Rédigé par Alain GODIGNON
dans la rubrique Les Alliés, Lieu de mémoire, Section Spéciale de Sabotage
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Crash de l’Halifax DK119 le 23 juillet 1943
à Saint-Sauvier (O3)
Le 22 juillet 1943, la BBC diffuse à midi et confirme le soir dans son émission radiophonique le message personnel codé : « Le Roi aime la Bergère» L’opération de parachutage pour le comité de réception de Saint Sauvier (O3) est pour cette nuit.
« Dès 22 h, l’équipe de réception se rend sur le terrain homologué « WRANGEL » situé à 2 km du bourg en bordure de la route Saint-Sauvier – Mesples. Dépendant du Réseau Action R 6 de Clermont-Ferrand, elle est composée de :
• René DEGREVE alias « Claude », chef de terrain,
• Jean GAULIER alias « Sylvain »,
• Camille ROUGERON alias « Clément »,
• Auguste CHAULIER alias « Gust »,
• Henri DUBOUCHET alias « Riton »,
• Henry CHOLIN alias « Riri »,
• Émile ROMAINE alias « Mimile »,
• Fernando SOARES alias « Franco »,
• E. MARTOLINI alias « Benito » ». [1]
Sur le terrain, hommes, automobiles, charrettes et chevaux sont prêts.
En Angleterre, sur la base RAF du 161st Squadron de Tempsford dans le Bedfordshire, l’équipage de l’Halifax DK119 se prépare pour effectuer les trois opérations de la nuit. L’équipage se compose de 5 anglais et 3 canadiens :
• Pilot Officer Louis Max LAVALLÉE - Royal Canadian Air Force, n° J/18759, Chef de bord et mitrailleur arrière,
• Sergeant Donald CROME - Royal Air Force, n° 1318539, pilote,
• Sergeant Stanley F. HATHAWAY - Royal Air Force, n° 1338742, navigateur. Stan, âgé de seulement 2O ans, en congé le lendemain, a été prié de prendre la place d'un navigateur tombé malade [2]
• Sergeant Raymond Orville HUNTER - Royal Canadian Air Force, n° R/1O2359, mécanicien,
• Sergeant Tass Joe KANAKOS - Royal Canadian Air Force, n° R/144O74, mitrailleur,
• Sergeant David Gordon PATTERSON - Royal Air Force, n° 1491419, bombardier,
• Sergeant Robert William PAULIN - Royal Air Force, n° 1321294, radio,
• Sergeant Edward Arthur ALLEN - Royal Air Force, n° 132O921, mitrailleur – dispatcher (largage des containers).
Vers 23h4O, l’avion décolle de sa base. Les deux premières opérations TOMCOD et PRINCESS de la mission sont effectuées avec succès (probablement lâcher de tracts). La troisième, nommée MISTRAL 3, est celle de Saint-Sauvier et se présente mal. L'avion a survolé la zone deux fois sans voir aucune lumière car le temps est extrêmement mauvais.
- Au sol : « Vers 3 h, le vent se lève. Vers 3h1O, notre attention est attirée par un bruit de moteurs, nous reconnaissons le bruit d’un Halifax [3]».
- Dans l’avion : au troisième passage, à très basse altitude, les feux de signalisation sont repérés.
- Au sol : « Nous donnons notre identité en morse à l’aide d’une torche électrique : chiffre 7.
Réponse de l’avion en morse sous une aile de l’avion. Nous apercevons les parachutes tombés du ciel. L’orage se déclare, nous voyons une flamme, un moteur qui s’arrête, l’avion qui passe au dessus de nous, nous remarquons qu’une aile de l’appareil heurte la cime d’un chêne, fait un quart de tour et tombe au sol.
« Claude », « Clément » et « Riton » recherchent l’appareil qui doit se trouver à environ 2OO mètres. L’orage redouble de violence.
L’équipe « Sylvain », « Gust », « Mimile » s’occupent des containers et de l’évacuation du matériel. « Riri », « Franco », « Benito » s’occupent de l’enveloppe des containers. Nous retrouvons l’appareil ; à 1O mètres de celui-ci, nous trouvons un mort(L. M. LAVALLÉE) puis deux blessés graves (S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN) et un blessé léger (D. G. PATTERSON).
A l’intérieur de l’appareil, nous voyons trois hommes ; deux s’occupent à détruire le tableau de bord, le dernier déroule une mèche. Nous arrachons le rouleau de ses mains (mèche pour détruire l’Halifax).
Nous revenons vers les blessés graves, nous les conduisons sous une aile de l’avion pour les mettre à l’abri de l’orage, les recouvrant de leur parachute.
Nous plions le mort dans son parachute et le plaçons sous l’autre aile de l’appareil.
Le blessé léger est conduit dans la voiture de « Riton » qui se trouve à 3OO mètres.
« Claude » et « Clément » voient arriver sur eux un individu parlant seul. A notre vue, ce dernier, à l’accent algérien, gesticule et nous dit : « Je reviens de la garde des voies ferrées à Treignat, j’habite la vieille tuilerie. J’ai ouvert ma porte, au même moment, j’ai entendu un grand bruit, vu une longue flamme et je n’ai pu avoir de lumière ».
« Claude » lui répond : « Ce n’est rien, la lumière va revenir, retourne chez toi ». Il reprend la direction de la tuilerie et disparaît. Nous rejoignons les trois aviateurs valides. Avec eux, nous perçons les réservoirs. Vers 5h, « Claude », « Sylvain » et les trois (quatre !) aviateurs [4] (D. CROME, R.O. HUNTER, T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN) quittent le terrain et partent en direction de Montluçon par Archignat, Huriel.(Vers 5h45) Avec « Riton », nous rejoignons son véhicule et nous partons avec le blessé léger (D. G. PATTERSON) pour Montluçon passant à Mesples, Chambérat et la Chapelaude.
(Vers 6h). En traversant le bourg de Chambérat, nous croisons un convoi allemand composée de deux motards, trois voitures légères et des camions, ils se dirigent en direction de Saint-Sauvier.
En cours de route, nous apprenons l’identité du blessé léger ; il se nomme David PATTERSON, 2O ans, second pilote à bord de l’Halifax. Il nous informe que le mort est son Chef de bord nommé LAVALLÉE.
PATTERSON est conduit chez « Clément » pour recevoir des soins.
« Clément » se rend chez le Docteur Louis CONTAMINE et reviennent Rue Championnet prolongée à Montluçon où se trouve PATTERSON.
Les trois aviateurs valides (?) sont remis par « Claude » au Résistant LEPINE, qui les conduit dans une ferme à Ayat-sur-Sioule, près du Pont de Menat.
Le matériel reçu est conduit dans un bois situé sur la route de Saint-Sauvier à Treignat.
Sont largués dans l’étang de La Romagère, les enveloppes des containers » [5] .
S. F. HATHAWAY souffre de fractures au bassin, aux jambes et de plaies à la tête, E. A. ALLEN est blessé aux jambes. Intransportables, les Résistants décident de les laisser sur place afin qu’ils soient soignés par les autorités. « Riri » leur fit boire un verre de rhum afin de les « remonter ».
Probablement entre 5h45 et 6h3O, le Maire est averti par l’Algérien de la tuilerie. Le Maire avertit alors la Gendarmerie vers 6h3O et elle-même alerte les Allemands à Montluçon. Après 6h3O, le Maire est sur les lieux.
