Rédigé par Alain Godignon dans la rubrique Les Alliés, Lieu de mémoire
Chemins de mémoire de l’opération Frankton.
Le cheminement des commandos britanniques de l’opération Frankton a été matérialisé par l’apposition de plaques et de stèles commémoratives sur leur trajet, principalement dûe à l’association « Frankton Souvenir ». Désireux de marcher sur leurs traces, il est quelque fois assez difficile de localiser ces signalétiques. Cet article veut aider le lecteur à avoir une vision aussi exhaustive que possible de leur nombre et leur localisation.
Périple maritime puis fluvial des commandos Source : http://www.c-royan.com |
Montalivet (3393O)
2 - Phare de Grave - Le Verdon-sur-Mer
(33123)
3 - Esplanade de la Victoire - Le Verdon-
sur-Mer (33123)
4 - Port Bloc - Le Verdon-sur-Mer (33123)
5 - Plage de Saint-Vivien-de-Médoc - Saint-
Vivien-de-Médoc (3359O)
6 - Cimetière – Le Bois-Plage-en-Ré
(1758O)
7 - Fort du Chay - Royan (172OO)
8 - Phare de Vallières - Saint-Georges-de-
Didonne (172OO)
9 - Braud-et-Saint-Louis (3382O)
1O - Saint-Genès-de-Blaye (3339O)
11 - Blanquefort (3329O)
12 - Bordeaux (33OOO)
13 - Baigneaux (3376O)
14 - Cessac (3376O)
15 - Lignières-Sonneville (1613O)
16 - Bassac (1612O)
17 - Bonneville (1617O)
18 - Ebréon (1614O)
19 - Ruffec (167OO)
2O - Saint-Coutant (1635O)
Site n°1 : Montalivet-les-Bains – Vendays- Montalivet (3393O)
Mémorial de l'opération Frankton - HMS Tuna, située 29 Boulevard du Front de Mer, parking au droit de l'avenue de l'Océan à Montalivet-les-Bains (33). Coordonnées GPS : 45.378179, -1.159065. Le sous-marin britannique HMS TUNA était commandé par le Lieutenant-Commander Dick RAIKES, l'officier de navigation était le lieutenant ROWE. Le Major Blondie HASLER remplit parfaitement sa mission et sortit indemne de ce remarquable fait d'armes.
« Opération Frankton HMS TUNA - Décembre 1942. Voyageurs qui passez devant ce mémorial, arrêtez-vous quelques minutes, regardez l'Océan vers le large et transportez-vous par la pensée à une date lointaine... .... ce lundi 7 décembre 1942 à 19h17 par 45°22'; latitude N et 1°14'; longitude O à 3 miles nautiques (environ 4,8 km) au large du village de Montalivet, dans l'obscurité d'une nuit sans lune, par temps calme, le sous marin britannique HMS TUNA fait surface après 24 heures de progression en immersion périscopique depuis Hourtin. Le bâtiment long de 84 mètres est commandé par le Lieutenant-Commander Dick Raikes DSO RN, âgé de 28 ans. A l'équipage de 56 marins et officiers s'ajoutent treize commandos du Corps des Royal Marines, logés dans la chambre des torpilles avant, le treizième remplacerait une victime en cas d'accident à bord. Les commandos sont briefés par leur chef, le Major Blondie Hasler depuis leur départ de l'Estuaire de la Clyde en Écosse le 3O novembre. Aucun des hommes, tous volontaires, ne connaissait leur destination en montant à bord pour s'engager dans l'opération « Frankton » qui restera l'un des raids les plus audacieux de la Deuxième Guerre Mondiale. La terre est en vue mais aucun amer n'a été identifié dans la journée du 6. C'est seulement le lendemain 7 décembre à 13h45 que le Lieutenant Rowe, officier de navigation, identifie au périscope le Phare de Cordouan qui lui permettra de faire le point pour caler les compas des six kayaks d'assaut rangés verticalement et aplatis dans l'entrepont. A 19h45, ils sont alignés sur le pont. Malgré l'obscurité et l'humidité du pont la coordination est parfaite entre les commandos et les cinq marins qui les aident. Chacun des kayaks est aligné sur le pont, cinq sacs et huit mines « limpets » sont placées à bord. Les équipages embarquent et les bateaux, posés sur des sangles longitudinales, reliées au canon du sous-marin qui fera office de mât de charge et, pivotant à 9O°, déposera à la mer chacun des kayaks et son équipage. L'opération a duré 45 minutes ... A 2Oh2O le HMS TUNA plonge et fait route au Sud-Ouest, tandis que les Royal Marines pagaient vers la Pointe de Grave et leur objectif : les Forceurs de blocus ennemis à quai à Bordeaux et Bassens ... ».
