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Jean-Guy Frichet : Chef d’état-major de la Brigade Rac et son chauffeur François Lapeyre

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Rédigé par Alan dans la rubrique PortraitBrigade Rac

Un grand merci à la famille de François Lapeyre pour partager l'histoire de Jean-Guy Frichet « La Friche » et François Lapeyre, résistant de Javerlhac et chauffeur de « La Friche ».

Jean-Guy Frichet 
Chef d’état-major de la Brigade RAC
et son chauffeur François Lapeyre

Au début 1944, Charles Serre confie à Rodolphe Cézard (dit Rac) le commandement de l’Armée Secrète Dordogne-Nord et le soin de constituer une armée de volontaires. Ce dernier cherche à s’entourer de compétences et trouve en la personne de Jean-Guy Frichet un homme d’expérience en matière militaire et administrative.

Jean-Guy Frichet est né le 12 mai1901 à Paris (7ème). Très tôt, il se passionne pour la radiotélégraphie et en fait rapidement son métier, d’abord dans la marine marchande, puis comme radio navigant dans l’aviation commerciale à l’époque pionnière de l’Aéropostale. Par la suite, il exerce sa spécialité dans l’armée, d’abord au Maroc puis en Tunisie où il dirige en 1939 les transmissions de la 88ème division d’infanterie d’Afrique.

Après la capitulation, il poursuit sa carrière d’officier qui le conduit à la tête du 16ème Groupe des transmissions de l’Armée d’armistice. Mais dans le même temps, à partir de 1941, il établit ses premiers contacts avec la Résistance, et fort de ses compétences techniques il œuvre dans le renseignement. Son épouse Madeleine l’accompagne dans cette mission qui leur vaudra d’être reconnus comme faisant partie des Forces Françaises Combattantes.

Le couple finit par s’installer à Périgueux, dans une région où Madeleine possède de la famille. Au début 1944, il entre en relation avec certains membres des réseaux locaux de la Résistance parmi lesquels Leydier et Rizza, et intègre l’organisation de l’AS Dordogne-Nord. Rodolphe Cézard (Rac), qui a besoin de cadres pour mettre sur pieds sa Brigade, fait de Jean-Guy Frichet son Chef d’état-major.



Un officier américain et Jean-Guy Frichet à une réunion entre des officiers américains et des chefs de la Brigade Rac à Thiviers en octobre 1944

Ce nouveau commandant, que tout le monde surnomme « le père La Friche », jouera un grand rôle dans la fusion des différents maquis et la constitution des unités de la Brigade. « En qualité de spécialiste, il donne un sérieux coup de main aux transmissions» (Rodolphe Cézard), équipement indispensable à l’efficacité des unités combattantes disséminées sur ce territoire de Dordogne étendu et forestier. Calme et discret, « La Friche » a aussi en charge les relations avec les éléments voisins de la Résistance, avec les autorités du Conseil National et les représentants des Forces Alliées.

Dans le cadre de ses missions, Jean-Guy frichet se déplace beaucoup et doit s’adjoindre les services d’un chauffeur qu’il souhaite robuste, discret, disponible et débrouillard, connaissant la mécanique et les routes de la région. Il choisit François Lapeyre, vingt-trois  ans, enfant de Javerlhac, qui aide au travail de ses parents depuis l’âge de douze ans et qui s’est aguerri  dans les camps de jeunesse, comme chef d’équipe au groupement n°5 de Pontgibaud (Puy-de-Dôme). François exerce la profession de cultivateur-carbonisateur et aussi celle de livreur chez son frère aîné Louis, marchand de bois et de charbon à Javerlhac. Ces activités, qui entrent dans le cadre des dispenses, le tiennent  à l’écart du STO.  Il possède ses permis, la capacité d’entretenir et le cas échéant de dépanner un véhicule et bien sûr la connaissance des routes et chemins des environs et des grands itinéraires jusqu’à Angoulême, Limoges et Périgueux. Dès 1943, il profite de ses livraisons pour ravitailler le groupe Manu en charbon pour gazogène qu’il fabrique parfois lui-même. C’est par ce biais qu’il entre officiellement dans la clandestinité le 14 avril 1944 comme « chauffeur combattant » et qu’il rejoindra, un peu plus tard, le commandant « La Friche » dans la région de Nontron.

Au début, « Toto », comme le surnomme Frichet, assure des missions variées de liaison, de ravitaillement et de transport. On lui confie en particulier la prise en charge, aller et retour depuis la gare d’Angoulême ou de Limoges, de personnages discrets se rendant à des réunions importantes du Maquis. Ces trajets longs et périlleux, empruntant des itinéraires toujours différents, se déroulent dans le mutisme presque total de ces voyageurs anonymes. « Toto » ne cherche pas à savoir de qui il s’agit. Il accomplit sa mission et n’en dit mot. Il en va de la sécurité de tous.



Carte de Résistance de François Lapeyre

Après le débarquement du 6 juin 1944, les événements se précipitent. Les volontaires affluent et Frichet, avec son état-major, peaufine la formation des bataillons qui ont vocation à devenir immédiatement des unités des Forces Françaises de l’Intérieur. Le 13 juin, on confie au capitaine Dupuy le soin de constituer le 1er d’entre eux et François Lapeyre qui en fait partie est officiellement incorporé aux  FFI le 1er juillet.

Au sein de son unité, « Toto » (dit aussi « le Grand ») poursuit sa mission de « chauffeur combattant » et participe à des coups de mains contre l’occupant, en particulier dans le secteur de Château-Lévêque puis le 24 juillet à l’affaire de Javerlhac. Dans l’après-midi de cette journée, son groupe intervient en renfort et se retrouve face aux allemands qui tentent de contourner l’héroïque défense du groupe Manu et de la SSS (Section Spéciale de Sabotage). Le contact est bref mais la colonne ennemie n’insiste pas. Dans un rapport du 31 août 1945, le commandant Frichet saluera « la belle attitude » de François à cette occasion.

Le mouvement des troupes qui s’engage au milieu de l’été 1944, pour la reconquête des territoires vers le sud et l’ouest, met de plus en plus François à la disposition de « La Friche ». Et quand le 19 août, jour de la libération de Périgueux, Rac achève la constitution de sa brigade en créant les Compagnies de Services, « Toto » le chauffeur est rattaché à la CHR (Compagnie Hors Rang) de son bataillon.

Désormais, il sera entièrement dévoué à son chef d’état-major et il le conduira, dans des conditions souvent délicates, sur tous les théâtres d’opérations pour la libération d’Angoulême, de Cognac et de Saintes, et jusque sur le front de Royan.

François reçoit ses galons de caporal-chef le 10 octobre et s’engage pour la suite de la guerre le 24, toujours au service du commandant. Le 1er janvier 1945, celui-ci est nommé à l’état-major des transmissions des Forces Terrestres au Ministère de la Guerre à Paris et emmène avec lui son fidèle chauffeur, « Toto » accède au grade de sergent au début de l’automne suivant. Il est libéré de son engagement le 14 octobre 1945, mais les liens de respect et de confiance, qui se sont établis entre les deux hommes pendant ces temps agités, persisteront bien au-delà de cette date.



Carte de travail de François Lapeyre
Comme il était cultivateur il était dispensé du STO et cette carte lui permettait d'être contrôlé sur son lieu de travail. S'il changeait de travail, il devait partir au STO



Au verso de la Carte de Résistance de François Lapeyre


Thiviers en octobre 1944 :
Commandant André Gaucher "Martial" chef FFI Dordogne et derrière lui, avec le pipe, commandant Jean-Guy Frichet "Le Friche" chef d'état-major de la brigade Rac.


Proposition pour le grade de Sergent concernant le Caporal-Chef François Lapeyre



Demande de la carte du Combattant Volontaire de la Résistance de François Lapeyre



Jean-Guy Frichet, dans sa tenue de lieutenant-colonel, prise au début des années 1970


Photo prise au début des années 1970 lors d'une réunion de famille Lapeyre où on voit : 
à gauche  François Lapeyre, au milieu Madeleine Frichet épouse de "la Friche", à droite Mauricette l'épouse de François.


A lire également :

Octobre 1944 : La brigade Rac rencontre des officiers américains à Thiviers (lien)
Thiviers : Photos des soldats américains et la brigade Rac - octobre 1944 (lien)

Cherval (24) : le 9 septembre 2017 - journée de découverte du patrimoine

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Rédigé par Alan dans la rubrique Évènement

Samedi 9 septembre 2017

Cherval Avenir et le Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour-Blanche et des environs, vous proposent de participer à une journée de découverte du patrimoine et de l'histoire de Cherval.



Cherval Avenir : presse (lien)
Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour-Blanche et des environs (lien)

Saintes : Cérémonie du 4 septembre 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire, Brigade Rac



Commémoration du 73ème anniversaire de la Libération de Saintes où cinq jeunes résistants de Dordogne-Nord et un Saintais y perdirent la vie.

Lundi 4 septembre 2017

11h : Monument de la Libération
Intersection entre la route du Chemin de Guerry et la rue Cours Paul Doumer (carte)



Après la libération d'Angoulême les troupes de la brigade Rac entrent successivement à Hiersac, Jarnac, Cognac et Saintes.

Dès le 4 septembre, le 3ème bataillon de la brigade Rac, occupe Saintes, après quelques escarmouches. Le dispositif de sécurité est mis en place. Cependant vers 16h30, sur la Nationale 728, surgissent des camions ennemis transportant 500 Allemands fortement armés. Une violente bataille s'engage. Des renforts ennemis arrivent un peu plus tard. L'engagement dure jusqu'à 22 heures, pour reprendre dans la nuit, de une à deux heures. Les deux mitraillettes et les quinze F.M. du bataillon tirent sans discontinuer. Et c'est une sévère défaite pour les Allemands qui laissent sur le terrain dix morts, dont un officier.

Tous nos remerciements à Michèle Cézard qui a eu la gentillesse de nous faire partager ces photos prises le 4 septembre 1980.


Debout à droite du monument - Lt Col Rodolphe Cézard "Rac"

Au verso de la photo dessus :






A lire également :

2016 - Cérémonie de la Libération de Saintes : photos et discours de Michèle Cézard (lien)

2015 - Discours de Geoffroy Tenant de La Tour, fils de Philippe Tenant de La Tour dit “Marie Antoinette” à l’occasion du 71ème anniversaire de la Libération de Saintes le 4 septembre 1944 (lien)


Angoulême juillet 1939 - 1er Circuit des Remparts

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Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementDocument et livre

Le Circuit des Remparts d'Angoulême retrouve son tracé en ville, inchangé depuis sa création le 2 juillet 1939. Long de 1.287 mètres la ligne de départ (et d’arrivée), toujours au même endroit, devant la cathédrale Saint-Pierre.




Dès la première édition, Angoulême a accueilli les plus grands champions. Parmi eux : Jean-Pierre Wimille avec sa Bugatti et Raymond Sommer avec son Alfa Romeo 308, il sera le premier à inscrire son nom au palmarès de cette course mythique.

La deuxième édition n’aura pas lieu avant huit ans, en raison de la seconde guerre mondiale et ce mois-ci il y aura une exposition "1947, le circuit reprend ses droits" (deuxième édition du circuit des remparts) à L'Espace Mémoriel d'Angoulême le samedi 16 septembre de 14h00 à 18h00 et le dimanche 17 septembre de 10h00 à 18h00.




En juillet j'ai eu le plaisir de rendre visite la famille Fougère à leur domicile, rue de Beaulieu dans le viel Angoulême. A la fin d'août 1944 des membres de la famille ont aidé plusieurs aviateurs alliés chez eux avant leur départ pour l'Angleterre le 3 septembre 1944. Philippe Fougère a eu la gentillesse de partager les photos ci-dessous prises par son grand-père Pierre Fougère à l'occasion du 1er Circuit des Remparts à Angoulême le 2 juillet 1939.













A lire également :

Aviateurs alliés à Angoulême - août / septembre 1944 (lien)


Saintes 2017: Photos de la cérémonie du 4 septembre 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire, Brigade Rac

Le 4 septembre 2017 Saintes a célébré le 73ème anniversaire de la Libération de la ville par le 3ème Bataillon de la Brigade Rac.

Voici quelques photos de la cérémonie.


Dépôt de gerbes


Les porte drapeaux pendant la minute de silence


Michèle Cézard, la fille du colonel Rac, rend hommage à la brigade Rac




Devant le monument de la Libération, cours Paul Doumer (de gauche à droite) :
Monsieur le Maire de Saintes, Alan, Michèle Cézard, Laurent Martinet, Jean Luc Forestier
Photo prise par Michel Souris du blog : Saintes - Culture Histoire Société (lien)




Angoulême : Monument des déportés

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Photos prises le 31 août 2017 après le dépôt de gerbes au monument des déportés devant la gare d'Angoulême.

Le monument a été inauguré le 6 novembre 1966 et érigé sous l’impulsion de l’association départementale des déportés, internés et familles de disparus (ADIF de la Charente).



La dernière oeuvre de René Pajot - bas-relief d'une Déportée et un Deporté enchaînés comme ils l'étaient au moment où ils passèrent peut-être pour la dernière fois le seuil de la gare voisine.










Angoulême : Plaque commémorative S.N.C.F.

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Photos prises le 31 août 2017 a la gare d'Angouleme après le dépôt de gerbe sous la plaque en mémoire aux agents de la S.N.C.F. 



Plaque commémorative sur la façade d'un batiment entre la gare d'Angoulême et le parking. 
(Plaque déménagé en 2016 après le nouvel aménagement du quartier de la gare).