Vers 8h, les gendarmes arrivent et mandatent le Docteur ROGUET de Treignat pour soigner les blessés qui leur administre une piqûre de morphine. Une femme d’un village proche leur essuie le visage, probablement l’épouse de l’Algérien de la tuilerie.
Vers 1Oh, les Allemands arrivent et, vers 1Oh3O, prennent la garde de l’avion jusqu’alors assurée par la Gendarmerie.
Sur ordre des Allemands, les deux blessés, S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN, sont transportés à l’infirmerie de la caserne Richemond de Montluçon, garnison des troupes d’occupation.
Soldats allemands aidés des gendarmes recherchent les aviateurs et les containers, interrogent les habitants et perquisitionnent.
Dans la matinée, deux enveloppes de containers et des parachutes flottent sur l’étang de la Romagère. Ils sont récupérés par les Allemands grâce au canot pneumatique de l’avion. La décision de vider l’étang est alors prise. Un curieux avec un appareil photo, Jean DUTHEIL, étudiant à la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand dont les parents habitent La Vierne de la commune de Saint-Sauvier, est réquisitionné pour récupérer les containers vides dans l’étang.[6] L’étang de La Romagère se videra jusqu’en fin de journée du 24 juillet.
LES OBSEQUES DE LOUIS MAX LAVALLÉE.
Le corps de Louis Max LAVALLÉE fut conduit à la morgue de l’hôpital de Montluçon. Le 24 juillet à 17 h, le cortège militaire, composé de soldats allemands rendant les honneurs, d’un délégué spécial suisse et de la Police française assurant le service d’ordre, se dirigea vers le cimetière de l’Est. Des indiscrétions permirent de connaître la date et l’heure des obsèques et, relayées par la Résistance locale, une foule nombreuse se présenta dès la sortie du cortège de l’hôpital.
Tenue à distance par la Police, elle manifestait bruyamment sa désapprobation de ne pas être autorisée à suivre le cercueil, de ne pas pouvoir déposer les innombrables fleurs apportées ; la couronne de fleurs des autorités allemandes étant uniquement autorisée. De loin, « La Marseillaise » se fit entendre puis, à l’approche du cimetière, arrivées par des chemins détournés, de nombreuses personnes entonnèrent des chants au passage du cercueil.
Immédiatement après que la délégation allemande eut franchi les portes du cimetière, celles-ci furent fermées à la foule. Pendant le temps de la présence allemande au cimetière, la foule chanta « La Marche Lorraine » mais resta calme. Alors que la délégation s’en retournait, un mot d’ordre circula : « Tournons le dos pour ne pas les voir et restons calmes jusqu’à leur départ ». Une voix de femme alors entonna de nouveau « La Marseillaise » et la foule explosa sans être hostile. L’officier supérieur allemand fit alors arrêté sa troupe qui tira une salve de coups de feu en l’air. Surprise, la foule se tue et un grand nombre de gens se sauva. La foule exaspérée par les coups de feu recommença à chanter. Après que la délégation allemande eut quitté les lieux, la foule investit le cimetière sans bruit. La couronne des autorités allemandes fut jetée par dessus le mur du cimetière. [7]
Le lendemain des obsèques, « Clément » déposa un coussin de fleurs sur la tombe au nom du comité de réception de Saint-Sauvier. Un ruban tricolore était épinglé avec l’inscription : « SES AMIS DE FRANCE ». Un rapport de police a été rédigé contre « Clément » par un des ses collègues du Commissariat de Montluçon pour avoir déposé les fleurs.
Peu après le drame, une stèle fut érigée près du lieu du crash.
En 1952, le corps de L. M. LAVALLÉE fut exhumé de sa tombe de Montluçon pour être transféré au cimetière militaire du Commonwealth de Choloy (54), tombe 3F15. [8]
En 1993, une manifestation importante eut lieu lors du 50e anniversaire du crash en mémoire de Louis Max LAVALLÉE en présence de sa famille, de membres du comité de réception des parachutages, des autorités canadiennes, anglaises et françaises et d’une foule de 5OO personnes.
En 2OO1, l’inauguration de la Place Louis Max LAVALLÉE, à Saint-Sauvier, fut l’objet d’un recueillement en sa mémoire en présence de sa famille, de vétérans et des autorités.
LES BLESSÉS.
S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN furent conduits par la Luftwaffe à l’hôpital de Clermont-Ferrand (63).
S. F. HATHAWAY
Quand il fut en meilleure forme, il fut transporté sur une civière en train jusqu'à un hôpital en Allemagne à Obermassfeld, puis dans un camp de prisonniers de guerre. S. F. HATHAWAY fut P.O.W (Prisoner Of War = prisonnier de guerre) à Heydekrug, Thorn en Pologne puis Fallingbostel au Stalag 357 jusqu'en avril 1945 quand les Allemands ont fait marcher les prisonniers vers le sud dans le but d'atteindre la Pologne et de les utiliser comme otages. Avec deux autres prisonniers, « Stan» a ensuite réussi à s'échapper de la colonne à un tournant de la route. Ils ont même réussi à échapper aux patrouilles de chiens. Après environ une semaine, se cachant le jour dans les forêts et se déplaçant de nuit, ils arrivèrent dans une zone proche de l'endroit où se battait l'armée britannique et furent finalement capturés par les 7e Hussards près de la rivière Weser. S. F. HATHAWAY est rentré en Angleterre à la fin d'avril 1945 pour fêter son 22e anniversaire en mai.[9] Stanley HATHAWAY est venu à Saint-Sauvier se recueillir sur la stèle de L. M. LAVALLÉE lors de la commémoration de 1993 et lors de l’inauguration de la Place Louis Max LAVALLÉE en 2OO1.
E. A. ALLEN
Il fut hospitalisé à l’hôpital de Clermont-Ferrand jusqu’au O1/O8/1943. Puis conduit dans un hôpital à Paris où il y resta jusqu’au 27/1O/1943. Du 28/1O/1943 au O3/11/1943, il fut interrogé au camp dit « Dulag Luft » en Allemagne (Durchgangslager der Luftwaffe ) puis transféré le O4/11/1943 au Stalag 4B de Mülhlberg jusqu’au 23/04/1945, date de libération du camp par l’Armée rouge [1O]. Edward Arthur ALLEN s’était marié en 1941
Cissie M. BEECHING (ou BUCHING) et remarié en 1951 avec Florence M. GASTER, les deux fois dans le district de Wandsworth – Londres [11] .
D. G. PATTERSON
Après avoir été soigné et hébergé pendant environ une semaine chez « Clément », Rue Championnet prolongé à Montluçon où il était suivi journellement par le Dr CONTAMINE, il fut conduit chez M. et Mme Maurice GERMAIN, Avenue des Étourneaux à Montluçon pendant une semaine environ puis à Teillet-Argenty (O3) chez M. CHICOIX, tailleur, avant de rejoindre le département de Saône et Loire. Il devait être exfiltré vers l’Angleterre dans la nuit du 22 au 23/O8/1943 à partir du terrain « Marguerite » de Feillens (O1) dans le cadre de l’opération Trojan Horse mais l’avion ne put se poser à cause du brouillard. La nuit suivante le 24/O8/1943, l’opération fut renouvelée et D. G. PATTERSON pût regagner l’Angleterre à bord d’un avion Hudson [12]. Quelques jours plus tard, les Résistants de Saint-Sauvier entendirent le message personnel codé de la BBC : « PAT bien arrivé – Merci à tous » signifiant que PATTERSON était rentré en Angleterre.