Site n°2 : Phare de Grave – Le Verdon-sur-Mer (33123)
Plaque commémorative Opération Frankton apposée à l’entrée du Phare de Grave sur le mur à droite de la porte, 2 Allée du Sémaphore. Coordonnées GPS : 45.568563 , -1.065562 - « Opération Frankton Décembre 1942 : Dans la nuit du 7 décembre 1942, dix commandos des Royal Marines britanniques à bord de cinq kayaks lourdement chargés, débarqués à 19h3O en face de Montalivet par le sous-marin HMS Tuna, font route pagayant cap au Nord dans les parages dangereux de la Pointe de Grave. Vers minuit ils longent la côte à 1,5 km du rivage. Leur objectif : le port de Bordeaux distant de plus de 1OO km où ils doivent saboter des navires allemands forceurs de blocus. Pris dans un violent ressac le kayak COALFISH chavire. Précipités dans l'eau glacée, le Sergent Samuel WALLACE et le Marine Robert EWART réussissent au prix d'efforts surhumains à nager jusqu'au rivage à environ 5OO mètres de l'endroit où vous êtes. Ayant réussi à pénétrer sous le couvert des arbres en évitant les défenses ennemies, les deux Royal Marines sont capturés vers 6 h par les servants d'une batterie de la Flak à une centaine de mètres d'ici. Remis à la Kriegmarine, puis au SD ils seront interrogés sans relâche durant quatre jours, pendant que leurs camarades poursuivent leur route vers Bordeaux. Ils ne parleront pas. Bien que pris en uniforme, ils seront fusillés à Blanquefort dans la nuit du 11 décembre, à l'heure même où les kayaks CATFISH (Major H.G.HASLER et Marine W.E. SPARKS) et CRAYFISH (Caporal A.S. LAVER et Marine W.N. MILLS) attaquaient leurs objectifs, portant un coup sévère à l'ennemi, protégés par la résistance des deux Royal Marines aux pires interrogatoires ».
Site n°3 : Esplanade de la Victoire – Le Verdon-sur-Mer (33123)
Mémorial de l'Opération Frankton, situé Pointe de Grave, esplanade de la Victoire. Coordonnées GPS : 45.57023 , -
1.062785 - Ensemble de pierres symbolisant les quatre phases du relèvement d’un être humain, de la position couché à debout avec de nombreuses plaques - « Opération Frankton Décembre 1942 - En souvenir de l'héroïsme des dix Royal Marines »
Site n°4 : Port Médoc - Le Verdon-sur-Mer (33123)
Plaque commémorative Opération Frankton à Port-Médoc, sur le mur sud de la Capitainerie (à gauche devant l'entrée de la Capitainerie) - Coordonnées GPS : 45.558525 , 1.063169 - « Opération Frankton Décembre 1942 - Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1942, un commando de dix Royal Marines britanniques sous le commandement du Major Hasler RM est mis à la mer à 19h35 au large de Montalivet par le sous-marin HMS TUNA (Lieutenant Commander Raikes DSO RN, 28 ans). Ils pagaient par équipages de deux à bord de cinq kayaks d’assaut chargés à ras bord pour une opération à très haut risque contre des cargos armés allemands à quai à Bordeaux et Bassens. A 23h5O, ils affrontent les remous du Banc des Olives. Peu après, dans les vagues des hauts fonds du Gros Terrier, le contact est perdu avec le kayak Coalfish (Sergeant Wallace RM, Marine Ewart). On saura après la guerre que ses occupants, jetés à la mer, ont été capturés à la Pointe de Grave, puis fusillés après interrogatoires dans la nuit du 11 décembre 1942 à Blanquefort. Un peu plus tard sur le Platin de Grave, les embarcations restantes affrontent à nouveau de violents et dangereux courants de marée. C’est au tour du « Conger » de chavirer (Caporal Sheard RM et Marine Moffatt). Le « Conger », irrécupérable, est sabordé. Les naufragés sont remorqués dans l’eau glacée par leurs camarades du « Catfish » (Major Hasler, Marine Sparks) et du « Crayfish » (Corporal Laver, Marine Mills) au prix d’efforts surhumains. En face du rivage de la plage de la Chambrette, à quelque centaines de mètres d’ici, vient le moment terrible pour le Major Hasler et pour les membres restants du commando, d’abandonner les deux hommes à leur sort pour poursuivre la mission vers Bordeaux. Le Major Hasler et ses équipiers, sans illusions sur les chances de survie des deux naufragés épuisés et glacés, disent un dernier adieu à ceux avec qui ils ont préparé cette mission dans l’enthousiasme de leurs vingt ans. Ils ne se reverront pas. Le Caporal Sheard RM, noyé, sera porté disparu et le corps de Marine Moffat, également noyé, sera retrouvé sur la plage de Bois en Ré, le 17 décembre, ainsi que l’épave du Conger, elle aussi amenée par les courants à l’île de Ré. Un peu plus tard, au passage du môle du Verdon, le contact sera perdu avec le « Cuttlefish » (Lieutenant MacKinnon RM – Marine Conway). Le Major Hasler avec Mne Sparks et le Cpl Laver avec Mills atteindront Bordeaux et réussiront à endommager sérieusement cinq navires ennemis, mais seuls les deux premiers reverront l’Angleterre ».