Bernard "Barney" Koller - an American airman's story of escape and evasion in France

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The following amazing story was written late in 1944 by USAAF 2nd Lt Bernard Koller "Barney" to help explain to his friends what had happened to him during the three months he was in France. 
2nd Lt Koller was a Navigator with the 493rd BG based at Debach, Suffolk. His story takes us from the parachuting out from the stricken B-24 Liberator "Sweet Job" that crashed at La Bodinais near Lanrelas in the Côtes d'Armor departement in Brittany on the 8th June 1944 down to the south west of France around Angoulême in the Charente. He was picked up, looked after and fought alongside the maquis group of Jacques Nancy, the Section Spéciale de Sabotage until he and around 40 other allied airmen where returned to England on two USAAF Dakotas from Feytiat aerodrome near Limoges on the night of 2nd/3rd September 1944.

2nd Lt Bernard Koller - his story

Asleep at 2300 hrs I woke up at 1 am to go eat. The briefing passed as normal. Early in the morning we all stood around our B-24 "Sweet Job" smoking awaiting the time to get the engines started. The sky was clear but fog was beginning to appear.

As normal I checked all my equipment, checking also my oxygen supply, then my flying suit and my DCA protective vest. We finally took off and climbed quickly up to 12,000 feet, as navigator of the plane I was on the look out for any other Fortresses that had left before us so as to regroup with them. I couldn't see any. We were continually going in a circle like a bee around a hive. After a long time we were able to join another group of planes. Direction the Channel. I could see several hundred planes filling the entire horizon in a huge formation like a big square. The plan was to stay in this formation until we reached the target.

When we approached the target the bombardier pushed the button to release the bombs but none fell. He pressed the back up circuit but with no luck. He immediately called our Pilot "Tommy" who told him to try again to release the bombs but again nothing happened. Tommy asked me if there were other possible targets that we would pass on our route home. I started to check my maps when suddenly there was a terrible blast in the plane. It sounded as if someone had thrown a large rock at a wooden box. Then all of a sudden I heard in down the intercom "I've been hit, I've been hit".

I looked at the bombardier, it was not him who had been hit. We began to loose altitude. I opened the turret  door and could see that Smitty (Sgt Homer Smith) had been hit but how bad I didn't know. There was some blood on the side of his face but he seem more shocked than injured. I felt for him.

Tommy (2nd Lt Thomas Digges) told us to put our parachutes on in case we needed to bail out. I tried to contact the other planes and the 2nd Lt King again tried to release the bombs. I thought we wouldn't be able to get back over the Channel because of a strong headwind and the distance we were from the coast.

I helped Smitty put on his parachute then went back to the bomb door to see if could be of help. Tommy gave the order for us to bail out. Carmino (T/Sgt Carmine Feschetti) was sure we could get back okay. But Tommy knew best the state of the plane and gave the order to jump. I told Carmino to shut up and jump. I was the sixth to leave the plane. When my parachute opened, I noticed other open parachutes around me but at a distance.



Four crew members of Sweet Job
2nd Lt. Thomas Digges, 2nd Lt. Bernard Koller, 2nd Lt. Harold Bolin, 2nd Lt Kester King

Suddenly I saw the B-24 begin to turn to the right and then was coming at me. I felt helpless. I thought how stupid it would be to be killed by your own plane. The B-24 turned just before me and crashed with a huge explosion. A big column of oily black smoke and came up from the spot where the plane had crashed. I could see people below watching me descend. They were in a walled courtyard of a farm, typical in France.

I could see also a wooded area where I could hide. I felt relieved falling in a field knackered. A real shock on landing, but I picked myself up quickly. I took off my parachute harness and my safety jacket and hid them in a ditch. I ran across a field and saw a man running too. I saw him first so I had the advantage. I hid behind a tree and watched him. He seemed friendly, so I called over to him and we shook hands. He didn't say a word and didn't seem too smart so I decided to flee quickly. I got further away from the place where the plane had crashed towards a wooded area that I had seen during my descent.

It was past 9 in the morning. I took off my heavy flying boots so I could run quicker. I crossed over a main road and thought that some locals had seen me enter the wood. I kept running for another half hour until I needed a break. I sat down and reflected on what had happened. I threw away my pearl encrusted pen knife as I had heard that some airmen had been shot as spies for having some knives on their possession, however small they may have been. I kept my prisoner of war kit, a map of France and 2000 Francs. 

I stayed there until 5 o'clock in the afternoon then decided to explore the area and head south east. Finally I left the wood and saw the spire of a church and decided to go round the village. I was very mistrustful, hiding from everyone at the start. I saw a man and his son digging up some cabbages in a field. I decided to approach them and ask for a glass of water. Not knowing a single word of French I used sign language to try to be understood. The son went back to the house and came out with a glass of cider. The man told his son to go get some civilian clothes to swap for my flying suit. He told me to follow him into the house where his wife would give me some bread.

All of a sudden his wife had seen something from the window and said something to her husband. He grabbed my hand and I followed him out into a barn, then out the back and over a wall of the farm. I thought that the Germans were onto me already. I ran in a semi circle around the farm and headed south.

At the house the farmer's wife had shown me a handkerchief with the initials H.W.B. sown onto it, these were the initials of second lieutenant Harold Bolin so I believed that the co-pilot had got away safely and had passed by before me. I could see no other traces of the crew. I kept away from everyone and carried on walking until 10 o'clock that night. That night I decided to sleep in a ditch under a tree. It started to rain and it continued

The tree sheltered me for a bit bit it started to get pretty cold. I thought about returning to the farmhouse, at least I would be warm and would have something to eat. At around 4 in the morning I decided to walk to conserve my body heat. It was still dark. In spite of the difficulties I stayed on fields and kept low. I continued walking until 10 in the morning until I came across a farm and asked the lady if I could sleep in the barn.

She said to me that I could. I slept for about an hour when a man came in to the barn and told me to get going. I walked until 6 pm and stopped to ask someone for some food. A lady brought me out what looked at first like a greenish dish cloth. It had some butter on it. She then brought me some cider. I found out later that this dish was a delicacy in that area and was made with pancakes with eggs. 

I carried on walking until nightfall then slept again in a ditch. Rain, rain and more rain and very cold. I decided to hide myself under the first haystack that I came across so I could rest a bit. This I did until dawn and then carried on south. I stopped to look for some food. A lady gave me some bread and told me not to carry on along the same road making gestures of a soldier being up ahead. I decided however to continue in that direction. I was still very cold. I was drenched and very tired. I had only slept two hours in the last three days. I took to the road again as the fields were too wet. Soon I could see ahead a German soldier standing guard across the road of a building with his rifle on his shoulder. My heart jumped.

The German saw me and as not to attract too much attention I had to carry on towards him acting as naturally as possible. Luckily he suspected nothing. In the building I saw other Germans in an office. I took the first route to my right to get away as soon as possible. I passed three more Germans, this time patrolling on their bikes.

I took the next road and then off along another to leave the town. I could see two Germans standing in front of two individual tents, lighting up a cigarette. My heart beat so fast that I thought they'd be able to hear it ! Finally I was out of the town, very tired. I looked for somewhere dry to spend the night. I saw an empty pigsty but thought it best to wait to see what the farmer was like.

I sat down on the edge of the road and waited for them to return back to the farm. As they returned they came towards me accompanied by their dog. It was a man and his son who had been working in their fields. I asked them for something to eat. They invited me into their house and gave me some soup and bread. The soup was very good. They made me feel welcome and brought down a bed from the attic for me to sleep in their kitchen.

I was so tired I dropped off to sleep straight away. The next morning I asked for a mirror so I could shave. It was a Sunday and the farmer told me he had to go to church. I left as I could not trust anyone. I continued south for a while. A German patrol passed me camouflaged with branches. I so wanted to be in a car, but not with them ! 

Exhausted from the long walk and stuck to the back lanes to try not to meet anyone. That day I carried on walking until nightfall. I asked at a house for some food and the man gave me some bread. Near to 11 o'clock that evening the man caught up with me and said I should come back to his house He gave me some soup with bread and some milk, all good. He told me that he was in the DCA Française (French Anti-Aircraft) until 1940. He had worked in Germany but was over 40 years old before he was liberated. His brother-in-law had been a prisoner in Germany now for three years. The next morning he made me breakfast and I left. As I walked across a field a Messerschmitt 109 suddenly flew over me very low.

I could see the pilot in his cockpit. I walked through a forest the whole day and in the evening looked for somewhere to sleep. A man indicated to me where I could find a nearby barn. I was just climbing the ladder to the hay loft when suddenly another man told me to clear off. I continued and asked at another farm for help, it was refused. I carried on walking, on and on until I saw standing in the shade a man and asked if I could sleep in a haystack. He said it would be okay. That night was freezing, I was so tired and famished. I got up at dawn and rejoined my route, still to the south. I had some blisters on my feet which were making me suffer.

Finally the sun came out but I was in a pretty low place asking myself how long this was all going to carry on. In the evening I asked a man for some food. He gave me some pea soup which had some bits of the pod in it. This man told me that the Germans were 3 km away. He was worried about letting me sleep in his barn but in the end said I could. The horses in the adjoining stables were unsettled the whole night meaning I didn't get much sleep.

In the morning I left and continued on until 3 o'clock in the afternoon. I searched for some food. A lady who I thought looked like the American singer Jeanne Burton made me an excellent omelette. She gave me some bread and put an egg in my pocket. I arrived at the Loire river, a beautiful wide river. Not knowing how to swim there was no question of me crossing it here. I decided to cross it by a bridge. I came into a small town where I came across another of the river.

The bridge here had been destroyed by bombing. My heart sank. I left the town and sat down on the river bank. I was exhausted. I saw a man crossing the river in a small boat. I called over to him and he took me over the river. He said that I'd been lucky. The following night I slept in a barn. I put my jacket over my head to not have hay on me. I had an infected toe caused by my blisters.


                             
                  Mission report for 8th June 1944    (Courtesy 493rd BG Museum Debach, Suffolk)

The following day I walked the entire day in spite of my painful feet. I noticed a dam above an industrial town. In the evening a very nice lady made me an omelette using six eggs. It was so good I asked for another, she obliged. She must have thought I was a pig ! At this point I began to ask myself if there was a network to help evading airmen. How come I had gone so long without coming across this. I continued to walk. There was no other solution. I crossed a town and saw a soldier on a bicycle who stopped in front of a shop. He put his helmet on the saddle. I passed by the bike and tried to balance it then ran off laughing. But perhaps I would not have laughed for long. I asked myself how come they could not spot me. I took the direction south east. I had to stop for a rest often.

So, that's how my evasion had gone after several days. My legs had become very stiff. I liked to travel but not on such a long journey. I could see some P-47 fighter planes attacking a train I believed in the distance. This gave me great pleasure to see them flying over me. This gave me the push I needed to continue the fight. Walk, walk, walk. 

I eventually went past a hospital covered with red crosses.There were some anti-aircraft turrets on each side. Leaving the hospital were some trucks full of soldiers. There were also some women on the truck and not in uniform. I wondered what they were doing there. I walked down on one side of the road and took the next turn. Some people were waiting for a train noticed me. I had to get past them.

A military train passes and I could see it full of tired German soldiers sitting on their bales of straw in the wagon trains with the doors open. Most of them were blond and looked pretty young with perfect field equipment. A wagon full of young idiots on their way to their death I thought. Why continue fighting when they must of known that they were going to get a severe beating. Knowing that they had as good as lost the war already. What a stupid war. Some Frenchmen were waving at them. I waved too. If only they had have known that an American was waving at them. Life is a crazy thing at times...

After having walked non stop from dawn to dusk for 14 days I wanted to stop at a farm and just rest for a while and find something to eat. I had covered 400 kms since my arrival on French soil. Even more when you take in the long routes around some of the towns I passed. I asked a young lady for some food and she said she needed to ask her grandmother if it was okay. The grandmother gave her permission to give me some food. I waited and then went inside and ate soup with the family in a typical French kitchen. They all spoke at the same time. They threw little pieces on the floor for the dogs and cats. The bread was a large round loaf of about 4 kg. Everyone cut themselves a slice.

Huguette, the first young lady I spoke to said I could stay there the night and then in the morning her father would go find an Englishman and an American who were supposedly with French comrades. (It was the 23rd June and the farmhouse was in the village of Chives in the Charente-Maritime in between Saint Jean d'Angely and Ruffec). I stayed the night there and at the end of the afternoon of the following day a truck pulled into their courtyard with a few Frenchmen and an English guy who had come for me. Finally I thought I was going to get over to Spain. I had found the resistance.

All seemed to be going well when all of a sudden the Frenchmen all pointed their machine guns and pistols in the direction of a car that was coming down the lane of the farm. I presumed it was a German car. But no, it was the butcher on his rounds. When he left everyone was relieved and behind the truck covered with a tarpaulin under which everyone had hidden. The Englishman whose name was Mike (Michael Patrick Mcpartland) seemed very shaky. He was a small skinny man. The Frenchmen also were pretty jumpy. We drove for a long time and when we finally stopped we were in the heart of a forest.

I jumped off the truck and to my surprise met two Americans. (S/Sgt Jack M. Garrett and S/Sgt Norman C. Benson (448th BG)  whose B-24 came down near Niort). They asked me when I had been shot down and I told them 8th June. I asked them when they had, they replied 5th March. I was beginning to realise that it would not be easy to leave France and get back to England. So, Jack, Norman, Mike and myself could all speak the same language and I sure was happy to see them. I was pretty tired of trying to communicate in French only knowing two words and ending every conversation with gestures.

