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Saint-Saud - Un des berceaux de la Résistance en Nord-Dordogne

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Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

Article de presse publié en 1977

Coup d'oeil sur... Saint-Saud-Lacoussière -
Un des berceaux de la Résistance en Nord-Dordogne

M. Laussucq et son épouse
en face de leur maison de Saint-Saud
qui arbrita le Q.G. local de la Résistance
Dans tout le nord de la Dordogne, la Résistance a accompli un travail considérable. Si Thiviers fut le détonateur, Saint-Saud ne tarda pas à se créer un sous-secteur actif et efficace. On le doit à une poignée d'hommes dont l'aspirant Laussucq, comme le rapporte Pierre Sainderichin, correspondant de guerre et journaliste bien connu, dans un article publié à l'époque. P.S. écrit notamment : « C'est un prisonnier (l'aspirant Laussucq), évadé de Stuttgart au bout de la troisième tentative, après 15Okm à pied. Il arrive ainsi à Saint-Saud, chez ses beaux-parents en août 1941. Et dès le début de 1942, il entre en relations avec un représentant des F.F.I. (C.F.L.) de Thiviers. Il est chaudement recommandé par M. le curé, l'abbé Julien, l'aumônier en chef de la brigade Rac. 

Et, avec un ami, il donne tous les renseignements pour l'organisation de la Résistance à Saint-Pardoux-la-Rivière. Au début de 1943, le voilà en relations avec le lieutenant J. Marie Brachet de Brantôme, qui commande la 1er Cie du 1er bataillon de la Brigade. A ce moment-là, il organise la Résistance à Saint-Saud avec René Mallemanche. Jean-Marie les présente tous les deux au commandant Rac au début de 1944.  Et l'ex-chauffeur d'autobus fait des liaisons à bicyclette, tandis que les Allemands occupent Thiviers. Le secteur de Saint-Saud se monte peu à peu. Près de 2OO volontaires sont réunis en février.

Quatre parachutages sont reçus dans la région dont deux le même jour. L'indicatif est « Le saumon est un poisson délicieux ». Les parachutages sont une aubaine encore plus délicieuse et font du secteur de Saint-Saud un centre de Résistance bien au point.
Une poignée de résistants
fort sympathiques

En mai, l'aspirant Laussucq sert d'intermédiaire entre le commandant Rac et le capitaine Vieugeot, futur commandant du 2e bataillon de la brigade Rac. Le surlendemain du débarquement, c'est l'accueil de 97 gendarmes - pas moins - de toutes les brigades environnantes passés à la Résistance avec armes et bagages. En même temps nait le 2e bataillon et le secteur de Saint-Saud devient ensuite la 6e compagnie du bataillon Vieugeot sous le commandement du lieutenant Jean ».

Les autres fait des armes où s'illustre l'aspirant saint-saudais sont très nombreux. Citons Javerlhac (24 juillet), Puy de Fourches (15 août). " Ma Campagne " (18 août), libération d'Angoulême (31 août, 1er septembre), etc...

Pour perpétuer ces heures patriotiques capitales, une amicale a été fondée. Elle regroupe tous les " témoins " de cette époque.
Son bureau est ainsi constitué :
Président : Georges Colombier
Secrétaire : Yves Breteau
Trésorier : Francis Bardoulat
Membres : H. Claude, C. Peytour, H. Meynard, Puybarot, Dessimoulies, Bosgety, Delbarry.

Une centaine d'amicalistes au total qui se retrouvent une fois par an à l'occasion des cérémonies et du traditionnel banquet. Des plaques commémorant la mémoire de six camarades martyrs ont été apposées, et comme autres activités, l'Amicale a obtenu en 1976 l'inauguration à Saint-Saud de la place de la Résistance Brigade Rac.


Stèle de la 6ème Cie Brigade Rac érigé par l'Amicale de la Brigade, en mémoire des morts de la 6e Compagnie, 2e Bataillon de la Brigade Rac de Saint-Saud ou des environs.
Le monument se trouve sur la Place de la Résistance.

1942 - 1945
Hommage aux Résistants du Nord de la Dordogne



6e Cie RAC
A nos morts pour la France

Jacques Desages, né le 9 août 1924 à Miallet, en Dordogne, mort le 15 août 1944, des suites d'un accident.

Joseph Dubreuil, tombé au siège de Royan.

André Jarry, né le 4 juin 1921 à Jumilhac-le-Grand, en Dordogne, tombé face à la contre-attaque allemande le 17 septembre 1944 à Breuillet, en Charente-Maritime.


Gilbert Jean, né le 2O mai 1917, à Goizet, commune de Saint-Denis-de-Pile, en Gironde.
En juin 1944, il prend le commandement de la 6e Compagnie, lors de la formation du 2e Bataillon.
Le 17 septembre 1944 au Breuil, du coté de Saujon, il sauve une section de la 6ème Compagnie encerclée. Dans diverses occasions il a toujours été un chef exemplaire. Se trouvant à la tête de ses hommes dans les moments les plus critiques, s'exposant personnellement sans se soucier du danger.
De juin à octobre 1944, il mènera la 6ème Compagnie jusqu'à la poche de Royan dans le secteur de Saujon, l'Éguille, le Gua.     
En 1945, il reste au 5Oe R.I., et en avril, il participe à l'attaque de la poche de Royan et de l'île d'Oléron. Il fait un stage de formation à Vannes en 1946, et en sort capitaine en 1947.

Il trouve une mort glorieuse comme commandant à la tête d'un bataillon de parachutistes le 27 mai 1953 en Indochine.

André Mazière, né le 2O août 1923 à Saint-Saud-Lacoussière, tué en combat au Breuil, en Charente-Maritime le 17 septembre 1944.

Adolphe Mayoux, né le 3O décembre 19OO à Bunzac, en Charente, mort le 29 septembre 1944 au Gua, en Charente-Maritime.

René Arthur Pelletier, né le 1er août 1924 à Champs Romain, en Dordogne, mort le 25 septembre 1944 à Saintes, des suites de blessures reçues sur le front de Royan.

Maurice Vieugeot, fils de Roger Vieugeot commander du 2ème Bataillon de la Brigade Rac. Mort lors de la guerre d'Indochine.



A lire également :

Jean Laussucq dit Louis - 6ème Cie de la Brigade Rac - Saint-Saud (lien)

Saint-Saud-Lacoussière  - Capitale du maquis ou l’équipe des copains (lien)

Avaiteurs anglais recueillis par la Brigade Rac à Saint-Saud-Lacoussière - l'été 1944 (lien)



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