Nommé Flight Sergeant, D. G. PATTERSON, toujours au 161st Squadron, est dans l’avion Halifax LL248 le O5/O8/1944 pour une opération de parachutage d’armes et d’agents nommée « Bob 166 » sur la DZ Honolulu (51). L’avion se présente au-dessus des communes de Courdemanges, Huiron et Glannes, situées au sud-ouest de Vitry-le-François. Touché vraisemblablement par un avion de chasse allemand, l’avion prend feu, explose en vol et perd de l’altitude pour s’écraser au sol sur la commune de Glannes. De la carcasse de l’avion sont extraits 7 corps dont celui de D.G. PATTERSON. Les corps de 6 aviateurs alliés, de 2 passagers français sont inhumés au cimetière communal de Huiron (51) dans une tombe collective [13]. Une stèle commémorative a été érigée sur la commune de Glannes (51) à proximité du crash [14]. Le Flight Sergeant David Gordon PATTERSON est décédé à 22 ans le O5/O8/1944. Il était le fils de James et Mary Patterson, de Stockton-on-Tees, comté de Durham (Angleterre). Il est inhumé dans la tombe collective n°81 du cimetière de Huiron (51). Inscription de la tombe : « ALTHOUGH HIS GRAVE IS FAR AWAY OUR THOUGHTS ARE WITH HIM NIGHT AND DAY ».
LES ÉVADÉS : D. CROME, R.O. HUNTER,
T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN
Confié à Lucien LEPINE alias « Barbouillé » (qui deviendra Capitaine), celui-ci, bien qu’habitant Domérat (O3) et travaillant à l’usine Dunlop de Montluçon, est revenu au cours de l‘été 194O à proximité du lieu où il a été élevé enfant et a créé un maquis à Ayat-sur-Sioule au lieu-dit Les Bougets [15] . Les aviateurs vont restés deux ou trois jours chez M. et Mme BERTHON Alexis aux Bougets. Marinette, la fille aînée avait 13 ans et se souvient très bien de leur passage : « Les parents ne voulaient pas qu’on les voit, ils avaient peur des bavardages des enfants, je les regardais par le trou de la serrure. A midi, ma maman leur passait leurs repas par le vantail de la cave du « fournial » contiguë où ils étaient cachés. Le soir, ils dînaient à la table familiale. Elle leur servait la soupe, le pâté aux pommes de terre à la crème - ils montraient deux doigts signifiant qu’ils en voulaient deux fois - et puis la tarte aux prunes » [16].
Sous la conduite du « Lieutenant Robert » (l’instituteur J. R. LINDRON), le menuisier Gervais FOURNIER et « François le belge » (Frans HENDRÏCKS), ils furent éloignés par sécurité dans une maison du maquis plus isolée à la côte de l’Âne, toujours à Ayat, où ils y restèrent plus longtemps. Vers le 22 août, ils sont à Gelles (63). Pendant la troisième semaine de septembre, ils sont hébergés par le maquis « Duranton » de Marius PIREYRE, une maison abandonnée à environ deux kilomètres de Giat (63), avec onze Français qui fuyaient le S.T.O. Après une semaine environ, ils sont rejoints par le Flight Lieutenant Ed MASON puis le Sergeant Charles HEYWORTH et le Warrent Officer J. M. NELMES RCAF, membres de l'équipage du Halifax LK913 crashé le 15/O9/1943 en Forêt de Tronçais, près de Le Brethon (O3) suite au bombardement de l’usine DUNLOP de Montluçon [17]. Un quatrième membre du même équipage, le Flight Lieutenant J. M. FORMAN RCAF rejoint le groupe le 8 octobre.
Le 12 octobre, le Sergeant D. CROME va inspecté un éventuel terrain d'atterrissage près de Toulouse. Il était encore absent deux jours plus tard lorsque les aviateurs du 161st Squadron : R.O. HUNTER, T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN furent conduits à Clermont-Ferrand avec Ch. HEYWORTH et J. M. FORMAN, ces deux derniers également du voyage, vu de leur état de santé.
Une femme, Mme Marianne, et un homme (que l'on croit être son mari), escortèrent les cinq aviateurs par le train qui les conduisirent à Angoulême (16) via Limoges (87). Au passage de la ligne de démarcation, il y a eu un contrôle d'identité dans le train par un officier allemand et un soldat. L'officier interrogea J. M. FORMAN sur sa carte d'identité, établie en 1942, qui le déclarait sourd et muet (comme tous ses collègues). Madame Marianne parla à l'officier allemand qui, bien qu’apparemment non satisfait, les laissa néanmoins continuer leur chemin [18]. Ils arrivèrent enfin à la gare d’Angoulême.
ANGOULÊME
A la gare d’Angoulême, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC est en charge de l’accueil du groupe au train du matin. Devant la porte du buffet de la gare, il scrute l’arrivée des passagers en ayant à la main gauche le journal « Signal » et un gant, accessoires convenus. Une femme s’approche et lui demande : « Où se trouve la Place de l’Hôtel de Ville ? ». C’est le mot de passe, il doit répondre : « Il n’y en a pas ». Le groupe est complet et ne passe pas inaperçu ; l’accoutrement des aviateurs est pour le moins hétéroclite.
Le groupe doit passer par la gare puisqu’ils ont des billets, et Jean LAPEYRE-MENSIGNAC, par le buffet de la gare, lui qui n’en a pas et tous se retrouvés à l’extérieur. Alors qu’il chemine parmi les tables des consommateurs du buffet, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC se retourne et voit le groupe qui, par erreur, l’a suivi. Trop tard ! Ils sortent donc par la sortie interdite et se retrouvent à l’extérieur. Charles FRANC alias « Le Pointu » devait être là avec une automobile depuis 1Oh : il n’y est pas ! Nous formons alors deux groupes afin de ne pas attirer l’attention ; la femme forme un groupe et moi l’autre.
Vers 11h3O, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC rencontre deux camarades René CHABASSE alias « Le Parrain »et Guy BERGER alias « Le Pasteur » et leur demande de trouver une voiture. C’est Henri LAGARDE de Javerlhac qui accepte de transporter les hommes à la demeure de Charles FRANC à Ronfleville, commune de Malaville, à 25 km d’Angoulême, dans une camionnette fermée dans laquelle sont entassés les aviateurs à l’arrière. Il n’a pas de laissez-passer mais nous avons deux revolvers ! Nous arrivons vers 14h chez Charles FRANC que nous avons rencontré à mi-chemin ; il n’avait pas trouvé de voiture plus tôt.
Deux jours après leur arrivée, D. CROME reparut de son expédition. Il arrivait à temps, deux avions Lysander étaient programmés pour les ramasser dans la nuit des 2O et 21 octobre durant la période lunaire favorable sur le terrain « Serin », à 1,5 km au sud de Vibrac (opération Water Pistol). La mauvaise visibilité dans la zone de réception, a contraint les avions d’abandonner, il faudra renouveler l’opération à la prochaine pleine lune de novembre. Ce n'était pas une bonne nouvelle pour Charles HEYWORTH qui a contracté une grave infection pulmonaire.