Site n°5 : Saint-Vivien-de-Médoc (3359O)
Stèle commémorative Frankton située sur le parking de la plage de Saint-Vivien-de-Médoc - Coordonnées GPS : 45.472584 , -1.001702 - « Opération Frankton Décembre 1942 - A cet endroit, le mercredi 8 décembre 1942 vers 7h3O, deux kayaks d'assaut britanniques biplaces lourdement chargés, le CATFISH (Major H. G. HASLER et Marine W. E. SPARKS) et le CRAYFISH (Caporal A. F. LAVER et Marine W. N. MILLS) ont été hâlés à terre et se sont abrités toute une journée. Leur mission était d'attaquer des navires forceurs de blocus allemands dans le port de Bordeaux. Ces hommes appartenaient à une unité de commandos de marine du Corps des ROYAL MARINES Britanniques. Mis à la mer le 7 décembre à 19h3O au large de Montalivet par le sous-marin HMS TUNA, les cinq kayaks engagés dans l'opération Frankton avaient affronté dans la nuit une zone de ressac très dangereuse aux abords de la Pointe de Grave. Deux d'entre eux avaient fait naufrage vers minuit et le contact avait été perdu avec le troisième aux abords du môle du Verdon. A 1OO km de l'objectif, épuisés par les efforts surhumains d'une nuit tragique, les quatre Royal Marines abordèrent à la Pointe des Oiseaux au lever du jour. Ils furent repérés par un groupe de pêcheurs de St Vivien des familles ARDOUIN et CHAUSSAT, venus à l'aube travailler aux parcs à huîtres bordant le rivage sous la conduite de M. Yves ARDOUIN. Ce dernier engagea la conversation avec le Major HASLER chef du commando, dont c'était le premier contact avec des Français, et guida les équipages vers un endroit mieux protégé des vues des ouvriers et sentinelles allemandes qui travaillaient à la construction d'un ouvrage militaire, à proximité de l'endroit où vous êtes, en direction du Verdon. Les pêcheurs offrirent aux Anglais quelques vivres et ne mentionnèrent jamais à qui que ce soit leur présence. Ces Français courageux, qui auraient été fusillés si l'ennemi avait eu connaissance de leur rencontre avec les Royal Marines, font partie de ceux qui, même par une action modeste, contribuèrent à sauver l'honneur de leur pays. Le Lt. Col. H. G. HASLER DSO OBE RM et le Cpl. W. E. SPARKS DSM, seuls survivants du raid, revinrent, après la guerre, à St Vivien où ils retrouvèrent les familles qui les avaient aidés et protégés par leur silence ».
Site n°6 : cimetière – Le Bois-Plage-en-Ré (172OO)
Un ensemble de deux plaques commémoratives sur un mur du cimetière, 1O avenue de la Plage. Coordonnées GPS : 46.183986 , -1.392798. Texte : « Ces deux Royal Marines britanniques formaient partie, à bord du kayak Conger, du commando qui attaqua, le 12 décembre 1942, des navires allemands forceurs de blocus dans le port de Bordeaux-Bassens... Mis à la mer ... dans la soirée du 7 décembre 1942, ils chavirèrent après le passage de la Pointe de Grave ... Le caporal Sheard RM fut porté disparu. Le corps de son coéquipier David Moffatt fut trouvé le 17 décembre 1942 près du point d'appui allemand « Fanny » situé face à l'océan, à l'écluse de Gros Joncs ».
Site n°7 : Fort du Chay – Royan (172OO)
Stèle en mémoire de l'opération Frankton située au Fort du Chay, esplanade du 5ème Bataillon de Marche Antillais et Guyannais, le long du sentier du littoral. Coordonnées GPS : 45.618555 , 1.042482 - « In Memoriam - Aux Héros de l'opération "Frankton". En décembre 1942, le Major Hasler des Royal Marines britanniques et onze volontaires de ce corps d'élite lancent une opération commando destinée à saboter les navires allemands "forceurs de blocus"; à Bordeaux. Le 7 décembre, ils sont dix à être mis à l'eau avec leurs cinq kayaks, depuis un sous-marin, au large de l'estuaire de la Gironde. Ils doivent, de nuit, remonter le fleuve de Royan à Bordeaux. La mission a été parfaitement remplie par Hasler et Sparks, qui, seuls, sont sortis indemnes de ce remarquable fait d'armes. Parmi les huit autres, deux sont morts noyés, six ont été capturés, torturés, puis fusillés, deux d'entre eux à Blanquefort le 11 décembre 1942, les autres à Paris en mars 1943 ». Le sixième kayak "Cachalot"; est endommagé lors de la sortie du sous-marin, la mission est annulée pour W. Ellery et E. Fisher qui n'y participeront pas. Seuls deux Marines ont survécu à l'opération : H.G Hasler et W.E. Sparks. Auteurs du
monument : Conception : Eric FAUREBRAC – Construction : AER Métal.
Site n°8 : Phare de Vallières – Saint-Georges-de-Didonne (172OO)
Monument commémoratif Frankton situé sur le chemin côtier entre le boulevard de la Corniche et le phare de Vallières - Coordonnées GPS : 45.598496 , -1.009096
« Opération Frankton - Raid des Royal Marines sur Bordeaux. En 1942, l’Amirauté britannique monte une opération commando contre les "raiders"; allemands forceurs de blocus, qui depuis Bordeaux attaquent le trafic allié sur toutes les mers du monde.
« Opération Frankton - Raid des Royal Marines sur Bordeaux. En 1942, l’Amirauté britannique monte une opération commando contre les "raiders"; allemands forceurs de blocus, qui depuis Bordeaux attaquent le trafic allié sur toutes les mers du monde.
L’opération Frankton était née et reste comme l’un des faits marquant de la Deuxième Guerre Mondiale.
Le 6 décembre 1942, par une nuit sans lune au large de Cordouan, cinq kayaks armés sont mis à l’eau du sous-marin Tuna.
A la pagaie, en quatre étapes, dix commandos tenteront de remonter les 1OO kilomètres de l’Estuaire pour déposer des charges explosives.
Cette mission sera un succès malgré de lourdes pertes.