We all shook hands with the Frenchmen. Norm and Jack were joining the group the same time as me. (Jack Garrett and Norman Benson had been picked up by the same resistant group earlier in the day at Villefagnan). The head of this small group of resistants was "René" (Denis Olivain). He was a small bald and chubby man. He did not know a single word of English. There was also "Emile" (Elie Dodart) who had been the Mayor of a big town in the area and had been part of the resistance since the beginning. He had helped 18 Americans to get over the Pyrenees into Spain but he told us that it was pretty dangerous, especially as since May the Germans had tripled their guards. We understood the position and we resolved to wait.

He told us that the Germans were shooting the Frenchmen and American airmen who had been sent to camps in Germany. Emile spoke good English but with a strong accent. He had studied at Cambridge University. Also there was Jacky, a brave man, well-built, very nervous and a chain smoker. Later he told me that he wanted to move to America and be a farmer. His father was a farmer and he felt there would be more opportunities in America.

I told him that there were many Frenchmen in Quebec and New Orleans. Amongst the men there was also a guy called "Max" (Marcel Chabonnier). He had been a sergeant in the French Army and had escaped from a German prisoner of war camp. He was an easy going guy and very athletic. His knowledge of English ran to "Get up, shut up, Al Capone and Chicago". Another "Pierre" (Louis Proust), was a serious young man around 18 years old. One day he and I caught some over curious visitors while we were out collecting wood. René interrogated them but let them go the next day. The first night we were there, Emile asked us if we wanted to derail a train. We all said yes. We jumped in a Citroen Traction Avant and the others jumped in the truck. It appeared that on our way to try to get to Spain we had joined a group of saboteurs. What a life !



Photo taken at camp de Barbezières in June 1944
Standing : Séraphin, Emile, Jacques, Jacky, Marc, René
Kneeling : Blaireau, Clovis, Antoine

They gave Sten machine guns to Norm, Jack and myself. The bullets were a little smaller than a 45 and the magazine contained 28 bullets. We were there to protect Rene while he installed the wire between the dynamo and the sticks of dynamite. They were set for the time that a train would pass. A lone locomotive approached. It was on the wrong track. It was pitch-dark. We were all hidden behind a small mound waiting for the train. 

All of a sudden we could hear the rumblings of a plane. It passed over us and dropped some yellow flares. It was a warning for the population in Angoulême nearby to take shelter. The plane came over again and this time it dropped some white flares. Then many planes came over and dropped their bombs. The ground shook and rumbled. The planes past and all went calm.

We waited a long time. It was pretty cold. Finally the train arrived but the detonator didn't work. After this I began to worry what things were going to follow. We quickly set off back to the camp on back roads. The Traction unfortunately broke down. Crazy ! If the Germans were on this route we could have said goodbye to the world. The truck took us all back to the camp. The resistants slept during the day and were operational in the night. They did not want us on the next mission. A Gendarme arrived at the camp. He was called Robert (Robert Pradier) and came from a nearby town where he was a guard at the prison. He came with a spare set of keys to the prison and gave them to the resistants. This group would set free more than 400 political prisoners in the days that followed. The prisoners weren't too keen to leave at first as they thought it was a trap.

They thought that the Germans were going to kill them all. Two days later in the evening we moved to a new camp in another forest. It was necessary for us to change our location often as to not be found. The maquisards shelter were tents made from parachutes. They never stayed in houses in case they came under attack and couldn't get away in time. In the woods this would be easier to scarper and disappear. Mike, Norm, Jack and myself slept in the same tent. We had one blanket below us and one above. Mike was very jumpy and at night he smoked a cigarette every half an hour. Jack itched and scratched away like a dog with fleas.

In case of an emergency we had to flee through the wood. The signal being two shots. We all slept with our clothes on to stay warm as much as possible and also to be ready if we needed to run. There were not enough arms for everyone. One night we patrolled the forest, us Americans and the cook. Not seeing anything we returned to the camp. It rained a lot, we were soaking wet and it was cold. The rain got into our improvised tents. One day we killed a sheep. It was necessary to eat well. We shared it round and all ate until it was gone.

One evening at around 8.30, Emile told us that we were going to give them a hand. He said it would be dangerous and that we must be ready for anything. He gave me an old French Army rifle. It was dirty and rusty and could only take one bullet in its magazine. Jack had a Sten. We drove until midnight, then jumped out of the truck. Quietly we approached a bridge over a railway line. We went down the side of the bridge and suddenly a dog began to bark. We thought it was a German patrol.

Norm and myself had to sit on each side of the bridge blocking its access. The order was to be ready for anything that might happen. I was sitting on the right edge of the bridge. I tried to see the other side and also out to the horizon where I could see along the embankment. Each time a branch moved, I thought that an enemy patrol had arrived, at times I believe that these minutes where the hardest of my life. It was dark and cloudy with an occasional break with moonlight. The other guys were setting up the explosives on the tracks. We had to wait until 5 am. If no train passed we were to blow up the tracks. After waiting a good half hour, we could hear in the distance a train coming towards us. The driver sounded the whistle. It was approaching us, the train hissed as if it was carrying a heavy load. We could see the train's lantern. I threw myself down on the embankment. I just managed to get flat on the ground when a huge explosion could be heard.

A massive flame went up into the air. The train's boiler had blown up. The locomotive was derailed and the first two wagons were in pieces. We could hear bits of metal hitting the ground. The embankment protected us. We quickly jumped in the truck and sped off with our lights turned off. We were on our guard at each village that we passed through in case the Germans had set up a roadblock. The guys in the front of the truck had grenades ready. Far behind us we noticed the headlights of a vehicle. We thought it Germans, and it turned out to be the case. However, even with our headlights off, we managed to get away from them.

We took small back roads to lessen the risk of meeting any more Germans. Finally... we arrived back at the camp. We had coffee and a bit of bread then found the nearest haystack which would serve as a bed. The next day we tested our arms and my old rifle. We shot a target placed at the other side of the valley, half of the bullets did not fire. I imagined the situation the night before where we had the same arms and bullets if the enemy had engaged in combat with us. It is destiny that rules our lives. Two days later we joined another resistant group.



The six American evaders
Standing : Barney Koller, Norman Benson, Joe Gonet
Kneeling : Herbert Brill, Jack Garrett, Bill Weber

The commander was called Jacques (Jacques Nancy), René was his second in command. The camp was divided into two groups. Us Americans were with Jacques. We got a new cook, Robert. He was a brave man and never flinched at the hardest of tasks. He used to walk up and down the middle of the road with his machine gun as brazen as Lady Godiva. Us Americans were a little more on guard. Apparently he had been a mercenary and had been shot in the shoulder.

He had a finger missing, he had told us that it was a bullet that had taken it off. His wife who we had met told us that it had been cut off by the blade of a hay mower. He had a tattoo on his back, a Senor and his senorita. Without doubt a trophy of a time passed. Our new commander was excellent. Jacques had been an artillery officer in the French Army. He had managed to escape from a German jail, got over to Spain where he was arrested and in prison for 16 months. Finally he got to England where he was trained in sabotage. He was then dropped back into France.

Next I met "Toubib" (Jacques Dodart) a student in medicine who had had his studies interrupted due to the war. He was thought of as the doctor of the group. He was an intelligent guy. I had now been in France for 45 days and had yet to get a toothbrush, so Toubib brought me one. In the group also was Antoine, always joking around. He did all that he could for us. We had set up our new camp at the foot of a ravine where a stream ran. There was also a lake about a 100 metres from us. We went swimming in it. I'll always remember our first night at this place, it rained non stop for ten hours.

We were beginning to lose our moral. One day I went out with Mike to collect wood. Suddenly he let out a cry and put his hand on his chest and started to roll around in agony on the floor. It seemed he was having a heart attack and was having trouble breathing. I ran to get Toubib. We put a blanket around him and drove him to a clandestine hospital, he was in a deep coma. Mike was English and an Officer in the Merchant Navy. In 1942 he escaped from a ship that had sunk during the Canadian/British assault on Dieppe. He was pulled out the water by some French fishermen and handed over to the Germans and put in prison in Cologne. He escaped and got into France and after many adventures where he met the Resistance. (Michael Patrick Mcpartland's military records tell a slightly different story, he was a seaman in the Merchant Navy but his ship SS Gracefield had been sunk by the Germans on 14th July 1940. He had spent time in a prison at Bordeaux until being transferred in January 1941 to a prison at Drancy). Mike was 42 years old but looked 60. He returned to the group two weeks later. The Doctor had told him to stop drinking and smoking. He ignored his advice.

On the 14th July at the camp we celebrated Bastille Day. (Like our 4th July in the U.S.) This was the same day that Herb and Bill turned up at the camp. Their plane had gone down on 31st December 1943 and were still in France. They decided to stay with us. Our group was beginning to grow. One day we had to go into a town for provisions. We took advantage of the visit by cutting some telephone wires to the Post Office. The truck was full of pasta, wine and a heap of other stuff. We left the town in the direction of the camp. At this point it was decided that due to our numbers we would move into a chateau. Our bedrooms were huge. It was a grand property. (Château de Puycharnaud near Piégut-pluviers in the Dordogne).

The following day we barred a road a few kilometres away with trees after we heard that the Germans based in Angoulême were planning an attack on the town of Nontron. We took care when we were away from the chateau. We were near the village of Javerlhac in the Dordogne situated in between Angoulême and Nontron and on 24th July 1944 a heavy battle took place and five of our men were killed whereas the Germans lost more than thirty including a captain in the French Milice. This we read in the papers a few days later. One of our guys had been killed accidently by his own gun. (His name was Robert Marchedier, the accident happened whilst on patrol near Javerlhac on 25th July 1944, he was 18 years old. Every 24th july a commemoration is held around Javerlhac at the locations where each of the resistants lost their lives).


Jedburgh Team Ian
Gildee, Bourgoin, Desfarges
Around this time another American, Joe, joined us (Joe Gonet). His B-24 had also come down. (Hit by flak and crashed near Nantes 19th July 1944). Now we were six. (Bernard Koller is including two other American airmen whose B-24 had crashed on 31st December 1943, Sgt Bill Weber and Lt. Herbert Brill who had been looked after by Jacques Nancy's group at various locations since 2nd January 1944). We had envisaged that we could get back to England all together. Jacques took Norm and myself about 50 kms from our camp to meet a French Captain (Lieutenant Alexander Desfarges) and an American Commander called John (Major John Gildee) who had parachuted in some time earlier in the area to coordinate the parachuting of supplies. (Gildee and Desfarges were two of the remaining Jedburgh Team Ian).

He knew the area like the back of his hand and he advised us strongly to not attempt to get back to England. We decided to stay in the area but we chose to leave the maquis as it was too dangerous. We were stayed in an abandoned farm surrounded by woods. It turned out five other Americans had stayed their before us making it eleven of us Americans who had stayed in this hidden place. These outbuildings belonged to a farmer who we called "The proprietor".

He did all he could for us. We had French money to buy things in the local area but the farmers nearby brought us lots of food too. We discretely one at a time used to buy bread from a bakers 5 kms away. We stayed there for a month. One morning the American Commander John came to see us. He had some news we could hardly believe, we finally going to be able to leave for England. We had to get to an airfield near a large town close to us where a plane would arrive to pick us up, I think it was near Angoulême. (The airfield was at Feytiat near Limoges). The airfield had been abandoned by the Germans but still in tact.

The local resistance had extended the landing strip so that our plane could land. The night came and we arrived at the airfield to wait for the plane. The wait was long. We were with other Allied soldiers, English, Canadians, New Zealanders amongst others. Just after midnight we heard the noise of engines. The plane landed. The take off was quick as soon as it had filled with fuel. We took off and as the new day dawned we landed on English soil.

Second Lieutenant Barney Koller - 1944


Photo taken at the Château Puycharnaud
Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy / 2e Compagnie de la brigade Rac

Marc Leproux "Le Tontin", one of Jacques Nancy's men, published in two volumes the Journal de la Section Spéciale de Sabotage, Volume one published in 1947 : De la Débâcle au Débarquement, Volume Two published in 1948 : Du Débarquement à la Victoire. This volume has allowed me to add certain details (in brackets) to Bernard Koller's story.

Volume Two names the camps where Bernard Koller, Benson and Garrett stayed :
Camp du Moulin du milieu near Lupsault (Charente) : 16th to 28th June 1944.
Camp de couture d'Argenson (Charente-Maritime) : 28th June to 8th July 1944.
Camp du Chadeau or de l'Etang de Leygurat near Audignac in the Dordogne : 2nd July to 22nd July 1944.
Camp du Château Puycharnaud near Piégut-pluviers in the Dordogne : 22nd July to 7th September 1944.

We are very grateful to Daniel Dehiot at the Association Bretonne du Souvenir Aerien 39-45 for allowing us to translate into English and share Bernard Koller's story which can be viewed on their website - ABSA3945 (link). The website (in French) also tells the story of other members of the crew.

Thanks also to Richard Taylor and Darren Jelly at the 493rd BG Museum at Debach Airfield near Woodbridge in Suffolk for their help with the article. 
493rd BG Museum website (link)



Bernard Koller "Barney" - un aviateur Américain dans le maquis de Jacques Nancy

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Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésSection Spéciale de Sabotage

Rapport d'évasion du second lieutenant Bernard Koller ''Barney''écrit en 1944 pour ses amis. Navigateur de l'USAAF Forteresse volante "Sweet Job" qui s'abattit à "La Bodinais" en Lanrelas (Côtes d'Armor) le 8 juin 1944, il a rejoindre la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy en Charente deux semaines plus tard.

Voici son histoire.                                                                                              (Version in English)

Couché à 23 heures je fus réveillé à une heure du matin pour aller manger. Le briefing (Instructions) se passa comme d’habitude. Tôt le matin nous fument réunis autour de la Sweet Job ''Belle Ombrageuse'' attendant l'heure de démarrage des moteurs une partie du ciel était étoilé mais le brouillard arrivait vers nous. 