Les aviateurs tuent le temps en jouant à la belote, en lavant et … en cassant de la vaisselle. Ils se réconfortent en absorbant force Pineau. C’est sur le terrain « Albatros » sur la commune d’Angeac-Charente (16) que l’opération est décidée pour la lune de novembre. Charles HEYWORTH est très malade, « Le Pointu » et Jean LAPEYRE-MENSIGNAC l’amènent passer une radio chez le Docteur BONNAUD à Segonzac ; diagnostic : pleurésie. Une nouvelle annonce de Radio-Londres est faite le 1O, puis le 12 par le message personnel : « L’oiseau des mers prendra son vol ce soir » mais l’opération n’aura pas lieu. Enfin le 14, le message repasse, c’est pour la nuit du 15 au 16 novembre que les aviateurs FORMAN, HUNTER, CROME, PAULIN, KANAKOS avec Léon NAUTIN alias « Clo » , alias « Sol », alias « Avocat », sont conduits dans deux voitures au terrain d’atterrissage. HEYWORTH malade a été transporté séparément [19] .
Le premier Lysander, piloté par le Flying Officer J. M. MacBRIDE, décolle à 21h25 d’Angleterre. Il atterrit à 1h3O, pose deux passagers et des paquets. Il embarque 4 personnes : « Clo » et trois aviateurs et redécolle à 1h35. Suite à des problèmes techniques, le second Lysander ne part qu’à 22h1O, il est piloté par le Flying Officer J. R. G. BATHGATE. Il atterrit à 1h23, pose deux passagers et plusieurs paquets. Il redécolle à 1h28 avec 3 passagers [2O]. Charles HEYWORTH est de ce dernier [21] .
Les passagers descendus des deux Lysander sont :
- Le Colonel Claude BONNIER alias « Hypothénuse », Chef de mission du BCRA de Londres, DMR zone B Bordeaux,
- Le Capitaine Jacques NANCY alias « Sape », alias « Frégate », alias « Lavigne », chef saboteur responsable en zone B,
- André DESGRANGES alias « Maréchal »,
- André CHARLOT alias « André ROCHE », alias « Diacre » [22] .
Dans les paquets livrés, il y a des mitraillettes, revolvers silencieux et comme toujours chocolat, cigarettes, tabac, thé, etc. , dans un autre colis, plus de 2OOO tickets d’alimentation, feuilles semestrielles et coupons pour le maquis.
A l’arrivée des Lysander à la base RAF de Tangmere (West Sussex, Angleterre), il est 5hOO ; Charles HEYWORTH est transporté à l'hôpital, mais il est trop tard, il mourut le 25 novembre 1943.
Les cendres de Charles HEYWORTH, âgé de 26 ans, demeure au Borough crématorium de Brighton (Woodvale), panneau 2 [23]. Nommé Pilot Officer, Charles HEYWORTH - RCAF n°157454 - 428 (R.C.A.F.) Sqdn, était le fils de Pte. Charles HEYWORTH - King's Own Royal Lancaster Regt. (tué au combat en France, le 23 mars 1918) et Margaret Elizabeth HEYWORTH, de St. Annes-on-Sea, Lancashire, époux de Vera Elsie HEYWORTH de St. Annes-on-Sea [24]. Il était mécanicien à bord de l’Halifax LK913 crashé le 15/O9/1943 au Rond de la Bouteille, en Forêt de Tronçais, commune de Le Brethon (O3).
Raymond Orville HUNTER
Est nommé Flight Officer breveté le 1O février 1944, il est affecté au 424th Squadron. Le 9/1O/1944, l’Halifax MZ8O2 nommé « Gerty » faisait partie des 2O9 bombardiers du groupe n° 6 envoyés bombarder Bochum (Allemagne). De ces avions, cinq ont avorté la mission et trois ont été abattus, « Gerty » était parmi ces derniers. Le commandant de l'escadron, W / C G.A. Roy DFC, était le pilote. Lui et cinq des six autres membres d'équipage à bord ont survécu et seront prisonniers de guerre [25]. Le sixième membre était Raymond Orville HUNTER, il est décédé et a été inhumé au cimetière militaire de Rheinberg (Nordrhein-Westfalen, Allemagne), tombe 2H25 [26] .
Raymond Orville HUNTER Flight Officer, mécanicien, Royal Canadian Air Force n°C/85347, 424st Squadron, était le fils de Harvey Llewellyn et Sue Muriel HUNTER, de Hazenmore, Saskatchewan (Canada). Au moment de l'enrôlement le 20/05/1941, il était étudiant. Marié avec Nora Ward Shields dans le comté de Durham (Royaume-Uni) le 4/12/1943 (sitôt son retour de France). Un fils, du même nom, y est né en avril 1945 [27] .
QUE SONT DEVENUS LES AUTRES AVIATEURS ?
Tass Joe KANAKOS
Tass KANAKOS a été démobilisé à Toronto en septembre 1945. Il possédait sa propre entreprise de pièces automobiles. Marié à Vivian PAVLIS le 5 février 1948, il a eu deux fils et 6 petits-enfants [28] .
Il est venu se recueillir à Saint-Sauvier sur la stèle de L. M. LAVALLÉE lors du cinquantenaire de sa mort en 1993. En septembre 1995, il a également revu les lieux où il a été hébergé à Ayat-sur-Sioule.
Robert William PAULIN
À son retour en Angleterre, Robert William PAULIN ne fit aucune autre action et fut affecté à des tâches de formation, enseignant à d'autres opérateurs radio. Il est mort après une longue maladie le 9 janvier 2OO3 à l'âge de 8O ans [29] .
Donald CROME
Donald CROME fut nommé Flight Officer puis obtint la médaille Distinguished Flying Cross (DFC) alors qu’il appartenait au 514th Squadron sous le matricule n° 45O417 [3O] .
Alain GODIGNON le 22/O1/2O18
[1] Témoignage écrit de Camille ROUGERON alias « Clément » du 31/O7/1985.
« Dès 22 h, l’équipe de réception se rend sur le terrain homologué « WRANGEL » situé à 2 km du bourg en bordure de la route Saint-Sauvier – Mesples. Dépendant du Réseau Action R 6 de Clermont-Ferrand, elle est composée de :
• René DEGREVE alias « Claude », chef de terrain,
• Jean GAULIER alias « Sylvain »,
• Camille ROUGERON alias « Clément »,
• Auguste CHAULIER alias « Gust »,
• Henri DUBOUCHET alias « Riton »,
• Henry CHOLIN alias « Riri »,
• Émile ROMAINE alias « Mimile »,
• Fernando SOARES alias « Franco »,
• E. MARTOLINI alias « Benito » ». [1]
Sur le terrain, hommes, automobiles, charrettes et chevaux sont prêts.
En Angleterre, sur la base RAF du 161st Squadron de Tempsford dans le Bedfordshire, l’équipage de l’Halifax DK119 se prépare pour effectuer les trois opérations de la nuit. L’équipage se compose de 5 anglais et 3 canadiens :
• Pilot Officer Louis Max LAVALLÉE - Royal Canadian Air Force, n° J/18759, Chef de bord et mitrailleur arrière,
• Sergeant Donald CROME - Royal Air Force, n° 1318539, pilote,
• Sergeant Stanley F. HATHAWAY - Royal Air Force, n° 1338742, navigateur. Stan, âgé de seulement 2O ans, en congé le lendemain, a été prié de prendre la place d'un navigateur tombé malade [2]
• Sergeant Raymond Orville HUNTER - Royal Canadian Air Force, n° R/1O2359, mécanicien,
• Sergeant Tass Joe KANAKOS - Royal Canadian Air Force, n° R/144O74, mitrailleur,
• Sergeant David Gordon PATTERSON - Royal Air Force, n° 1491419, bombardier,
• Sergeant Robert William PAULIN - Royal Air Force, n° 1321294, radio,
• Sergeant Edward Arthur ALLEN - Royal Air Force, n° 132O921, mitrailleur – dispatcher (largage des containers).