Seuls, deux Royal Marines échapperont à la mort, ils rejoindront la Grande Bretagne grâce à l’aide de la Résistance ».
Site n°9 : Braud-et-Saint-Louis (3382O)
Plaque commémorative Frankton située à l'écluse du canal des Portes Neuves (entre le Port des Callonges et la centrale électrique du Blayais) - Coordonnées GPS : 45.26507 , -0.693417 - « Opération Frankton - Avant le lever du jour, le Mercredi 9 décembre 1942, après une traversée glaciale et dangereuse de la Gironde depuis la Pointe aux Oiseaux, quatre commandos du Corps de Royal Marines Britanniques : Major Blondie Hasler RM et Mne Bill Sparks à bord de « catfish », Cpl Laver RM et Mne Mills à bord de « crayfish » approchent de la rive Est du fleuve. Leur mission ultra secrète les conduit pagayant de nuit et se cachant le jour. Ils sont les deux seuls équipages restant opérationnels sur les cinq kayaks mis à la mer le 7 décembre par le sous-marin HMS TUNA en face de Montalivet. Ils atteindront seuls leur objectif en attaquant les cargos allemands forceurs de
blocus à quai à Bassens et à Bordeaux. - Après avoir pagayé toute la nuit, ils cherchent à se dissimuler dans les roseaux près du Port des Callonges. L'endroit est désert en apparence. Le soleil se lève. Les aboiements d'un chien de berger précédant son maître alertent Hasler qui se lève de sa cachette et se trouve en face d'un français, Albert Decombe métayer de la ferme « La Présidente » aujourd'hui rasée par le chantier de la centrale nucléaire. Le dialogue s'engage il invite chaleureusement Hasler à prendre un verre à la ferme. Le chef du commando est obligé de décliner l'invitation et promet de revenir, après la guerre, ce qu'il fera. - Les français se tairont : ils ne font pas partie de réseaux de la Résistance mais agiront à maintes reprises en patriotes au péril de leur vie et de celle de leurs familles ».
Site n°1O : Saint-Genès-de-Blaye (3339O)
Plaque commémorative Frankton apposée sur le mur d'enceinte Ouest du Château de Segonzac au lieu-dit Segonzac - Coordonnées GPS : 45.154225 , -0.658826 - « Opération Frankton - Décembre 1942. Le Château de Segonzac, devant vous, domine la portion de la rive de la Gironde où abordèrent avant l'aube dans la nuit du 12 décembre 1942 les héros britanniques d'un des raids commandos les plus audacieux de la IIème Guerre Mondiale. Ils faisaient partie du RMBPD, unité secrète de Commandos de marine (aujourd'hui SBS) formée au sein du Corps des Royal Marines. Mis à la mer en face de Montalivet sur la côte des Landes par le sous-marin HMS TUNA, les quatre hommes avaient parcouru 16O km sur le fleuve, pagayant la nuit et se cachant le jour, jusqu'à Bordeaux. Ils étaient les seuls des dix Royal Marines engagés dans l'opération Frankton à avoir atteint leurs objectifs. Ils venaient d'accomplir un extraordinaire exploit en posant des limpets, mines magnétiques à
déclenchement retardé, sur les coques de navires allemands forceurs de blocus à quai dans le Port de Bordeaux-Bassens. A bord du 'Catfish', se trouvaient le Major 'Blondie'; Hasler RM, chef du commando et le Marine Bill Sparks. Ils avaient attaqué quai Carnot, nom du quai des Chartrons coté fleuve, à Bordeaux, le Tannenfels et le Dresden, ainsi qu'un Sperrbrecher ennemi. Le Caporal Laver RM et le Marine Mills à bord du 'Crayfish'; avaient attaqué deux gros cargos le 'Portland'; et 'l'Alabama'; à quai à Bassens. - Portés par le reflux leur mission accomplie, pagayant de toutes leurs forces, les deux équipages se retrouvèrent miraculeusement dans l'obscurité au milieu de la Gironde. Ils naviguèrent ensemble en direction de Blaye. Après s'être congratulés du succès de leur mission ils durent se séparer une deuxième fois par mesure de sécurité à quelques encablures de la rive et abordèrent à environ 4OOm l'un de l'autre. Ils sabordèrent immédiatement leurs kayaks. Aucun recueil n'avait pu être organisé et ils s'engagèrent à pied dans la nuit par deux chemins séparés pour tenter de gagner Ruffec à 16O km où ils pourraient trouver de l'aide. Ils ne devaient jamais se revoir. Capturés à Montlieu-La-Garde Laver et Mills furent fusillés à Paris le 23 mars 1943. Seuls le Major Hasler et son coéquipier Bill Sparks rejoignirent leur pays le 3 avril 1943 au terme d'une odyssée de trois mois. Le Château de Segonzac marque symboliquement le point de départ de leur repli à pied devenu aujourd'hui un Chemin de mémoire ».
Site n°11 : Blanquefort (3329O)
Plaque commémorative Frankton située à l'intérieur de l'enceinte de Château Magnol (propriété privée), 87 rue du Dehez et apposée sur le bunker présent à l'arrière du château. Coordonnées GPS : 44.906701 , -0.609646 - « If I should die think only this of me that there is some corner of a foreign field that is forever England - Décembre 1942 - Sergent Samuel Wallace, Marine Robert Ewart Royal Marines ».