Comme à l'habitude je vérifiais tout mon équipement, vérifiait aussi ma provision d’oxygène puis ma combinaison de vol et mon gilet anti-éclats DCA. Nous décollâmes enfin pour grimper lourdement jusqu'à 12000 pieds (3.600 m), navigateur de cet équipage, je me mis à rechercher d'autres Forteresses déjà parties avant nous en vue de notre regroupement. Je n'en vis pas une seule. Nous tournions sans cesse comme des abeilles autour d'une ruche. Après un temps très long, nous nous sommes accrochés à un autre groupe. hPuis direction la Manche. Je voyais des centaines d'avions d'un bout à l'autre du ciel en formation immense comme un grand carré. Tout se passa selon les plans jusqu'au moment ou nous atteignîmes la cible. 

Le bombardier poussa la poignée de largage des bombes mais elles ne tombèrent pas. Il pressa aussi le circuit de secours mais sans résultat. Il téléphona aussitôt à notre pilote ''Tommy'' qui lui indiqua de tirer de nouveau sur ce circuit, mais impossible, les bombes étaient toujours à bord. Tommy me demanda si il y avait d'autres cibles possibles sur le chemin de retour. Je commençais à regarder mes cartes lorsqu'un ''boum'' terrible envahi l’avion. On aurait dit que quelqu'un avait lancé un gros rocher sur des boites de conserves et puis tout à coup dans l'interphone ''je suis touché, je suis touché''. 

Je regardais le bombardier, ce n'était pas lui qui avait été atteint. Nous perdions de l'altitude. J'ouvris la porte de la tourelle avant et m'aperçus que Smitty avait été touché mais j'ignorais la gravité de sa blessure. Il avait du sang d'un côté du visage mais semblait plus effrayé que blessé. Je comprenais sa frayeur. 

Tommy nous dit de mettre nos parachutes au cas ou nous en aurions besoin. J'essayais d'appeler nos petits frères à l'aide (autres avions) le bombardier second lieutenant King retourna essayer de se débarrasser des bombes. Je pensais que nous ne pourrions pas retraverser la Manche à cause du vent debout et de la distance qui nous séparait de la côte. 

J'aidais Smitty à mettre son parachute et retournai aux trappes de largage pour voir si je pouvais être utile. Tommy ordonna de sauter. Carmino était sûr que nous pouvions rentrer. C'était Tommy qui connaissait le mieux l'état de l'appareil et qui nous avais dit de sauter. Je dis à Carmino de se taire et de sauter. Je fus le sixième à quitter l'avion. Quand mon parachute s'ouvrit ,je remarquai d'autre parachutes ouverts autour de moi mais à distance. 



Partie de l'équipe de Sweet Job
                  2nd Lt. Thomas Digges, 2nd Lt. Bernard Koller, 2nd Lt. Harold Bolin, 2nd Lt Kester King

Soudain je vis le B-24 faire un tour sur la droite et revenir droit vers moi. Je me sentais impuissant. Je pensais que s'était une manière idiote de mourir écrasé par son propre avion. Le bombardier vira juste devant moi et s'écrasa en une terrible explosion. Une grande colonne de fumée noire et huileuse s'éleva de l'endroit ou l'avion s'était abattu, je vis des gens qui me regardaient descendre. Ils étaient dans une espèce de ferme clôturée, qui est tout à fait typique des fermes Françaises. 

Je remarquais aussi une région boisée ou je pourrais me réfugier. Je me sentis soulagé en tombant dans un champ labouré. Une sacrée secousse à atterrissage, mais je m'en remis rapidement. Je me débarrassai de mon harnais de parachute et de mon gilet de sauvetage. A mi-route je les cachai dans un fossé. Je me mis à courir à travers un champ et je vis un homme qui courait aussi. De l'avoir vu le premier me donna l'avantage. Je me cachai derrière un arbre et décidais de l'observer. Il avait l'air convenable. Alors je l'appelai, il me serra la main. Il ne put proférer un mot, il ne me sembla pas trop futé, aussi je décidai de fuir au plus vite. Je m'écartais du lieu de l'accident, vers le coin boisé que j'avais remarqué au cours de ma descente.

Il était plus de 9 heures. Je me débarrassai de lourdes bottes de vol pour pouvoir courir plus vite. Je traversai une route empierrée et crus que des gens m'avaient vu pénétrer dans le bois. Je courus encore une demi heure et il me fallut faire une pose. Je m’assis et fis l'inventaire de ce que j'avais. Je me débarrassai de mon couteau de poche au Manche incrusté de nacre. On m'avait dit que des aviateurs avaient été fusillés comme espions pour avoir possédé sur eux des couteaux, si petits fussent t'ils. J'avais mon trousseau de prisonnier de guerre, une carte de France et D'Espagne puis 2000 francs. 

Je restai allongé attendant calmement que quelqu'un s'approche. J'entendais des oiseaux chanter et voler et à chaque bruit,j'imaginais que quelqu'un était derrière moi. Je restai en place jusqu'à 17 heures, puis je décidai d'explorer les environs et de me diriger vers le Sud-Est. Finalement je sorti du bois, vis la flèche d'une église et décidai de contourner le village. J'étais très méfiant,évitant tout le monde au début . Je vis un homme et son fils qui binaient des choux dans un champ. Je décidai de leur demander un verre d'eau. Je ne savais pas un seul mot de Français, il me fallut utiliser le langage des signes pour me faire comprendre. Le fils rentra chez lui et apporta du cidre. Le père dit au fils de me donner des vêtements civils que je pris en échange de ma combinaison de vol. Il me dit de le suivre à la maison ou sa femme me donna du pain. 

Tout à coup sa femme qui observait par la fenêtre dit quelque chose à son mari. Il me prit par la main et je le suivis dans une grange pour ensuite franchir une clôture sur l’arrière de la ferme. Je crus que la police allemande me poursuivait déjà. Je courus en un grand demi cercle autour de la ferme et pris l'orientation du sud. 

A la ferme, la fermière m'avait montré un mouchoir avec les initiales H.W.B. (Second lieutenant Harold Bolin) inscrites dessus, si bien que je sût que le copilote était en sécurité et m'avait précédé. Je ne vis aucune autre trace d'autres membres de notre équipage. J'évitais tout le monde et marchais jusqu'à 22 heures. Ce soir la ,je décidai de dormir dans un fossé sous un arbre. Il se mit à pleuvoir et il plut toute la nuit. 

L'arbre m'abrita un certain temps. Il commençait à faire froid. Je pensai à me rendre, au moins je serai au chaud quelque part et j'aurai à manger. Vers 4 heures du matin, je décidai de marcher pour conserver ma chaleur. Il faisait encore nuit noire. Malgré tout je restai dans les champs et dissimulé. Je marchai jusqu'à environ 10 heures et m’arrêtai dans une ferme ou je demandais à une femme si je pouvais dormir dans la grange. 

Elle me dit ''d'accord'', je dormis environ une heure quand arriva un homme qui me fit signe de prendre la route. Je marchai jusqu'à 18 heures et m’arrêtai pour demander quelque chose à manger. Une femme m'apporta quelque chose qui ressemblait à un torchon de mailles verdâtres et sale. Il y avait du beurre dessus. Ça avait le goût de ce à quoi cela ressemblait. Elle me donna aussi du cidre. J'appris plus tard que cette nourriture particulière était un grand régal là-bas, et était faite de galettes aux œufs. 

J'ai ensuite marché jusqu'au soir,et résolus de dormir encore dans un fossé. Pluie, pluie, pluie toujours et il faisait très froid. J'étais résolus à me glisser sous la première meule de paille que je rencontrerai par la suite pour récupérer un peu. Ce que je fis jusqu'à l'aube et ensuite je repris ma marche vers le sud. Arrêt pour chercher à manger. Une dame me donna du pain. Elle me dit de ne pas aller par là, elle me faisait les gestes d'un tireur. Je décidai pourtant de partir dans cette direction. J'avais toujours froid. J'étais trempé et très fatigué. Je n'avais dormi que deux heures ces trois derniers jours. Je repris la route. les champs étaient trop mouillés. J'arrivai à un virage et vis une sentinelle allemande en face d'un immeuble avec son fusil à l'épaule. Mon cœur se serra. 

Elle me vit et donc pour ne pas attirer son attention il me fallut continuer à marcher vers elle. Je passai devant ce soldat. Il ne se douta de rien. Dans l'immeuble en face d'autres allemands, dans un bureau téléphonaient. Je pris la première route sur ma droite pour sortir de la au plus vite. Je vis trois autres allemands en vélo, apparemment en patrouille. 

Je passai devant eux. Je pris la route suivante et encore une autre à gauche pour sortit de la ville. Je vis deux allemands debout prés de deux tentes individuelles vertes ,allumant leurs cigarettes. Mon cœur battait si fort que je pensais qu'il l'entendrait à quelques mètres de distance. Je quittai enfin la ville, très fatigué. Je cherchai un lieu pour passer la nuit au sec. Je vis une soue à cochon vide, mais je préférai voir avant les fermiers. Je m'assis dans un fossé en attendant qu'ils rentrent à leur ferme. Rentrant, ils se dirigèrent vers moi. Ils avaient un chien. Je préférai reprendre ma route. 



                       Rapport de Mission du 8 Juin 1944               (Musée du 493rd BG Debach, Suffolk)

Plus loin, je vis un homme et son fils qui labouraient leur champ. Je leur demandai à manger. Ils m’emmenèrent chez eux et me donnèrent de la soupe de pain. Elle était très bonne. Ils avaient un foyer chaud, descendirent un lit du grenier et me dirent de dormir dans leur cuisine. Extrêmement fatigué je m'endormis aussitôt. Le lendemain matin, je leur demandai un miroir pour me raser. C'était un dimanche et le fermier me dit qu'il devait se rendre à la messe. Je m'en allais. Je ne faisais confiance à personne. Je continuai mon chemin vers le sud pendant un certain temps. 

Une patrouille allemande camouflée de branchages me dépassa. J'aurais bien aimé être en voiture mais surtout pas avec eux. J'étais fatigué par cette longue marche à pied. Des tas de gens marchaient le dimanche, aussi je restai sur de petits chemins faisant en sorte de ne rencontrer personne. Ce jour la j'ai marché jusqu'à la tombée de la nuit. Je fus demander un peu de nourriture dans une maison. L'homme me donna du pain. Je lui demandai si je pouvais dormir dans sa grange. Il me dit oui et me donna une couverture. Vers 23 heures il vint me chercher et me dit de venir dans sa maison. Il me donna à manger une soupe de pain et de lait, très bonne. Il me dit qu'il était dans la DCA Française jusqu'en 1940. Il avait travaillé en Allemagne mais il avait plus de 40 ans alors il avait été libéré. Son beau frère était prisonnier en Allemagne depuis 3 ans. Il me donna un petit déjeuner le lendemain matin. 

Je traversai un champ, quand soudain un Messerschmitt 109 passa au dessus de moi, très bas. J'aperçus le pilote dans son cockpit. Ensuite je traversais une foret toute la journée, le soir je recherchais ou loger pour la nuit. Un homme m'indiqua une grange. Je grimpais à une échelle quand soudain un autre homme me dit de déguerpir, je demandai à un autre fermier. Il me dit non. Je marchais encore et encore et je vis dans la pénombre un homme auquel je demandai de dormir dans une meule de foin. Il m'accorda cette autorisation. Il faisait très froid. J'étais fatigué et affamé. 

Je me levai à l'aube et repris ma route, toujours au sud, j'avais des ampoules aux pieds qui me faisaient souffrir. Le soleil se montra enfin mais je me trouvais déprimé me demandant combien cela encore durerai t'il. En soirée je demandai à un homme un peu de nourriture. Il me donna de la soupe de pois ou l'on retrouvait tout même les cosses. Cet homme me dit que les allemands étaient à 3 km. Il avait peur de me laisser dormir dans sa grange. Il finit par accepter. Les chevaux de l'écurie voisine s’agitèrent toute la nuit me rendant un sommeil difficile. Je parti au matin et je continuai mon parcours jusqu'à 3 heures de l’après midi. Je cherchai de la nourriture. Une femme qui ressemblait à Jeanne Burton me donna une omelette très bonne. Elle me donna du pain et mit un œuf dans ma poche. Arrivé près de la Loire, je trouvais le fleuve très grand. Ne sachant pas nager il n'était pas question de le traverser ainsi. 

Je décidai de traverser en passant sur un pont. J'arrivai dans une petite ville ou je rejoignis un autre bras du fleuve. Le pont avait été détruit par les bombes. Mon cœur se serra. Sorti de la ville ,je m'assis sur la rive. J'étais très abattu. Je vis un homme qui remontait le fleuve dans une barque. Je l'appelai. Il me fit traverser. Je me dis que j'avais eus de la chance. La nuit suivante, je dormis dans une grange. Je mis ma veste sur ma tête pour ne pas avoir de foin sur moi. J'avais un orteil infecté à cause de mes ampoules. La journée suivante je marchai toute la journée malgré mes douleurs aux pieds. J’aperçus un barrage de ballons au dessus d'une ville industrielle. 

