Rac. Cinq semaines plus tard, le 31 août, Herbert Brill et ses camarades participent à la libération d'Angoulême.
Le 4 septembre, sur un terrain d'aviation improvisé aux environs de Limoges, Herbert Brill, William Weber et une quarantaine d'autres aviateurs alliés récupérés dans les prisons d'Angoulême et dans plusieurs maquis montent à bord de deux dakotas pour être ramenés en Angleterre.


Edmond Duruisseau (assis) avec ses camarades de la Section Spéciale de Sabotage.
A son gauche Herbert Brill et derrière eux Andrée Gros-Duruisseau      
(Photo - famille Brill - prise en 2OO5)

A l'heure de la retraite, Herbert Brill n'a qu'une seul id
ée - revenir en France. Avec son épouse Millicent, il acheté une maison à Nontron profitant du séjour pour rencontrer ses amis de la Résistance, participer aux cérémonies commémoratives des combats de Javerlhac et d'Angoulême.


Herbert Brill : Remise de la Légion d'Honneur - Grassac le 16 juillet 2OO5 (lien)


L'histoire du lt Robert Wilcox

L'un des aviateurs américains Lt Robert Wilcox a sauté de son avion et fait la rencontre, en pleine nuit d'un jeune homme, Frédéric Nadeau, qui le prend sous sa protection et l'amène au domicile de ses parents à Saint-Simon-de-Pelouaille, près de Gémozac. Robert Wilcox rester et vivre chez ces agriculteurs, cachés dans leur maison durant huit mois jusqu'à libération de Gémozac le 9 septembre 1944.


Edouard et Léona Nadeau avec Robert Wilcox en 1977

Le 19 décembre 2O15 le petit village de Saint-Simon-de-Pellouaille (15 km au sud de Saintes) a honoré la mémoire de la famille Nadeau qui avait hébergé l'aviateur am
éricain.


Hommage à la famille Nadeau : photos de la cérémonie du 19 décembre 2O15 à Saint-Simon-de-Pellouaille (lien)

Robert « Peck » Wilcox : un aviateur américain tombé du ciel le 31 décembre 1943 (article en anglais) (lien)


L'histoire du lt James Taylor et du cpt Edward Boykin

Edward Boykin Jr  jeune cadet 
(élève pilote à Maxwel Field en 1941)
Une forteresse volante du 351ème BG USAAF basée à Polebrook s'est écrasée le 31 décembre 1943 au nord de l'aérodrome de Médis. Les onze aviateurs ont pu sauter en parachute sauf deux d'entre eux, James Taylor et Edward Boykin, blessés par des éclats d'obus et restés à bord. Ceux deux hommes sont morts dans le crash de leur appareil ainsi que John Blaylock dont le parachute ne s'est pas ouvert. Les huit autres membres d'équipage été faits prisonniers. Le capitaine Edward Boykin a été enterré 
provisoirement au cimetière de Royan.

En 1997, la municipalité de Médis a décidé d'honorer la mémoire du capitaine Edward Boykin, mort en mission près du terrain d'aviation, en donnant son nom à une nouvelle rue du hameau de Brie. La cérémonie est organisée en relation avec l'Amicale de la brigade Rac de la Charente-Maritime qui le même jour doit commémorer les soldats tombés devant Brie. La cérémonie d'inauguration a eu lieu le 3O avril 1997 en présence du frère de la victime et de sa famille.

Hommage au capitaine Edward Boykin - Brie, Charente-Maritime (lien)


L'histoire de Roger Ladépêche
Roger Ladépêche

Onze aviateurs américains transiterons dans les locaux du docteur Cabanes, médecin généraliste de Saint-André de Cubzac, Charente-Maritime. (Le docteur Cabanes sera arrêté le 17 avril 1944 et déporté au camp de Neuengamme). Une liste des noms et des adresses a été établie par Roger Ladépêche, fervent résistant qui s'avère précieux dans le transport des évadés. On y retrouve les deux fugutifs américains du B-17 qui a fait un atterrissage forcé le 31 décembre 1943 à Experimont (17), Lt Coleman Goldstein et Sgt George Jasman hébergés par la famille Lhermitte, de Polignac, mais aussi deux autres membres du même équipage, Owen Scott et Shirley Casey, ayant réussi leur évasion.

Trois autres Américains proviennent de deux bombardiers abattus également le 31 décembre 1943 ; à Gimeux d'une part : Edward Knapp et Daniel Norton qui sera fait prisonnier plus tard ; à Marcillac d'autre part : Richard Wilson, également capturé par la suite. Les quatre derniers ont été recueillis après le bombardement du terrain d'aviation de Bordeaux-Merignac effectué le 5 janvier 1944. Ce sont Harold Lockwood, Robert Martin, Georges Bertholdt du B.17F 42-3O444, et Meredith Rueff pilote du B.17G 42-377O8, tombés tous deux en bordure du lac d'Hourtin, 
Gironde.

Au-delà de Saint-André-de-Cubzac, la chaîne d'évasion va fonctionner. Roger Ladépêche fait partie du groupe de résistants de Saint-Yzan-de-Soudiac, près de Saint-Mariens. Il est aussi chef de dépôt de la compagnie "Citram" de Saint-Mariens. Il dispose de véhicules qui lui permettent de faire les transports d'armes parachutées et la diffusion de journaux clandestins.