Site n°12 : Bordeaux (33OOO)
Mémorial Frankton des docks situé au niveau du 94, quai des Chartrons, près du Hangar 14 sur la Place Frankton – Coordonnées GPS : 44.854129 , -0.565288 – Texte de la plaque à inventorier.
Site n°13 : Baigneaux (3376O)
Plaque commémorative Frankton apposée sur le mur pignon d'un bâtiment, rue Yvonne de la Seiglière, à coté du parking de la mairie. Cordonnées GPS : 44.722776 , -0.196469 - « En ce lieu, le 16 décembre 1942 à la tombée du jour, Édouard Pariente, ouvrier à la carrière voisine, qui vient de quitter son travail, trouve face à face dans la rue avec un des rescapés en fuite de la mission commando de dix Royal Marines britanniques, à bord de cinq kayaks, contre des forceurs de blocus allemands à quai dans le port de Bordeaux Bassens. Il s'agit du Marine James Conway en tenue civile par dessus son uniforme. Son chef et coéquipier, le Lieutenant John MacKinnon RM, souffrant depuis des jours d'un anthrax au genou est caché à quelques mètres. Leur kayak, le Cuttlefish a sombré avant d'atteindre son objectif ayant perdu contact au môle du Verdon avec les deux autres équipages encore en vie après le passage de la Pointe-de-Grave dans la nuit du 7 au 8 décembre. M. Pariente qui ne peut les héberger faute de place se rend d'bord chez Me. Guilhon, notaire qui parle anglais. Ce dernier est absent et c'est M. et Mme Pouget qui logeront les deux hommes pour la nuit. Le 17 au matin, M. Cheyraud escorte à pied les Royal Marines le long de l'ancienne voie ferrée jusqu'à Cessac, à quatre kilomètres, chez les époux Jaubert qui les hébergeront trois jours. Capturés ensuite à La Réole, les deux soldats britanniques seront transférés à Bordeaux puis à Paris où ils seront exécutés le 23 mars 1943 sans avoir livré au cours de leurs interrogatoires ceux qui les avaient aidés. Ces Français risquaient la peine de mort ainsi que leur famille. Le secret de leur action courageuse fut respecté dans Baigneaux jusqu'à la fin de la guerre »
Site n°14 : Cessac (3376O)
la mairie, 35 rte de Cessac (D236) - Cordonnées GPS : 44.742777 , -0.177471 - « Opération Frankton - Décembre 1942. A une cinquantaine de mètres d'ici, dominant l'ancienne voie ferrée qui reliait Bordeaux à Eymet, se trouve la maison de M. et Mme Jaubert, 'moutonniers', recueillirent du 16 au 19 décembre 1942, le Lieutenant John MacKinnon RM et le Marine James Conway, amenés à pied par M. Cheyraud habitant Baigneaux. Ces deux soldats du Corps des Royal Marines britanniques se repliaient vers le sud pour tenter de rejoindre l'Espagne après avoir participé à un des raids commandos les plus audacieux de la IIème Guerre Mondiale contre des forceurs de blocus basés à Bordeaux. Ils avaient pagayé à bord d'un des cinq kayaks mis à la mer par le sous-marin HMS TUNA au large de Montalivet, et leur embarcation ayant éperonné un obstacle sous-marin avait sombré avant d'atteindre leur objectif. Rescapés par miracle, ils avaient parcouru plus de 6O km à pied jusqu'à Baigneaux. Au risque de leur vie, M. et Mme Jaubert les hébergèrent et les nourrirent. Ils soignèrent de leur mieux le Lieutenant MacKinnon qui souffrait d'un anthrax au genou, et firent tout leur possible pour les aider à prendre un train vers Toulouse depuis la gare de La Réole. Capturés le 19 décembre près de cette ville, les deux Royal Marines furent ensuite conduits à Bordeaux et regroupés avec deux autres survivants du raid, le Caporal Laver et le Marine Mills, qui avaient pu remplir leur mission et furent capturés à Montlieu-La-Garde. Transférés à Paris les quatre hommes, bien qu'arrêtés en uniforme, y furent exécutés le 23 mars 1943, sans avoir livré au cours des interrogatoires auxquels ils furent soumis les noms des Français courageux qui les avaient aidés sur leur chemin de repli ».