Halifax DK119 crashé – Photo : J.L. Duneaud. |
Vers 23h4O, l’avion décolle de sa base. Les deux premières opérations TOMCOD et PRINCESS de la mission sont effectuées avec succès (probablement lâcher de tracts). La troisième, nommée MISTRAL 3, est celle de Saint-Sauvier et se présente mal. L'avion a survolé la zone deux fois sans voir aucune lumière car le temps est extrêmement mauvais.
- Au sol : « Vers 3 h, le vent se lève. Vers 3h1O, notre attention est attirée par un bruit de moteurs, nous reconnaissons le bruit d’un Halifax [3]».
- Dans l’avion : au troisième passage, à très basse altitude, les feux de signalisation sont repérés.
- Au sol : « Nous donnons notre identité en morse à l’aide d’une torche électrique : chiffre 7.
Réponse de l’avion en morse sous une aile de l’avion. Nous apercevons les parachutes tombés du ciel. L’orage se déclare, nous voyons une flamme, un moteur qui s’arrête, l’avion qui passe au dessus de nous, nous remarquons qu’une aile de l’appareil heurte la cime d’un chêne, fait un quart de tour et tombe au sol.
« Claude », « Clément » et « Riton » recherchent l’appareil qui doit se trouver à environ 2OO mètres. L’orage redouble de violence.
Louis Max LAVALLÉE |
L’équipe « Sylvain », « Gust », « Mimile » s’occupent des containers et de l’évacuation du matériel. « Riri », « Franco », « Benito » s’occupent de l’enveloppe des containers. Nous retrouvons l’appareil ; à 1O mètres de celui-ci, nous trouvons un mort(L. M. LAVALLÉE) puis deux blessés graves (S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN) et un blessé léger (D. G. PATTERSON).
A l’intérieur de l’appareil, nous voyons trois hommes ; deux s’occupent à détruire le tableau de bord, le dernier déroule une mèche. Nous arrachons le rouleau de ses mains (mèche pour détruire l’Halifax).
Nous revenons vers les blessés graves, nous les conduisons sous une aile de l’avion pour les mettre à l’abri de l’orage, les recouvrant de leur parachute.
Nous plions le mort dans son parachute et le plaçons sous l’autre aile de l’appareil.
Le blessé léger est conduit dans la voiture de « Riton » qui se trouve à 3OO mètres.
« Claude » et « Clément » voient arriver sur eux un individu parlant seul. A notre vue, ce dernier, à l’accent algérien, gesticule et nous dit : « Je reviens de la garde des voies ferrées à Treignat, j’habite la vieille tuilerie. J’ai ouvert ma porte, au même moment, j’ai entendu un grand bruit, vu une longue flamme et je n’ai pu avoir de lumière ».
« Claude » lui répond : « Ce n’est rien, la lumière va revenir, retourne chez toi ». Il reprend la direction de la tuilerie et disparaît. Nous rejoignons les trois aviateurs valides. Avec eux, nous perçons les réservoirs. Vers 5h, « Claude », « Sylvain » et les trois (quatre !) aviateurs [4] (D. CROME, R.O. HUNTER, T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN) quittent le terrain et partent en direction de Montluçon par Archignat, Huriel.(Vers 5h45) Avec « Riton », nous rejoignons son véhicule et nous partons avec le blessé léger (D. G. PATTERSON) pour Montluçon passant à Mesples, Chambérat et la Chapelaude.
(Vers 6h). En traversant le bourg de Chambérat, nous croisons un convoi allemand composée de deux motards, trois voitures légères et des camions, ils se dirigent en direction de Saint-Sauvier.
En cours de route, nous apprenons l’identité du blessé léger ; il se nomme David PATTERSON, 2O ans, second pilote à bord de l’Halifax. Il nous informe que le mort est son Chef de bord nommé LAVALLÉE.
PATTERSON est conduit chez « Clément » pour recevoir des soins.
« Clément » se rend chez le Docteur Louis CONTAMINE et reviennent Rue Championnet prolongée à Montluçon où se trouve PATTERSON.
Les trois aviateurs valides (?) sont remis par « Claude » au Résistant LEPINE, qui les conduit dans une ferme à Ayat-sur-Sioule, près du Pont de Menat.
Le matériel reçu est conduit dans un bois situé sur la route de Saint-Sauvier à Treignat.
Sont largués dans l’étang de La Romagère, les enveloppes des containers » [5] .
S. F. HATHAWAY souffre de fractures au bassin, aux jambes et de plaies à la tête, E. A. ALLEN est blessé aux jambes. Intransportables, les Résistants décident de les laisser sur place afin qu’ils soient soignés par les autorités. « Riri » leur fit boire un verre de rhum afin de les « remonter ».
Probablement entre 5h45 et 6h3O, le Maire est averti par l’Algérien de la tuilerie. Le Maire avertit alors la Gendarmerie vers 6h3O et elle-même alerte les Allemands à Montluçon. Après 6h3O, le Maire est sur les lieux.
Vers 8h, les gendarmes arrivent et mandatent le Docteur ROGUET de Treignat pour soigner les blessés qui leur administre une piqûre de morphine. Une femme d’un village proche leur essuie le visage, probablement l’épouse de l’Algérien de la tuilerie.
Vers 1Oh, les Allemands arrivent et, vers 1Oh3O, prennent la garde de l’avion jusqu’alors assurée par la Gendarmerie.
Sur ordre des Allemands, les deux blessés, S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN, sont transportés à l’infirmerie de la caserne Richemond de Montluçon, garnison des troupes d’occupation.
Soldats allemands aidés des gendarmes recherchent les aviateurs et les containers, interrogent les habitants et perquisitionnent.
Dans la matinée, deux enveloppes de containers et des parachutes flottent sur l’étang de la Romagère. Ils sont récupérés par les Allemands grâce au canot pneumatique de l’avion. La décision de vider l’étang est alors prise. Un curieux avec un appareil photo, Jean DUTHEIL, étudiant à la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand dont les parents habitent La Vierne de la commune de Saint-Sauvier, est réquisitionné pour récupérer les containers vides dans l’étang.[6] L’étang de La Romagère se videra jusqu’en fin de journée du 24 juillet.
LES OBSEQUES DE LOUIS MAX LAVALLÉE.
Le corps de Louis Max LAVALLÉE fut conduit à la morgue de l’hôpital de Montluçon. Le 24 juillet à 17 h, le cortège militaire, composé de soldats allemands rendant les honneurs, d’un délégué spécial suisse et de la Police française assurant le service d’ordre, se dirigea vers le cimetière de l’Est. Des indiscrétions permirent de connaître la date et l’heure des obsèques et, relayées par la Résistance locale, une foule nombreuse se présenta dès la sortie du cortège de l’hôpital.