Le soir une dame aimable me fit une omelette de 6 œufs. Affamé je lui en redemandais. Elle accepta et m'en refit une autre. Elle dut penser que j'étais un goinfre. A ce stade je me posais la question de savoir s'il existait un réseau d'aide aux aviateurs évadés. Comment avais je donc été si longtemps sans contacter personne. Il me fallait continuer à marcher. Pas d'autre solution. Je traversai une ville et je vis un soldat en vélo qui s’arrêtait devant un magasin. Il mit son casque sur la selle. Je passai prés du vélo et je fût tenté de le balancer puis de m'enfuir, rien que pour rire. Mais je n'aurais peut être pas rit bien longtemps. Je me demandais comment ils pouvaient faire pour ne pas me reconnaître. Je pris la direction du sud-est. Il me fallut me reposer souvent. Voila plusieurs jours que mon évasion avait commencé. Mes jambes devenaient terriblement raides. J'aime bien voyager mais pas sur un aussi long chemin. Une dame me donna du pain et du fromage moisi. J'avais détesté. Je vis des avions P-47 qui bombardaient à l'horizon. Sans doute un train. Ça me plaisait beaucoup de les voir voler par ici. Ça me donnait le sentiment que ça vaut le coup de continuer la lutte. Marche. Marche. Marche. 

Je suis ensuite passé devant un hôpital couvert de croix rouges partout. Il y avait des tourelles antiaériennes de chaque côté. De cet hôpital sortirent des camions chargés de soldats. Il y avait aussi des femmes. Qu'est ce que ces femmes faisaient sur ces camions ? Elles n'avaient pas d'uniformes. Je descendis une côte et pris ensuite un grand virage. Des gens attendaient qu'un train passe au passage à niveau. Ils me virent. Il fallait que je traverse absolument. Malgré tout j'attendis que ce train militaire soit passé. Les soldats allemands avaient l'air très fatigués. Ils étaient assis sur des bottes de paille dans des wagons de marchandises portes ouvertes. La plupart blonds et jeunes. Ils avaient un équipement parfait. Simplement un tas de jeunes idiots en route vers la mort. Pourquoi continuent t'ils à se battre alors qu'il savent bien qu'il vont prendre une sacrée raclée. Mais savent t'ils seulement qu'ils sont déjà perdants. Quelle connerie que cette guerre. Des Français les saluaient de la main. Je leur fis signe aussi. S'ils savaient qu'un Américain les saluait. Quelle farce peut être la vie parfois....

Après avoir marché encore 14 jours de l'aube au crépuscule, je souhaitais poser un peu dans une ferme et aussi trouver à manger. J'avais déjà parcouru 400 km depuis mon arrivée sur le sol Français. J'y ajouterai plusieurs dizaines de kilomètres en plus vus le nombre de contournement des villes ou j'étais passé. Une jeune femme me dit quelle devait demander la permission pour me donner à manger. Elle demanda à sa grand mère qui répondit positivement. J'attendais puis je pus manger de la soupe dans cette famille. Un foyer Français typique. Tout le monde parlait à la fois en faisant tous ''gloup''. On jetait des morceau par terre pour les chiens et les chats. Le pain se présente en grandes miches rondes de 4 kg. Tout le monde à son couteau et se coupe une tranche. Huguette, la première femme à qui je m'adressais me dit de passer la nuit chez eux et que le lendemain son père irait chercher un Anglais et un Français qui étaient censés être mes ''camarades''. (Le 23 juin 1944, maison à Chives en Charente-Maritime).

Je passai la nuit là et le lendemain je restais planté la jusqu'à la fin de l’après midi. Un camion arriva dans la cour avec à son bord plusieurs Français qui venaient me chercher. Je croyais enfin que l'on allait me faire passer en Espagne. J'avais trouvé la résistance. Tout irait bien à présent. Soudain les Français braquèrent leur mitraillette et leurs pistolets en direction d'une voiture qui arrivait sur le chemin de la ferme. Je pensais que c'était une voiture Allemande. Mais non ce n'était que le boucher. Après son départ tout le monde était soulagé l’arrière du camion était recouvert d'une bâche sous laquelle tout le monde se cachait. L’anglais s'appelait Mike (Michael Patrick Mcpartland) et il avait l'air très craintif. C'était un petit bonhomme maigrichon. Les Français aussi avaient peur. 

Nous roulâmes longtemps et lorsque nous nous arrêtâmes nous étions au cœur d'une forêt. Je descendis du camion et à ma surprise je rencontrai deux Américains (S/Sgt Jack M Garrett, S/Sgt Norman C Benson du 448th BG). Ils me demandèrent quand j'avais été abattu je leur répondit le 8 juin. Et vous. Quand ? Le 5 mars. Je commençai à me rendre compte qu'il ne serait pas facile de sortir de France et de rejoindre l’Angleterre. Donc Mike, Jack, Norman et moi parlions la même langue, çà me faisait plaisir de les voir. J’étais très fatigué de parler avec juste deux mots de Français et de terminer la conversation avec mes mains. 

Nous serrâmes tous la main des Français. Norm et Jack venaient de rejoindre le groupe en même temps que moi. Le chef de ce petit groupe de résistants s'appelait "René" (Denis Olivain). C'était un gars de petite taille à moitié chauve et trapu. Il ne savait pas un traître mot d’Anglais. Il y avait aussi "Emile" (Elie Dodart) qui avait été maire d'une ville importante dans les environs et il faisait parti de la résistance depuis le début. Il avait fait passer les Pyrénées à 18 américains mais il nous dit que c'était très dangereux, surtout que depuis mai les Allemands avaient triplé leurs gardes. C’était compréhensible et nous nous résolûmes d'attendre. Il nous dit que les allemands fusillaient les Français et les aviateurs Américains étaient envoyés dans des camps en Allemagne mais parfois aussi étaient passés par les armes. 

Emile parlait Anglais avec un accent. Il avait étudié à Cambridge. Puis il y avait Jacky, un brave type, très grand, bien bâti, très nerveux, fumeur invétéré. Plus tard il me dit qu'il s’installera en Amérique comme fermier. Son père était fermier et que s'était sa vocation aussi à cause du manque de possibilités dans son pays. Je lui dit qu’il y avait beaucoup de Français au Québec et à la Nouvelle Orléans. Il y avait aussi "Max" (Marcel Chabonnier). C’était un sergent de l'armée française. Il s'était évadé d'un camp de concentration. Il était gait et très athlétique. Ses connaissance en Anglais se résumaient à ''Get up, Shut up, Al Capone, Chicago". "Pierre" (Louis Proust) était un jeune homme sérieux d'environ 18 ans. Un jour lui et moi attrapâmes des visiteurs trop curieux alors que nous ramassions du bois. René les interrogea puis les relâcha le lendemain. Le premier soir de notre arrivée, Emile nous demanda si nous voulions voir sauter un train. Nous répondions d’accord. Nous nous installèrent dans la Citroën Traction Avant, les autres dans des camions. Au lieu de passer en Espagne avec le réseau clandestin nous voilà avec une bande de saboteurs. Quelle vie !

Ils donnèrent à Norm, Jack et moi un mitraillette Sten. Les balles sont un peu plus petites que le calibre 45 et le chargeur contient 28 balles. Nous étions sensés protéger René, tandis qu'il installait le fil entre la dynamo et les pains de dynamite. Ils s'étaient arrangés pour avoir les horaires du train. Une locomotive arriva seule en haletant. Elle était sur la mauvaise voie. Il faisait nuit noire. Nous étions tous allongés derrière un petit talus, attendant le train. Nous entendîmes tout d'un coup des moteurs d’avions. Un avion passa au dessus de nous et lança des fusées jaunes. C’était un avertissement pour que les gens de la ville proche se sauvent au plus vite. Cet avion revint et cette fois ci lâcha des fusées blanches. Le reste des avions arriva et lâcha ses bombes. La terre tremblait et grondait. Les avions s'en allèrent et tout redevint calme. Nous attendîmes longtemps. Il faisait très froid. Enfin le train arriva mais le détonateur ne fonctionna pas, si bien que rien ne se produisit. Après j'eus une grande peur ne sachant ce qui allait suivre. 

Nous rentrâmes à toute vitesse par des chemins détournés. La traction tomba en panne. Quelle tuile ! Si les Allemands empruntaient cette route nous pouvions dire adieu au monde. Le camion nous remorqua jusqu'au camp. Les résistants dormaient le jour et opéraient la nuit. Il ne voulurent pas de nous pour la mission suivante. Un gendarme arriva au camp. Il s'appelait Robert (Robert Pradier) et venait de la ville voisine ou il était chargé de la garde à la prison. Il vint donner le double des clés de cette prison au groupe de résistants. Ce groupe dans les jours suivants libéra ainsi plus de 400 prisonniers politiques. Les prisonniers eurent peur de sortir au début de l'intervention car ils pensèrent à un piège. Ils pensaient que les Allemands les abattraient tous. 



Photo prise au camp de Barbezières - juin 1944
Séraphin, Emile, Jacques, Jacky, Marc, René
Blaireau, Clovis, Antoine

Deux soirées plus tard nous avons déménagé dans une autre foret. Il fallait changer souvent d'endroit pour que nous ne soyons repérés. L'abri des maquisards étaient fait de tentes coupées dans de la toile de parachute. Ils ne séjournaient jamais dans des maisons car en cas d'attaque ils ne pourraient se sauver. Dans les bois ce serait plus facile de s'éparpiller et disparaître. Mike, Norm, Jack et moi dormions sous la même tente. Nous avions une couverture dessus et une en dessous. Mike était très nerveux et la nuit il allumait une cigarette toute les demi heures. Jack avait des démangeaisons et il se grattait comme un chien qui a des puces. En cas d'alerte nous devions nous enfuir à travers bois. Le signal était deux coups de feu. Nous dormions tout habillé pour conserver la chaleur le plus possible et être prêt en cas ou il faudrait fuir. Il n'y avait pas assez d'armes pour tout le monde. Un soir on fit une ronde de surveillance dans la foret nous étions les 3 américains plus le cuisinier. N'ayant rien remarqué nous rentrâmes au camp. 

Il pleuvait beaucoup, nous étions trempés et il faisait très froid. La pluie traversait nos tentes improvisées. Un jour il tuèrent un mouton. Il fallait bien manger. Nous eûmes du ragoût jusqu'à épuisement. Un soir vers 8 heures 30, Emile nous dit que nous allions faire un coup de main. Il nous dit qu'il y aurait du danger. Il leur dit que nous devions être prêt à tout. On me donna un vieux fusil de l'Armée Française. Il était sale et rouillé et ne pouvait contenir qu'une seule balle dans son magasin. Jack avait une Sten Nous avions roulé jusqu'à minuit, puis on descendit du camion. Silencieusement on approcha d'un pont routier qui enjambait une voie ferrée. Nous descendîmes en bas de ce pont quand soudain un chien se mit à aboyer. Nous avons pensé à une patrouille allemande. Norm et moi nous devions nous asseoir de chaque côté de ce pont, interdisant son accès. 

La consigne était de descendre tout celui qui se présenterait. J’étais assis sur le rebord droit de ce pont. J’essayais de voir de l'autre côté et aussi vers l’horizon ou je distinguais des talus. Chaque fois qu'une brindille bougeait, je croyais qu'une patrouille ennemie arrivait, parfois je crois que ces minutes furent les plus dures de ma vie. Il faisait bien noir sous les nuages avec un clair de lune de temps en temps. Toujours l'attente sur le qui vive. Les autres gars installaient le plastic sur les voies. Nous devions attendre jusqu'à 5 heures. Si aucun train n'arrivait nous devions faire sauter les rails. Après avoir attendu une bonne demi heure, on entendit au loin un train qui venait vers nous. Il lança un coup de sifflet. Il approcha de nous, la locomotive soufflait et haletait comme si elle tirait un lourd chargement. On voyait sa lanterne. Je courus me jeter derrière un remblais. Je venais tout juste de me mettre à plat ventre qu'une terrible explosion se fit entendre. Une flamme immense se projeta en l’air. La chaudière avait dû éclater. La locomotive avait déraillé et les deux premiers wagons étaient en pièces détachées. On entendait des morceaux métalliques qui retombaient sur le sol. Le remblais nous protégeais. 

Nous sautâmes vite dans le camion et partîmes feux éteints. Nous étions sur nos gardes à chaque petit village que nous traversions au cas ou les allemands auraient barré les routes. Le gars à l'avant du camion avait des grenades toutes prêtes. Au loin derrière, nous aperçûmes les phares d'une voiture. Nous avons pensé aux allemands, ce qui était sans doute le cas. On réussit à les semer malgré l'absence de phares allumés sur notre camion. Nous suivions les routes de l’arrière pays pour éviter de mauvaises rencontres. Mais...Enfin nous arrivâmes au camp. Un café et un peu de pain puis direction le tas de foin proche qui nous servait de lit. Le lendemain nous essayâmes nos armes et mon vieux fusil. On tirait sur une cible placée de l'autre côté du vallon, la moitié des balles ne partaient pas. J’imagine la situation car hier nous avions les mêmes armes et les mêmes cartouches. Si l' ennemi nous avait engagé le combat. C’est encore le destin qui dirige cela dans nos vies. 

Deux jours plus tard on se joignit à un autre groupe de maquisards. Le commandant s'appelait Jacques, René était son adjoint. Le camp était divisé en deux groupes. Nous les Américains nous étions avec Jacques. On reçu un nouveau cuisinier Robert, c'était un homme brave et qui ne rechignait pas aux taches les plus dures. Il se promenait avec sa mitraillette au milieu de la rue visible comme la Lady Godiva. Nous les américains nous avions le réflexe simple de nous protéger de tirs éventuels. Il était dit qu'il était mercenaire auparavant. Il avait reçu une balle dans l'épaule. Il lui manquait un doigt, il nous disait que c'était une balle qui le lui avait enlevé. Sa femme que nous avions rencontré nous avait dit qu'il avait été sectionné par une faucheuse. Il avait un tatouage sur le dos. Un Senor et sa Senorita. Sans doute un trophée du temps passé. 