Site n°15 : Nâpre - Lignières-Sonneville (1613O)
Plaque commémorative Frankton située à Nâpre. Coordonnées GPS :
45.584582 , -0.162504 - « Opération Frankton - Décembre 1942 - Dans cette maison, Clodomir Pasqueraud et sa femme Irène acceptèrent dans la nuit du 15 au 16 décembre 1942, le Major Hasler et le Marine Sparks, seuls survivants du raid des Royal Marines du 12 décembre 1942, contre les navires allemands forceurs de blocus à quai dans le port de Bordeaux. Débarqués le 7 décembre du sous-marin HMS Tuna, Hasler et Sparks avaient pagayé 15O kilomètres de Montalivet à Bordeaux, saboté quatre navires ennemis dans la nuit du 11 au 12, et parcouru 8O kilomètres à pied, dans le froid et la pluie glaciale. A la tombée du jour, le 15 décembre, ils demandèrent de l'aide à Madame Cadillon, femme d'un ouvrier agricole. Le fils Cadillon les accompagna à travers bois jusqu'à la ferme habitée par la famille Pasqueraud où vous vous trouvez actuellement. Ayant déclaré à M. Pasqueraud qu'ils étaient des soldats anglais en fuite, ils furent bien accueillis. Après dîner, ils passèrent la nuit dans un bon lit et le lendemain matin deux des fils Pasqueraud, Yves et Marc, les guidèrent vers le pont de Vinade pour franchir la Charente. A cette époque le fait d'apporter une aide ou même de ne pas dénoncer des soldats évadés était puni de mort. Les deux fugitifs continuèrent leur route à pied jusqu'à Ruffec, d'où ils gagnèrent l'Espagne avec l'aide de la Résistance et des Services Secrets britanniques. En avril 1943, Clodomir Pasqueraud apprit par un message personnel de la BBC, convenu avec les deux Royal Marines avant leur départ, que son geste généreux avait aidé les deux Anglais à regagner leur pays. Le Major Hasler et le Marine Sparks n'oublièrent jamais l'aide qu'ils reçurent dans cette maison, à un moment où ils avaient atteint la limite de leurs forces. Clodomir Pasqueraud fut invité à Londres en 1961 par le Gouvernement
45.584582 , -0.162504 - « Opération Frankton - Décembre 1942 - Dans cette maison, Clodomir Pasqueraud et sa femme Irène acceptèrent dans la nuit du 15 au 16 décembre 1942, le Major Hasler et le Marine Sparks, seuls survivants du raid des Royal Marines du 12 décembre 1942, contre les navires allemands forceurs de blocus à quai dans le port de Bordeaux. Débarqués le 7 décembre du sous-marin HMS Tuna, Hasler et Sparks avaient pagayé 15O kilomètres de Montalivet à Bordeaux, saboté quatre navires ennemis dans la nuit du 11 au 12, et parcouru 8O kilomètres à pied, dans le froid et la pluie glaciale. A la tombée du jour, le 15 décembre, ils demandèrent de l'aide à Madame Cadillon, femme d'un ouvrier agricole. Le fils Cadillon les accompagna à travers bois jusqu'à la ferme habitée par la famille Pasqueraud où vous vous trouvez actuellement. Ayant déclaré à M. Pasqueraud qu'ils étaient des soldats anglais en fuite, ils furent bien accueillis. Après dîner, ils passèrent la nuit dans un bon lit et le lendemain matin deux des fils Pasqueraud, Yves et Marc, les guidèrent vers le pont de Vinade pour franchir la Charente. A cette époque le fait d'apporter une aide ou même de ne pas dénoncer des soldats évadés était puni de mort. Les deux fugitifs continuèrent leur route à pied jusqu'à Ruffec, d'où ils gagnèrent l'Espagne avec l'aide de la Résistance et des Services Secrets britanniques. En avril 1943, Clodomir Pasqueraud apprit par un message personnel de la BBC, convenu avec les deux Royal Marines avant leur départ, que son geste généreux avait aidé les deux Anglais à regagner leur pays. Le Major Hasler et le Marine Sparks n'oublièrent jamais l'aide qu'ils reçurent dans cette maison, à un moment où ils avaient atteint la limite de leurs forces. Clodomir Pasqueraud fut invité à Londres en 1961 par le Gouvernement
Britannique, et décoré avec d'autres Résistants Français qui avaient aidé les Royal Marines ».
Site n°16 : Pont de Vinade - Bassac (1612O)
Stèle commémorative Frankton située au pont de Vinade en bordure de la Charente (sous le pont, coté Bassac) - Coordonnées GPS : 45.667329 , -0.119816 - « OPERATION FRANKTON - Décembre 1942 - Au petit matin du 16 décembre 1942, deux hommes franchissent le pont de Vinade d'un pas assuré et rapide. Ils sont habillés comme des ouvriers agricoles grâce aux vêtements usagés que des paysans français leur ont donné pour camoufler leur tenue de combat de commandos des Royal Marines britanniques. Ils viennent du bord de la Gironde à 8O km d'ici. Ils ont passé la nuit précédente à Nâpres près de Saint-Preuil où un Résistant français Clodomir Pasqueraud leur a donné le gîte et le couvert. Ses deux fils, Yves et Marc, les ont accompagnés et orientés au départ de Nâpres. leur moral est au beau fixe malgré le mauvais temps, le Major Hasler RM, 28 ans et le Marine Sparks, 2O ans, se replient après avoir accompli une mission secrète extrêmement risquée qui compte parmi les opérations de commandos les plus extraordinaires de la IIème Guerre Mondiale. Mis à la mer par le sous-marin HMS TUNA au large de Montalivet à bord d'un kayak d'assaut chargé de mines magnétiques, ils devaient attaquer, avec quatre autres équipages, des navires forceurs de blocus allemands dans le port de Bordeaux. Avec le Caporal Laver RM et le Marine Mills, ils n'ont été que deux équipages à atteindre leurs objectifs. Ils ont parcouru 16O km à la pagaie en quatre nuits, se cachant la nuit et naviguant le jour et sérieusement endommagé cinq navires allemands. Redescendant la Gironde avec la marée à l'aube du 12 décembre, ils ont sabordé leur kayak au nord de Blayes. Ils doivent se débrouiller seuls, à pied en territoire occupé, pour gagner Ruffec distant de 16O km pour tenter de contacter un réseau de Résistance qui en liaison avec le service secret britannique MI9, les aidera à regagner l'Angleterre. Ils viennent de franchir en même temps que la Charente la limite invisible qui marque la moitié de leur itinéraire et c'est maintenant le compte à rebours vers Ruffec qu'ils atteindront le 18 décembre après six jours de marche. De là, la suite de leur évasion sera prise en main par la Résistance et les services secrets britanniques (MI9), jusqu'en Angleterre, où ils arriveront le 3 avril 1943 » - Deux Royal Marines ont survécu : Major H.G HASLER et Marine W.E. SPARKS. M. Clodomir PASQUERAUD survécu également mais ses deux fils Marc et Yves moururent en déportation.