Obsèques de Louis Max LAVALLÉE – Montluçon (O3) – 24 juillet 1943 |
Tenue à distance par la Police, elle manifestait bruyamment sa désapprobation de ne pas être autorisée à suivre le cercueil, de ne pas pouvoir déposer les innombrables fleurs apportées ; la couronne de fleurs des autorités allemandes étant uniquement autorisée. De loin, « La Marseillaise » se fit entendre puis, à l’approche du cimetière, arrivées par des chemins détournés, de nombreuses personnes entonnèrent des chants au passage du cercueil.
Immédiatement après que la délégation allemande eut franchi les portes du cimetière, celles-ci furent fermées à la foule. Pendant le temps de la présence allemande au cimetière, la foule chanta « La Marche Lorraine » mais resta calme. Alors que la délégation s’en retournait, un mot d’ordre circula : « Tournons le dos pour ne pas les voir et restons calmes jusqu’à leur départ ». Une voix de femme alors entonna de nouveau « La Marseillaise » et la foule explosa sans être hostile. L’officier supérieur allemand fit alors arrêté sa troupe qui tira une salve de coups de feu en l’air. Surprise, la foule se tue et un grand nombre de gens se sauva. La foule exaspérée par les coups de feu recommença à chanter. Après que la délégation allemande eut quitté les lieux, la foule investit le cimetière sans bruit. La couronne des autorités allemandes fut jetée par dessus le mur du cimetière. [7]
Stèle Louis Max LAVALLÉE - Saint Sauvier (O3) – Alain GODIGNON sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O |
Le lendemain des obsèques, « Clément » déposa un coussin de fleurs sur la tombe au nom du comité de réception de Saint-Sauvier. Un ruban tricolore était épinglé avec l’inscription : « SES AMIS DE FRANCE ». Un rapport de police a été rédigé contre « Clément » par un des ses collègues du Commissariat de Montluçon pour avoir déposé les fleurs.
Peu après le drame, une stèle fut érigée près du lieu du crash.
En 1952, le corps de L. M. LAVALLÉE fut exhumé de sa tombe de Montluçon pour être transféré au cimetière militaire du Commonwealth de Choloy (54), tombe 3F15. [8]
En 1993, une manifestation importante eut lieu lors du 50e anniversaire du crash en mémoire de Louis Max LAVALLÉE en présence de sa famille, de membres du comité de réception des parachutages, des autorités canadiennes, anglaises et françaises et d’une foule de 5OO personnes.
En 2OO1, l’inauguration de la Place Louis Max LAVALLÉE, à Saint-Sauvier, fut l’objet d’un recueillement en sa mémoire en présence de sa famille, de vétérans et des autorités.
LES BLESSÉS.
S. F. HATHAWAY et E. A. ALLEN furent conduits par la Luftwaffe à l’hôpital de Clermont-Ferrand (63).
S. F. HATHAWAY
Quand il fut en meilleure forme, il fut transporté sur une civière en train jusqu'à un hôpital en Allemagne à Obermassfeld, puis dans un camp de prisonniers de guerre. S. F. HATHAWAY fut P.O.W (Prisoner Of War = prisonnier de guerre) à Heydekrug, Thorn en Pologne puis Fallingbostel au Stalag 357 jusqu'en avril 1945 quand les Allemands ont fait marcher les prisonniers vers le sud dans le but d'atteindre la Pologne et de les utiliser comme otages. Avec deux autres prisonniers, « Stan» a ensuite réussi à s'échapper de la colonne à un tournant de la route. Ils ont même réussi à échapper aux patrouilles de chiens. Après environ une semaine, se cachant le jour dans les forêts et se déplaçant de nuit, ils arrivèrent dans une zone proche de l'endroit où se battait l'armée britannique et furent finalement capturés par les 7e Hussards près de la rivière Weser. S. F. HATHAWAY est rentré en Angleterre à la fin d'avril 1945 pour fêter son 22e anniversaire en mai.[9] Stanley HATHAWAY est venu à Saint-Sauvier se recueillir sur la stèle de L. M. LAVALLÉE lors de la commémoration de 1993 et lors de l’inauguration de la Place Louis Max LAVALLÉE en 2OO1.
E. A. ALLEN
Il fut hospitalisé à l’hôpital de Clermont-Ferrand jusqu’au O1/O8/1943. Puis conduit dans un hôpital à Paris où il y resta jusqu’au 27/1O/1943. Du 28/1O/1943 au O3/11/1943, il fut interrogé au camp dit « Dulag Luft » en Allemagne (Durchgangslager der Luftwaffe ) puis transféré le O4/11/1943 au Stalag 4B de Mülhlberg jusqu’au 23/04/1945, date de libération du camp par l’Armée rouge [1O]. Edward Arthur ALLEN s’était marié en 1941
Cissie M. BEECHING (ou BUCHING) et remarié en 1951 avec Florence M. GASTER, les deux fois dans le district de Wandsworth – Londres [11] .
D. G. PATTERSON
Monument commémoratif de Glannes (51) – Memorial GenWeb - Photographie est sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.O |
Après avoir été soigné et hébergé pendant environ une semaine chez « Clément », Rue Championnet prolongé à Montluçon où il était suivi journellement par le Dr CONTAMINE, il fut conduit chez M. et Mme Maurice GERMAIN, Avenue des Étourneaux à Montluçon pendant une semaine environ puis à Teillet-Argenty (O3) chez M. CHICOIX, tailleur, avant de rejoindre le département de Saône et Loire. Il devait être exfiltré vers l’Angleterre dans la nuit du 22 au 23/O8/1943 à partir du terrain « Marguerite » de Feillens (O1) dans le cadre de l’opération Trojan Horse mais l’avion ne put se poser à cause du brouillard. La nuit suivante le 24/O8/1943, l’opération fut renouvelée et D. G. PATTERSON pût regagner l’Angleterre à bord d’un avion Hudson [12]. Quelques jours plus tard, les Résistants de Saint-Sauvier entendirent le message personnel codé de la BBC : « PAT bien arrivé – Merci à tous » signifiant que PATTERSON était rentré en Angleterre.
Nommé Flight Sergeant, D. G. PATTERSON, toujours au 161st Squadron, est dans l’avion Halifax LL248 le O5/O8/1944 pour une opération de parachutage d’armes et d’agents nommée « Bob 166 » sur la DZ Honolulu (51). L’avion se présente au-dessus des communes de Courdemanges, Huiron et Glannes, situées au sud-ouest de Vitry-le-François. Touché vraisemblablement par un avion de chasse allemand, l’avion prend feu, explose en vol et perd de l’altitude pour s’écraser au sol sur la commune de Glannes. De la carcasse de l’avion sont extraits 7 corps dont celui de D.G. PATTERSON. Les corps de 6 aviateurs alliés, de 2 passagers français sont inhumés au cimetière communal de Huiron (51) dans une tombe collective [13]. Une stèle commémorative a été érigée sur la commune de Glannes (51) à proximité du crash [14]. Le Flight Sergeant David Gordon PATTERSON est décédé à 22 ans le O5/O8/1944. Il était le fils de James et Mary Patterson, de Stockton-on-Tees, comté de Durham (Angleterre). Il est inhumé dans la tombe collective n°81 du cimetière de Huiron (51). Inscription de la tombe : « ALTHOUGH HIS GRAVE IS FAR AWAY OUR THOUGHTS ARE WITH HIM NIGHT AND DAY ».