Notre nouveau commandant était excellent. Jacques (Jacques Nancy) était ancien officier artilleur de l'Armée Française. Il s'était évadé d'une geôle Allemande, était passé en Espagne ou arrêté il y passa 16 mois en prison. Il regagna finalement l'Angleterre où on le forma au sabotage. Il fût de nouveau parachuté sur la France. Ensuite j'ai rencontré le ''Toubib'' un étudiant en médecine qui avait interrompu ses études du fait de la guerre. Il fut reconnu par nous tous comme médecin du groupe. C'était un gars très intelligent. Cela faisait plus de 45 jours que j'étais en France et je n'avais pas pu obtenir de brosse à dents. Le toubib m'en procura une. Il y avait aussi Antoine, toujours entrain de blaguer. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour nous. On installât notre nouveau campement au pied d'un ravin ou coulait une source y avait aussi un lac à une centaine de mètres de nous. Nous allions nous y baigner. 

J’ai toujours le souvenir de notre première nuit en ce lieu, il plut pendant 10 heures sans arrêt. Nous n'avions plus le moral. Un jour j'étais parti avec Mike chercher du bois. Soudain il poussa un cri et mis la mais sur sa poitrine en s’écroulant sur le sol. Il faisait une crise cardiaque. Il avait du mal à respirer. Je courus chercher René et le toubib. On le mis dans une couverture pour le transporter et il fût dirigé vers un hôpital clandestin dans un coma profond. Mike était Anglais et officier de la marine de Commerce. En 1942 il fut rescapé d'un naufrage devant Dieppe. Récupéré par des pêcheurs Français il fut remis aux allemands qui le mirent en prison à Cologne. Il s'évada et rejoignit la France après mille péripéties où il rencontra le groupe de résistants. Mike avait 42 ans mais il en faisait 60, il revint avec nous après plus d'une semaine de soin. Le médecin lui dit qu'il ne fallait plus boire d'alcool n'y fumer. Mais il ne compris rien.

Dans ce camp le 14 juillet nous fêtâmes la Prise de la Bastille. (Comme notre 4 juillet aux USA). Ce fût aussi le jour où Herb et Bill arrivèrent au camp. Ils avaient été abattus le 31 décembre et ils étaient toujours là. Ils décidèrent de rester avec nous. Notre groupe ainsi s’agrandissait. Un jour il fallut aller dans une ville pour l’approvisionnement. On en profita pour sectionner les câbles téléphoniques à la Poste. Le camion était rempli de pâtes, de vin et d'un tas d'autres trucs. Nous primes la direction de notre campement. Ces jours là il avait tellement plut que nous décidâmes de nous installer dans un château (Château Puycharnaud). Nos chambres étaient vastes. C’était une grosse propriété. Les jours suivants nous avons a quelques kilomètres barré la route avec des arbres ceci pour tendre une embuscade aux allemands. Nous avions prit soin d'être bien éloigné du château. Nous étions prés du Village de Javerlhac, (Dordogne) en ce 24 juillet 1944. La bataille fût terrible. Nous avons perdu cinq hommes tués tandis que les allemands relevèrent une trentaine de mort dont un français capitaine de la milice. Nous avions lu cela dans le journal les jours suivants. Un des nôtres se tua accidentellement avec son arme. (Robert Marchadier le 25 juillet 1944).



Les six aviateurs Américains
Barney Koller, Norman Benson, Joe Gonet
Herbert Brill, Jack Garrett, Bill Weber

Un autre Américain vint nous rejoindre. Il s'appelait Joe (Joe Gonet). Son B-26 venait d’être abattu maintenant nous étions 6 (y compris Lt. Herbert Brill et Sgt Bill Weber hebergé par Jacques Nancy depuis janvier 1944). Nous envisagions de tenter de rentrer en Angleterre coûte que coûte. Jacques nous emmena Norm et moi à une cinquantaine de kilomètres de notre camp rencontrer un capitaine français et un commandant américain le major parachutiste John Gildee (Jedburgh Ian) qui avait quelque temps avant été parachuté dans la région pour coordonner les parachutages d’approvisionnement. Il connaissait la pays par cœur et nous déconseilla fortement de tenter de rentrer en Angleterre. 
Jedburgh Team Ian
Gildee, Bourgoin, Desfarges

Nous décidâmes de rester dans la région mais nous avions choisi de quitter le maquis devenu trop dangereux. Nous fûmes hébergés dans une ferme abandonnée dans un lieu entouré de bois. Il s’avéra que 5 américains nous avaient précédé dans ce lieu. Nous fûmes donc onze à vivre dans cet endroit isolé. Ces masures appartenaient à un fermier que nous appelâmes ''The Propriétor''. Il fit tout ce qu'il pouvait pour nous. Nous possédions de l'argent français pour faire quelques achats dans le coin mais ces fermiers nous firent de nombreux dons. Nous allions discrètement un par un chercher du pain à 5 km. Nous vécûmes là un mois. 

Un matin le Commandant John vint nous voir. Il nous appris une nouvelle presque impossible à croire. Nous allions enfin partir vers l'Angleterre. En effet nous devions nous rendre sur un aérodrome dans une grande ville proche où un avion devait venir nous chercher, (aérodrome de Feytiat près de Limoges). Cet aérodrome abandonné par les allemands ne fut par détruit. Des français rallongèrent la piste pour que notre avion puisse se poser. La nuit venue nous nous sommes rendus sur cet aérodrome pour attendre notre avion. L'attente fût longue. Nous étions avec d'autres compatriotes, des anglais, des canadiens, des Néo zélandais et bien d’autres. En fin de nuit on entendit enfin le bruit des moteurs. L'avion se posa. L'embarquement fut très rapide pendant que l'on faisait les pleins en carburant. Nous décollâmes et le lendemain un jour nouveau s'ouvrit à nous sur le sol Anglais.


Second Lieutenant Barney Koller. 1944



Photo prise au Château Puycharnaud
Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy / 2e Compagnie de la brigade Rac


Tous nos remerciements à Daniel Dehiot de l'Association Bretonne du Souvenir Aerien 39-45 pour avoir eu la gentillesse de partager l'histoire de Barney Koller. 
Site de l'Association : (lien)

Un grand merci également à Richard Taylor et Darren Jelly au Musée du 493rd BG à l'aérodrome de Debach près de Woodbridge dans le Suffolk
Site du musée : (lien)

André Léonard - Photographe de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortrait

Tiré du numéro 8 du Bulletin de Liason des Amicales Rac et 50e R.I. - publié en avril 1980.

André LEONARD
Un photographe témoin de son temps ....

Né à Puytraud, commune de Nantheuil-de-Thiviers, le 15 décembre 1913, d'une famille de cultivateurs, André LEONARD fait ses études à l'Ecole Supérieure de Nontron et sera reçu au Concours de Surnuméraires des PTT en 1931. En attendant sa nomination, il est le capitaine/fondateur de l'équipe de football de "La Thibérienne" (1932/34).
1935 - Service militaire au Mont-Valérien. Cie. Radio du 8ème Génie.
1939 - Chef de Poste Radio à l'A.D. de la 18ème D.I. Il partira comme volontaire pour aider les filistes dans le secteur de Bischwald.
1940 - Toujours radio. Sera affecté à la 237ème D.L.I. en Normandie.
1943 - Adhesion au Photo-Club de Bordeaux.

En mai 1944, c'est avec un Rolleiflex tout neuf que LEONARD viendra à Thiviers. Il rejoindra ses copains dans les bois de Boudeau et ira, un mois plus tard, avec "les crapauds" d'Audrerie. Il participera à la réfection de lignes téléphoniques et à la récupération de cables long de la voie ferrée à Mavaleix.
13 août 1944, la grande aventure photographique va commencer avec la prise d'armes "Rac" sur la Place du Peyrat à Thiviers. Puis en septembre, ce sera le reportage sur la visite du Général de Gaulle à Cognac et à Saintes.

Son meilleur souvenir ! un exploit : à Paris, le 2 avril 1945, le Gal de Gaulle remet les drapeaux à l'Armée Française reconstituée. Rac va recevoir celui du 50ème ! Quelle foule en délire ! Place de la Madeleine, LEONARD, trompant le service d'ordre, se glisse dans le défilé et, jusqu'à République, dans les perspectives des Grands Boulevards, il va croquer Rac et notre drapeau.


Après la présentation du drapeau à Nancras et avec le jeune Albert MURO de Cognac, il participe "photographiquement" aux opérations sur Royan et sur l'Île d'Oléron. Puis, encore à Paris, le 18 juin 1945, il sera le seul reporter dans le défilé de la Victoire. Toutefois, remontant la colonne, tantôt se laissant dépasser, il réalisera de nombreaux clichés de la musique, du drapeau et de la section du 50ème sous l'Arc de Triomphe, Place de la Concorde, Rue Royale, etc ....




                            André LEONARD               (Photo prise par Albert MURO à Cognac)
   

Revenu à la vie civile, il est élu Président du Photo-Club de Bordeaux en 1946 et, dès 1948, il va organiser un Salon International d'Art Photographique qui, dix ans plus tard, sera considéré par les américains comme étant "the first in the world".

Avec son club, André LEONARD remportera la Coupe de France de photographie en 1959 et en 1960. Ses succès lui ont valu de nombreaux titres nationaux ou internationaux : Lauréat de la Coupe de France et Membre du Jury, "Artiste" puis "Excellence" de la Fédération internationale. D'autre part, il est Membre d'Honneur de Sociétés étrangères d'Allemagne, d'Italie, d'Autriche, de Hongrie, des U.S.A., de Roumanie, de Yougoslavie, du Brésil, de Taiwan (Formose).




Délégué français aux Congrès Internationaux a Barcelone, Cologneé Anvers, Opatija, Athènes, Eindhoven, Heidenheim. Il organise le Congrès de Bordeaux en 1968. Tous les ans, il preside le jury d'un Salin Italien. Fut membre du jury à Edimburgh (Ecosse) en 1969 et à Athènes en 1971.


Invité à Taiwan, en 1972, pour inaugurer le salon international et participer à l'ouverture de la salle Chin-San Long de l'Université de Taipei. Deuxième invitation en 1976 .... et c'est le tour du Monde avec des contacts à Washington, New-York, Los Angeles, Tokyo, Bangkok, Singapour, Bornéo, New-Delhi ........




André Léonard "le chasseur d'images"

En 1975, l'amiral BARNETT l'avait invité aux USA pour présider le jury d'un salon. A cette occasion, il fut fait Citoyen d'Honneur de l'Alabama. Le Colonel J.E. KENNEDY, un ancien de l'Air Force le presenta au chef de la teibu des Osages dans l'Oklahoma. Le Cdt CLOUGH, un ancien du débarquement en Normandie l'invita à Baltimore où il lui fit décerner le Diplôme de Citoyen d'Honneur du Maryland.

Le 8 juin 1975 - André LEONARD prenait sa retraite à Bordeaux-RP avec le grade d'Inspector Central. Son activité photographique continue. Il est Membre du Comité et Vice-Président d'Honneur de la Fédération Française, Hon. Fellow de la Photographic Society of New York et de la Photographic Society of China (Formose). Chevalier des Palmes Académiques et Chevalier de l'Ordre National du Mérite, il vient de recevoir, tout recemment, la Médaille d'Or de la Jeunesse et des Sports ...... et celle de sa fidélité à sa Brigade






André LEONARD avec deux soldats américains - Thiviers octobre 1944
Plus de photos (lien)

Hommage à Rodolphe Cézard, le colonel Rac, qui nous a quitter il y a 33 ans

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

C'est le dimanche 23 septembre 1984, dans les premières heures de la matinée, que tombait cette triste nouvelle. Le colonel Rac venait de nous quitter.

Dans les jours qui ont suivi, beaucoup d'hommages à ce grand homme sont apparus dans les journaux de France.

Rodolphe Cézard
Chevalier de la Légion d'honneur
Médaillé de la Résistance
Croix de Guerre 1939 - 1945
Etroitement lié à la libération de Périgueux, Angoulême, Saintes, 
Rochefort, Saujon, Marennes, Royan et de l'Île d'Oléron


« L'âme de la Résistance française en Dordogne-Nord » 
(Charles de Gaulle) 

Né le 3 janvier 1916, à Hayange (Moselle), le jeune Rodolphe Cézard fit de brillantes études en Lorraine et décrochait son 2e bac à 17 ans. Après le peloton de préparation des E.O.R. et l'Ecole d'Application de Fontainebleau ; son rêve est réalisé : il est officier d'artillerie. La déclaration de guerre le trouve au 163e R.A.P. à Bockange, a 40 km de Metz.

Fait prisonnier, avec les 25 000 hommes de la ligne Maginot, il est interné à l'oflag XB à Nieubourg. Libéré en sa qualité de Lorrain en février 1941, il rejoint sa famille qu'il fait passer aussitôt en zone libre.

Après bien des péripéties Rodolphe Cézard échoué à Thiviers, en décembren1942 et adhère immédiatement à l'armée secrète sous la pseudonyme de Collet. Remarque par Charles Serre, il devient son suppléant et prend le nom de Christian.

Au cours d'une réunion de tous les principaux résistants du secteur, le 15 juillet 1943 il est désigné à l'unanimité comme chef militaire de Dordogne nord.

Cette responsabilité il va l'assumer pleinement et sans défaillance. Avec obstination, après l'arrestation de Charles et Charlotte Serre, le 22 janvier 1944, il va redoubler d'efforts pour créer partout des maquis, organiser les compagnies et les bataillons. Au total il aura jusqu'à 6 000 hommes sous ses ordres lors de la création de la brigade RAC, brigade qui portera son nom et qui aura vu 252, des siens tomber lors des différentes combats qui l'ont opposé aux troupes d'occupation depuis le pont Lasveyras jusqu'à l'Île d'Oléron.

