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Saintes : commémoration de la Libération de la ville par la brigade Rac

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Redige par Alan dans la rubrique Brigade RacLieu de mémoire

Voici le discours prononcé par Geoffroy Tenant de La Tour, fils de Philippe Tenant de La Tour dit “Marie Antoinette”, à l’occasion du 71ème anniversaire de la Libération de Saintes le 4 septembre 1944.


Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs représentants les corps constitués.

En mémoire des combattants du 4 septembre 1944 dans votre ville de Saintes, et plus particulièrement, en ce qui me concerne, en mémoire de mon père le Lieutenant Philippe Tenant de La Tour, dit Marie Antoinette, je vous remercie d'honorer pour son 71ème anniversaire tous ceux qui ont participé à la libération de Saintes.

Le 3 septembre, dans Angoulême libérée 2 jours plus tôt, le colonel Henri Adeline regroupe tous les chefs d'unité du FFI afin de coordonner les actions de chacune d'elles.

Y participe, le colonel Rodolphe Cézard, dit RAC, chef et créateur de la brigade RAC, qui comprend trois bataillons. Il détache ainsi le troisième bataillon, le mieux organisé, sous les ordres du commandant René Tallet, dit Violette, pour lancer les appuis nécessaires à la libération de la côte ouest.

Monument dédié à la brigade Rac
à Saintes        (photo : Ludovic)
Ce même jour, le 3 septembre, le troisième bataillon est entré à Cognac. Violette réunit à son tour ses chefs de compagnie et décide d'aller porter assistance au maquis local de Saintes qui occupe l'hôtel de ville depuis la veille, les allemands ayant quitté Saintes. C'est la 10ème compagnie sous les ordres du Lieutenant Louis Ferrand qui est chargée de l'opération. Elle devra mettre en place, avec l'aide des hommes du maquis local, trois barrages au lever du jour (soit le 4 septembre) aux entrées de Saintes sur les routes de Bordeaux, de Royan, de La Rochelle, afin de bloquer tout retour des troupes allemandes prévu pour s'emparer du bétail de la foire du 4 septembre et arrêter un certain nombre de personnalités de la ville et du maquis local. A 6 heures du matin c'est chose faite.

Le lieutenant Marie Antoinette est déjà là en début de matinée et organise avec les autorités locales le cantonnement de la 10ème compagnie.

A 9 heures 30, un employé de La Poste court sur le boulevard, il interpelle Marie Antoinette et le prévient qu'une dizaine de camions allemands transportant des troupes sont à Pizany et seront sur Saintes d'ici 30 minutes. Marie Antoinette demande à cet employé de téléphoner à Violette à Cognac afin qu'il envoie des renforts. La 10ème compagnie ne comporte que quelques poignées de soldats!

Au nom de tous je remercie les employés de La Poste qui ont permis dans cette libération, et dans bien d'autres, une source de renseignements et de liaison décisive.

La Gendarmerie de Saintes et s'est aussitôt mise à la disposition des chefs présents du troisième bataillon. Marie Antoinette leur demande de faire enlever tous les drapeaux que la population avait sortis sur les fenêtres et de faire évacuer tout le bétail stationné au champ de foire. Grâce à l'efficacité de la Gendarmerie moins d'un quart plus tard Saintes ressemblait à une ville morte.

Au nom de tous je remercie les forces de l'ordre grâce auxquelles les dispositions étaient en place afin d'éviter un nouveau Tulle ou Oradour, ce que craignait Marie Antoinette au cas où les troupes allemandes comprennent trop vite que les barrages ne sont tenus que part quelques dizaines d'hommes et décident d'avancer au prix de quelques pertes dans leur rang.

Les allemands n'avaient pas été informés de la présence des FFI sur Saintes. A leur arrivée ils ont été surpris des tirs très ajustés qui ont immobilisé immédiatement 3 camions.

Les échanges sont nourris déjà les premiers soldats du 3ème bataillon tombent. Marie Antoinette attend les renforts mais tiendrons nous jusque là?

Enfin Violette en personne arrive avec les 9ème et 12ème compagnies en fin de matinée. Il organise le combat et les diversions. Les tirs se poursuivront jusqu'au soir. Puis subitement les troupes allemandes, abandonnant sur places 17 hommes tombés sur le feu des FFI, quittent définitivement Saintes.

Merci aux Saintais pour le respect des consignes transmises par les forces de l'ordre.

Merci aux Saintais qui, par une journée marquée par un soleil accablant ont, au péril de leur vie, apporter eau et nourriture aux hommes qui se battaient depuis le lever du jour.

Pour la brigade c'est un lourd bilan de 4 tués et 10 blessés.

Mais jamais une ville libérée par la brigade RAC n'a été reprise!

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