LES ÉVADÉS : D. CROME, R.O. HUNTER,
T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN
Les Bougets - Ayat-sur-Sioule (63). La ferme BERTHON à gauche, à droite, le « fournial » et la petite fenêtre au ras du sol qui permettait de passer les repas aux aviateurs. |
Confié à Lucien LEPINE alias « Barbouillé » (qui deviendra Capitaine), celui-ci, bien qu’habitant Domérat (O3) et travaillant à l’usine Dunlop de Montluçon, est revenu au cours de l‘été 194O à proximité du lieu où il a été élevé enfant et a créé un maquis à Ayat-sur-Sioule au lieu-dit Les Bougets [15] . Les aviateurs vont restés deux ou trois jours chez M. et Mme BERTHON Alexis aux Bougets. Marinette, la fille aînée avait 13 ans et se souvient très bien de leur passage : « Les parents ne voulaient pas qu’on les voit, ils avaient peur des bavardages des enfants, je les regardais par le trou de la serrure. A midi, ma maman leur passait leurs repas par le vantail de la cave du « fournial » contiguë où ils étaient cachés. Le soir, ils dînaient à la table familiale. Elle leur servait la soupe, le pâté aux pommes de terre à la crème - ils montraient deux doigts signifiant qu’ils en voulaient deux fois - et puis la tarte aux prunes » [16].
Sous la conduite du « Lieutenant Robert » (l’instituteur J. R. LINDRON), le menuisier Gervais FOURNIER et « François le belge » (Frans HENDRÏCKS), ils furent éloignés par sécurité dans une maison du maquis plus isolée à la côte de l’Âne, toujours à Ayat, où ils y restèrent plus longtemps. Vers le 22 août, ils sont à Gelles (63). Pendant la troisième semaine de septembre, ils sont hébergés par le maquis « Duranton » de Marius PIREYRE, une maison abandonnée à environ deux kilomètres de Giat (63), avec onze Français qui fuyaient le S.T.O. Après une semaine environ, ils sont rejoints par le Flight Lieutenant Ed MASON puis le Sergeant Charles HEYWORTH et le Warrent Officer J. M. NELMES RCAF, membres de l'équipage du Halifax LK913 crashé le 15/O9/1943 en Forêt de Tronçais, près de Le Brethon (O3) suite au bombardement de l’usine DUNLOP de Montluçon [17]. Un quatrième membre du même équipage, le Flight Lieutenant J. M. FORMAN RCAF rejoint le groupe le 8 octobre.
Le 12 octobre, le Sergeant D. CROME va inspecté un éventuel terrain d'atterrissage près de Toulouse. Il était encore absent deux jours plus tard lorsque les aviateurs du 161st Squadron : R.O. HUNTER, T. J. KANAKOS et R. W. PAULIN furent conduits à Clermont-Ferrand avec Ch. HEYWORTH et J. M. FORMAN, ces deux derniers également du voyage, vu de leur état de santé.
Une femme, Mme Marianne, et un homme (que l'on croit être son mari), escortèrent les cinq aviateurs par le train qui les conduisirent à Angoulême (16) via Limoges (87). Au passage de la ligne de démarcation, il y a eu un contrôle d'identité dans le train par un officier allemand et un soldat. L'officier interrogea J. M. FORMAN sur sa carte d'identité, établie en 1942, qui le déclarait sourd et muet (comme tous ses collègues). Madame Marianne parla à l'officier allemand qui, bien qu’apparemment non satisfait, les laissa néanmoins continuer leur chemin [18]. Ils arrivèrent enfin à la gare d’Angoulême.
ANGOULÊME
A la gare d’Angoulême, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC est en charge de l’accueil du groupe au train du matin. Devant la porte du buffet de la gare, il scrute l’arrivée des passagers en ayant à la main gauche le journal « Signal » et un gant, accessoires convenus. Une femme s’approche et lui demande : « Où se trouve la Place de l’Hôtel de Ville ? ». C’est le mot de passe, il doit répondre : « Il n’y en a pas ». Le groupe est complet et ne passe pas inaperçu ; l’accoutrement des aviateurs est pour le moins hétéroclite.
Le groupe doit passer par la gare puisqu’ils ont des billets, et Jean LAPEYRE-MENSIGNAC, par le buffet de la gare, lui qui n’en a pas et tous se retrouvés à l’extérieur. Alors qu’il chemine parmi les tables des consommateurs du buffet, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC se retourne et voit le groupe qui, par erreur, l’a suivi. Trop tard ! Ils sortent donc par la sortie interdite et se retrouvent à l’extérieur. Charles FRANC alias « Le Pointu » devait être là avec une automobile depuis 1Oh : il n’y est pas ! Nous formons alors deux groupes afin de ne pas attirer l’attention ; la femme forme un groupe et moi l’autre.
La demeure familiale de Charles Franc |
Vers 11h3O, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC rencontre deux camarades René CHABASSE alias « Le Parrain »et Guy BERGER alias « Le Pasteur » et leur demande de trouver une voiture. C’est Henri LAGARDE de Javerlhac qui accepte de transporter les hommes à la demeure de Charles FRANC à Ronfleville, commune de Malaville, à 25 km d’Angoulême, dans une camionnette fermée dans laquelle sont entassés les aviateurs à l’arrière. Il n’a pas de laissez-passer mais nous avons deux revolvers ! Nous arrivons vers 14h chez Charles FRANC que nous avons rencontré à mi-chemin ; il n’avait pas trouvé de voiture plus tôt.
Deux jours après leur arrivée, D. CROME reparut de son expédition. Il arrivait à temps, deux avions Lysander étaient programmés pour les ramasser dans la nuit des 2O et 21 octobre durant la période lunaire favorable sur le terrain « Serin », à 1,5 km au sud de Vibrac (opération Water Pistol). La mauvaise visibilité dans la zone de réception, a contraint les avions d’abandonner, il faudra renouveler l’opération à la prochaine pleine lune de novembre. Ce n'était pas une bonne nouvelle pour Charles HEYWORTH qui a contracté une grave infection pulmonaire.
Mémorial Claude Bonnier "Hypoténuse" - Angeac-sur-Charente |
Les aviateurs tuent le temps en jouant à la belote, en lavant et … en cassant de la vaisselle. Ils se réconfortent en absorbant force Pineau. C’est sur le terrain « Albatros » sur la commune d’Angeac-Charente (16) que l’opération est décidée pour la lune de novembre. Charles HEYWORTH est très malade, « Le Pointu » et Jean LAPEYRE-MENSIGNAC l’amènent passer une radio chez le Docteur BONNAUD à Segonzac ; diagnostic : pleurésie. Une nouvelle annonce de Radio-Londres est faite le 1O, puis le 12 par le message personnel : « L’oiseau des mers prendra son vol ce soir » mais l’opération n’aura pas lieu. Enfin le 14, le message repasse, c’est pour la nuit du 15 au 16 novembre que les aviateurs FORMAN, HUNTER, CROME, PAULIN, KANAKOS avec Léon NAUTIN alias « Clo » , alias « Sol », alias « Avocat », sont conduits dans deux voitures au terrain d’atterrissage. HEYWORTH malade a été transporté séparément [19] .
Le premier Lysander, piloté par le Flying Officer J. M. MacBRIDE, décolle à 21h25 d’Angleterre. Il atterrit à 1h3O, pose deux passagers et des paquets. Il embarque 4 personnes : « Clo » et trois aviateurs et redécolle à 1h35. Suite à des problèmes techniques, le second Lysander ne part qu’à 22h1O, il est piloté par le Flying Officer J. R. G. BATHGATE. Il atterrit à 1h23, pose deux passagers et plusieurs paquets. Il redécolle à 1h28 avec 3 passagers [2O]. Charles HEYWORTH est de ce dernier [21] .