C'est ainsi que le 8 janvier il va assurer le transfert par autobus des onze aviateurs américains recueillis par le docteur Cabanes. Il est probable que le maquis de Mussidan n'a pas pu admettre dans son groupe la totalité des nombreux arrivants. Les aviateurs seront dispersés dans des familles amies comme en témoigne Jacqueline Gaussens, dont les parents, à Saint-Antoine-de-Breuil, en Dordogne, ont hébergé Coleman, Goldstein et Shirley Casey pendant un mois environ. Par la suite, d'autres filières d'évasion prennent en charge tous ces Américains, séparément ou par petits groupes, les acheminant jusqu'à la frontière espagnole.

(Tiré de l'ouvrage de Christian Genet, Jacques Leroux et Bernard Ballanger « Les deux Charentes sous les bombes 194O-1945 », où il y a un chapitre dédié au dix bombardiers du 8ème USAAF abattus le 31 décembre 1943 dans le sud-ouest).

L'histoire de Roger Ladépêche qui a aidé plusieurs aviateurs américains au cours de leur évasions (lien)


L'histoire du sgt Alex Dominski

L’un des appareils de l'USAAF touché par la défense antiaérienne allemande dut procéder à un atterrissage d’urgence dans le sud des Deux-Sèvres, près du village de La Bataille. Les dix membres d’équipage survécurent et après avoir détruit leur appareil se séparèrent pour tenter d’échapper aux recherches des troupes allemandes. Le sergent Alex J. Dominski, mitrailleur de la tourelle ventrale, parti seul de son côté fut repéré dans un bois près de Couture d’Argenson (Deux-Sèvres) et caché par des agriculteurs locaux. 

Dès le 2 janvier, il fut conduit à Saint Claud (Charente) dans une ferme (chez Mr. Marcel Petit) où il retrouva deux autres aviateurs. La présence dans ces communes du nord Charente d’un maquis de l’Armée secrète, fit que quatre aviateurs du même équipage dont Alex Dominski (sgt Richard Frievalt, sgt Michael Cahill et sgt Hugh Halsell), furent conduits autour du 2O janvier 1944 sous la protection de ce maquis. Le 5 février 1944, le colonel Bonnier, délégué militaire régional vint organiser le maquis et lui donna le nom de Bir Hacheim. Les aviateurs américains intégrés au groupe en suivirent les différents mouvements au village de Négret (Saint Claud, Charente) puis à la ferme d’Endourchapt (Saint Laurent de Céris, Charente). Dans la matinée du 22 mars 1944, les troupes de la Wehrmacht accompagnées des services de la SAP (section des Affaires politiques) de Poitiers encerclèrent la grange d’Endourchapt située à Saint-Laurent-de-Céris (Charente) où le groupe avait installé son campement. Alex Dominski et André Potevin furent blessés dans le combat en tentant d’échapper aux troupes allemandes. 

D’après le témoignage ultérieur d’un de ses compatriotes américains, Alex Dominski fut blessé de deux balles dans sa tentative d’échapper aux troupes allemandes et achevé d’une balle derrière l’oreille. De la même manière, le témoignage du père d’André Potevin recueilli en juin 1945 pour le dossier DAVCC indique : « d’après le récit fait par deux jeunes gens arrêtés ce même jour et qui ont eu la chance d’être relâchés un mois après, les deux blessés auraient été achevés d’un coup de revolver dans la tête avant d’être emmenés à Poitiers avec les 33 prisonniers ». Les deux corps furent transportés à la prison de la Pierre Levée à Poitiers (Vienne) en même temps que les trente-trois maquisards capturés, et fusillés le 8 mai 1944 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne).



Le monument de Saint-Laurent-de-Céris à Endourchapt surmonté des drapeaux américain, polonais et français et érigé en hommage à ces 37 jeunes assassinés par les Allemands

Alex Dominski fut décoré du "Purple Heart"à titre posthume. D’abord inhumé au cimetière de la Pierre Levée à Poitiers, son corps fut transféré et inhumé au cimetière américain de Draguignan, Parcelle C - Rangée 12 - Tombe no. 6. Son nom figure sur le mémorial de Négret (commune de Saint Claud, Charente) et il est également inscrit sur le monument aux morts en hommage aux victimes des événements du 22 mars 1944 à Endourchapt (commune de Saint-Laurent-de-Céris).

Quatre avaiteurs américains dans le maquis Bir Hacheim en Charente (article en anglais) (lien)

Bonne Année 2019

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Cher lecteurs et lectrices

Nous vous présentons nos meilleurs voeux de santé et de bonheur pour l'année à venir

Alan et Tony, l'équipe du blog Résistance Sud-Ouest

Photos de la cérémonie de Montlieu-la-Garde le 31 décembre 2018

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésÉvènementLieu de mémoire

75ème anniversaire de la mission n° 171 du 8ème USAAF du 31 décembre 1943.

Comme chaque 31 décembre, une cérémonie en souvenir du neuf aviateurs américains de l’équipage du B-24 s'est deroulée au monument des américains de Montlieu-la-Garde, situé au lieu-dit Chez Bonnet.

Nous sommes très reconnaissant à Bernard Ballanger pour avoir partager des photos de la cérémonie du 31 décembre 2O18 à l'église de Saint Vivien et au monument en mémoire de l’équipage du Lt Thomas McKee à Montlieu-la-Garde.









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