Site n°17 : Bonneville (1617O)
Plaque commémorative Frankton sur le mur d'une propriété, rue de l’Église, à proximité du monument aux morts et de l'église Saint-
Clément. Coordonnées GPS : 45.837452 , -0.041011 - « A LA MEMOIRE DU COMMANDO FRANKTON - Ici, au matin du 17 décembre 1942, reliant Blaye à Ruffec, passèrent à pied Herbert Hasler et le marine William Sparks, seuls survivants d'un commando composé de dix hommes. Débarqués avec cinq kayaks le 7 déc. 1942 par un sous-marin britannique face à Montalivet, ces Royal Marines eurent pour mission de remonter furtivement, cinq nuits durant, l'estuaire de la Gironde pour atteindre le port de Bordeaux. Ils réussirent à y faire exploser six cargos allemands « briseurs de blocus » avant de rejoindre, pour exfiltration, la résistance française à Ruffec au prix de six jours de marche clandestine, arpentant par un froid pluvieux, un parcours de 152 km passant par ce lieu. Cette opération, réputée comme l'un des plus remarquables raids commando de la 2de Guerre mondiale, coûta la vie à ses huit autres membres (deux se noyèrent, six autres furent arrêtés et exécutés). Hommage à ces jeunes soldats britanniques qui se sont sacrifiés pour délivrer notre pays du totalitarisme nazi : Lieutenant MacKinnon, sergent Wallace, caporaux Laver et Sheard, Marines Conway, Ewart, Mills et Moffatt - For future generations to never forget - Puissent les générations futures ne jamais oublier - 2O17 - 75e anniversaire ».
Site n°18 : Beaunac - Ebréon (1614O)
Stèle commémorative Frankton située à l’entrée de Beaunac (ou Baunac sur Géoportail) sur la D182 – Coordonnées GPS : 45.958358 , 0.023114 - « Le 17 décembre 1942, en milieu d’après-midi, un cultivateur a observé près du bois de Siarne deux inconnus cheminant vers le nord à travers champs. C’est à la tombée du jour vers 5 heures, une fois rentré chez lui, qu’il les reconnaîtra dans les deux hommes habillés en paysans, affamés et trempés par la pluie, qui se sont présentés comme des soldats anglais, et quémandent de la nourriture auprès des habitants du hameau. Ceux-ci ne savent pas s’il s’agit de militaires anglais ou d’agents provocateurs ennemis. Les deux hommes n’ont rien révélé des circonstances qui les ont amenés ici. Les habitants leur offrent de quoi se restaurer et leur permettre de prendre du repos à l’abri d’un hangar attenant à une ferme.
Ce geste courageux peut entraîner la peine de mort pour son auteur, et le risque est d’autant plus grand que les Allemands ont construit en bordure de route à l’orée du hameau un mirador d’observation gardé militairement en permanence.
Un jeune homme, Lucien Gody, inquiet pour leur sécurité et le risque
pour les habitants de Beaunac, prend l’initiative d’avertir les deux
anglais d’avoir à continuer leur route sans plus attendre. Ceux-ci se lèvent immédiatement et se dirigent vers les bois de Souvigné où ils finiront la nuit.
Quelques jours après, la Feldgendarmerie allemande vient à Beaunac et arrêtent huit personnes qui sont transférées à Angoulême. MM. Lucien Gody, Maurice et René Rousseau (sans lien de parenté) seront maintenus en détention puis déportés en Allemagne. Aucun des trois ne reviendra. Les deux fugitifs, on le saura après la guerre, sont des Royal Marines britanniques membres d’un commando qui a saboté des navires allemands dans le port de Bordeaux. Aidés par la Résistance, le Major Hasler et le Marine Sparks, seuls survivants du raid réussirent à regagner l’Angleterre en avril 1943 au terme d’une longue odyssée. Sur les dix Royal Marines engagés, deux sont morts en mer, six ont été capturés et fusillés ». Cette plaque commémorative honore le courage des habitants de Beaunac qui aidèrent les fugitifs et la mémoire de Lucien Gody, Maurice Rousseau et rené Rousseau morts en déportation. Ils sont indirectement les seules victimes civiles françaises décédées à la suite de l’opération Frankton ». Auteurs : conception, textes et documents : Frankton Souvenir – Réalisation : Graphipub
Site n°19 : Ruffec (167OO)