Après la guerre, il quitte l'armée et revient en Lorraine où pendant une trentaine d'années, il fut journaliste au « républicain Lorraine » à Metz. C'est dans cette ville qu'il se retira de la vie active, mais sa retraite fut hélas de courte durée. Atteint d'un mal implacable, il lutta avec toute son énergie et un courage admirable. Malheureusement ce dernier combat devait prendre fin en le debut d'automne 1984.

Une délégation de ses anciens maquisards était venue lui rendre un dernier hommage à l'église de l'Immaculée-Conception de Metz-Queuleu le 26 Septembre, mais tous ne pouvaient être présents. Ainsi le bureau central des amicales RAC et du 50e RI a fait dire une messe en sa mémoire le jeudi 18 octobre à l'église Notre-Dame de Thiviers. L'office a été célébré par les anciens aumoniers de la brigade, les abbés Dupin de Saint-Cyr et Delpech et l'abbé Miane, curé de la paroisse.

Très aimé de ses anciens soldats dont il avait su conquérir l'estime par son sens de l'organisation, de la justice, sa sollicitude et sa bienveillance et qu'il avait regroupés dans une Amicale qu'il a animée jusqu'au bout.


Le 18 septembre 1944 à l'aérodrome de Cognac.
Le Général de Gaulle serre la main de Rac

Edgar Saumon - Résistant et organisateur des cérémonies de la Brigade Rac à Torsac et Mouthiers

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortraitLieu de mémoire

Extrait du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50 R.I. - Numéro 2 : Octobre 1978

Un volontaire : Edgar Saumon

Né le 5 juin 1920 à Torsac (Charente), marié, trois enfants, commerçant. Entré dans la Résistance en 1942, affecté à la 5e Cie de la Brigade Rac en août 1944. A participé à toutes les opérations pour la libération des départements de la Charente et de la Charente-Maritime, notamment Royan et Île d'Oléron.

A été démobilisé le 11 octobre 1945 à AIRVAULT.
Organisateur des cérémonies du souvenir à TORSAC et MOUTHIERS.
Animateur de les réunions de l’amicale Rac.
A reçu le 14 juillet 1978 à VEUIL et GIGET la Croix de Combattant Volontaire.


Nous accompagnerons ce text trop aride d'une petite anecdote :
"Après les évènements du BREUIL et la poussée allemande vers SAUJON, la 5e Cie revient à NANCRAS. La situation instable nécessite la mise en place de petits postes de sécurité sur les routes du secteur. La pluie fait son apparition et les nuits sont fraiches. De bon matin POITEVIN, commandant la compagnie fait le tour du dispositif. C'est ainsi qu'un jour, il aperçoit un homme en chemise claire, apparemment sans autre vêtement. Il s'approche et trouve Edgar SAUMON de garde depuis la veille qui a enlevé sa veste pour en recouvrir son F.M. dès que le crachin s'est mis à tomber "car" dit-il au grand étonnement de POITEVIN "je suis sûr qu'ainsi il fonctionnera bien, il est au sec ....." qui pourrait dire mieux !



Torsac et Mouthiers 

Rédigé par Robert ROL, ancien officier du 2e Bataillon Brigade Rac
Tiré du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50 R.I. d'octobre 1978

Le dimanche 27 août, les anciens étaient conviés, à nouveau, par Edgar Saumon, en plein accord avec les autorités locales, au rassemblement de tradition, afin de rappeler le sacrifice de tous ceux, qui 34 ans avant, sont tombés, dans ces villages charentais, sous les balles ennemies.

Appel entendu, puisqu'une centaine de personnes se trouvaient à TORSAC et que des dizaines d'amis avaient exprimé leurs regrets de ne pouvoir être présents. De bout en bout nous avons été accompagnés, entre autres, par le Député-Maire d'ANGOULEME, M. BOUCHERON, désireux de manifester son admiration aux jeunes volontaires sur les lieux en 1944.

Vers 10h, nous étions à l'Etang Genevraux, sur la RN 10bis devant la stèle commémorant ce malheureux affrontement qui aurait dû normalement avoir un tout autre résultat.

Août 1978 :
Robert Rol lors des cérémonies de Torsac (l'Etang)
où il representait du col Rac
Ensuite, l'abbé MANGON curé de Mouthiers nous accueillait dans sa belle église romane et magnifiait dans des termes émouvants l'élan de ces combattants, venus parfois de fort loin, terminer de façon si imprévisible, une vie pleine d'espérance et d'avenir. Devant le beau monument aux morts, dominant la vallée de la Boeme, un de nis vétérans, CARLIN de Ruelle, en quelques termes concis, évoqua la leçon de ces sacrifices.

Même cérémonie au cimetière de Torsac quelques instants plus tard, en présence de la municipalité. On s'est souvenu qu'en 44, depuis plusieurs heures, l'abbé RICHEUX avait escaladé le clocher et ne cessait de donner des renseignements sur les mouvements de l'ennemi, ce qui allait modifier, en faveur du 2e Bton, l'issue Rac avait fait savoir ses regrets de ne pouvoir être présent. Une adresse lui a été envoyée à l'issue de repas, alors que notre ami LEONARD, manifestant une éternelle jeunesse, ne cessait d'enrichir sa collection de clichés. Vees SAUJON une fois de plus nos remerciements et nos félicitations. De sa propre initiative, sans se lasser, il dirige et anime tous les ans le programme de la journée. Comme il lui était fait reproche de garder tous les frais à sa change, il a répondu qu'il était nécessaire de savoir que cela lui coûtait de l'argent. Dans le cas contraire qui pourrait croire à sa sincérité. C'est parce qu'il y avait des volontaires de ce genre à la Brigade Rac, que nous avons pu manifester un certain visage. Un tiers de siècle après, nous le contemplons encore avec fierté ; peut être même de l'extérieur, nous viennent de plus en plus, de ce fait, des regards attentifs, qui sait, attendris aussi. Et s'il y avait des illusions dans ces propos, pardonnez à notre jeunesse ...... prolongée.




Après la cérémonie de Torsac d'août 1978


 La cérémonie de Mouthiers d'août 1978

A lire également :

24 août 1944 : L'Etang Genevrau, Foquebrune et Torsac (lien)
Mouthiers : Les héros du 24 août 1944 (lien)
L'abbé Richaux, le fameux curé de Torsac (lien)


Jean Nicard "Tom" : Quand un ami nous quitte (article de 1978)

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortrait

Jean Nicard "Tom"
Né le 10 juin 1913, à Eymoutiers (Haute Vienne)
Adjoint du col Rac de 1943

Chevalier de la Légion d'honneur
Médaille de la Résistance avec rosette
Croix de guerre 1939-1945 avec plusieurs citations

Créateur du bureau central des amicales Rac, il a contribué largement à la réalisation du mémorial élevé à Thiviers en hommage aux 252 morts de la brigade Rac, inauguré le 28 août 1977.

Voici un hommage emouvant à Tom écrit par son frère Rac et tiré du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50e R.I. - Numéro 1 - Juillet 1978

Quand un ami nous quitte

Jean Nicard "Tom"
Le 30 mars dernier, sous une pluie fine et froide qui jetait sa note de tristesse, tous ses amis, Jean, sont venus te dire adieu, dans la cimetière de THIVIERS où dorénavant tu reposes avec quelques une de tes fidèles compagnons.

Tous ceux qui étaient là, ont fait le serment de suivre la voie que tu leur avais tracée, de continuer ce que tu avais entrepris avec tant de ferveur et de ne rien négliger pour réussir.

Moi, ton frère, comme tu aimais le dire, j'ai essayé d'exprimer ces sentiments. J'espère que j'ai été compris. Sois rassuré, l'équipe que tu entrainais avec ton généreux enthousiasme est animée de la même foi, de la même espérance.

Jean NICARD (Capitaine TOM) était ne le 10 juin 1913 à EYMOUTIERS (Haute Vienne). Le 30 mars 1943 il épousait Yvette MOULINIER qui lui donna quatre enfants : Marie-France, 
Babette, Jean-Charles et Martine, tous mariés. Il était l'heureux grand père de trois charmants petits enfants. Inspecteur de la Police Judiciare de Limoges, il avait été révoqué en 1943 par Vichy pour ses activités au sein de la Résistance. Dès lors, il s'était donné corps et âme pour lutter contre l'envahisseur.

Après la guerre, il quittait définitivement la P.J. pour entrer à la Société TOTAL dont il devint par la suite l'un des plus brillants inspecteurs régionaux, en même temps que chef du district pétrolier du département de la Dordogne.

Rappelons son passé militaire.

En 1939, Jean Nicard, appartient au 2e Bton de la 4e Division Cuirassée du Colonel Charles de Gaulle avec laquelle il fait campagne. Il est blessé à ABBEVILLE en mai 1940 et décoré par de Gaulle alors que déjà cité deux fois.
Démobilisé, il revient à la Police Judiciaire de Limoges.
Tom en 1977
En 1941, il entre en contact avec divers réseaux "France-Combattante", "Coty", "Gallia-Reims", puis avec Charles SERRE et au début de 1943 avec RAC dont il deviendra l'adjoint. Mais il sera aussi l'adjoint de CHAS (Charlieu) chef régional des maquis de l'AS 5 et du DMR (Délégué Militaire Régional). C'est en ces qualités qu'il a rempli les missions les plus importantes et les plus périlleuses. Il a participé à toutes les opérations clandestines : parachutage, mise en sécurité de l'armement, récupération du matériel de l'armée de 40, sabotage des voies ferrées, renseignements au bénéfice des Alliés et de a Résistance, implantation et organisation des groupes maquis, préparation des sous-secteurs et de leur encadrement, dépistage et lutte contre les agents de la Gestapo, protection des réfractaires du STO, contacts avec les autorités civiles et militaires.

Avec la Brigade RAC et le 50e R.I., sous le nom de Capitaine Tom, il a combattu pour la libération des départements de la Dordogne et des Charentes, investissement et attaque du réduit de Royan, débarquement à l'Île d'Oléron. Il a été démobilisé lors du regroupement de la 23e D.I. dans les Deux-Sèvres.
La Résistance dans le Sud-Ouest, dont il est une figure marquante lui doit beaucoup.

Il a représenté le Secteur Nord de la Dordogne AS 5 dans toutes les réunions importantes de la Région R 5.
Sa clairvoyance, son autorité, son courage à toute épreuve ont fait de lui le collaborateur le plus précieux. Multipliant les contacts, ne reculant decant aucune difficulté, son obstination lui a valu des résultats remarquables.
La Mission Alexander (Jedburgh) parachutée au profit de la Résistance a pu accomplir son travail de renseignement et d'aide aux FFI grâce à sons sens développé de l'efficacité.
Il a créé l'artillerie de la Brigade RAC et permis la remise en état de centaine d'armes automatiques dans les ateliers de la Fonderie de Ruelle, avant les dernières attaques sur le front de l'Atlantique. Il n'est pas exagéré d'ajouter ici que grâce à sa promptitude et à sa hardiesse, il sauva la vie de deux de ses compagnons arrêtés par les Miliciens sur un barrage à Marthon.


Les essais à la chambre de tir supervisés par Tom à Ruelle

Ses dernières années, il les mit à profit pour rendre service à ses anciens camarades de combat. Il créa le Bureau Central des Amicales Rac et 50e R.I. dont il était le président, puis il s'attacha à rendre hommage aux 252 morts de la Brigade RAC en leur faisant élever le Mémorial de Thiviers qui a été inauguré le 28 août 1977. Il mit toute sa flamme, toute sa ténacité pour réussir ce qu'il considérait comme son dernier objectif.




A gauche : Capitaine Fred, Rac et Tom. A droite : Mme Serre.
Inauguration du Mémorial de la brigade Rac à Thiviers en 1977

C'est à Metz, qu'avec Fred et Rac il acheva ce travail.
Jean NICARD était titulaire de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, de la Médaille de la Résistance avec rosette, de la Croix de Guerre 39/45 avec plusieurs citations. Il bénéficiait depuis quelques temps d'une retraite bien méritée.
Il réussit au delà de tout ce qui pouvait être espéré, dans la grandeur et la simplicité. Mais il contribua aussi, dans la mesure qu l'on peut imaginer, à la réalisation de l'ouvrage "La Brigade Rac" et à sa diffusion.


Tom à Metz chez Rac, 
au mois de mai 1977

Vaincu par la maladie, TOM, devait s'éteindre le 27 mars 1978 entouré de l'affection des 
siens.
Il fut veillé par ses plus fidèles amis, jusqu'au moment de ses émouvants obsèques le jeudi 30 mars.
Des centaines d'anciens combattants de l'AS 5 Dordogne-Nord, de la Brigade Rac et du 50e R.I. l'accompagnèrent à sa dernière demeure.
Le cortège précédé des drapeaux et des fanions des différentes unités et sociétés, passa devant le Mémorial, dont le défunt avait été le réalisateur.
Le fourgon funèbre était encadré par ses amis intimes, Pierre COUTURIER portait le coussin sur lequel étaient épinglées les décorations ; Légion d'Honneur, Médaille de la Résistance, Croix de Guerre et du Combattant Volontaire.
En l'église paroissiale, l'office religieux fut concélébré par les abbés COSTE, curé de Thiviers, DELPECH curé de Fossemagne, ancien aumônier du 2e Bton, Dupin de St. Cyr curé de Mussidan, ancien officier du 2e Bton.
Au cimetière, devant le caveau couvert de fleurs, gerbes, couronnes et croix offertes par les membres de la famille, les amicales des anciens RAC, les amis, plusieurs allocutions furent prononcées.


