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Georges Lautrette - mort pour la France le 18 août 1944

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Rédigé par Alan dans la rubrique  Brigade Rac

Pour commémorer la vie de Georges Lautrette, mort pour la France il y a 76 ans le 18 août 1944, j'ai transcrit l'hommage rendu par l'hebdomadaire Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord (parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944).

Au mémorial de l'Armée Secrète

Georges Lautrette 

Un magnifique héros de la Résistance, qui fut l'un des fondateurs du Secteur-Nord de la Dordogne.

Le 3O octobre 1944 avaient lieu à Thiviers, les obsèques solennelles du Lieutenant Georges Lautrette, mort pour la France. Toute la ville assistait à l'enterrement de celui qui fut l'une des plus pures figures de la Résistance en Dordogne et, conduits par le Commandant Rac - son frère d'armes, son camarade et son chef - de nombreux officiers de la Brigade accompagnèrent ce héros à sa dernière demeure.

Georges Lautrette « Eric »
Georges Lautrette était né le 4 février 1913, à Thiviers. Il exerçait la profession de garagiste dans sa ville natale.  Dès le début de 1943, sollicité par M. Savignac, il est acquis à la Résistance et commence un travail effectif avec le Commandant Rac, en août 1944.
Son métier le désigne pour prendre la responsabilité de toutes les questions concernant les véhicules. Avec un merveilleux courage, un oubli total de soi-même, une infatigable ardeur, il camoufle les voitures, récupère les camions et les autos cachés 
par l'Armée et les remet en état.
Son garage ne travaille dès lors que pour le maquis : peu lui importe ses affaires personnelles, il s'est donné tout entier à la libération du pays.

Avec de faux papiers, sans autorisation officielle, malgré la présence des Allemands et des Miliciens dans la région, il circule jours et nuits pour aider a monter les maquis de la Dordogne-Nord - aussi bien ceux de l'A.S., dont il fait partie, que ceux des F.T.P. Il est de tous les coups durs de la période clandestine, sans exception. En février 1944, malgré des risques énormes, il traverse toute la Dordogne en voiture à essence pour faire un coup de main. C'est lui qui accomplit les liaisons dangereuses à Paris, où il échappe de justesse à la Gestapo, au moment où l'un des fondateurs du Sector-Nord est arrêté.
Résistant complet, il mène de front les opérations les plus diverses et les plus délicates : mise hors d'état des batteuses et des scieries, camouflage de blessés et d'armes à son domicile, participation aux parachutages, coupures et sabotages de voies ferrées, arrestations...
Sa maison est une boîte à lettres, un relais, ou quatre mois avant le débarquement, il reçoit déjà dix personnes par jour. Le Commandant Rac et sa famille y trouvent asile, ainsi que des aviateurs américains de passage.


Impeccable, en ordre parfait,
c'est la Musique de la Brigade Rac qui défile.
Il sacrifie tout à la Résistance : son foyer, son métier, son repos. Et, en avril 1944, inquiété une fois de plus par la Gestapo, il est obligé à son tour, de prendre la maquis et de « camoufler » sa famille. Cela ne l'empêche pas d'arrêter à lui seul en pleine ville, trois agents de la Gestapo, et de poursuivre son inlassable action. A Thiviers, il connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait et l'estimait : les gendarmes n'étaient-ils pas venus, un jour  lui emprunter une mitraillette. 


A partir du 6 juin, il prend le commandement du parc-autos du Secteur-Nord. Il rassemble ses voitures, les fait tirer en convoi de quinze par le même camion, les met en marche. C'est un travail énorme, c'est un travail accablant. Il en vient à bout, veillant au moindre détail, commandant et exécutant, réparant et ordonnant. Il suit le P.C. partout s'occupe à la fois des voitures, de l'essence, des pièces de rechange et de l’outillage. Et il continue d'être volontaire pour toutes les missions dangereuses.


Le 16 août, il participe à une première opération sur Angoulême qui réussit. Mais deux jours plus tard, retournant à Angoulême le 18 août, il est tué par l'ennemi.

Dans les faubourgs d'Angoulême, avec trois autre combattants de la Brigade Rac, il avait arrêté un camion allemand sous le prétexte de venir remorquer sa propre voiture en panne. L'Allemand fait quelques difficultés, mais finit par accepter. Les quatre F.F.I. - qui sont naturellement en civil, montent sur le camion.


Les obsèques solennelles
 de Georges Lautrette
à l'église de Thiviers
Tout à coup, l'Allemand se ravise. Georges Lautrette sort son revolver et fait traduire ses intentions par l'un de ses camarades qui connait l'allemand.
Le camion poursuit sa route. Mais, passant a proximité de la voie ferrée, devant un convoi d'Hindous, l'Allemand crie au secours. Il est aussitôt abattu par Georges Lautrette. Le camion s'en va à la dérive et stoppe dans une haie, sous une giclée d'armes automatiques.
Le volontaire Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s'échapper.


Georges Lautrette a donné sa vie à la France. Il avait déjà tout sacrifié à la Résistance : il était prêt au sacrifice suprême. Au mémorial de la Résistance, au mémorial de la patrie, son nom ne s'effacera jamais. A notre frère d'armes, à notre camarade, nous disons ici un dernier adieu. Et notre hommage ultime, c'est de relire, une fois encore, la magnifique citation a l'ordre de l'Armée, qui lui a été décernée.
« Résistant de la première heure, a contribué à la constitution des maquis du Secteur - Nord, participant aux opérations délicates qui ont précédé le débarquement. Depuis le 6 juin, a pris part à tous les combats. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A trouvé une mort héroïque alors qu'il menait, le 18 août 1944, à Angoulême une opération particulièrement dangereuses ».


Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord 
(parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944)


Tous nos remerciements à Marie-Andrée Nicolas, la petite-fille de Georges Lautrette, pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photos des obsèques solennelles du 3O octobre 1944 du Lieutenant Georges Lautrette. Egalement une belle photo de Georges et son épouse Andrée, née Cruveilhier.










Sur la route de Bordeaux vers le centre ville d'Angoulême, vous trouverez sur votre gauche (après La Maison Funéraire) une stèle à la mémoire de Georges Lautrette « Eric » responsable du parc automobile de la brigade Rac et de Jean Chabaneix adjudant du 9e Cie de la brigade Rac S.S.S. tuéà l'ennemi à Angoulême le 18 août 1944.




Square Georges Lautrette à côté du Mémorial
 de la brigade Rac à Thiviers

Le 28 août 1977 à l'inauguration du mémorial de la Brigade Rac à Thiviers
De gauche à droite : Lt Col Rac, Mme Nicolas (la fille de Georges Lautrette), 
Mme Charlotte Serre, Jean Nicard « Tom »

A lire également :

Jean Chabaneix - 9ème Cie de la Brigade Rac (lien)

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