Les passagers descendus des deux Lysander sont :
- Le Colonel Claude BONNIER alias « Hypothénuse », Chef de mission du BCRA de Londres, DMR zone B Bordeaux,
- Le Capitaine Jacques NANCY alias « Sape », alias « Frégate », alias « Lavigne », chef saboteur responsable en zone B,
- André DESGRANGES alias « Maréchal »,
- André CHARLOT alias « André ROCHE », alias « Diacre » [22] .
Dans les paquets livrés, il y a des mitraillettes, revolvers silencieux et comme toujours chocolat, cigarettes, tabac, thé, etc. , dans un autre colis, plus de 2OOO tickets d’alimentation, feuilles semestrielles et coupons pour le maquis.
A l’arrivée des Lysander à la base RAF de Tangmere (West Sussex, Angleterre), il est 5hOO ; Charles HEYWORTH est transporté à l'hôpital, mais il est trop tard, il mourut le 25 novembre 1943.
Charles HEYWORTH |
Raymond Orville HUNTER
Raymond Orville HUNTER |
Est nommé Flight Officer breveté le 1O février 1944, il est affecté au 424th Squadron. Le 9/1O/1944, l’Halifax MZ8O2 nommé « Gerty » faisait partie des 2O9 bombardiers du groupe n° 6 envoyés bombarder Bochum (Allemagne). De ces avions, cinq ont avorté la mission et trois ont été abattus, « Gerty » était parmi ces derniers. Le commandant de l'escadron, W / C G.A. Roy DFC, était le pilote. Lui et cinq des six autres membres d'équipage à bord ont survécu et seront prisonniers de guerre [25]. Le sixième membre était Raymond Orville HUNTER, il est décédé et a été inhumé au cimetière militaire de Rheinberg (Nordrhein-Westfalen, Allemagne), tombe 2H25 [26] .
Raymond Orville HUNTER Flight Officer, mécanicien, Royal Canadian Air Force n°C/85347, 424st Squadron, était le fils de Harvey Llewellyn et Sue Muriel HUNTER, de Hazenmore, Saskatchewan (Canada). Au moment de l'enrôlement le 20/05/1941, il était étudiant. Marié avec Nora Ward Shields dans le comté de Durham (Royaume-Uni) le 4/12/1943 (sitôt son retour de France). Un fils, du même nom, y est né en avril 1945 [27] .
QUE SONT DEVENUS LES AUTRES AVIATEURS ?
Tass Joe KANAKOS
Tass Joe KANAKOS |
Tass KANAKOS a été démobilisé à Toronto en septembre 1945. Il possédait sa propre entreprise de pièces automobiles. Marié à Vivian PAVLIS le 5 février 1948, il a eu deux fils et 6 petits-enfants [28] .
Il est venu se recueillir à Saint-Sauvier sur la stèle de L. M. LAVALLÉE lors du cinquantenaire de sa mort en 1993. En septembre 1995, il a également revu les lieux où il a été hébergé à Ayat-sur-Sioule.
Robert William PAULIN
Robert William PAULIN |
À son retour en Angleterre, Robert William PAULIN ne fit aucune autre action et fut affecté à des tâches de formation, enseignant à d'autres opérateurs radio. Il est mort après une longue maladie le 9 janvier 2OO3 à l'âge de 8O ans [29] .
Donald CROME
Donald CROME fut nommé Flight Officer puis obtint la médaille Distinguished Flying Cross (DFC) alors qu’il appartenait au 514th Squadron sous le matricule n° 45O417 [3O] .
Donald CROME – Photo : C. GRIMAUD |
Alain GODIGNON le 22/O1/2O18
[1] Témoignage écrit de Camille ROUGERON alias « Clément » du 31/O7/1985.
[3] Témoignage Camille ROUGERON déjà cité.
[4] Dans son témoignage, Camille ROUGERON parle toujours de 3 aviateurs indemnes et pourtant, ils sont 4 !
[5] Témoignage écrit de Camille ROUGERON déjà cité.
[6] Source : AFMD Allier (http://www.afmd-allier.com/PBCPPlayer.asp?ID=952455) – Memorial GenWeb (http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?table=bp&id=5733157)
[7] Source : A. D. Allier, 778 W 12.1 - Occupation allemande-Relations avec les autorités allemandes : rapport du 24/O7/1943 du Commissaire des Renseignements Généraux au Préfet de l’Allier. Une foule d’environ 4OOO personnes est citée dans ce rapport.
[8] Sources : http://www.cwgc.org/find-war-dead/casualty/2319820/lavallee,-louis-max/ http://www.francecrashes39-45.net/page_fiche_av.php?id=519
[9] Source Stephen HATHAWAY : http://www.bbc.co.uk/history/ww2peopleswar/stories/00/a5353300.shtml
[1O] Source : sa fiche sur le site web « Forces War Records » (lien)
[11] Source : site web : http:///www.findmypast.co.uk
[12] Sources : http://www.plan-sussex-1944.net/francais/pdf/infiltrations_en_france.pdfhttp://espacesaerienslyon.pagesperso-orange.fr/vieilletige/felleins.html
[13] Sources : http://www.francecrashes39-45.net/page_fiche_av.php?id=27 ; récit du crash sur : http://olivier.housseaux.free.fr/AVIONS/LL248/recit.htm
[15] Témoignage de M. Hugues CHABASSIERE, Amicale des Anciens Résistants et Amis de la Résistance Zone 13
[16] Témoignage de Mme Marinette BONNET née BERTHON. Le « fournial » était le lieu où se trouvait le four à cuire le pain, à l'entreposer, ainsi que les paillasses qui servant à mettre la pâte pour la laisser lever et quelques fagots de bois servant à chauffer le four. (M. Hugues CHABASSIERE)
[18] Source : « RAF Evaders » de Oliver CLUTTON-BROCK, pages 239 à 241.
[19] Le chapitre ANGOULEME est écrit sur la base des livres : « RAF Evaders » de Oliver CLUTTON-BROCK et « Nous les terroristes » de Marc LEPROUX
[2O] Rapports de mission des deux pilotes de Lysander du 161st Squadron J. M. MacBRIDE et J. R. G. BATHGATE
[21] Selon les sources, Ch. HEYWORTH serait monté dans le Lysander sur une civière d’après « RAF Evaders » de O. CLUTTONBROCK et, selon « Nous les terroristes » de Marc LEPROUX, après une piqûre administrée par Pierre BARRERE, il serait monté à la petite échelle de l’avion.
[22] http://www.plan-sussex-1944.net/francais/pdf/infiltrations_en_france.pdf de Pierre TILLET
[23] Source : « RAF Evaders » de O. CLUTTON-BROCKE et CWGC : http://www.cwgc.org
[24] CWGC : http://www.cwgc.org
[26] CWGC http://www.cwgc.org
[27] Source : http://www.rafcommands.com/forum/showthread.php?22400-Sergeant-R-O-HUNTER-RCAF-R-102359-161st-Sqn
[28] Source sit web du Toronto Air Crew
[29] Source : Keith Paulin http://www.militarian.com/threads/louis-max-lavallee.3860/
[3O] Source : http://www.rafcommands.com/archive/20459.php