Plaque commémorative Frankton située sur le mur de la façade extérieure de l'ex-restaurant « La Toque Blanche » à coté de la porte d’entrée, 1 rue de l'Hôpital - Coordonnées GPS : 46.028839 , 0.197107 - « OPERATION FRANKTON Décembre 1942 - Le 18 décembre 1942 vers 13hOO, dans cette maison, à l'époque « Hôtel Restaurant de la Toque Blanche », M. René Mandinaud et ses soeurs Alix et Yvonne accueillirent le Major Hasler et le Marine Sparks, du Corps des Royal Marines britanniques, au terme de leur repli à pied de 16O km, de St Genès de Blaye (Gironde) à Ruffec - Débarqués le 7 décembre au large de Montalivet par le sous-marin HMS Tuna, ils étaient les survivants du raid effectué à bord de cinq kayaks, contre des forceurs de blocus allemands à quai dans le port de Bordeaux. Hasler et Sparks, le Caporal Laver et le Marine Mills (pris puis fusillés) avaient saboté cinq navires ennemis. Moururent également au cours de la mission le Caporal Sheard et le Marine Moffatt (noyés), le Sergent Wallace et le Marine Ewart, le Lieutenant MacKinnon et le Marine Conway (capturés et fusillés) - M. Mandinaud, prit contact avec M. Jean Mariaud. Ce dernier organisa le passage des deux fugitifs dans l'ex-zone libre après consultation successive de M. Paillé, ancien professeur en Angleterre, pour confirmer leur nationalité et de Mme Marthe Rullier qui alerta le passeur. Conduits, le lendemain, par M. René Flaud, boulanger, aux abords de la ligne de démarcation gardée nuit et jour, ils furent escortés par M. Fernand Dumas, passeur, à la ferme Marvaud près de St Coutant, et hébergés, pendant 41 jours, par M. et Mme Armand Dubreuille - La filière d'évasion vers l'Espagne, passant par Ruffec, organisée par Mary Lindell, Comtesse de Milleville, alias « Marie-Claire », agent du Service Secret britannique MI9, les prit en charge. Blessée dans un accident, Marie Claire vint enfin à Marvaud avec son fils Maurice, âgé de 18 ans, qu'elle chargea d'accompagner les deux Royal Marines par le train de Roumazières à Lyon, d'où ils gagnèrent Marseille, la frontière espagnole, Barcelone, Madrid puis Gibraltar et l'Angleterre - Tous les participants aux faits rapportés ici risquaient la peine de mort - En 1961, MM. Mariaud, Flaud, Dubreuille, Mme Rullier, Mlle Yvonne Mandinaud, Mary Lindell et Maurice de Milleville invités par le gouvernement britannique, furent reçus officiellement et honorés à Londres ».
Site n°2O : Saint-Coutant (1635O)
Plaque commémorative Frankton située à Marvaud sur le mur extérieur de la maison d'habitation - Coordonnées GPS : 46.009217 , 0.467957 - « OPERATION FRANKTON Décembre 1942 - Le 19 décembre 1942, à la tombée de la nuit, trois hommes se présentent à la ferme Marvaud, propriété de M. Armand Dubreuille, située à 8OOm de la ligne de démarcation. Ce Résistant de la première heure accueille régulièrement en ce lieu totalement isolé des personnes qui veulent ou doivent se rendre en zone libre, principalement civils, Résistants, réfugiés, juifs, réfractaires.... Le premier des visiteurs, M. Dumas, est un passeur de la Résistance, les deux hommes derrière lui dans l'ombre sont deux soldats britanniques revêtus d'habits civils. M. Dubreuille qui n'attendait personne est méfiant. L'un des inconnus s'avance et dit : « Je viens de la part de Marie-Claire ». Ces quelques mots prononcés avec un fort accent anglo-saxon font immédiatement baisser la tension. Le passeur, sans un mot disparaît dans la nuit, et Armand Dubreuille ouvre sa maison aux deux hommes. Marie-Claire alias Mary Lindell, comtesse de Milleville, est l'organisatrice d'une filière rattachée au MI9, service secret spécialisé dans l'aide à l'évasion de personnel militaire britannique. Les deux inconnus, premiers militaires hôtes du Résistant français qui a connu Mary Lindell avant la guerre, sont le Major H. G. Hasler des Royal Marines et le Marine Bill Sparks survivants d'un raid commando d'une extraordinaire audace dans le port de Bordeaux. Le danger est extrême pour la famille Dubreuille qui, en cas de découverte des fuyards, encourt la peine de mort. Dès le lendemain Armand Dubreuille envoie un message chiffré à Marie Claire qui reste sans réponse, l'intéressée étant hospitalisée loin de Lyon d'où elle dirige le réseau. Plusieurs messages se suivent et c'est le 29 janvier au terme d'une attente insupportable de 41 jours que son fils Maurice viendra chercher ici les deux héros de l'Opération Frankton. Ils regagneront l'Angleterre sains et saufs au début d'avril 1943 grâce au courage d'Armand Dubreuille et d'autres Résistants Français. Armand Dubreuille ignorera jusqu'à la fin de la guerre l'existence de l'Opération Frankton. Il sera honoré par une visite officielle à Londres et restera toute sa vie l'ami du Lieutenant Colonel 'Blondie' Hasler DSO OBE RM ».
Crédits :
- Photo 7 : Gérard DOUCET (29/O4/2O17) sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O
- Photo 13 : Jonathan SAUNDERS
- Photo 19 : Gérard LERAY (O9/2O17) sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O
- Plans et détails de carte : © IGN Géoportail 2O18 sauf autre indication.
Bibliographie :
- « Opération coque de noix » de C.E. Lucas PHILLIPS – traduit par H. CLAIREAU – Ed. J’ai lu.
- « Opération Suicide » de Robert LYMAN – Ixelles éditions.
- « Opération Frankton - L'incroyable odyssée » de Christophe SOULARD. Ed. Bonne Anse