                                                (Photo : A. Léonard, ancien photographe de la brigade Rac)

M. Pierre BEYLOT dit notamment : "Je ne trahirai pas à sa mémoire en pensant avec lui que les plus extrêmes tristesses demeurent cachées au plus profond des couers" .... "Soldat de l'ombre, soldat au grand soleil dans la cité rebâtie, il mena la lutte de tout son être, brulé de la passion de servir ... "Servir était tout son être, son être tout entier"....
"Jamais il ne varia, non plus dans ses convictions, la fidélité à son idéal se confond avec sa vie..... Soyez fiers de lui".

Rac s'exprima ainsi : "Pour lui rien n'était impossible, la victoire n'était pas une fin. Il se mit à la disposition de ses camarades et les défendit avec la même foi, la même ardeur qu'ua combat" ..... "La place que TOM tenait parmi ses amis est énorme. Nul ne pourra le remplacer, mais il sera toujours  présent, bel et pur exemple de fidélité." ..........

"A toi JEAN, toute la Brigade te dit merci et adieu".


Boutonniere de l'Amicale Rac
(Appartenait à James EYMERY, ancien motard agent de liaison de la brigade Rac)

Monsieur WEIL, chef de cabinet, représentant le Préfet de la Dordogne apporta l'hommage du Gouvernement, retraçant la brillante carrière de Jean NICARD.

Parmi les personnalités : MM. JACCOU, Maire de THIVIERS, BOUCHAREL président des CVR, MARQUET directeur de l'Office des A.C., MASSY conseiller général, le Colonel FRICHET, président de l'UPMRAC, DUTHEILLET DE LAMOTHE, CLEE, etc.....

Excusés : Les professeurs FONTAINE et WARTER, les Généreux RONFLET et FAULCONNIER, le Cdt. CLAUDE, Madame Ch. Serre qui avaient fait parvenir des témoignages de sympathie à la famille.

Le 8 mai, anniversaire de la Victoire, une messe fut célébrée en l'église de THIVIERS à la mémoire de notre ami. Une assistance nombreuse et recueillie, des coeurs serrés, des larmes et une profonde sympathie.

Une délégation se rendit au cimetière pour deposer quelques fleurs sur la tombe de TOM.
Ce geste pieux fut renouvelé le 10 juin en présence de quelques intimes.

Tous les Racs expriment dans ce premier Bulletin, leur profond attachement à la famille de Jean NICARD.


A lire également :
Une belle histoire de Rac, Tom et Georges Lautrette (lien)


Pierrot Leymarie - héros de la brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortrait

Portrait tracé par Rac
Pierrot Leymarie
Mort pour la France le 27 avril 1945

Il était le fils unique d'une vielle et sympathique famille de Thiviers, qui tenait commerce de boucherie rue Lamy. Un magasin bien accueillant, où l'on savait vous recevoir avec le sourire, vous servir de même et vous donner satisfaction même quand cela dépassait les limites permises par le ravitaillement et ses ordres formels.

On essayait de vous  comprendre, surtout lorsqu'il s'agissait de réfugiés comme nous l'étions, sans grands moyens et parfois un peu traqués, il faut l'ajouter.

Pierrot s'était pris d'amitié pour la famille de Rac et aimait beaucoup les enfants.

Comme il connaissait fort bien Jean Courant, il n'y eut aucune difficulté pour lui à rejoindre nos « troupes ».

Rac, qui avait besoin d'un gars sur lequel il pouvait compter de jour et de nuit et en toutes circonstances, le prit à son service. Pierrot n'était pas seulement son chauffeur, mais son ami. Il partageait tout avec lui, et Pierrot le lui rendait bien. Ils bourlinguèrent ensemble sur toutes les routes, dans tous les bois, dans tous les maquis.

Mais un jour aussi, le malheur frappa ! En mission avec le capitaine de la Tousche (Thouville) la mort était au rendez-vous, sur la route de Bordeaux, près de Blaye. Des soins attentif à l'hôpital de Saintes, pendant de longs jours, ne le ramenèrent pas à la vie. Pour ses parents qui le chérissaient, pour nous qui l'aimions, ce fut une petre irréparable.

Pierrot avait participé à l'opération montée par Lautrette à Angoulême. Ce n'était qu'un sursis.


Monument aux Morts de Thiviers, Place du Marché


A lire également :

Georges Lautrette et Jean Chabaneix : tués à Angoulême le 18 août 1944 (lien)


René Chouly, ancien de la brigade Rac nous a quitté

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la disparition de René Chouly, le 30 septembre à Trélissac, Dordogne.


Thiviers 2015 : René Chouly, au bout du banc avec les lunettes, 
à la commémoration du 70ème anniversaire de la victoire du 8 mai 1945

Périgueux - Pierre éducative, Place Général Leclerc

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Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire

Pierre éducative érigée en 1968
Place Général Leclerc
Périgueux


Au dos du monument il est inscrit : 
Legs des vieux résistants, que le nazisme soit éteint à jamais, que les jeunes y veillent pour que la réconciliation soit profonde et que la paix soit durable.

(Photo : Marc Delage)


Hubert Verneret - Teenage Resistance Fighter - Published by Casemate Publishers

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Posted by Alan in Document et livre

I have just finished reading an excellent book that I had been lucky enough to have been given an advance copy.

The book is by Hubert Verneret, its title Teenage Resistance Fighter. It has been translated beautifully from its original French publication Que Faisiez-vous au Temps Chaud ? published in 1972 with a foreword by Colonel Buckmaster, Chief of the French Section of S.O.E.

Now this is a rare thing to find published in English. The book is made up two main sections, the first being Hubert Verneret's diary from 11th March 1938 to 25th September 1944. Covering his early teens as war is declared until his late teens where he is part of two connected maquis groups in Burgundy. His diaries give an excellent, true account of life under German occupation and the risks and sacrifices made by those who chose to resist.

The second part of the book is a series of interviews that Hubert made in the 1970's with some of the elder maquis members of the two groups he was part of. The interviews are electric and you actually feel that you are in the room as they're being made.

This is a beautiful book, so well written and from first hand experiences totally from the heart. The translating is excellent too, Sarah Saunders and Patrick Depardon have certainly done a great job.

If you have yet to read the book, I recommend you do. For me, I will track down an original French version as this book is worthy of reading a second time.

Teenage Resistance Fighter - With the Maquisards in Occupied France
By Hubert Verneret
Published by Casemate Publishers
27th September 2017
£16.99

Hubert Verneret, has  also recently published in 2016 a historical novel L’Ecossais de Saint-Clément des Baleines, Ed. de l’Armançon, which would especially appeal to readers who know and are fond of Île de Ré, but others too who enjoy a good historical plot. It is well written and documented on life in the Northern part of the island in the 1930s.


Author Event with Hubert Verneret at WH Smith Paris on November 9th 2017 (link)

Royan, lundi 9 octobre 2017 : Conférence - Les valeurs de la Résistance pendant la Second Guerre Mondiale

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Rédigé par Ghislain QUÉTEL, fils de résistant, sociétaire de l’Association des Écrivains Combattants, auteur de « Résistance et Libération en pays d’Auge »


Suite à l’invitation du CCAS de Royan pendant la « Semaine bleue », je dispense une conférence gratuite, lundi 9 octobre 2017 à 14h30, à la salle Jean Gabin (voir TLJ et inscription au 05.46.38.66.53).

« Les valeurs de la Résistance en France (1940-1945), le code d’honneur, le rôle dans la réussite du Débarquement en Normandie et la Libération de Royan ».

Les conséquences de l’Occupation allemande et de la Collaboration Vichyste sont comparables dans toutes les régions de France…

Tout en évoquant les actions les plus retentissantes de la Résistance normande, j’honore et rend aussi hommage aux Résistants du Pays Royannais : Madeleine Fouché, Louis Bouchet, le colonel Robert Baillet... Mais il sera aussi question de l’Opération Frankton dans la Gironde, du Mur de l’Atlantique à la pointe de Suzac à Saint-Georges-de-Didonne, de la destruction de Royan et de la Libération du Pays royannais avec l’action de la brigade Rac du colonel Rodolphe Cézard et la division blindée du Général Leclerc et de Jean Gabin, sans oublier le “Chemin de mémoire” en souvenir des Résistants-Patriotes, déportés, fusillés et victimes civiles.

Né à Deauville en 1945, domicilié à Touques (Calvados) pendant mon enfance, j’habite rue Jean Moulin à Cherbourg-en-Cotentin depuis 1966. Je suis fils de résistant. Mon père André Quétel était le deuxième adjoint à Émile Louvel, chef résistant fusillé sur la plage de Deauville en compagnie de 5 autres camarades fin juillet 1944.

Retraité, devenu veuf il y a 11 ans, j’ai voulu en savoir plus sur mes ancêtres depuis la Guerre 1941-18. C’est ainsi que progressivement, j’ai accumulé d’innombrables témoignages et récolté des archives écrites et des photos.

Robert Rol - 2ème Bataillon de la Brigade Rac

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortrait

En souvenir du capitaine Robert Rol, né le 30 août 1908 à Carsac, Dordogne. 

En juin 1944 Robert Rol a fait partie de l'A.S. Vézère de Dordogne Centre, et participé à la Libération de Périgueux le 19 août 1944. Ensuite, son unité est intégrée à la brigade Rac où il a participé à tous les combats. Après la guerre il a contribué à la rédaction de l'ouvrage Brigade Rac (1977) et aux les Bulletins de Liaisons des Amicales Rac et 50 R.I. publié depuis juillet 1978.

Tiré du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50 R.I. Numéro 5 - Juillet 1979

Le 8 mai dernier la nouvelle de cette séparation nous est parvenue de Bordeaux, et nous a profondément affectés.

L'ancien officier du 2ème Bton avait pris une grande place parmi nous et sa présence à nos réunions amicales, qu'il ne manquait jamais, était un sûr garant d'animation, de bonne humeur, d'optimisme, mais aussi d'un sens inné de l'organisation et du bien-faire,
Robert Rol
accompagnés de qualities morales élevées.

Lors de ses obsèques le 10 mai, M. Dutheillet de Lamothe (Fred) rappela un passé glorieux :

« Lieutenant de chasseurs alpins en 1939, tu servis dans une des cinq divisions qui firent face à toute une armée italienne, mais qui ne céda pas un pouce de terrain à l'ennemi.

En juin 44, tu repris la tunique bleue et le béret légendaire orné du cor de chasse, pour rejoindre avec une trentaine de jeunes la compagnie Vézère, formé aux Eyzies et commandée par Pierre de Fleurieu, ancien pilote de chasse de 14/18, compagnon de Guynemer. Après la prise de Périgueux votre unité monta sur Angoulême où tu acceptas de venir renforcer l'encadrement du 2ème Bton de Vieugeot. C'est depuis cette fin août 44 que ta silhouette nous devint familière. Tu pris successivement le commandement de la 5 compagnie, puis le poste d'adjoint et l'intérim, enfin les fonctions d'officier de liaison à l'E.M.

Tu connaissais bien le secteur de Saujon, les marais de la Seudre, les avants-postes, tu étais habitué aux patrouilles, ce qui ne t'empêcha pas d'être le brillant organisateur d'inoubliables fêtes regimentaires.
Après l'armistice, tu partis avec le 50ème R.I. en occupation et réussis à maintenir dans ce bataillon de tradition, en Allemagne, l'esprit qui nous animait. Plus tard, lorsqu'il fut question de réaliser nos projets et en particulier d'écrire l'histoire de la Brigade, tu vins nous épauler. Tes activités dans le monde des Arts et des Lettres furent efficientes dans la région de Sarlat que tu aimais tant et les services que tu rendis à tes anciens compagnons ne se comptent pas ».

Pierre Deleron Vice-Président du Bureau Central transmit le message de Rac et adressa à la famille les condoléances respectueuses de tous les anciens. « Sois rassuré mon cher Robert, ton image restera présente, ton souvenir ineffaçable. Nous te devons fidélité et reconnaissance. Nous ne serons pas ingrats ».

Le service religieux fut concélébré par les abbés Dupin de St Cyr, Delpech et le curé de Le Fleix, parent du défunt. Les délégations avec fanions du Bureau Central et des amicales des trois bataillons assistaient aux obsèques : Mm Deleron, Prince, Azema (B.C.) Le Cam, Lapeyronnie (1er Bton), Colombier (2ème Bton), Sarlandie, Dutheillet, De La Tour, Chartrain, Taillaumas (3ème Bton).

Août 1978 :
Robert Rol lors des cérémonies de Torsac (l'Etang)
où il representait du col Rac






Conférence sur les maquis de la forêt de la Double : Dimanche 15 octobre 2017

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Rédigé par Patrice Rolli dans la rubrique Évènement

Je présenterai dimanche prochain à la ferme du Parcot à Echourgnac une conférence sur les maquis et les maquisards de la forêt de la Double (novembre - aout 1944) à l'occasion de la fête de la châtaigne dimanche 15 octobre.

Très heureux de partager mes connaissances dans un magnifique endroit et sur une commune qui fut le berceau de la Résistance dans cette partie de la Dordogne. Echourgnac paya d'ailleurs un lourd tribu car le boucher Henri Gilson, le mécanicien Auguste Berthier, Jeanne Mazeau et son père Hippolyte ainsi que les gendarmes Sylvain Colombet Gérard et Mignon furent déportés pour soutien logistique à la Résistance, la moitié d'entre eux ne revenant pas...


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